43 ~ Le lion

Je me réveille, quelques rayons de soleil dardent à travers les rideaux à demi tirés. C'est silencieux. Erwann s'est endormi sur la chaise à côté de moi, nos mains jointes. Kath n'a toujours pas bougé. Hugo s'est allongé sur le banc pour dormir. Lui aussi il tient la main de sa sœur. En faite ça fait comme une chaîne : Hugo, Kath, moi et Erwann. Si ça pouvait être une chaîne d'énergie pour en redonner à Kathy...

J'ai envie de faire pipi. J'avais oublié avec la fatigue. Je me redresse doucement et pose la main d'Erwann sur ses jambes pour descendre du lit et aller à la salle de bain adjacente.
Lorsque j'en ressors SCOTT émerge.
- Antoine est retourné à Clairefontaine et Théo et Nathan sont rentrés chez eux, m'expliqua-t-il.
- Et Hugo ?
- Il a eu une autorisation spéciale. Antoine a préféré rentrer pour bien dormir, il doit récupérer Arman et repasser.
- Tu sais quelle heure il est ?
- Un peu plus de 8h, affirma-t-il en regardant son téléphone.

Le versant de tout ça c'est les nuits à demie blanche qu'on passe, à attendre dans les couloirs d'un hôpital, stressé.e, à guetter le moindre signe d'espoir que l'être aimé.e reprenne vie...

Quelques minutes après ça, la porte s'ouvrit et Arman entra précipitamment dans la chambre. Il s'arrêta net en voyant Kath.
- Elle dort seulement, t'en fais pas, mais elle a besoin de beaucoup de repos.
Il fit le tour du lit pour aller du côté de SCOTT où il y a plus d'espace pour pouvoir, aidé de SCOTT, lui faire un câlin. Puis il posa une peluche de lion à côté d'elle et la fit glisser sous son bras très délicatement.
Antoine était entré lui aussi, laissant ses parents et sa sœur dans le couloir, attendant de pouvoir entrer pour ne pas faire trop de monde à la fois. Antoine me prit dans ses bras en me saluant.
- Elle s'est toujours pas réveillée ?
- Pas une seule fois... Mais c'est pas forcément négatif, son corps récupère peu à peu.
- Je voulais lui prendre un truc qui lui apporterait un peu de réconfort quant elle se réveillera, Arman m'a aidé à choisir.
- Il est génial ce lion.
Tout mignon, assez gros pour lui faire des câlin sans être encombrant pour autant et en plus le lion c'est une belle signification.


Dans la matinée une infirmière passa.
- Kathleen, vous avez toujours mal à la tête ?
- Non, ça va.
- D'accord. Faite moi voir votre front.
Je repose ma tête sur l'oreiller et elle regarde la petite coupure que j'ai au front.
- Non, ça va très bien. Et votre poignet ?
- Ça ira..
- Je ferai monter un kiné pour vous examiner.
- Merci.
- Et je vais demander à un collègue de passer apporter un second lit.
- Merci beaucoup.

- Je vais examiner le Commandant LLORIS, prévient la jeune femme.
Elle sortie une petite lampe de sa poche et comme les médecins l'avaient fait sur le porte-avion, elle examina les réactions de sa pupille.
- Ah, bon signe elle a une très légère réaction.
Elle examina ensuite plusieurs grosses contusions situées à différents endroits, plein de plaies ouvertes dont elle changea les compresses et pensements et finit avec une brûlure assez étendue. Elle appliqua un onguent sur toute la surface brûlée. Puis elle quitta la salle en nous laissant entre nous.

Antoine me demanda ce qu'il s'était passé, et je reraconte ce récit plein de trous sur ce qui est arrivé à Katherine.



Kath n'a pas bougé de l'après-midi. Erwann est parti à la caserne pour y passer la nuit, les parents d'Antoine et Maud se sont entassés dans le petit appartement de leur fils et Hugo et Antoine ont du rentrer à Clairefontaine pour leurs entraînements mais Arman refuse de quitter l'hôpital.
Arman m'a remplacé à côté de Katherine pendant que je dors sur mon propre lit. SCOTT est toujours là, à veiller sur nous.


Ce n'est que dans la matinée du cinquième jour que Kath commença à donner des signes de vie. On appela une infirmière :
- Elle revient de loin, il faut lui laisser le temps... C'est normal. Je repasserai dans la journée pour constater l'évolution, nous dit-elle gentiment.

Et en fin d'après-midi, elle émergea légèrement.
- Hey bonjour toi ! lança Hugo qu'on avait prévenu.
- Doucement, doucement, lui dis-je en voyant qu'elle cherchait a bouger.

Elle bougea les doigts de sa main droite, je saisis alors sa main pour lui montrer que je suis là.
- Tu peux ouvrir les yeux, on est à l'hôpital militaire à Paris, t'es rentrée, tout va bien les médecins s'occupent de toi.
Ses yeux papillonnèrent avant de réussir à s'ouvrir un peu. Ses yeux sont très très rouges. Dès qu'elle les ouvrit pleinement elle les referma aussitôt avec un mouvement brusque de la tête vers le côté.
- Hugo, faut appeler un médecin ! dis-je précipitamment.
Il appuya sur la commande d'appel à côté du lit.
- Hey, ça va aller, on appelle les médecins, ça va aller Kath, lui chuchota-t-il.

Un infirmier ne tarda pas accompagné d'un médecin.
- Que se passe-t-il ?
On lui explique brièvement et l'infirmier se penche sur Kath et délicatement lui redressa la tête.

- Katherine, est-ce que vous pouvez ouvrir les yeux s'il vous plait ?
Avec prudence elle ouvrit les yeux en tremblant. Je lui tiens toujours la main. Sauf qu'elle est de nouveau incapable de garder les yeux ouverts.
- D'accord, Katherine est-ce que vous pouvez parler ? Me dire pourquoi vous n'arriver pas à ouvrir les yeux ?
- La lu... mière, murmura-t-elle d'une voix rauque.
Le médecin ferma les rideaux et se pencha sur Kath aussi.
- Je vais éclairé votre œil pour voir, prévient le médecin.
Il lui écarta les paupière et avec sa petite lampe vérifia un à un ses yeux.
- Fais monter l'ophtalmo de service avec son appareil pour regarder la rétine s'il-te-plait, demanda-t-il à l'infirmier.

Quelques minutes seulement après le départ de l'infirmier, il revient accompagné d'une jeune femme qui poussait un chariot. Rapidement le médecin lui fait part de ses impressions et l'ophtalmologue expliqua à haute voix à Katherine ce qu'elle allait faire avant de s'exécuter.

- Une grande partie de vos bâtonnets sont abîmés, et quelques uns de vos cônes aussi...
- Quelles en sont les conséquences ? demanda Arman.
- Elle est très sensible à la lumière pour l'instant.
- C'est récupérable ?
- Je ne sais pas trop... On va tout faire pour qu'elle récupère un maximum de ses capacités. On va bien s'occuper de ça. On va vous laisser vous reposer doucement, on repassera régulièrement pour vous examiner. Et quand vous serez prête, on aurait besoin de comprendre ce qu'il est arrivé. Mais reposez vous pour le moment.



- Katherine, je sais que c'est difficile, mais ça nous aiderait beaucoup que tu nous raconte tout...
- Hey je suis là, et comme je te l'ai déjà dis, je ne t'abandonne pas, promis. Et autour il y a ton frère, Antoine et Arman. On est là, tu es en sécurité, lui rappelais-je avant qu'elle ne se lance.

Ce fut long, sa voix était rauque, même si elle chuchotait. Elle a du faire de nombreuses pauses. Et elle pleurait. Parfois même son corps réagissait à ce qu'elle racontait et était agitée de spasmes..
Au bout d'une semaine, on savait enfin ce qui lui était arrivé, et on pouvait enfin agir en conséquence pour l'accompagner.

C'est vraiment horrible ce qu'ils lui ont faire... J'imagine même pas les dégâts qu'elle aura psychologiquement sur le long therme. J'essuis les larmes qui coulent sur ses joues et caresse le dos de sa main avec mon pouce.
- Kathy c'est finit maintenant ! Je te laisserai plus, c'est promis !
- Ne fais... pas... de prom... esses que tu... peux... pas tenir... Kate.

- Je ferai tout pour la tenir Katherine Elizabeth LLORIS, tout. Parce que tu es mon monde, et sans toi, ça n'a plus de couleurs...
- Arrête... Erwann va... être jaloux...
- Sans Erwann le monde n'a plus de saveurs, mais sans toi il n'a plus de couleurs.

L'équipe médicale s'éloigna un peu pour discuter.
- Au vu de ce qu'il s'est passé on va s'adapter pour que votre corps récupère au mieux. Pour vos yeux il faudra éviter toute exposition aux fortes lumières pendant un certain temps, le port de lunettes de soleil devrait cependant suffire pour vous protéger le temps que vos bâtonnets et vos cônes se réparent. Le corps a une formidable capacité d'adaptation et de réparation, vous êtes encore jeune ça devrait aller. En attendant je vais faire un cataplasme pour apaiser l'irritation et résorber le sang injecté dans vos yeux, annonça la jeune ophtalmologue. Il va surtout vous falloir du temps et de la patience, il se peut que vous ne récupériez pas forcément tout... On ne peut pas prédire.
- Pour vos cordes vocales on va faire une endoscopie pour voir à quel point elles sont irritées, si il y a besoin de chirurgie... Vous avez beaucoup crié, avec la déshydratation elles ont sûrement dû s'abîmer. Et vous verrez une psychologue qui vous aidera à avancer dans votre convalescence. On va continuer de prendre soin de vous. En attendant éviter de trop parler.

L'ophtalmo revient avec des bandages imbibés qu'elle posa sur les yeux de Kathy et le médecin revient quant à lui avec le matériel pour faire endoscopie.
Je m'allonge à côté d'elle et lui tient fort la main pendant toute la durée de l'examen.



Hello ! Joyeuses Pâques !
J'espère que tu vas bien et que tu passes un chouette weekend !
Encore une fois, j'ai vraiment beaucoup aimé écrire ce chapitre, j'espère qu'il te plait autant qu'à moi ;)
Bonne semaine, et à Lundi prochain pour le chapitre suivant !
Lucy 🤍

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