【20-80 %】

🌸

             

Les paupières à moitié closes, je fixe une nouvelle fois le plafond, mes émotions semant le chaos à l'intérieur de mon corps.

Après de longs instants de torture mentale, je me relève, grimaçant sous la douleur qui vrille mes fesses.

Il suit mon mouvement, et instinctivement, ses prunelles se noient dans l'inquiétude et la culpabilité.

              

_ Tu devrais rester allongé, suggère-t-il, en un murmure.

_ Je dois passer sous la douche, c'est un besoin vital, signalé-je simplement en regardant mon torse complètement souillé.

           

Un léger rire gêné se fait entendre à mes côtés et dans un geste rapide il se lève et me tend la main, me regardant avec tendresse.

          

_ Je vais t'aider, conclut-il, voyant que j'étais encore un peu dans le flou.

          

Après quelques secondes d'inertie, je me décide enfin à prendre cette main qui m'est généreusement tendue et me lève, non sans difficulté.

Un sourire désolé se lit sur son visage tandis que j'essaye durement de rester debout.

               

Bordel de merde, c'est quoi ce délire ? On dirait un faon qui vient de naître.

          

Sans que je ne comprenne ce qui m'arrive, je sens la terre se dérober sous moi et je comprends très vite que cet idiot me porte, comme une princesse en plus !

Ça ne te suffit pas de me surplomber au lit, il faut aussi que tu me rappelles que je suis une princesse effarouchée en dehors de la chambre ?

Je soupire, légèrement énervé par mon impuissance face à tout ce qu'il m'arrive et le laisse faire.

De toute manière, je n'ai pas vraiment le choix...

Il rigole face à mon corps qui a lâché totalement prise dans ses bras.

Il me dépose délicatement devant la douche, l'ouvrant doucement et m'indiquant le chemin à suivre.

            

_ Quel gentleman.

          

Il referme la porte, prend le pommeau de douche et active ainsi l'eau.

La chaleur vient rapidement entourer mon corps dans une bulle de bonheur parfaite. Je soupire d'aise. La chaleur me fait un réel bien fou.

Les yeux fermés, je profite doublement de cet agréable moment.

J'en oublierais presque la situation dans laquelle je suis.

J'ai dit presque.

Parce que je ne vois vraiment pas comment quelqu'un de normalement constitué pourrait oublier ça.

Je viens de coucher avec la personne dont je suis amoureux depuis des mois. Je viens de vivre la partie de jambes en l'air la plus extraordinaire de ma putain d'existence. J'ai joui comme je n'ai jamais joui auparavant. C'est tout simplement irréel.

Un sourire prend place sur mon visage sans que je ne le décide vraiment, me rendant sûrement très idiot.

                  

_ Merci.

              

Ce petit mot devait sortir, ça me fait un bien inimaginable.

Tout comme le « je t'aime » de tout à l'heure.

C'était ce que mon corps me dictait.

Les yeux à présent ouverts, j'aperçois mon amant beaucoup plus proche de moi que ce que j'aurais pu penser.

Il tient le pommeau derrière moi, permettant ainsi à l'eau chaude de couler directement sur mes fesses douloureuses.

Encore une attention simple mais qui m'offre des papillons dans le ventre.

Je rougis très vite mais ne détourne pas le regard pour autant.

Je ne veux plus jamais rater ce merveilleux visage, je veux pouvoir le contempler, toute ma vie.

                

_ Je t'en prie ? dit-il, peu certain de bien comprendre le pourquoi du comment, penchant la tête avec une moue interrogatrice littéralement adorable.

          

Un léger rire s'échappe de ma gorge et une irrésistible envie de l'embrasser me prend.

Est-ce que je peux ?

On est quoi maintenant l'un pour l'autre ?

Je ne me posais pas forcément la question avant, même après tous les événements douteux que nous avons vécus. Mais aujourd'hui...

Ce soir était bien plus important que tout ce que l'on a pour vivre jusqu'ici.

Qu'est-ce que je dois faire ? Qu'est-ce que je dois dire ?

              

_ Tu sais que j'avais déjà tout vu auparavant et que j'ai vu bien plus ce soir ? souffle-t-il du nez, un sourire tendre et amusé aux lèvres. Pourquoi diable es-tu en train de te cacher ? rigole-t-il en baissant les yeux pour fixer mes mains posées contre mon intimité.

           

Suivant la trajectoire de ses iris malicieux, je me mets de nouveau à rougir stupidement, tout en fuyant son regard, mal à l'aise.

          

_ C-c'est pas la même chose ! râlé-je.

             

Un sourire affectueux prend place sur les lèvres de mon ourson.

         

_ Tu n'as pas à avoir honte de quoi que ce soit Kyunnie, à mes yeux, ton corps est parfait, sourit-il innocemment.

         

D'un mouvement brusque, je lui tourne à présent le dos. 

Je ne peux pas lui faire face plus longtemps, je vais finir par chialer sinon.

Je me sens encore plus faible que je ne l'étais déjà, mes jambes tremblent légèrement et mon cœur reprend une course effrénée.

Tu ne dors pas, Im Changkyun. Tu ne dors pas.

Une main sur ma chute de reins me sort en sursaut de ma rêverie. Je ne bouge plus aucun membre, contrairement à mes frissons qui eux se baladent partout sur mon corps.

          

_ De l'extérieur au moins, rien n'a l'air cassé, murmure-t-il avec une petite moue que j'imagine concentrée.

          

Pitié, butez-moi.

J'oublie parfois que c'est Hyunwoo que j'ai en face de moi. Ce gentil idiot affectueux.

Il paraît tellement innocent. Un véritable contraste avec celui de tout à l'heure.

Tiens ! En ne parlant pas de ça.

Rapidement face à lui, je pose la main sur son épaule et lui indique d'une légère pression que j'aimerais qu'il se retourne. Il le fait sans hésiter même si, comme d'habitude, il ne comprend pas vraiment le pourquoi du comment.

J'observe ainsi son dos blessé. Des traces de griffes partout sur ce dernier. La culpabilité me ronge dans la seconde et je caresse toutes ces lignes rougeâtres avec douceur et tristesse. Il se tourne lentement et me regarde avec un sourire rassurant.

            

_ Ne t'inquiète pas pour moi, je vais très bien, conclut-il simplement.

_ Mais, tu as même saigné à certains endroits, dis-je tristement.

_ J'ai l'habitude avec toi, tu me mords, tu me griffes, rigole-t-il, léger. Ça ne me fait pas très mal, je ne sens plus rien maintenant pour être honnête.

           

Mouais...

Je n'y crois pas spécialement, mais il est vrai qu'il est plutôt du genre résistant.

         

_ Et puis, je pense que tu es celui qui a le plus souffert aujourd'hui, souffle-t-il, timide, en prenant du savon en main, pour se frotter le torse avec celui-ci.

_ Pas faux, tu m'as fait souffrir le martyre ! haussé-je le ton, d'une voix enrouée.

_ Pas trop fort, tu as assez utilisé ta voix pour ce soir, sourit-il, amusé de sa répartie.

           

Je toussote légèrement en regardant le merveilleux sol de la douche. Je prends à mon tour du savon pour me l'appliquer rapidement sur le corps.

          

_ Je ne t'en veux pas de toute manière, après tout se fut du... hum... on va dire du vingt, quatre-vingts pourcents ? Quinze peut-être...

_ Pourcents de ?

            

Me frottant toujours le corps, j'observe cette fois-ci le haut de la douche. Je me sens très gêné, mais je me devais de lui dire. Et je suis même presque sûr que ça va le gêner plus que moi.

          

_ Le ratio douleur-plaisir, souris-je, en le regardant de nouveau dans les yeux.

          

Comme prévu il semble extrêmement gêné, et détourne même le regard tout en se grattant la nuque.

Je rigole discrètement, très amusé par la situation. J'adore quand les situations sont inversées !

Une fois lavé, et séché, nous avons rejoint le lit, plus facilement qu'à l'allée. L'eau chaude m'a désengourdi légèrement ce qui a facilité mes déplacements.

Allongés à présent sous la couette, l'un à côté de l'autre, lui sur le dos, une main derrière la tête, l'autre glissée dans mes cheveux, et moi, la tête posée contre son torse-nu, les bras entourant sa taille et une jambe posée au-dessus de son bassin, nous profitons de ce moment calme et chaleureux.

Ce moment est encore plus parfait que celui de tout à l'heure.

Enfin, peut-être pas.

                 

_ Bonne nuit, Kyunnie, murmure mon... mon quoi déjà ?

         

Il relève mon visage et dépose un baiser chaste sur mes lèvres avant de reposer sa tête sur l'oreiller, fermant les yeux.

Mon cœur bat la chamade, et mon visage devient cramoisi.

           

_ Bonne nuit, hyung, réponds-je un peu perdu.

         

🌸

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top