Il était en retard, très en retard ! Il avait une réunion importante au bureau et il avait oublié de mettre son réveil la veille au soir. Mais quelle erreur de débutant ! Il avait été trop content et dans ses pensées pour y songer et maintenant le voilà qu'il courait à travers les couloirs du bâtiment où il travaillait ! C'était honteux, il venait à peine de les rejoindre et il faisait déjà des boulettes. Un jour de réunion en plus ! Son patron et d'autres personnes importantes dont ses supérieurs y assistaient aussi ! Quelle image donnait-il !

Certaines personnes le regardaient passer en se demandant ce qui lui arrivait, d'autres avaient des sourires sur leurs visages parce qu'ils savaient. Il évita certaines personnes de justesse jusqu'à ce qu'il arrive juste au coin du couloir. Il s'arrêta immédiatement pour redresser sa cravate et vérifier une dernière fois sa montre. Vingt minutes de retard. D'accord. Il allait mourir de honte ! S'il n'y avait que lui il ne rentrerait pas dans cette salle mais il avait besoin de ce travail et plusieurs personnes comptaient sur lui alors il devait y aller. Son souffle était encore brut mais au moins, il était là.

Il allait toquer lorsque quelqu'un s'accrocha sauvagement à lui et l'entraîna dans sa course jusqu'au sol. La rencontre avec la moquette était douloureuse, surtout pour son dos, et le coude dans le ventre n'arrangeait pas son cas. Quand il ouvrit les yeux, il vit une jeune femme de sa tranche d'âge le regarder avec un embarras évident et les joues très rouges. Il se doutait que c'était un mélange entre l'embarras et la course précédente qu'elle avait effectuée avant de lui rentrer dedans. Elle se releva vivement en s'excusant de toutes sortes et en ramassant ses affaires tandis qu'Obito la regardait faire en s'asseyant, amusé.

"Je suis tellement désolée ! J'espère au moins que vous ne vous êtes pas fait mal ? Elle demanda.

-Ne vous en faites pas, j'aurai certainement des courbatures demain mais rien d'insurmontable.

-Oh mon dieu, je ne voulais pas vous faire mal, y a-t-il quelque chose que je puisse faire ?

-Je vous l'ai dit, pas besoin de vous inquiéter, ça arrive ! Il jeta un coup d'œil au petit couloir de coin dans lequel ils se trouvaient avant de se pencher pour chuchoter.

-Si vous voulez savoir, je viens tout juste d'arriver en courant. J'ai bien failli me prendre quelques portes et personnes."

La jeune femme rit doucement, visiblement détendue, puis tendit la main en se présentant.

"Je suis Rin Nohara, de la partie corps et bien-être du magazine.

-Et je suis Obito Uchiha, de la partie des sports, surtout le hockey.

-Oh ! Vous vous occupez donc de l'équipe du neveu de Jiraya ! Obito la regarda surpris d'abord mais pensa qu'en tant que neveu du grand Jiraya Hatake, il était normal qu'ils le connaissent.

-Eh bien, oui, depuis hier. Vous le connaissez ?"

Rin se tendit et revint à une position décontractée si vite qu'Obito se demandait s'il l'avait vraiment vu.

"Je les connais un peu, je suis sortie avec le capitaine une fois."

...

...

...

Elle est sortie avec Kakashi ? Non ? C'était bien sa veine, il fallait que la seule gentille personne sur laquelle il tombe soit une des ex de Kakashi. Rien de tel pour lui donner un coup au moral. En même temps elle était gentille et belle, qui ne rêvait pas d'une fille comme elle ? Il aurait bien été tenté de lui demander des détails, surtout pour la raison pour laquelle ils n'étaient plus ensembles, savoir s'il devait s'inquiéter ou non, mais il avait encore une réunion qui l'attendait. Il s'excusa et se retira dans la pièce où il était attendu sans se retourner. Au moins, elle lui avait donné le courage d'ouvrir la porte. Il ne fut pas surpris d'entendre le silence soudain l'accueillir et plusieurs paires d'yeux accusateurs se poser sur lui. Ouais, il avait merdé.

"Tu m'expliqueras après, dit Jiraya, reprenons là où nous nous sommes arrêtés je vous prie."

Les hommes hochèrent la tête et la discussion reprit pendant qu'Obito essayait de s'installer aussi silencieusement que possible, les écoutant du mieux qu'il put pour comprendre de quoi ils parlaient. L'heure fut longue, surtout en sachant qu'Obito avait ruiné son image et que Jiraya avait bien l'intention d'avoir un entretien avec lui juste après. Que pourrait-il dire ? Une simple panne d'oreiller n'était plus une bonne excuse depuis le collège. A croire qu'il n'était pas possible d'avoir une panne de courant en pleine nuit ou d'avoir l'esprit ailleurs pour y penser. De toute façon, il n'avait pas d'autres solutions que de dire la vérité et puis autant être honnête.

Malgré son réveil mouvementé, Obito avait réussi à se plonger immédiatement dans le sujet et avait compris toutes les démarches à faire dans les prochains jours pour améliorer la vie de l'entreprise. Il fallait absolument qu'il se rattrape s'il voulait monter en grade, il n'aurait aucun sponsors s'il arrivait en retard à sa première réunion. Non, il devait leur prouver de quoi il était capable, l'erreur est humaine et il est parfaitement possible de se rattraper. Il travaillerait toute la journée s'il le fallait.

Il rangea ses affaires dans sa petite sacoche en cuir à la fin de la réunion mais ne bougea pas de sa chaise, il regarda ses supérieurs échanger une poignée de main avec leurs invités avant qu'ils ne quittent tous la pièce à l'exception de Jiraya. Le brun savait qu'il allait passer un sale quart d'heure et avait hâte que la matinée se termine définitivement. L'autre homme semblait maintenant tendu et prenait son temps avant de se tourner vers lui et se rapprocher. Obito se forçait à respirer normalement, il ne devait surtout pas montrer son malaise mais c'était difficile face à cet homme. Enfin, le silence fut brisé.

"Alors ? Pourquoi n'es-tu pas à l'heure le seul jour où il est impératif de l'être ?"

Obito voulait lui expliquer tout en détail, la façon dont il s'était senti la veille au soir, le fait qu'il en avait oublié le travail, mais il n'oubliait pas que Jiraya était son patron, pas son ami. Il pourrait très bien être marié à Kakashi et qu'ils aient dix enfants, cela ne changerait rien.

"J'ai eu une panne de réveil, dit-il simplement. L'homme hocha la tête lentement et semblait soucieux.

-Tu sais que je ne dois t'accorder aucune faveur, réfléchit-il presque pour lui-même, ce n'est pas parce que tu fricotes avec mon neveu et qu'il t'a permis d'entrer ici que je dois tout te laisser passer."

Quoi ? Il ne fricotait pas avec Kakashi ! Ou peut-être un peu... Mais c'était idiot de penser qu'il en profiterait ! Le cinéma de Kakashi était censé l'aider, pas le faire passer pour un profiteur.

"Bien sûr monsieur, je me sentirais vexé si vous ne me traitiez pas comme un employé normal. La relation que j'entretiens avec Kakashi n'a rien à voir avec le travail."

Jiraya sourit, le jeune n'avait pas nié la relation mine de rien. Il en connaissait un qui serait heureux de l'apprendre.

"Je suis content de l'entendre. Je te donne un avertissement pour aujourd'hui, je sais que ça peut arriver et tu n'étais pas l'un des éléments moteurs alors ça passe pour cette fois. Mais je compte sur toi pour la suite.

-Vous ne serez pas déçu."

Jiraya hocha la tête et s'apprêta à sortir lorsqu'Obito l'appela. Il hésita d'abord mais il savait qu'il ne devait pas gaspiller le temps du plus vieux alors il se força à demander.

"Que savez-vous de Rin Nohara ?"

Jiraya se tourna légèrement, étant jusqu'à présent de dos, sans pour autant montrer tout son visage. Il était une nouvelle fois tendu et semblait presque en colère.

"C'est une bonne journaliste et c'est en partie pour cette raison qu'elle est encore ici. Je n'ai pas le droit de licencier des employés sans justification."

Avec cela il partit sans laisser à Obito le temps de comprendre. Il ne l'aimait pas mais l'avait quand même embauchée ? Étrange. Peut-être qu'il devrait demander à Kakashi par la suite, il avait une bonne intuition qu'il aurait du mal à recevoir des réponses correctes si elles ne venaient pas de Kakashi ou de Rin directement et c'était normal de ne pas aller la voir, ils ne se connaissaient pas et il ne voulait pas relancer d'histoires. Il devrait patienter. Il prit sa sacoche et rejoignit le bureau qu'il partageait avec d'autres personnes dispatchées dans différents coins, aucunes d'elles ne lui parlaient mais il s'en fichait plutôt, il aurait dû vouloir se faire des amis mais dans le monde du travail c'était plutôt difficile. Et puis comme ça la pièce était toujours calme, c'était un plus lorsqu'il devait réfléchir.

Il s'installa à son bureau et lança immédiatement l'ordinateur, il devait se tenir informé de tous les futurs matchs à jouer et devait préparer ses diverses questions, sans parler de tout l'administratif qu'on lui avait donné à remplir ce matin. Il savait que la journée était loin d'être finie, il avait passé la matinée en réunion et enchaînait l'après-midi sans pause avec un sandwich à manger tout en tapant sur son clavier. Heureusement, Kakashi eut la bonne idée de lui envoyer un message, ça le requinquait toujours. Il lui avait rapidement expliqué son retard du matin en évitant de mentionner la jeune femme Rin. S'il allait lui demander, il le ferait de vive voix.

Je travaille jusque 16h, ça te dit qu'on aille goûter quelque part ?

Obito resta fixé quelques minutes devant le message que Kakashi lui avait envoyé. Un goûter ? Ce n'était pas une mauvaise idée, surtout qu'il voulait vraiment le voir mais il avait toujours énormément de travail. Il jeta un rapide coup d'œil dans la pièce, les autres semblaient être hypnotisés par les écrans de leurs ordinateurs, c'était à peine s'ils clignaient des yeux. Il s'extirpa rapidement du bureau dans un silence parfait et suivit le long couloir triste jusqu'à la première cage d'escaliers qu'il croisa. Il dévala presque les marches pour enfin arriver dans le hall du bâtiment et après un hochement de tête à la réceptionniste, il sortit dans la rue.

Il y avait pas mal de personnes en pause cigarette, en groupe ou seules adossées contre un mur les yeux rivés sur leurs téléphones portables. Obito chercha rapidement un endroit un peu plus reculé et lança un appel téléphonique. Il se sentait un peu mal de prendre une pause alors qu'il avait autant de choses à faire mais après tout il ne pouvait pas passer la journée sur une chaise sans bouger. Le problème était maintenant de savoir s'il allait déranger Kakashi ou non. La réponse vint rapidement lorsque le gris décrocha.

"Allô ?

-Hey Kakashi.

-Obito, ça me fait plaisir de t'avoir de vive voix ! Obito fut surpris et se gratta le nez pour cacher sa rougeur.

-Vraiment ?

-Oui, on n'a pas parlé depuis hier mais je m'en veux toujours de ne pas être venu.

-Pas de problème, dit Obito d'une voix sincère, je sais que tu as des choses importantes à faire avec ton équipe parfois. Je ne dois pas interférer dans tes habitudes.

-Mais Obito, rien ne vaut un élément qui perturbe l'habitude ! Et puis j'ai envie de te voir. Alors, est-ce que tu acceptes de venir goûter avec moi?"

Obito ne put s'empêcher de rire un peu, Kakashi ressemblait tellement à un enfant parfois, comme s'il vivait une enfance dont il n'avait pas pu profité plusieurs années plus tôt.

"Qu'est-ce qui est si drôle ? Demanda Kakashi de l'autre bout du combiné.

-Rien, je me disais juste que j'aimais ta personnalité. Je voudrais beaucoup venir goûter avec toi mais j'ai énormément de boulot et je ne sais pas du tout à quelle heure je terminerai."

Il y eut un long silence du côté de Kakashi, Obito allait se demander s'il l'avait vexé ou autre quand il reprit.

"D'accord, pas de goûter alors, j'irai le manger tout seul. Par contre, ce soir, tu as intérêt d'être libre.

-Et pourquoi ça ?

-L'es-tu ? Il insista.

-Eh bien, oui...

-Génial ! Je viendrai te chercher chez toi, envoie moi vite un message dès que tu seras prêt."

Avant même qu'Obito puisse dire autre chose, l'appel fut coupé et il se retrouva une nouvelle fois plongé dans les bruits de rue. La question maintenant état de savoir à quelle heure il quitterait le bureau et combien de temps il prendrait pour rentrer et se rafraîchir. Il se dépêcha de remonter travailler tout en pensant à ce que Kakashi pourrait préparer. Le connaissant, ce serait quelque chose d'hors du commun dont il n'aurait jamais eu l'idée. Il lui avait une fois raconté ce qu'il avait demandé à son père pour l'un de ses anniversaires, Obito n'avait pas pu s'arrêter de rire pendant une bonne dizaine de minutes tant l'idée était folle et étrange. Surtout pour un gamin de cet âge ! Il avait demandé à son père d'amener une strip-teaseuse et du poppers parce que c'était "à la mode". A moins de dix ans. Non vraiment, il fallait faire attention avec ce genre d'énergumène sinon vous pourriez vous retrouver dans un endroit étrange, peu fréquentable. 

Il ne fut pas surpris, lorsqu'il entra dans le bureau, de trouver ses acolytes plantés de la même façon, toujours au même endroit. Il se glissa jusque dans sa chaise comme un vrai ninja et soupira de soulagement lorsque rien n'avait changé. S'il voulait partir tôt il devait se mettre immédiatement au travail. Il s'étira puis se plongea dans le travail, il tapait des choses à vive allure, ne prêtant pas attention aux éventuelles fautes d'orthographe, et bu chaque paragraphe qu'il avait à lire dans chacun des dossiers. Il devait faire un excellent travail et rapidement. 

L'après-midi fut longue mais il réussit finalement à clôturer le dernier dossier à dix-neuf heures tapantes. Ses collègues de bureau étaient partis depuis peu mais il savait que beaucoup de monde allait rester ici toute la soirée et même la nuit. La boîte possédait aussi sa propre chaîne de télé qu'il fallait faire tourner H24, J7, et Obito était heureux de ne pas bosser dans ce genre de média. Seul, sans enfant, il se coltinerait tous les week-ends, les vacances et les jours fériés avec la chance qu'il avait. C'était bon pour ceux qui voulaient uniquement faire carrière et qui supportaient d'être seuls. Obito aimait les fêtes de fin d'année, sa petite famille qu'étaient les Namikaze, et il avait trop pris goût à Kakashi et leurs petites sorties pour tirer un trait dessus juste pour se tracer un plan de carrière. Tous les zéros sur ses chèques de paie seraient inutiles s'il n'avait pas l'occasion d'en profiter et d'en faire profiter les autres. 

Il rangea son matériel soigneusement contrairement à ses collègues et partit rejoindre sa voiture avec une certaine impatience. La boule d'excitation dans son ventre était trop forte pour l'ignorer, la meilleure chose qu'il avait à faire était de vite rentrer se préparer pour enfin vite revoir le gris. Il lui envoya rapidement un message pour le prévenir et démarra. 

Les divinités semblaient être contre lui ce soir là, tous les feux étaient rouges longuement lorsqu'il arrivait et de petits bouchons se formaient dans quelques rues. C'était samedi soir, qu'est-ce que les gens avaient à prendre la voiture à cette heure-ci ! Une petite voix dans un coin de son esprit lui rappela que tous les jeunes sortaient à cet horaires le samedi et Obito soupira lamentablement. Si ça continuait, Kakashi serait chez lui avant même qu'il n'arrive dans sa rue ! Il avait déménagé dans un appartement en ville pour le loyer mais surtout pour se rapprocher de son travail aussi ! Et voilà qu'un court trajet prenait maintenant une éternité. Sauf si cela avait juste un lien avec le fait qu'il était très impatient ? Aucune idée et il ne s'en préoccupait pas. Il voulait rentrer chez lui !

Lorsque la circulation se fluidifia, il ne perdit pas une seconde et s'incrustait dans chaque petites ouvertures qui lui permettaient d'avancer plus vite. Quand il arriva enfin sur le parking en bas de son immeuble, il se permit quelques secondes pour souffler puis se jeta presque à l'extérieur, prenant à peine le temps de verrouiller sa voiture et entrer dans le hall. Il était bien plus banal et... Moche que celui de Kakashi mais il était tout de même entretenu par une petite vieille qui faisait le ménage pour pouvoir subvenir à ses besoins. C'était une honte et Obito avait déjà pensé à l'aider mais pour l'instant, il n'avait toujours aucune solution et il avait une douche à prendre. Montant les marches trois par trois, il finit par arriver à son étage rouge et transpirant, sans parler de son essoufflement, et se trouva nez-à-nez avec un Kakashi décontracté appuyé sur le mur face aux escaliers.

"Je trouvais bizarre que tu ne répondes pas, dit-il en détournant les yeux de son livre pour les poser sur le brun. Je te pensais sous la douche alors, je me suis dit, qui savait ce qui pourrait arriver ? Tu aurais pu te noyer sans que personne ne sache. Malheureusement, la porte était verrouillée."

D'accord, Kakashi était arrivé avant lui, avait pensé à lui sous la douche, et le voyait maintenant tout dégoulinant de sueur. Quelle sublime image à donner ! 

"Désolé, il y avait plus de circulation que ce que je pensais.

-Mah, rien de grave, je n'avait rien à faire de toute façon."

Obito hocha la tête et déverrouilla sa porte pour laisser entrer Kakashi à la suite. La moindre des choses maintenant était de lui offrir une collation. Le gris s'assit dans le salon avec une bière à la main alors qu'Obito courut dans la chambre récupérer des vêtements et sauta dans la salle de bain. Après une rapide douche, il s'empressa de se parfumer et de s'habiller convenablement puis sortit ranger les vêtements dont il s'était débarrassé en cours de route dans la chambre. Il cria presque alors qu'il trouva le sportif allongé sur le lit sans gêne, une main sur l'oreiller derrière sa tête et l'autre tenant son livre devant les yeux. Il plissa les siens pour essayer de lire le tire mais rien à faire, et puis il devait se dépêcher s'il voulait voir l'endroit où Kakashi voulait l'emmener. 

Il ramassa tous les vêtements traînants, se félicitant pour avoir eu l'idée de ranger son appartement la veille, et les laissa tomber dans la pagnette à linge sale. Quand il revint, le gris n'avait pas bougé et même lorsqu'il vint se tenir devant lui, l'autre l'ignora pour son livre. Intrigué, il avança à la tête de lit et se pencha pour lire une partie, peut-être qu'il saurait de quoi parlait l'histoire, quand il devint rouge comme une écrivisse cuite. Qu'est-ce que c'était que ça ! La phrase à peine commencée semblait tout droit sortir d'une réplique de film pornographique ! Kakashi dû sentir sa chaleur soudaine parce qu'il leva les yeux vers lui pour le voir fixer la page et rit. C'était amusant de le voir aussi gêné.

"Excuse moi, tu prenais du temps alors je me suis mis à l'aise.

-C'est ce que je vois, claqua Obito, surtout pour lire du porno sur mon lit !

-Je sais, moi aussi je préférerais la vraie chose mais je sais que tu n'es pas encore prêt. Dommage, je vais juste devoir me contenter de la vue."

Obito crut sentir ses joues fondre avec la chaleur du sang qui s'y était accumulé. Comment faisait-il pour être si cool dans chaque circonstance ? C'était une honte, pourquoi la nature n'avait pas partagé un peu avec lui ? Cela lui aurait bien servi. Kakashi rit en se levant et le suivit dans l'entrée pour s'habiller chaudement et partir. Obito, qui avait réussi à calmer les battements de son cœur, lui avait demandé plusieurs fois des détails vains. L'effet de surprise était garanti d'après Kakashi et le brun ne put qu'acquiescer en accord lorsqu'ils sortirent de la ville. Après quelques minutes à rouler le long des champs qui s'assombrissaient, ils entrèrent dans une cour privée bétonnée jusqu'à une bâtisse et entourée d'enclos parfaitement verts. Kakashi se gara juste devant de grandes portes vitrées au dessus desquelles Obito put lire "Clinique Vétérinaire de Konoha."

"Qu'est-ce qu'on fait là ? Il demanda en sortant du véhicule. Kakashi sourit.

-On va manger ! "

Le brun fut sceptique un moment et le suivit en silence. Kakashi lui avait déjà dit qu'il y travaillait mais il ne savait pas qu'il pouvait y entrer quand bon lui semblait. Il en fit part au gris qui fermait les portes derrière eux.

"En tant que co-propriétaire, bien sûr que je peux venir quand bon me semble. Et puis la clinique de Nord est de garde, ça nous laisse toute la soirée pour nous !

-Attends, co-propriétaire !

-Oui ?

-Kakashi, tu ne m'avais jamais dit que tu possédait une partie de clinique vétérinaire !

-Est-ce que ça change beaucoup de chose ? Demanda Hatake en mettant ses mains dans ses poches.

-Eh bien... Non, c'est juste que je ne m'y attendais pas, surtout à ton âge, tu es jeune pour être aussi bien placé et avoir eu l'argent d'acheter ta part.

-Je n'étais pas bête à l'école, les classes que j'ai sauté m'ont beaucoup aidé à entrer dans le monde du travail rapidement. Et puis quand on est passionné, on ne compte pas !"

Obito sourit et hocha la tête, rien ne valait un travail qu'on aimait. Kakashi sembla soulagé, peut-être avait-il pensé que c'était un reproche de la part du brun au départ ? Il lui tendit une main qu'Obito accepta volontiers et l'amena à l'étage où tous les animaux se reposaient. Ils s'étaient arrêtés pour caresser et jouer avec ceux qui ne dormaient pas puis dans la dernière pièce, une véranda chauffée donnant sur la ville entière, une table recouverte d'une nappe de tissus rouge couverte des couverts et de deux cloches semblait les attendre. Avec les faibles lumières de la pièce et celles de la ville, le résultat était incroyable. Il ne manquait plus que les pétales de roses et les bougies pour finaliser l'ambiance romantique. C'était génial.

Obito se sentait un peu étrange, habituellement c'était aux femmes que l'ont préparait tout cela, il l'avait fait une fois pour une jeune fille mais elle li avait posé un lapin parce que le capitaine de l'équipe de foot l'avait invitée à une soirée quelques minutes avant leur rendez-vous. Aujourd'hui, tout cela était uniquement pour lui et pour lui faire plaisir. Il savait que Kakashi n'avait pas d'arrière pensée moqueuse, il se retrouvait pour l'instant dans le rôle de la femme mais ça ne le choquait pas tant que ça lorsqu'il y réfléchissait. Il aurait très bien pu le faire pour le gris et il aurait été heureux. 

"Ça te plait ? Demanda Kakashi derrière lui.

-C'est très beau, tu as fait ça tout seul ?

-Il se pourrait qu'Hana m'ait aidé... Il se gratta la nuque de gêne et continua lorsqu'il vit le regard interrogateur du plus petit. C'est ma partenaire, la deuxième co-propriétaire."

Obito hocha la tête et sourit. C'était mignon que Kakashi ait eu l'idée mais ça l'était encore plus qu'il ait demandé de l'aide à quelqu'un. Il se laissa entraîner jusqu'à la chaise tirée par le gris qu'il remercia et entama la conversation quand il fut aussi assis. Le vin fut servi en même temps que des entremets découverts tout le long de la soirée sans qu'aucun d'eux ne prête attention à l'heure. Le temps passa, les plats furent découverts et dévorés, les cœurs s'ouvraient comme les langues se déliaient par l'alcool, et le dessert fut déjà servi avant qu'ils n'aient pu se rendre compte que le plat était terminé.

"Qu'as-tu fais ? Demanda Obito quand il vit Kakashi revenir les bras chargé.

-Une forêt noire ! J'y ai mis du temps mais je pense que le goût y est.

-Dans ce cas, goûtons vite pour faire honneur au temps et à l'amour que tu y as mis.

-Je l'ai fait de tout mon cœur."

Obito rit et prit une bouchée de sa part quand elle fut devant lui. C'était exquis, le chocolat était présent sans prendre le dessus sur les fruits et la crème n'était pas écœurante. Kakashi avait dit qu'il ne cuisinait pas beaucoup mais le résultat de ce gâteau délicat était bluffant. Le brun accepterait n'importe quel gâteau s'il réussissait à donner ce résultat à chaque fois. Le joueur de hockey était heureux d'apprendre que sa surprise avait eu l'effet escomptée, Obito avait passée une belle soirée et avait apprécié chaque effort. Et dire qu'ils devaient uniquement goûter à la base ! Il n'était pas déçu d'avoir eu trop de travail. 

Alors qu'il pensait que la soirée était presque terminée et qu'il ne leur restait que la vaisselle à faire, Kakashi le surprit une nouvelle fois en l'emmenant à travers les pièces vues plus tôt et jusque dans les écuries à côté du bâtiment principal. La plupart des stalles étaient vides et c'était une bonne chose, au moins les animaux n'avaient pas besoin de soins nécessitant de rester sur place. Il pouvait voir de petites chèvres dans un box et un âne couché dans l'autre. Il se dit que la clinique devait avoir de l'argent pour pouvoir entretenir autant d'espace et d'installations différentes.

Ils s'arrêtèrent devant l'une des box occupé par une jument blanche et un petit poulain tacheté de noir derrière elle. Timide apparemment mais il était tellement mignon !

"C'est au moment où il est sorti que j'ai pensé à faire cette petite soirée ici, juste après que tu m'aies appelé, dit Kakashi fièrement. La jument était malade il y a quelques jours alors on l'a gardé ici et on a bien fait, la mise bas avait mal commencé alors je l'ai aidé comme je pouvais pour les sauvés tous les deux.

-C'est génial ! Mais ce n'était pas dangereux ? J'ai crû lire une fois que la mise bas pouvait être dangereuse pour les hommes s'ils se trouvaient à proximité. Kakashi rit et caressa le bout du nez de la nouvelle mère en expliquant.

-En effet, un mauvais coup peut être mortel. Mais elle s'est vite calmée, elle a apparemment compris que j'allais l'aider.

-N'as-tu pas peur dans ces cas là ?"

Kakashi hocha la tête, bien sûr qu'il avait peur, comme tous ceux qui risquaient leur vie mais l'adrénaline ressentie dans le sang et le résultat à la fin étaient souvent satisfaisants. C'était presque la même chose lors d'un match de hockey, certains joueurs jouaient à l'amiable mais d'autres n'étaient que des bourrins ou de mauvais joueurs qui savaient où frapper pour faire mal. Kakashi et ses amis avaient rencontré beaucoup de joueurs de ce genre et ça ne faisait que renforcer leur envie de jouer. C'était sublime de voir leurs mines déçues lorsqu'ils perdaient à plate couture. 

"Pour avoir sauvée la jument et son petit, le propriétaire m'a autorisé à donner un nom au poulain. Je l'ai appelé Obito, je trouve qu'il te ressemble sur certains points", dit Kakashi d'un air pensif, les yeux rivés sur l'animal.

Obito humain le regarda avec un éclat de choc dans les yeux, il n'était pas sûr de s'il devait bien le prendre ou non mais il décida que oui, c'était beau, c'était tout à l'image de Kakashi et c'était touchant. Il avait fait tout ça en pensant à lui, pour lui, c'était magnifique.

"Tu sais que tu me dois un baiser en plus ce soir ? Intervint Kakashi en se tournant finalement vers lui.

-Oui, j'ai décidé que toi aussi, tu me devais un baiser de bonne nuit."

Le visage du gris s'illumina alors qu'il ouvrait la porte pour entrer dans le box.

"Alors ça signifie que j'aurai droit à trois bisous ce soir ? Demanda le sportif.

-Etant donné que j'ai décidé ça hier, je suppose que ça en fait quatre."

Kakashi sourit davantage et l'entraîna avec lui jusqu'au poulain qui les regardait sans bouger. Il tendit la main pour qu'il puisse les sentir et invita le brun à en faire de même, puis le contact se fit et Obito put profiter du poils doux et frisé du bébé. C'était chaud contre la paume d'Obito et il put en profiter longuement, le petit ne bougeait pas d'un pouce, continuant de renifler les poches du vétérinaire pour espérer y trouver une friandise. A peine né et déjà gourmand. Ils sortirent après quelques minutes pour les laisser se reposer et prirent le chemin du retour à la clinique doucement. La nuit était fraîche mais supportable et le ciel étoilé était parfaitement visible loin des lumières de la civilisation. 

Kakashi lui avait pris la main depuis qu'ils étaient sortis des écuries et la gardait au chaud contre ses grands doigts. Aucun d'eux n'était pressé de rentrer ou bien de nettoyer la pièce du haut. Ils voulaient bien rester comme ça un moment, dans le silence agréable et sous la surveillance des étoiles. L'homme à la chevelure peu normale s'arrêta un instant et lui sourit malicieusement.

"Puis-je réclamer le premier baiser maintenant ? Je ne veux pas faire de choses bâclées dans la voiture en rentrant. Sauf si tu veux une certaine chose qui peut être bâclée dans la voiture mais qui peut être très agréable pour tous les d-"

Obito avait roulé des yeux avant de le tirer vers lui pour l'embrasser et le couper. C'était mieux de cette façon, vraiment. Il avait dû être courageux pour le faire mais il ne regrettait pas. La touche était légère entre eux, c'était doux et chaud et ça faisait des choses merveilleuses au ventre d'Obito. Avec peu d'expérience, il avait adoré chaque baiser échangé et espérait toujours en avoir d'autres, ses intestins dansaient toujours et son esprit se libérait des divers problèmes quotidien. Tout ce qui comptait n'était que la présence de Kakashi et les sensations à chaque fois. Les lèvres, les mains sur la hanche et sur la nuque, les yeux fermé pour mieux apprécier, le petit soupir qui signifiait "enfin". Tout était addictif. 

La main droite de Kakashi se perdit sur sa joue et il sentit l'humidité de la langue lui piquer les lèvres, demandant visiblement l'accès qu'Obito n'était pas sûr de vouloir donner. Pas qu'il n'aimait pas ! Mais il n'avait aucune idée de comment embrasser en y ajoutant la langue. 

"Laisse moi te montrer, laisse toi faire..." Kakashi chuchota avant de replonger sur les lèvres gonflées.

Et comme Obito avait confiance en lui, il lui laissa volontiers l'entrée cette fois. La première rencontre avec son propre muscle fut étrange mais il s'y habitua rapidement. L'acte se sentait tellement intime qu'il rougissait juste en y pensant. Ses propres mains glissèrent dans le grand dos et s'y accrochèrent presque désespérément, il ne faisait pas attention au froid qui mordaient ses doigts. La chaleur de Kakashi lui suffisait. Après un certains temps, ce dernier finit par reculer un peu, se détachant presque à regret de l'autre, sentant son corps plaider pour sentir une nouvelle fois la chaleur. Avec un sourire, il tendit la main à un Obito très rouge et essoufflé qui n'hésita pas à la prendre, puis ils finirent de franchir la distance qui les séparait des portes. Ils avaient tout de même une salle à remettre en ordre ! Et le baiser... Quel baiser. Si les autres allaient être pareils, Obito avait hâte de les vivre.