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_ Kyunnie !

_ Mmmh.

_ Changkyun, lève-toi, il faut qu'on se prépare, on a un programme chargé aujourd'hui, entends-je de loin, très loin.

Une main caresse mes cheveux et je crois même avoir senti un baiser sur mon front.

Je me redresse, à contrecœur, et m'assieds sur le lit. J'ouvre les yeux difficilement et observe une silhouette s'agiter dans la pièce.

Après quelques minutes d'adaptation, mes yeux font une mise au point et je vois le leader pratiquement prêt en train de ranger quelques affaires dans sa valise.

_ Debout doudou, allez, grouille-toi !

« Bonjour mon ange, bien dormi ? »

Non ?

Ok, bah, pas grave.

Sans être préparé à quoi que ce soit, une boule vient se bloquer dans ma gorge, ma poitrine me fait mal et mes mains tremblent légèrement. Les larmes inondent mes joues, mes jambes se replient contre mon torse et mon regard fixe la moquette de la chambre.

Les petits bruits qui sortent de ma bouche font se retourner mon colocataire, qui lâche toutes activités pour se précipiter vers moi. Le regard affolé, il s'accroupit et pose ses mains sur mes genoux.

_ Kyun ? Hey Kyun, qu'est-ce qui ne va pas ? Im Changkyun, regarde-moi !

Son autorité me fait frissonner et j'ancre alors mon regard dans le sien.

_ Qu'est-ce qu'il y a ? C'est quoi cette crise d'angoisse que tu me fais ?

_ Hyunwoo hyung, reniflé-je.

_ Oui ?

_ Qu'est-ce que je suis pour toi ?

Il pose ses deux mains sur mes joues, essuyant mes larmes de ses pouces, et me fixe, le regard tendre et sincère.

_ C'est de penser à ça qui te met dans cet état ? dit-il, soulagé.

Mon regard tombe en direction du sol et une nouvelle petite larme s'échappe de ma joue droite.

Dans la seconde, je sens ses mains se poser sur mes épaules,  poussant sur celles-ci avec force pour me faire chuter sur le lit. Il me saute dessus peu après, ses fesses posées sur mon bassin.

Tout en me surplombant de toute sa hauteur, il agite ses doigts sur mon torse.

Des chatouilles horribles, voilà la torture qu'il m'inflige désormais.

Mes rires résonnent dans la pièce, ajoutés à mes suppliques et mes cris d'appel à l'aide. J'essaye tant bien que mal de me débattre, n'arrivant cependant à rien d'autre qu'à user mes forces dans le vide.

Je tente de le frapper et de le griffer, mais rien n'y fait.

Le temps d'un appel à l'aide supplémentaire et mes mains se retrouvent au-dessus de ma tête, maintenue fermement par une poigne ferme.

Ma respiration se calme doucement, de même que mon cœur.

Il me regarde reprendre contenance petit à petit. Son regard dérive sur mes lèvres et sans avoir le temps de dire quoi que ce soit, elles se font emprisonner par un étau chaud et pulpeux. Mon cœur repart de plus belle et quelques larmes nerveuses coulent encore le long de mes joues.

Je suis tellement faible ces temps-ci, un rien me met dans tous mes états.

En même temps, je ne veux pas dire, mais l'homme que j'aime me rend un peu la pareil, c'est pas genre hyper banal comme situation.

_ Alors ? Ça va mieux ? Idiot, me réprimande-t-il, en posant encore et encore sa bouche sur la mienne. Ça ne t'a pas semblé explicite le fait que je te fasse l'amour hier ? Tu t'en rappelles au moins ? Tu peux bien rougir. Me faire paniquer pour une question inutile, alors que la réponse est plus qu'évidente, conclut-il en levant les yeux au ciel.

Il m'embrasse à maintes reprises. Les lèvres, le nez, les joues, le menton, le front. Il veut me montrer son amour, je crois... Mais je suis incapable de dire quoi que ce soit...

Hyunwoo me montrant tant d'affections... Ça me semble si irréel.

Il faudra que j'arrête de dire ça... Un jour.

D'un bond, il se lève, non sans oublier de m'embrasser une dernière fois, et se dirige vers la porte d'entrée, me laissant à nouveau angoisser inutilement.

Il se retourne juste avant de quitter la pièce.

_ Ma petite amie Im Changkyun, ça sonne bien, non ? souffle-t-il, avec un rire idiot.

Il s'éclipse ensuite dans le couloir de l'hôtel, me laissant là, allongé sur le lit, le teint rouge tomate et le cœur faisant des vrilles.

Dix minutes plus tard, je n'ai toujours pas bougé, le regard toujours bloqué sur le plafond.

Les battements de mon cœur ne veulent pas se calmer et mon esprit est toujours dans le brouillard.

Devrais-je penser au fait que je vais me faire engueuler pour avoir mis en retard tout le groupe ?

Sans doute...

Mais est-ce que là tout de suite, je m'en bats royalement les cacahuètes ? 

Sans doute...

Soudain, quelqu'un cogne avec force, colère et impatience contre la porte de la chambre.

_ Yah, Im Changkyun ! Tu t'es cru en vacances ! hurle Kihyun dans le couloir.

J'aurais vraiment dû y penser.

D'un bond, je sors du lit, enfile mes vêtements en quatre secondes chrono, tape la totalité de mes affaires dans ma valise, déverrouille la porte d'entrée dans un élan, et file rapidement dans la salle de bain, la fermant à clé.

J'entends la porte claquer contre le mur et des frissons de frayeurs parcourent ma colonne vertébrale.

_ Deux minutes trente, top chrono. T'as intérêt à ne pas dépasser le temps imparti, sale mioche, sinon je vais te faire regretter d'être venu au monde, me signale calmement la maman en colère, derrière la porte qui mène à l'endroit où je me trouve.

Je me débarbouille, coiffe mes cheveux, me maquille le plus rapidement possible, et sort comme une fleur de la pièce d'eau. Il est devant moi, les bras croisés contre son torse, le regard menaçant. 

Je souris timidement, espérant que mon regard enfantin lui fera oublier sa colère.

Il regarde sa montre et me fixe à nouveau, le regard encore plus menaçant.

_ Trois minutes dix, me dit-il simplement.

Je suis dans la merde.

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