Chapitre 6

La journée et la soirée passent doucement, Léna est au dodo, moi je suis en train de bosser. Les partiels commencent bientôt, mes révisions avancent bien.

Enfin, elles avançaient bien jusqu'à ce que j'entende la sonnette de la maison. Je pose mon stylo et je me lève. Je soupir un allant ouvrir, je suis surprise de voir Adam. Et là, j'ai honte de ma tenue : un vieux tee-shirt de Will, un jogging rose pétant que j'ai depuis mes quinze ans et un chignon totalement dégueulasse. Et j'oublie le meilleur ; j'ai pas pris ma douche ce soir puisque je devais faire du ménage.

-Adam, qu'est-ce que tu fais là ?

-Je voulais juste te voir.

-D'accord. Entre.

Je me décale un peu et je le laisse entrer. Je vais prendre de quoi boire et je retourne dans le salon. Je range rapidement mes cours et on s'installe directement au sol.

-Excuse-moi pour la tenue, j'étais en pleine révisions.

-C'est pas grave, j'ai vue des tenues bien pires. En plus, le rose te va bien.

-Merci.

Je souris timidement, j'ai plus l'habitude de ce genre de compliments. Et ça me fait aussi plaisir de voir que mon jogging rose plaît, bien que je pense qu'Adam se fout de ma gueule. Will le détestais, il trouvais que c'était un tue-l'amour par excellence.

Enfin, je secoue un peu la tête et nous discutons tranquillement. Apparemment son boulot lui prends beaucoup de temps, Louis devrait être plus cool. Adam n'est pas son esclave, mais son employé. J'irais lui parler, il n'a pas à exploiter ses employés comme ça. Ce n'est pas dans l'éthique de l'entreprise à papa.

Bref ! On discute un bon moment, heureusement que Léna a le sommeil lourd, comme son père. Nous pouvons parler comme nous le souhaitons.

On discute une bonne heure, puis nous sommes tout les deux fatigués. Adam se lève en premier, je pose les verres sur le plateau et je le rejoint. Nous allons dans l'entrée en finissant notre discussion, puis je vais ouvrir la porte.

-Tu repasses quand tu veut Adam. Évite juste de passer trop tard, Léna dort.

-J'en prends note.

Il sourit, je repense à la discussion que j'ai eu avec Sam. Je dois profiter de la vie, malgré le fait que je sois maman. Mais je ne vais pas en profiter ce soir.

-Bon, j'y vais. Je repasse quand je peux.

-OK.

Je récupère un papier sur la console de l'entrée et je note mon numéro.

-Tiens, dis-je en le donnant le papier. C'est mon numéro.

-Merci. Je t'envoie un message quand je suis chez moi.

-Comme tu veut. Je risque juste de ne pas te répondre.

-T'es claquée ?

-Ouais, un peu.

Il sourit, je l'adore ce sourire. Mon dieu, cet homme est vraiment beau et je crois que je suis vraiment fatiguée. Fantasmer comme ça sur un mec, jamais j'y ai fait. Même avec Will j'ai jamais fantasmée. Après, avec Will, je n'avais pas à rêver de ça puisque c'était un dieu au lit.

Une main devant mes yeux me sort de mes pensées, je secoue un peu la tête.

-Tu pensais à quoi pour que tu sois aussi rouge ?

-Oh, rien.

-Mouais.

On rigole un peu, j'ai du mal à le laisser partir ce soir. Et c'est à croire qu'il le comprends, il décide d'ouvrir la porte tout seul.

-Bon, j'y vais vraiment. À bientôt.

-A bientôt.

Il pose un rapide bisou sur ma joue et il part. Je profite du fait qu'il attende l'ascenseur pour le mater. Son jean et sa veste en cuir lui vont très bien, et j'ai très envie de lui enlever.

Sauf qu'à force de le regarder, il sens mon regard sur lui et il se retourne.

-Tu ne vas pas te coucher ?

-J'attends que tu partes.

-Et si je reste devant l'ascenseur ?

-Je reste ici.

-D'accord.

Il se cale contre le mur, on souris tout les deux. Je le rejoint, il est bête. J'appuie sur le bouton de l'ascenseur et je me tourne vers lui.

-Tu sais ce que j'ai envie de faire depuis qu'on se connais ?

-Non, mais tu vas me le dire.

-Plutôt le faire.

Il s'avance, prends mon visage dans ses mains et il m'embrasse. Je suis surprise, mais je me laisse faire parce que ce n'est pas désagréable. Ses mains passent de mes joues à mes cheveux, je pose les miennes sur ses bras.

Seul le bruit de l'ascenseur nous sépare, Adam part sans rien dire. Je rentre chez moi quand les portes se sont enfin fermés. Je respire un grand coup puis je vais me coucher après avoir rangée mes affaires de cours. Ça va être dur de regarder Adam dans les yeux après ce baiser plus qu'agréable.

Je finis par m'endormir, vraiment épuisée de cette journée.

Quelques jours plus tard, Adam.

Je suis au travail, dans mon bureau. Depuis que j'ai embrassé Joyce, je me suis plongé dans mon boulot. Non pas que ce baiser était désagréable, mais j'ai fait un connerie en l'embrassant. Cette femme est juste tout ce que je désire, malgré sa fille.

Enfin, je bosse tranquillement, c'est assez calme pour moi. Je n'ai pas beaucoup de dossiers à traiter, en quelques jours j'aurais tout finis. Du moins j'aurais finis les dossiers qui sont là, sur mon bureau.

Sauf si quelqu'un me dérange, comme là. Quelqu'un toque à la porte, je pose mon stylo et je vais répondre. Je suis surpris de voir Joyce.

-Salut. Je peux entrer ?

-Ouais, bien sûr.

Je la laisse entrer dans le bureau, je ferme bien comme il faut la porte. Je ne tiens pas à ce que Louis entre alors que je discute avec sa sœur. Une fois la porte fermée, je rejoint Joyce qui est près de la baie vitrée. Je ne dit rien, son père est le fondateur de cette entreprise.

-Alors, pourquoi tu passes me voir ?

-A ton avis ?

-Le baiser de l'autre jour.

-Ouais. Pourquoi tu m'as embrassée et tu es partis comme un voleur juste après ?

-Je sais pas trop. J'ai agit sur une impulsion. Quand j'ai entendu l'ascenseur, ça m'a réveillé, je savais que j'avais fait une connerie.

Et là, je ment. Je mourrais d'envie de l'embrasser, j'ai juste profité d'un moment sympa et où un baiser n'allais pas tout gâcher, ou pas.

-Adam, tu mens très mal.

-J'avoue.

-Alors, pourquoi tu m'as embrassée ?

-Parce que tu me plais.

Autant être sincère. Joyce souris en entendant ça, ce qui me fait sourire aussi.

-Je préfère quand tu es sincère. En plus, ça fait plaisir d'entendre que je plaît encore.

-Genre on ne t'as jamais dit que tu étais canon ?

-Depuis le décès de mon compagnon, non, on ne me l'a pas dit.

Est-ce normal que j'ai envie de tirer une grimace quand je l'entends parler de son mec décédé ? Mais si elle me connaissais vraiment, je pense qu'elle aussi aurait envie de grogner. Ma vie d'adolescent et de jeune adulte n'a pas été simple, j'ai eu mon lot d'épreuves à passer avant d'arriver où j'en suis aujourd'hui.

Je secoue un peu la tête, j'ai pas envie de penser au passé avec elle.

-C'est bien dommage qu'on ne te l'ai pas dit avant.

-Tu sais, quand une personne que tu aimes meurt, les compliments n'ont pas la même saveur. T'as juste l'impression qu'on te les dit pour te réconforter.

-Et avec moi tu as l'impression d'être réconfortée ?

-Non. Trois ans sont passés. Je tourne petit à petit la page.

-Mais elle n'est pas tournée.

-C'est normal. Non ?

-Bien sûr.

Ça fait bien des mois que je ne pense plus à tourner la page sur mon passé. Je vis avec et ça me bouffe quand je dort.

-Bon, repasse chez moi ce soir, on en discutera plus.

-Tu pars déjà ?

-J'ai cours monsieur. Je suis encore étudiante.

-OK. Je passe quand je peux ce soir.

-Léna n'est pas là, elle va passer la nuit avec son parrain. Tu peut passer à l'heure que tu souhaites.

Joyce part sans attendre de réponse, je la regarde. Si, quand j'irais la voir ce soir, elle a encore cette robe, je ne pense pas que je vais me retenir de lui sauter dessus. Surtout que sa fille ne sera pas là, je ne m'empêcherais pas de lui sauter dessus.

Je secoue un peu la tête et je retourne bosser. Heureusement que je suis dans une période relativement calme, je pourrais partir tôt.

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