- Saluuut ! m'exclamais-je en accueillant Théo, Nathan et Arman.
Théo se jeta dans mes bras, manquant de me faire tomber. Ensuite il courut faire de même avec son frère resté dans la cuisine. J'enlace Nathan et attrape Arman pour le faire tourner dans mes bras. 

- Tu m'as manqué toi ! C'était bien ?
- Troooop bien ! On a été voir des rennes !
- Vraiment ? Mais où ça ?
- Peu importe ! Ils étaient géniaux !

Je récupère les petit-fours qu'Antoine sort justement du four. Je les pose sur une assiettes avant de les apporter dans le salon avec des verres sur un plateau. 

- Attention c'est chaud, préviens-je en prenant l'assiette du plateau pour la poser sur la table. 
- C'est quoi ? demande Théo.
- Des petit-fours recette surprise d'Antoine. 

Je me retourne pour aller de nouveau à la cuisine récupérer les boissons.
- Kath ? C'est quoi cette marque ? demande Théo.
- Où ça ?
- Là sur ton épaule...
Je tourne la tête pour regarder la zone indiquée. C'est vrai que je porte un pull noir ouvert sur les épaules que Marine m'a offert. Et ça laisse apparaitre un joli bleu qui doit bien avoir la superficie de ma paume...
Avant de répondre, je regarde autour de moi, et chuchote :
- C'est Antoine... il me bat...

Devant le regard interloqué de Théo je m'exclame :
- Antoine ? Tu te souviens quand j'ai dérapé hier ?
- Sous la douche ?
- Bah oui patate, j'ai pas dérapé quinze fois hier! J'ai un énorme bleu en faite ! riais-je. 

Il accouru l'air inquiet. 
- Fais moi voir !
- T'inquiètes pas !
Je lui montre quand même.
- T'as mal ? Parce qu'il est gros et bien violet là...!
- T'inquiètes, détournais-je. Viens donc t'assoir avec nous !

Je le pousse dans un fauteuil et m'en vais à la cuisine chercher donc les bouteilles. Puis je m'assois entre Arman et Nathan sur le canapé. 

- Lison t'as refais du jus de cassis Arman, tiens ! 
Je lui tendis un grand verre et un bouteille couleur grenat foncé.
- Les grands, du rouge ?
- A 14h30 ? s'étonne Théo.
- Vous prenez pas la route après, et au pire on s'en fout de l'heure non ? Juste entre nous, tranquilles et heureux de se revoir, c'est pas suffisant ?
- Largement ! Let's go ! répond Nathan. 

Je remplis les verres de chacun et on trinque. 

- Alors, racontez nous ce que vous avez fait !
- On a été voir des rennes !
- Ça t'as marqué on dirait, riais-je.
- Il a une ferme pas très loin et le couple qui la tient a des rennes. On a été les voir et on a passé la mâtiné avec eux. 
- On les a aidé à s'occuper des animaux !
- On a été faire le marché de Noël aussi avec Isabelle et Alain.
- Maud est montée sur Paris pour passé les fêtes avec Solène.

- Et vous il s'est passé quoi pendant que vous n'étiez que tous les deux ? demande Théo d'une voix mielleuse. 
- T'es sûr de vouloir savoir ? demandais-je sur un ton de défi.
- Huuum, nope ! Tout compte fais...
On éclata de rire. Puis je regarde Antoine pour voir comment il se sent.

- Tu te souviens de Paulina ?
- La gentille tarée ? demanda Théo.
- Oui... Elle nous a retrouvé sur Barcelone. 
Je tends ma main pour attraper la sienne.
- C'est pas vrai... Qu'est-ce qu'elle a fait ?
- Elle est venue pour qu'on se remette ensemble. Heureusement Kat s'en est occupée. Je sais pas si j'aurais eu la force de faire quoi que ce soit...
- Je l'ai envoyé au commissariat et j'ai demandé une injonction d'éloignement pour elle et son frère. 
- Elle est complètement barjo... se désola Théo. 
- Du coup on est rentré sur Madrid plus tôt que prévu.
- Maintenant on est tous là avec toi, elle est loin. Il ne t'arrivera rien, tenta Nathan.

On joua ensuite aux cartes. Nathan et Théo lui ont appris plusieurs jeux et il voulait nous montré comment il sait y jouer maintenant. 
On a enchainé les jeux, le président, le pouilleux, le killer... 

[flashback] 
- Quartier Maître de seconde classe c'est à vous ! l'interpellais-je.
Jo se tourne vers moi et pioche dans mon paquet. J'ai rien a craindre c'est pas moi qui ai ce valet de pique. Elle réarrange ses cartes et se tourne vers Kate. Elle eu une mou dubitative avant que son regard s'éclaire. Elle retira une carte de son jeu puis les posa sur la table.
- Kathleen ! On joue en couleur depuis le début ! lui fait remarqué Andréa.
Elle récupère ses cartes et regarde de nouveau son paquet avant de le tendre à Andréa. Il piocha à son tour. Poker face absolue. Puis c'est au tour d'Anouk, elle a à peine trois cartes dans les mains. Elle pioche, et pose sur la table. Plus que deux. Elle tend ses deux seules cartes à Julien. Il tire, réarrange son jeu. Erwann. Puis moi. J'ai toujours pas ce pouilleux de valet !
Fin de partie, Julien a perdu.
- Eh bien mon pauvre Julien, tu t'es fais avoir comme un bleu par ta filleule ! le charrie Jo.
- Désolée Julien, mais je suis ravie de pas avoir à faire le ménage de la caserne ce soir ! ria Anouk.

A chaque fois que l'un de nous était de corvée, on remettait la charge de la corvée en jeu et celui qui perd la fait. Ca peut aller du nettoyage de notre quartier de la caserne, au rangement de l'armurerie quand on a pas eu le temps, comme plein d'autres petites tâches en faite. Ce soir Anouk était de corvée de ménage dans notre quartier et c'est son parrain qui a perdu. 

- On peut faire un kem's ? demande Arman. Ah, bah non on est impaire...

[flashback]
- Clan Lloris contre vous deux Kate et Marine ? propose mon frère.
- Moi ça me va ! lance Marine.
- On va vous éclater ! m'écriais-je. 
- C'est bien ce qu'on va voir !
- Frangine toujours le même code ?
- Il fonctionne toujours pour moi, et le tien ?
- Idem !
Je change de signal selon mes partenaires, comme ça si je joue contre eux ils ne savent pas quel est mon signal !
Les filles partent dans la cuisine attenante pour échanger leur signaux. Pendant ce temps Hugo installe les cartes sur la petite table. Elles réapparaissent. On s'installe et on commence à jouer.
- Contre kem's ! m'écriais-je.
- T'as trouvé mon signe ? s'étonne Kate.
- Nope ! T'étais plus concentrée sur le jeu sur la table, tu cherchais à capter l'attention de Marine trop plongée dans le sien. 
Marine redistribue les cartes et remet une pêche au milieu. 
- Oulaaa, main dangereuse ! dit-elle.
Hugo lui sorti quatre nouvelles cartes  et remit les quatre siennes un peu partout dans le paquet. On ouvre la pêche et je commence à jeter et à récupérer celles qui m'intéressent. Je surveille du coin de l'œil les actions de Marine et Kate pour voir si des cartes récurrentes sont récupérées, et je regarde de temps en temps mon frère pour m'assurer qu'il n'a pas son kem's. 
Ma dernière carte est là. J'attends un tout petit peu pour ne pas me jeter dessus et me faire cramer. Une fois que je la récupère, je fais bouger mes oreilles une première fois, mais Hugo est plongé dans la pêche et ne m'a pas vu. Une fois la pêche fermée, je récupère les cartes et en faisant ça je refais mon signal. Il l'a toujours pas vu. Je remets les cartes sur la table et fais semblant de me concentrer dessus avant de faire comme si rien ne m'intéressait dans cette main. Je refais le signal et là il le vit :
- KEM'S ! cria-t-il. 
- Enfin ! Ca fait déjà trois fois ! Je t'ai connu plus réactif petit poney !
- Mais c'est quoi ton signal ? Tu l'utilises depuis des années et des années quand tu joues avec Hugo et on l'a toujours pas trouvé !
- Je ne dirais absolument rien ! Je l'emporterai dans la tombe avec mes victoires !

Ce souvenir me fit sourire. On était descendue sur Nice pour passer quelques jours avec Hugo et Marine dans leur minuscule appartement. A faire des soirées jeux de cartes, on les avait usées ! Même quand Hugo avait organisé des soirées à la maison, chez nos parents, ils avaient souvent fait des jeux de cartes. Celui qui perdait buvait. Je m'étais incrustée plusieurs fois, surtout pour les parties de Kem's quant ils étaient impaire et je jouais avec Hugo. Je buvais des boissons non alcoolisées au départ, puis en grandissant un peu je prenais mes shot-gage dans le verre d'Hugo. 
On en avait fait de belles soirées comme ça...

En début de soirée, Arman fatigué du voyage commença à s'endormir sur moi. On était posé sur le canapé et les garçons gravitaient autour. Graffitis posa ses deux pattes avant sur l'accoudoir à côté de moi pour me réclamer des caresses.

Nathan s'assis sur le fauteuil le plus proche et Théo s'assis sur l'accoudoir en lui prenant la main.
- Je vous écoute les garçons, devinais-je.
- Je te promets qu'on y a réfléchi et qu'on est sûr de nous et tout ! s'empresse de dire Théo.
- On sait que l'adoption en France c'est compliqué, entre l'ASE, les assistantes sociales et leur visites où elles trouvent toujours quelque chose qui va pas... commence Nathan.
- En plus si on est un couple gay, ça risque d'être encore plus long et compliqué que pour un couple hétéro... ajouta Théo.
Je sais exactement où ils veulent en venir.
- On s'est dit que si on passait par ton association, ça offrirait à un enfant un foyer en paix, et certes deux papas, mais aimants comme pas possible !
Je souris.
- Evidemment que c'est possible les garçons !