Un Noël enchanteur - Partie 1
❄ Texte et moodboard réalisés par Sanspointnivirgule ❄
J'avais arrêté de croire que les mecs bien poussaient comme des champignons après qu'un d'eux m'ait brisé le cœur en me trompant avec ma voisine de palier. Un peu comme dans un mauvais roman, on est bien d'accord sur ce point.
Pendant toutes mes années de lycée on m'avait appelé la reine des glaces, parce que je n'étais apparemment sensible à rien. La vérité c'était qu'après avoir repoussé les avances d'une des stars de l'école, ce dernier avait trouvé opportun de raconter à qui voulait bien l'entendre que ce n'était pas lui mais moi le « problème ». Que je n'avais aucune attirance sexuelle, ou attirance tout court, pour les hommes et les femmes. Et que par conséquent, mon rejet était justifié. Si cette histoire avait été vraie, je n'aurais vu aucun inconvénient à ce que cette rumeur se propage dans les couloirs. Même si, niveau respect de la vie privée, on aurait sûrement pu mieux faire, je n'aurais rien eu à redire. Sauf que c'était faux. Cet idiot avait juste eu du mal à accepter que je ne fasse pas partie de son fan club.
Malheureusement, l'histoire ne s'était pas arrêtée aux portes du lycée. J'étais entrée à la fac avec d'anciens élèves pour ma plus grande joie. Et on connait tous les étudiants adeptes de commérage. J'avais donc été affublée de ce magnifique patronyme qui s'était répandu comme une trainée de poudre. Je n'avais jamais fréquenté quelqu'un qui était de la même fac que moi, puisque la plupart des étudiants étaient au courant de mon pauvre passif et se montraient un peu récalcitrants à aborder une fille qui, selon les dires, ne serait de toutes façons pas intéressées.
Mes quelques histoires étaient le fruit de rencontres organisées qui se soldaient souvent par des échecs plus ou moins rapidement. Exemple percutant, la voisine et mon ex. Sauf que, pour lui, j'avais pour une fois, eu le cœur qui battait plus vite et des sentiments qui grandissaient doucement. Ça ne s'était pas très bien terminé. Puis je ne sais pourquoi, j'avais ouvert une application de rencontre et j'avais créé un profil. Irina, ma colocataire et meilleure amie, m'avait déniché une photo de moi que je n'avais jamais vue, parce que mettre une photo de coucher de soleil c'était selon elle « pas vendeur ». Elle datait de la soirée de remise de diplôme de son frère ainé, une année plus tôt. Je portais une petite robe noire cintrée, des escarpins qui m'avaient certes abimé les talons mais qui rendaient drôlement bien. Mes cheveux brun roux semblaient briller dans la lumière et mon sourire était franc et sincère. Je ne suis pas particulièrement réputée pour être une fille très joyeuse.
Surprise, j'avais eu beaucoup de matchs.
De mecs qui voulaient juste un coup d'un soir, d'autres qui me promettaient monts et merveilles et bien plus encore. Puis ceux qui pensaient qu'en jouant les modestes et gentils garçons ils allaient gagner mon cœur comme des princes charmants. J'avais enchainé quelques dates, presque désastreux, avant de recevoir son message.
Et tout a commencé.
Il n'y avait pas son visage sur la photo. Il tournait le dos à la caméra appuyé contre un balcon. La seule chose qu'on voyait devant lui, au loin, c'était le parlement européen de Budapest. Je l'avais visité quelques années plus tôt et je ne pouvais pas ne pas le reconnaître. Ses épaules étaient larges et puissantes, ses cheveux noirs comme l'encre. Mystérieux mais pas trop. Assez confiant pour partir du principe qu'il n'avait pas besoin de trop en montrer.
INCONNU :
Tu es plutôt sapin multicolore ou traditionnel ?
MOI :
C'est bien que tu poses la question, parce que je suis contre toute forme de sapin multicolore.
Ça devrait être interdit de décorer un arbre de Noël en rose ou en orange.
INCONNU :
J'imagine que tu regardes des films de NOËL avant l'heure et que tu fais des sablés à la cannelle ?
MOI :
Je fais même du pain d'épices. Qui est soi-disant excellent.
Par contre je lis des romances de Noël.
Je ne regarde pas de film.
INCONNU :
Tu aimes lire ?
MOI :
Je suis étudiante en littérature alors ce serait mieux d'aimer lire. Et toi, tu aimes lire ?
INCONNU :
Lire c'est comme respirer, on peut essayer d'oublier, ça finit toujours par nous rattraper, c'est vital.
MOI :
Ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu quelqu'un dire quelque chose d'aussi profond.
Les gens ne comprennent pas en général.
INCONNU :
Les gens ne savent pas ce qu'ils ratent.
MOI :
Qu'est-ce que tu fais dans la vie ?
INCONNU :
C'est un entretien d'embauche ?
MOI :
Je n'embauche jamais personne sans avoir vu le CV.
INCONNU :
Je suis étudiant en école de commerce. Filière commerce international.
MOI :
Super ! Tu parles combien de langues ?
Ça te plait ?
INCONNU :
Je parle 4 langues.
Et oui, ça me plait.
MOI :
Je pose trop de questions ?
INCONNU :
Ou peut-être pas assez.
MOI :
Je te questionne sans pause depuis tout à l'heure.
INCONNU :
Attends je n'ai même pas encore commencé.
J'avoue, sur le coup, j'étais sceptique. Ce type, dont je refusais de connaître le nom, était plus intéressant que la plupart des gens que j'avais rencontré. Parce qu'on ne va pas se mentir, si on connait le nom de quelqu'un on a tout de suite le réflexe de le chercher sur les réseaux sociaux, de taper son nom sur google comme des agents de la CIA.
Au départ on discutait de nos cours, de livres, de ce qu'on faisait le soir en rentrant, de nos jobs étudiants. Lui avait un stage rémunéré dans une grosse entreprise internationale, moi je bossais dans une petite librairie de quartier qui vendait des mangas. Sans qu'il n'ait besoin de le dire, j'étais persuadée qu'on venait de deux mondes différents. Mais pourtant, au fur et à mesure de nos échanges, je sentais quelque chose se créer entre nous, comme une sorte de complicité. Deux personnes qui partagent un secret et qui l'entretiennent.
J'aimais qu'il m'envoie une photo des rayons remplis de livres quand il allait en librairie, d'une tasse de café, d'un coucher de soleil, d'une veste sur le dossier d'une chaise. Des choses qui auraient pu passer comme inutiles pour d'autres mais qui me parlaient. Ça réveillait en moi mon esprit créatif et je me retrouvais à écrire pendant des heures en écoutant les playlists Spotify qu'il m'envoyait. Il avait des goûts assez éclectiques, mais intéressants. Ça me faisait vibrer. Un truc profond qui me faisait trembler de l'intérieur. Irina se moquait en me répétant que si ça se trouve, c'était juste un pervers et qu'il fallait que je le rencontre au lieu de fantasmer.
Mais j'aimais bien ça. Pas fantasmer, enfin juste un peu, mais d'imaginer. De me projeter sur ce qu'il me donnait comme information. Ça me faisait un truc que je n'arrivais pas à identifier. Que je ne connaissais pas.
A suivre...
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Salut à tous! Voilà la huitième case du calendrier avec la première partie de « Un Noël enchanteur » de Sanspointnivirgule ! En attendant la suite avec la prochaine case, je vous laisse partager votre avis en commentaire ✨
Vous pouvez retrouver Sanspointnivirgule sur instagram: sanspoint_nivirgule
❄ A demain pour découvrir la prochaine case du calendrier ❄
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