【Miroirs embués】

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Je vois quelque chose de blanc.

Bingo, la salle de bain !

       

Me voici donc dans la pièce d'eau en question, après ladite journée émotionnellement éprouvante de répétition dont je faisais allusion juste avant.

     

Je soupire de fatigue à peine un orteil posé dans la douche.

    

Bon sang.

     

Tu ne devrais pas faire ça gamin. Vraiment, ce n'est pas...

     

Quoi ?

Ce n'est pas quoi au juste, Changkyun ?

    

Éthiquement correcte ?

     

Mmh ?

    

Qui le saura après tout ?

     

Personne, sauf ma conscience et moi.

      

La douche est l'unique endroit au monde où j'ai l'impression de pouvoir être réellement seul.

Je suis libre ici, à l'abri, caché du monde.

Il faut que j'en profite. Il faut que je fasse tout ce qu'il m'est possible de faire, sans penser à une quelconque conséquence.

Il n'y en aura aucune de toute manière, je suis seul avec moi-même. Ici, je peux assouvir tous mes désirs cachés, personne ne me regarde, personne ne me juge. Je vais profiter de ce rare moment solitaire.

     

       

C'est ainsi que les yeux fermés, l'eau coulant du haut de mon crâne jusqu'à mes orteils, je profite de ce silence apaisant.

Je me remémore les instants précieux que mes yeux ont pu photographier, et sans réfléchir plus longtemps, sans laisser le temps à mon cerveau de me dicter quoi que ce soit, ma main descend le long de mon torse, le caressant, lentement, descendant toujours plus bas, tout en gardant à l'esprit une vision précise de l'homme parfait qui hante mes pensées.

Je me laisse sombrer corps et âme dans ce moment solitaire.

          

À présent, je vois cet homme resplendissant danser dans mes songes, sensuellement, sexuellement, face au miroir de cette salle de danse. Il me regarde au travers de celui-ci, comme pour me chauffer, me frustrer.

Ce sourire qu'il m'offre est tout simplement électrifiant, provoquant à souhait.

Il se tourne, retire son t-shirt, tout en se dirigeant vers moi rapidement, tel un félin, pour finir par venir me plaquer contre le miroir le plus proche.

Son regard déterminé me fixe durant de longs instants, le front posé contre le mien. Nos respirations se mélangent, ses hanches ondulent lascivement contre les miennes, nos érections se frottent l'une contre l'autre, appréciant cette première rencontre plus qu'agréable.

Ses mains tiennent mon bassin de manière possessive, presque douloureuse, tout en me fixant avec appétit.

Il se décide enfin à m'embrasser. Pas de manière douce et amoureuse, mais plutôt de manière vorace, presque bestiale.

Instinctivement, je lui donne pleinement accès à ma cavité buccale, et ainsi, nos langues se découvrent enfin, entamant un rapide ballet langoureux et sauvage, tout en découvrant de nos mains la peau de l'autre.

Mes vêtements me sont arrachés avec maîtrise et rapidité, de même que les siens, et sans avoir compris quoi que ce soit, je me retrouve surélevé, les jambes enserrant sa taille, et nos érections se frôlant toujours avec avidité.

Après quelques préparations, il me pénètre d'un coup sec et rapide, me permettant d'un même mouvement de cambrer le dos, la tête tapant contre le miroir derrière moi.

Ses mouvements à l'intérieur de moi se font de plus en plus rapides, et je gémis encore et encore son nom, entre deux baisers enflammés.

         

Mes pensées deviennent floues, stoppant ainsi le flot d'images salaces qui remplissent mon cerveau. Je ne vais pas tarder à venir, debout, dans cette salle de bain vide, une main appuyée contre la paroi de la douche et l'autre sur mon érection douloureuse.

Ma vue se brouille, ma poitrine se soulève de plus en plus rapidement, mon corps est pris de convulsions. Dans un râle de plaisir intense, j'éjacule enfin, me libérant de cette boule de nerfs qui m'oppressait le bas-ventre depuis bien trop longtemps.

Tentant de reprendre une respiration plus calme, j'apprécie encore quelques instants cette eau divinement chaude coulant sur mon corps essoufflé.

      

J'ai joui en gémissant son prénom.

        

Est-ce que je me sens mal ?

Pas le moins du monde.

     

      

Et c'est avec le cœur soulagé, que je m'allonge à ses côtés.

Un grognement instinctif m'accueille lorsqu'il ressent ma présence.

Dos à moi, il ne bouge pas, même après avoir clairement compris que je venais de le rejoindre.

      

Depuis un moment maintenant, il ne prend plus la peine de me faire des grattes-grattes dans les cheveux, ne me colle plus à son torse, ne me sourit plus tendrement en me voyant arriver.

J'en ai conclu qu'il a pris l'habitude que je vienne dans son lit, que je n'ai pas de réel problème et donc plus aucun besoin de réconfort.

En y réfléchissant bien, c'est triste et touchant à la fois.

Il m'a totalement adopté. Quel merveilleux papa.

       

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