175 ~ Mésaventure
PDV DE KATHERINE
- Il faut vraiment qu'on prenne le métro là ?
- Oui. Crois-moi que j'aurai préféré éviter, me dit Antoine.
- Okay, okay... je capitule.
- Vous êtes prêts ? Lunettes de soleil ? Casquette ? Crème solaire ? Une petite veste ? Je prends un sac pour les ranger.
On se dépêche de sauter en voiture et Antoine nous rapproche de la ligne de métro qu'on doit prendre. Elle nous fera traverser Madrid vers le Sud.
Camouflé comme il peut avec sa casquette enfoncée sur la tête, le visage baissé, mon amoureux nous guide à travers le dédale de couloirs. On s'enfonce sous la terre avec plusieurs volées de marches. Il y a moins de gens qui prennent les escaliers quand il y a les grands ascenseurs.
- La prochaine rame est dans deux minutes ! nous presse Antoine.
J'accélère dans ma descente des marches. Et.
Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive.
Je bascule en avant, tête la première. Je roule. Je vois le bout des escaliers, encore loin. Si je dévale jusqu'en bas sans m'arrêter...
Soudain, j'arrive à rebasculer sur mes fesses.
- KAAATH !
Je suis assise au milieu de la grande volée de marches. Je... je peine... à respi..rer. J'ess...aie. Ça fait...mal.
- Kath ! Kath ! Est-ce que ça va ? s'empresse Antoine.
J'hoche simplement la tête, encore incapable de parler. L'impression qu'une pression m'empêche de respirer. Je lui fais signe d'attendre un peu.
Arman nous a rejoint, je lui fais un pouce en l'air, comme si il n'allait pas s'inquiéter parce que je lui ai fait signe que ça va. Antoine caresse mes cheveux.
- Oh, tu t'es ouvert la main.
Je regarde. Juste un peu de peau qui s'est arrachée et qui perle.
- C'est... rien, je souffle.
- Comment tu te sens ?
- Okay.
- Tu t'es cognée la tête ?
- Non. Crois pas.
Mon souffle est encore court.
On attend tranquillement que je me sente mieux. A nouveau capable de me relever.
- J'ai dû.. me... cogner... le plexus.
- Prends ton temps Kath. Excuse-moi de vous avoir pressé comme ça.
Je secoue la tête.
- J'avais qu'à sa...voir descendre.. les escaliers, je ris à moitié.
- Je te demande pardon.
- Ça va aller.
Je commence à pousser sur mes genoux pour me redresser.
- Doucement. Tu n'as pas la tête qui tourne ?
- Non, ça va.
Doucement je me relève et commence à descendre la dernière moitié de marches. On a raté la rame qu'Antoine voulait prendre.
- Ça va ? me demande Arman.
Je confirme.
La rame arrive et, par chance il n'y a pas tant de monde à cette heure-ci dans le métro, on trouve des places assises. Pfiou
- J'imagine même pas ce qu'il se serait passé si je ne m'étais pas arrêtée.
- C'est un miracle que tu ne te sois pas cognée la tête !
- Je ne sais pas vraiment comment j'ai fais pour éviter, dis-je encore sous le choc.
- Mais, qu'est-ce qu'il s'est passé ? demande Arman.
- Bah je ne comprends pas vraiment. J'aurai glissé sur la barrette métallique, je serai partie la tête en arrière.
- Et si...
- Si je me suis accroché le pied dans la barrette métallique ? Je pars la tête en avant. Puis rouli-rouli. J'arrive à me redresser en m'asseyant par je ne sais qu'elle force.
Je regarde mes chaussures. J'ai une marque d'accro sur la chaussure droite qui vient confirmer le scénario.
- Regardez la trace, je leur indique.
- On va rester vigilant sur la journée, au cas où tu aies un contrecoup de ta chute, d'accord ? Ça m'embêterait vraiment d'annuler votre surprise, m...
- Ça va aller.
- Tu nous préviens dès qu'il y a quoi que ce soit, d'accord ?
- Promis. J'aurai juste quelques bleus et contusions sur les genoux, mais ça va aller mon cœur, promis.
- J'espère.
Je crois que je n'ai jamais lu autant de souci dans son regard qu'en cet instant. Mis à part quand on parle de mon métier.
On s'arrête à peine quelques arrêts avant le terminus de la ligne. On ne vient pratiquement jamais de ce côté de la ville.
- Mais, Antoine, où est-ce que tu nous amènes ?
- Vous allez voir. Promis, on est plus très loin, vous allez comprendre.
Il nous guide à travers les rues, on le suit. Il commence à y avoir de plus en plus de monde jusqu'à ce qu'on débouche sur plein de gens qui semblent attendre. Antoine baisse encore plus la tête sous sa casquette.
Je lis sur des banderoles autour de nous : MadCool.
- Antoine ? je l'interroge. Où est-ce qu'on est ? C'est quoi MadCool ?
- Je savais que j'allais partir une bonne dizaine, voire quinzaine de jours, avec ma famille, je ne savais pas que vous veniez, alors j'avais prévu de vous faire une surprise pour qu'on passe un peu de temps tous ensembles à mon retour. Arman tu adores la musique, Kath, tu es une vraie mélomane. Alors je nous ai pris des places pour le MadCool festival. J'espère que ça vous plait !
- Quoi ?!
- Woooah !
- T'es incroyable Antoine !
- Merci ! s'exclame-t-on en chœur.
- On va voir qui ?
- Tu ne préfères pas avoir la surprise ?
- Ahhh... Je... Nan, vas-y je suis trop curieuse maintenant que tu as teasé le sujet ! C'était déjà une sacrée surprise !
- La tête d'affiche ce soir c'est Metallica.
- Oh, wow, rien que ça !
- On peut ouvrir notre soirée à 18h30 avec Wolf Alice, puis on se déplace pour enchainer avec Yungblud...
- Quoi ? Yungblud ?! Vraiment ?! Je rêve de le voir sur scène depuis que je l'ai découvert !
- Je sais. Et ça va se réaliser.
- On va directement là où il y aura Yungblud pour avoir de bonnes places !
- Ne t'en fais pas, j'ai mis le prix, on est en carré or. Je suis pas forcément fan du principe de bloquer la moitié de l'espace d'avant scène pour les vip, mais c'est plus pratique pour moi, il y a moins de monde, et je serai plus tranquille pour profiter avec vous. Donc on peut se déplacer à la dernière minute, ne t'en fais pas. Après Yungblud, on redécale à la Main Stage 2, voir Placebo.
- Placebo ? Mais c'est pas possible !
- Attends encore un peu. Après Placebo, retour à la Main Stage 1 pour Metallica. Et..
- C'est pas fini ?! je m'extasie.
- Atteeeeends ! râle-t-il. Et après, encore Main Stage 2, pour finir avec Twenty One Pilots.
- C'est pas vrai ! Tous, là, Wolf Alice, Yungblud, Placebo, Metallica, Twenty One Pilots, dans la même soirée ? Sur le même festival ? Je peux pas y croire ! C'est invraisemblable !
- C'est incroyable ! ajoute Arman qui ne doit certainement pas mesurer l'ampleur de mon excitation et ma joie concernant cette soirée.
- Si, si, ils sont tous là et ils s'enchainent parfaitement pour que tu puisses tous les voir ! Pas un qui chevauche un autre.
Autant d'artistes que j'adore, sur la même soirée, ça me semblait impossible !
- J'ai eu peur que tu en entendes parler par un des artistes justement et que ça gâche ma surprise.
- Tu as eu de la chance. Mais merci infiniment mon cœur !
- Les étoiles se sont justes alignées pour toi, je n'ai pas fais grand chose !
- Oh ça ouvre !
- ¡No corras!
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