Chapitre 1


Le ciel était sombre en ce dimanche matin. Mon esprit divaguait vers différentes rêveries et je n'entendis pas la voiture s'arrêter. Il pleuvait, ma mère descendit et vînt m'ouvrir, elle portait une robe simple d'un noir tacheté de nuance de gris. En sortant, elle me mit sur les épaules une polaire d'une couleur vive, joyeuse, j'eu une grimace de dégout.

-Tu es sûr de vouloir y aller chérie ? Tu ne le connaissais même pas.

Je la regardais, mes yeux d'un noir encore maladif la jugeait.

-Je me dois d'y aller, c'est grâce à lui si je suis encore ici.

Elle avala sa salive, honteuse, et on se mit en route. Ses talons s'enfonçaient dans l'herbe, ramollit par les pleurs des cieux et mes pas résonnaient dans ce lieux triste et linéaire.

L'air frais s'engouffra dans mon être me provoquant un frisson d'appréhension. Les arbres dansaient au gré du vent et celui-ci se faufilait entre ces danseuses de la nature, majestueuses avec leurs feuilles au couleur de l'automne. Je me permis d'inspirer à plein poumon, me gavant de cette senteur unique et naturelle. C'était la première fois depuis longtemps que je m'autorisais à respirer librement en sachant qu'un avenir s'offrait à moi et non une conclusion.

Au loin se trouvait un regroupement de personnes habillés sombrement et entendis quelques brides d'une sorte de prière. J'assistais à la fin de la cérémonie et quand elle fût finie, me dirigeais vers une pierre en marbre blanc d'une forme ovale, froide et lisse, sauf en ce qui concerne les bords qui étaient coupant.

-Ci-gît Mathieu Temposs, lisais-je à voix haute.

Je passais ma main sur ces lettres noires et mon cœur se serra. Enfin, son cœur... Notre cœur. Ma lèvre se mit à trembler et je sentais une bouffée de tristesse s'emparer de moi, des larmes commencèrent à couler sur mon visage pâle.

-Merci... murmurais-je

-C'est vous ?

Une voix calme et tremblante me sortit de mon deuil. En me tournant je découvris une femme ayant la cinquantaine, surement, son front était plissé et ses yeux d'un gris luisant me jaugeaient. Elle portait un pantalon en toile noir ainsi qu'un simple t-shirt gris caché par une veste en tissu d'un marron sombre. Elle tremblait d'un froid intérieur, ses cheveux longs et ondulés pendaient sur son côté droit d'un noir grisâtre. Elle était voutée, les bras repliés sur elle-même. Je compris à son attitude, à sa démarche pesante qu'il s'agissait de sa mère. Elle était malheureuse et essayait de supporter l'absence de son fils, je le voyais.

Elle s'approcha de moi et me scruta. Elle me détailla millimètre par millimètre : ma peau d'un blanc maladif, ma vue usée, mes cheveux d'un blond cendré abimés par les médicaments, ma taille assez fine, mes hanches peu développées, mes jambes ne me supportant presque pas, mes bras fatigués et ma tenue assez sombre. Cela est normal je suis en deuil.

-C'est bien vous n'est-ce pas ? Cette fille que mon fils a sauvé? Elle me parlait d'une voix à peine audible où l'on entendait clairement une peine sans nom.

-Oui...Oui c'est moi, je baissais la tête comme honteuse d'être là devant elle, à la place de son fils.

Elle fît un bruit étrange, entre le gloussement et l'étouffement. Sa main vint se plaquer sauvagement sur sa lèvre et elle éclata en pleurs.

-Ho mon dieu... V...Vous êtes vivante... elle s'approcha de moi et me pris dans ses bras à mon insu, il n'est pas mort en vain. Mon fils n'est pas mort en vain.

Je lui tapotais gentiment le dos ne sachant que faire d'autre, elle me lâcha.

-C'est adorable d'être venue mais vous n'étiez pas obligée.

-Si j'y étais, lui dis-je simplement, il le fallait j'ai une dette envers lui.

On discuta encore un peu, je sentais qu'elle avait besoin de se confier à quelqu'un alors je l'écoutais puis elle me quitta et je restais là. J'avais moi aussi besoin de me confier à quelqu'un, ma mère était assise sur un banc un peu plus loin à me surveiller, un sourire de ma part et son visage s'illumina. Elle avait enfin retrouvé goût à la vie, cela réchauffa un peu mon nouveau cœur. Je me retournais vers la stèle, inspirais un bon coup et me lança.

-Hey, salut. Tu te souviens de moi, je suis Amandine. On s'est parlé une fois au CDI du lycée. Tu sais,la malade. Figures-toi que je ne le suis plus, enfin j'ai toujours un traitement mais au moins je ne risque pas de mourir à n'importe quel moment. Tu sais... Si je suis sortie d'affaire,c'est grâce à toi. Tu m'as sauvé... Tu étais donneur et... Tu as eu un accident et tu étais donneur... On était dans le même hôpital et moi j'étais entre la vie et la mort, mon cœur m'avait lâché. Le moment que je redoutais le plus était arrivé, j'allais mourir. Mais toi, tu es mort et tu étais donneur. Un donneur compatible dans le même hôpital que moi, tu m'as sauvé la vie. Je ne sais pas si c'était un rêve ou non mais avant d'émerger et de me rendre compte que j'avais survécu, je t'ai vu. Tu t'en souviens ? J'aime à penser que ce n'était pas un rêve, que cela c'est vraiment produit. Qu'avant de mourir, tu m'as parlé et que ce que je ressens n'est pas une illusion. Je sentais mon cœur battre la chamade alors je pressais ma poitrine pour tenter de le calmer.On ne se connaissait pas mais quand je pense à toi j'ai cette sensation d'être entière d'avoir trouvé ma place. Je... Je crois que je t'aime mais personne ne me comprendrais ; enfin nous comprendrais. Car toi aussi tu ressens la même chose que moi. Nos esprits ne font qu'un je ressens ta présence à chaque moment depuis que je me suis réveillée. Alors c'est pour ça que je suis venue te voir, à ton enterrement car c'est ici en présence de ton corps que ton âme est la plus proche de la mienne. Il faut que je te laisse, mais saches que tu as une place importante dans mon cœur et que cette place jamais je ne la cèderais à personne d'autre.

C'est à cet instant précis que le prologue de mon histoire prit fin et que je pu commencer à m'intéresser à l'écriture de l'histoire. Grâce à cet homme, j'allais connaître mon épilogue; chose qui n'aurait pas été possible sans sa mort.

x0x0

Suite à un soucis de parution j'ai remis sur une nouvelle partie le chapitre Un qui n'était plus visible.

Je m'excuse pour ce soucis gênant, en effet ne pas pouvoir lire le premier chapitre doit être très incommodant ^^ Je ferais en sorte que cela ne se produise plus...

Je remercie encore la personne qui à pris la peine de me prévenir Merchi :3


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