Les nuages sont beaux, derrière la fenêtre. Ils filent librement au gré d'un vent intangible, éphémères. Libres comme l'air qui les éparpille. Je les envie, ces beaux nuages. Moi qui suit assise dans une salle de classe, devant un cours si ennuyeux que j'aurais pu en dormir si le soleil printanier de faisait pas ressembler ladite à un four.
"-Mademoiselle, au fond, si vous vous pensez autorisée à rêvasser pendant mon cours, je peux vous envoyer en permanence avec un mot en prime !
-Excusez-moi Monsieur, ça ne se reproduira plus."

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Une nouvelle élève est arrivée. Tous les autres élèves grouillent autour d'elle, à la recherche de potins insignifiants, comme des mouches autour d'un pot de confiture. Ça me dégoûte, quelle bande d'hypocrites.
J'ai quand même l'impression qu'elle est différente.
Apolline.
Elle porte bien son nom, elle rayonne comme un soleil.
Mais pas comme un soleil qui brûle les yeux, comme un soleil plus doux, plus chaleureux.
Mis à part son arrivée, rien à changé. Je m'ennuie toujours plus que de raison, je suis toujours invisible et je continue d'envier les nuages qui défilent par la fenêtre.
"-Hey ! Bonjour !
-Hm ? Bonjour.
-On est dans la même classe, non ? On pourrait faire connaissance ? Je m'appelle Apolline !
-Lise. Qu'est-ce que ça t'apporterai ? Et à moi ?
-J'avais vu juste ! Les autres ne t'intéresse plus, tu n'attends plus rien d'eux. Tu as envie de sortir, d'être libre, ça se voit à la façon dont tu regarde sans arrêt les nuages.
-Et du coup ? Ça t'apporte quoi ?
-Comme tu n'attends rien de moi et que tu te fiche de ce que je peux penser, tu seras forcément franche et honnête en toutes circonstances !
-Si ça te chante.
-Tu vois !
-Et du coup ?
-J'aime pas les hypocrites. On mange ensemble ?

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Ma vie a bien changée, de puis l'arrivée d'Apolline.
On mange ensemble, on reste ensemble, on regarde les nuages ensemble, on parle ensemble...
Pour les autres, je suis passée de fantôme à voleuse de soleil. On dirait des gamin à qui on aurait volé le jouet préféré.
Et puis finalement, je l'aime bien, Apolline.
Et heureusement, le petit soleil à une facette plus lunaire, il n'est pas si surexcité.

_-/|\-_

Le soleil tombe lentement sur l'eau du point d'eau où nous nous retrouvons régulièrement.
Il descend lentement, parant le ciel printanié de volutes orangées.
À cette heure, le soleil rougeoyant et la lune argentée se partagent le ciel nébuleux du crépuscule.
Ce ciel est magnifique, je ne me lasserai jamais de ce spectacle.
Soudain, je sens un souffle sur ma joue. Je tourne doucement la tête pour croiser le regard du soleil qui illumine mes journées. Sans que je ne m'en rende compte immédiatement, nos lèvres se rencontrent, doucement.
Je ferme les yeux et sens deux mains fines se poser sur mes joues.
Une nouvelle aventure commence pour ce Soleil et sa Lune, annoncées par ce baiser, sonnant comme une promesse et ayant pour seuls témoins les deux astres crépusculaires et les nuages défilants au gré du vent.
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Cette nouvelle s'arrête là, j'espère qu'elle aura plu à celles et ceux qui auront pris le temps de la lire.