One-Shot

PDV Izuku

Je m'appelle Izuku Midoriya. Je suis un héros, j'ai 22 ans dans un mois et je viens de faire une très, TRÈS grosse boulette.



Vous voyez, j'ai un ami depuis toujours. Il s'appelle Bakugo Katsuki, mais moi je l'appelle Katchan. Il m'a plusieurs fois dit d'arrêter avec ce surnom mais je n'y arrive pas, donc même maintenant qu'on est adultes, je continue de l'appeler comme ça ; et il ne s'en plains plus. De même, dans sa bouche, le "Deku" qui m'a collé toute notre enfance est devenu, avec le temps, moins rabaissant, plus amical.

Je l'admire énormément depuis qu'on est petits. C'était un leader-né, il n'avait jamais peur de rien, très charismatique et il réussissait tout ce qu'il entreprenait. Je crois que j'ai toujours eu un petit... ou plutôt un gros faible pour lui ; à l'instar d'All Might, il a été mon héros pendant très, très longtemps.



Puis on a grandi. On est allés au même lycée héroïque, on a eu une bonne discussion à cœur (et à poings) ouvert, et maintenant on s'entend plus ou moins bien. Nous sommes des héros depuis deux ans, on sauve pleins de vies. Et on a instauré une petite tradition : pour fêter l'anniversaire de notre diplôme de Yuei, chaque année je lui propose de sortir dans un endroit où il voudrait aller, juste lui et moi comme quand on était petits. Il a accepté, il a pris sa veste et on s'est rendu dans un bar. À partir de ce moment, j'ai vraiment cru qu'on allait, comme à chaque fois, passer une soirée sympa entre amis, et qu'on serait chez nous à maximum 3-4 heures du matin.



C'est que j'ignorais un léger détail qui allait tout faire partir en vrille.





Katchan ne tient ABSOLUMENT pas l'alcool.

Et quand je dis ABSOLUMENT pas, c'est VRAIMENT ABSOLUMENT pas.





Moi, bien sûr, ignorant cela, je nous commande donc un cocktail dont j'ai oublié le nom, à la belle couleur orange et jaune d'où se dégagent des arômes de fraise, de banane et de vodka.

Moitié du premier verre. On discute, tout se passe bien.

Deuxième moitié du premier verre. Je sens Katchan qui devient un peu irritable sans raisons, mais je ne m'inquiète pas, c'est dans sa nature.

Début du deuxième verre et des ennuis. Ses joues commencent à rougir, et il devient carrément agressif quand je lui dis que j'ai parlé à Shoto pas plus tard qu'hier au sujet d'une conférence de presse qu'on aura ensemble la semaine prochaine.

-TA GUEULE, DEKU ! 

Je sursaute, je ne m'attendais pas à ce qu'il réagisse si violemment. Katchan vide son deuxième verre, puis plaque un billet brusquement sur le table pour en commander d'autres. Je vois ses mains se crisper, son souffle est court, et il a l'air totalement furax. Il y a longtemps qu'il ne me fait plus peur, mais là, je le vois devenir peu à peu de plus en plus alcoolisé et je me mets à redouter la suite.

-K-Katchan, il y a un souci ? J'ai dit quelque chose de mal ? C'est à propos de Sho...

-NE FINIS PAS CETTE PHRASE !! NE PRONONCES CE PUTAIN DE NOM DEVANT MOI !!

Certaines têtes dans le bar se tournent vers nous. Alors que je tente de me faire discret, mort de honte d'attirer l'attention, Katchan leur décoche sans broncher son plus beau doigt d'honneur et trempe à nouveau ses lèvres dans son troisième cocktail.

-Katchan... M-Mais qu'est-ce qu'il y a a-avec Sho...

-JE VEUX PAS ENTENDRE CE NOM DANS TA BOUCHE !!!! SHOTO-CI, SHOTO-ÇA, MAIS TU VAS LA FERMER À PROPOS DU BICOLORE ???? RAS-LE-BOL DE T'ENTENDRE DIRE À QUEL POINT IL EST FORMIDABLE, LE GLAÇON !!

Je n'ai même pas le temps de l'arrêter qu'il avale d'une traite sa boisson, enchaîne sur le quatrième sans temps mort et descend le cinquième tout aussi rapidement. Quand il tient le sixième verre, je remarque que ses épaules tremblent, que son visage a pris une teinte  plus rouge que jamais et que des larmes semblent perler à ses yeux.

Katchan, sur le point de pleurer... C'est une chose à laquelle je n'aurais jamais pensé et qu'honnêtement je crois que je n'aurais jamais eu envie de voir. Je ne reconnais même pas ma voix quand, avec toute l'assurance qui me reste, je lui suggère :

-T-Tu devrais arrêter de boire Kat-

-Tu couches avec lui ?

La question n'est qu'un murmure, mais elle me transperce de part en part comme si elle avait été prononcée à voix haute.

-P-Pardon ?

-Je te demande si tu couches avec Double Face.

Mon cœur s'emballe entre mes côtes. C'est à mon tour de devenir écarlate et de protester d'une voix aussi basse que possible :

-Bien sûr que non ! On est juste amis ! Enfin pourquoi cette question, là, maintenant ???

-Parce que je t'aime, Deku.

Encore une fois, Katchan vient de me couper la parole pour lâcher une bombe plus dévastatrice pour mon petit cœur que l'explosion lors de son premier combat contre Ochaco.

Dans la liste des choses les plus bizarres qui pouvaient m'arriver ce soir, Katchan m'avouant qu'il m'aimait se trouve sans problèmes en haut de la liste, juste au-dessus de gagner au loto. D'ailleurs, c'est totalement invraisemblable vu tout ce que je sais de lui, tous nos souvenirs ensemble, et ça sort tellement de nulle part que ma première réaction est le déni ; en même temps, comment auriez-vous réagi, à ma place ?

-K-Katchan, tu es complètement ivre !

-Je sais. Et je t'aime.

-J'ai entendu la première fois ! Mais POURQUOI tu me dis ça ???!! TU TROUVES QUE C'EST LE BON MOMENT ???

Sans le savoir, je m'étais aussi mis à crier, ignorant à présent les gens autour de nous pour fixer cet homme aux cheveux hérissés et aux yeux rouges sang que j'aime depuis l'enfance qui se tient devant moi en soutenant mon regard sans faillir. Katchan déglutit, vide son verre des dernières gouttes d'alcool avant de ricaner et de prononcer d'une voix aigre :

-Le bon moment ? Mais tu crois que je l'ai pas attendu, le bon moment, putain de nerd ? Depuis qu'j'ai 14 ans, que je l'attends, le bon moment ! Encore et encore, je me suis torturé la nuit, tout ça pour une salope de phrase !

De rage, il s'est levé d'un coup et a activé son alter, explosant le verre dont les éclats vont se loger dans le mur ou maculer le sol. Par automatisme, je me prépare à utiliser le mien pour l'arrêter.

-Calme-toi et rassieds-toi, Katchan !

-FERME TA GUEULE PENDANT QUE J'AI ENCORE ASSEZ DE COURAGE POUR TE DIRE ÇA !!

Ses paumes crépitent, je vois sa poitrine se soulever et s'abaisser à une vitesse folle, la tension qui règnent entre nous deux est tellement intense que j'ai l'impression d'être totalement écrasé. Faire face à Katchan, à sa déclaration sous l'effet de l'alcool et mes propres sentiments sur le point de déborder est plus stressant que n'importe quel combat que j'ai pu mener de ma vie.

-T'as pigé que je t'aime, crétin de nerd ? Des années que je suis en kiffe sur toi et je sais même pas pourquoi ! Je passais parfois des heures à nous imaginer ensemble, alors que je n'ai JAMAIS fait ça pour quoi que ce soit d'autres ! Je t'aime à me rendre malade, j'en pleurais parfois la nuit comme le pire des minables en sachant que tu ne m'aimerais jamais !! Merde, je t'ai désiré plus que tout au monde ! Je voulais te baiser, t'embrasser, je voulais devenir un héros juste pour que tu continues de m'admirer et vivre avec toi ! MERDE, QU'EST-CE QUI CLOCHES CHEZ MOI DEKU ??? POURQUOI EST-CE QUE JE T'AIME À CE POINT, HEIN ?????

Des hoquets avaient ponctués toute la déclaration enflammée de Katsuki, et maintenant des larmes dévalaient ses joues et dans ses prunelles couleur braise se reflétait une immense détresse.

Je reste paralysé, trop choqué, trop confus pour ne serait-ce que prononcer autre chose que "Katchan". Je m'avance d'un pas vers lui. Puis deux. À ce moment, il pousse un cri d'animal blessé et recule brusquement :

-NE T'APPROCHES PAS DE MOI, DEKU !!! NE ME REGARDES PAS AVEC TES YEUX PLEINS DE PITIÉ, C'EST ENCORE PIRE QUE LE REJET !!!

De fureur, Katchan dirigea ses paumes vers la table. Le meuble explosa en une multitude de fragments (parfaite métaphore de cette soirée), et un tourbillon de rage et de cheveux blonds passa la porte du bar. Tout le monde s'est tu, totalement abasourdi par la violence de notre dispute. Par on ne sait quel miracle, j'arrive à retrouver assez de bon sens pour me diriger vers le patron du restaurant, sortir mon chéquier et griffonner une somme à quatre chiffres dessus avant de le tendre à l'homme complètement désemparé.

-Désolé pour la table, je m'excuse avec une courbette avant de m'élancer à la suite de Katchan.

Il n'est pas allé très loin, heureusement. Je le retrouve sur le trottoir, près de la voiture qu'il a conduite pour nous emmener. Il pleure, la tête contre la vitre, les joues toujours aussi brûlantes à cause de la boisson et du froid. Lentement, pour ne pas lui faire peur, je pose mes mains sur ses épaules. Sa crise semble l'avoir totalement vidé de ses forces car il ne bronche pas quand je le guide pour l'installer sur le siège passager ; hors de question de le laisser conduire dans cet état.

L'horloge de la voiture indique une heure et quart du matin quand je me gare dans l'allée de sa maison. Moitié tirant moitié poussant Katchan, je l'emmène dans sa chambre. J'ai réussi à lui faire enlever ses chaussures, mais je n'ai pas assez de forces ou de motivation pour le mettre en pyjama, alors je le laisse s'écrouler comme une crêpe sur son lit. À peine quelques secondes plus tard, sa respiration régulière me m'indique qu'il s'est endormi. Je le couvre d'un drap, m'empare d'un t-shirt à lui (depuis le lycée, j'ai eu une poussée de croissance et on fait presque la même taille désormais), me prend une petite douche et me vautre dans un fauteuil, essayant de faire le tri dans tout le cataclysme sans nom qui a chamboulé toute notre soirée.

Première info importante à noter, ne plus JAMAIS faire boire Katchan.

Seconde info et pas des moindres... Il m'a avoué qu'il m'aime.

Je suis partagé entre la surprise, la confusion la plus dense et la panique. Je pensais mes sentiments à sens unique, et voilà qu'il me balançait à pleine poire qu'il fantasmait sur moi mais également qu'il était amoureux depuis qu'on a 14 ans.

Comment suis-je censé prendre ces aveux sortis sous le coup de l'ivresse ? Parce qu'une chose est sûre, Katchan a beaucoup de défauts, mais le mensonge n'en fait pas parti.



"Il m'aime vraiment..."



Même si le choc n'est pas encore passé, la désorientation laisse peu à peu place à un autre sentiment... La joie.

Bien sûr, l'après-coup de cette soirée arrosé sera très, très compliqué à gérer, j'en ai la certitude. Mais si par miracle on arrivait enfin à se parler sans non-dits, sans secrets, alors peut-être...



Pris par une pulsion, je remonte à l'étage où Katsuki dort encore. Je monte sur le matelas, me love contre lui, pour sentir son corps chaud et musclé dans mon dos, puis ferme les yeux. C'est assez culotté de ma part d'agir comme ça, mais je veux être sûr d'être là quand il se réveillera.



Et c'est seulement à cet instant qu'on pourra, sans hésiter, enfin discuter en toute honnêteté...





~The End~





(Quelques fanarts, vous avez l'habitude maintenant..)







(Vous savez... Ce one-shot, c'est un peu une armistice que je propose à ceux qui aiment le KatsuDeku. J'ai tellement tapé sur ce ship que, maintenant, en sortir une histoire sur un compte envahi de Bakushima et un IzuOcha, bah ça doit faire un peu tâche. Néanmoins, j'espère que mon armistice sera acceptée et que vous avez aimez ! D'ailleurs, j'ai déjà une idée pour la suite de cette histoire... qu'en dîtes-vous ?

Au plaisir de vous revoir dans une prochaine histoire !

Royalement vôtre, Leafy 🍃💎)

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