PDV d'Antoine

- Si tu ne veux pas venir, tu n'y es pas obligée Kath, lui dis-je. Je sais que tu n'es pas à ton aise dans ce genre d'évènements, je ne t'en voudrais pas si tu préfères rester à la maison. Je comprends très bien même.
- Non, je t'assure, ça va aller. Je vais t'accompagner. Ça me fait plaisir de t'y accompagner.
- Tu es sûre ? je lui demande en déposant une main au creux de son dos.
- Oui, souffle-t-elle en se tournant vers moi.
Puis elle m'embrasse délicatement.

Je vais prendre ma douche pour ensuite me préparer. Je suis en train d'enfiler un boxer au moment où ça toque à la porte.
- Je peux entrer ? demande Kath. Je vais prendre ma douche aussi.
- Oui, bien sûr. Viens.
Elle entre. Je continue de m'habiller alors qu'elle se déshabille. Puis elle allume l'eau et disparait dans les vapeurs des douches qu'elle prend toujours chaude, même en été. Je finis de m'habiller et commence à me coiffer. J'ai décidé de profiter encore un peu de mes cheveux longs et les laisse majoritairement libres. Je fais juste deux petites tresses qui retiennent les premiers cheveux avant de partir vers l'arrière de ma tête.

Kath sort de la douche et attrape une serviette pour s'enrouler dedans.
- BG Monsieur Griezmann.
- Il faut que je sois à la hauteur.
- Quelle hauteur ?
- A la hauteur de celle qui partage ma vie.
- Oh, émet-elle. Je m'apprêtais à répondre une connerie, mais c'est trop beau pour ce que j'avais à répondre.
Je ris. 
- C'était quoi ?
- Pas la hauteur de ta taille en tout cas.
- Hé ! je réplique. Je ne te p...
Elle me coupe la parole en posant ses lèvres sur les miennes. Elle les y laisse quelques secondes avant de brutalement nous séparer. 

Elle finit de se sécher et passe une jolie robe couleur blanc crème.
- Tu peux me faire les mêmes tresses que toi s'il-te-plaît ?
- Approche.

En cette chaude soirée du mois de Juin, la météo étant clémente, on va pouvoir naviguer entre l'intérieur et l'extérieur, ce sera agréable.
- Il y a tous les joueurs, leurs compagnes, et assez souvent leurs enfants. Parfois il y a quelques reporters et quelques fans, mais ils ne restent pas bien longtemps, c'est avant tout une soirée pour nous, fêter la fin de notre saison avec le club.
- Il n'y a aucune raison que ça se passe mal.
- Aucune. Et si il y a quoi que ce soit, je suis là, je ne serai jamais loin. Et tu connais les gars.
Elle me sourit.

Elle est ravissante. Sa beauté est mise en valeur par la simplicité de sa tenue ce soir. A peine maquillée, mais un sourire radieux. J'attrape sa main et on passe l'entrée, suivit de près par Arman.
- Antoine ! Katherine ! Oh, Arman, je ne te voyais pas derrière ! Buenas noches, nous accueilli Simeone.
- Bonsoir.
- Je suis ravis que vous vous soyez joins à nous. Venez ! nous invite-il.

A l'intérieur, je remarque Noémie, la compagne de Yannick en pleine conversation avec Cindy Lecompte. La première, enceinte et bientôt à terme est assise. Après un tour de salutation, Kath se joint à elles. Je rejoins Felipe qui vient d'arriver aussi.
- Tu es venu seul ? me demande-t-il.
- Kath m'a accompagné, elle est là-bas. Et Arman est parti jouer avec les autres enfants je ne sais où, je ris.
- Chanceux ! rit-il à son tour. Ça fait combien de temps maintenant que vous vivez ensemble ?
- Mmm, l'été 2018 après la CDM, donc bientôt quatre ans. 
- Woah. Que le temps passe vite !
- Mais elle a été absente pendant deux ans juste après les quatre mois et demi qu'on a passé ensemble pour la préparation et la compétition.
- Comment ça absente ?
- Une formation aux Etats-Unis.
- Et vous avez tenus malgré la distance ?
- Ça n'a pas été facile, mais oui. On s'appelait plus ou moins régulièrement selon ses dispos. Elle faisait toujours attention au décalage horaires. Plusieurs fois elle m'a appelé à trois heures du matin pour elle pour que ça tombe pendant ma pause selon le fuseau horaire espagnol. 
- Quel dévouement. Tous les deux.
- Je crois que je m'y suis fait, à la distance. Déjà petit. 
- C'est vrai que tu cumules. 
- Maintenant c'est plus facile. Elle n'a plus de départ aussi long. Et puis moi aussi je pars donc bon. Elle vit la même chose elle aussi.
- Vous êtes bien courageux. Il y a plein de WAGs qui ne s'occupent que des enfants et de la maison, parce qu'avec le père toujours à l'entrainement ou en déplacement, elle doivent tout gérer et n'ont pas de temps à côté.
- On a l'avantage qu'Arman soit déjà grand et très autonome. Après, notre adorable voisine nous le garde aussi parfois. Ma sœur vient quand il y a besoin aussi, elle a la chance de ne pas avoir de bureau fixe, comme mon frère. Enfin lui ça dépend des fois plutôt. Mais on y trouve un équilibre.
- Sacrée organisation. C'est impressionnant !

C'est à ce moment que Koke et Beatriz apparurent. D'un signe de la main je les invite à nous rejoindre.
- Coucou ! Comment allez-vous ?
- Très bien. Leo n'est pas avec vous ce soir ?
- Non, on l'a fait gardé. 
- Profitons de la soirée, dit alors Felipe. Venez, on va chercher à manger.

On se dirige alors vers le buffet où plein de fruits décorent la table entre différents gâteaux et plats salés. J'attrape un abricot et croque à pleine dents dedans. 
- Aah ! je lâche surpris par le jus qui s'en écoule.
J'essuis mon menton et finis mon abricot sous le rire de mes camarades de terrain. 
- Ils sont vraiment délicieux. Mais faites attention, ils sont aussi très juteux !
- Ouais, je crois qu'on avait remarqué merci Grizi. 
J'en attrape un nouveau.
- Vous voulez voir quelque chose de drôle les gars ?
- Vas-y, fais nous voir ta connerie encore.
- Kath ? 
Elle se retourne et sans prévenir je lui lance l'abricot qu'elle rattrape au vol d'un geste parfait.
- Beau lancé Antonio, dommage que tu ne sois pas basketteur ! raille Koke. 
Kath me remercie en m'envoyant un bisou volant que je rattrape, évidemment, et dépose sur mes lèvres avec un clin d'œil. 

- Sabrina ! Como estas ?
- Super et toi Antoine ?
- Tout va pour le mieux. Angel est là ? Je ne l'ai pas vu arrivé... je m'étonne.
- Si, mais Luz a besoin d'être changée.
- Oh. 
- C'est un vrai papa poule avec ces filles.
- C'est ce que j'avais cru comprendre. Ça contraste pas mal avec le Correa que la pelouse connait !
- Dis-moi, il y a quoi de bon à manger sur la table ? dit-elle soudainement attirée par le buffet.
- Mmm. A peu près tout. Tout à été réalisé par un chef en compagnie de notre diététicien, donc tout est bon ! Et healthy !
Elle attrape une part de gâteau et y plante ses dents.
- Olala. Il faut que je récupère la recette c'est trop bon !
- Fais voir, je l'ai pas goûté celui ci.
Je m'attendais à ce qu'elle m'attrape une part mais elle me tend directement la sienne.
- Mm, merchi.

En discutant avec Benjamin, on se rapproche de sa femme en compagnie de Kath et Noémie. 
- Vous discutez de quoi ? s'enquit-il. 
- De trucs de filles ! dit Cindy.
- Secrets ! renchérit Kath.
Puis elles explosent de rires toutes les trois. 
- Non, en vrai on discutait du match où on s'était retrouvées toutes les trois en file indienne dans les gradins. 
- Je te dois un fier candélabre pour ce jour là ! s'exclame Kath.
- Une fière chandelle, je la corrige. Tu lui dois une fière chandelle.
Malgré qu'elle soit maintenant très à l'aise en espagnol, il lui reste toujours quelques petites erreurs sur les expressions idiomatiques. Ce qui à mon goût fait tout son charme quand elle parle en espagnol. 
- Qu'est-ce qu'il s'était passé ? demande Benjamin.
- J'avais perdu mon téléphone avec tout plein de trucs super importants dedans, perso comme pro. 
- Effectivement.
- Heureusement Cindy me l'a retrouvé avant qu'il ne soit récupéré ou piétiné. Fiou. La frayeur !

Un peu plus tard, je m'assois sur une chaise et peu après, Kath arrive, un verre à la main et s'assoit sur mes genoux. 
- Hello ! Tout se passe bien ? me demande-t-elle.
- J'ai juste un peu soif, dis-je en attrapant son verre pour boire directement dedans.
- Bah vas-y, t'as qu'à te servir directement dans mon verre ! Tu piques chez tout le monde toi, rit-elle. Sabrina, Thomas, moi... Qui sera ta prochaine victime ? Noémie ? La pauvre elle est enceinte, c'est pas gentil de ta part... Simeone peut-être ?
- Mais tu restes celle avec qui je préfère partager !
Elle rit à ma réponse.
- Antoine ! Kath ! nous interpelle Yannick en arrivant vers nous. On va y aller avec Noémie, elle est fatiguée.
- Oh, fit Kath.
- C'était chouette d'avoir pu passer la soirée avec vous ! 
- Tout le plaisir était partagé, répond Noémie.
- A bientôt ! Reposez-vous bien ! leur dit Kath.
- On se reverra très vite, ajoute Yannick. On fera une petite fête en l'honneur de Naël !
- Bonne nuit !

- On rentre ? je demande à Kath en la rejoignant à l'extérieur.
- Regarde comme ils s'amusent. On dirait qu'ils ne sont jamais fatigués, dit-elle en regardant les enfants restants - dont Arman - jouer dehors.
- Ma mère a toujours dit qu'il ne faut pas les nourrir, sinon c'est comme les grimelins après minuit.
Son rire léger tinta dans l'air.
- Tu veux rentrer, c'est ça que tu me disais ?
- Il commence à se faire tard et je suis un peu fatigué. Ça a été pour toi ?
- Oui, c'était pas un gros comité, quand on est arrivé il n'y avait plus que les membres du club. C'était chouette, merci.
- Avec plaisir, je l'embrasse. C'est toi qui souhaitait venir haha.
On rappelle Arman, on fait le tour des dernières personnes encore présentes pour dire au revoir, puis on se dirige vers la voiture.
- Passe-moi les clefs, je vais conduire, me demande Kath.
Je les lui tends puis elle nous ramène à la maison.

Arman monte directement à l'étage se mettre en pyjama et se laver les dents. Kath s'assoit sur le canapé. 
- Tu veux une tasse d'eau chaude ? je lui demande.
- Lavande s'il-te-plaît mon cœur.
Je mets l'eau à chauffer et prépare deux petits paniers à infusion avec des fleurs de lavande. Le tout en la contemplant. Elle est de dos par rapport à moi. Elle a l'air de jouer avec ses cheveux et de les démêler.
C'est assez choquant de se rappeler que c'est un soldat quand on la voit si douce comme ça.
J'arrête la bouilloire juste avant l'ébullition et verse dans nos deux tasses. J'apporte ensuite les deux tasses au salon.

Je découvre Kath à demi allongée sur le canapé, endormie. Je pose nos tasses sur la table basse, elles peuvent nous attendre.
- Kath ? Je vais avoir besoin d'un petit peu de ton aide, je chuchote.
Je glisse mon bras droit sous ses épaules et me baisse pour passer mon bras gauche sous ses genoux.
- Tu m'aides pas là Kath. Bon, pas grave, on va dormir.
Je me redresse en essayant de bien la caler dans mes bras puis monte à l'étage. 

Je la pose sur le lit et lui retire sa robe et ses boucles d'oreilles en toute délicatesse. Je lui passe ensuite un de mes tshirts pour dormir, la rallonge correctement et la recouvre délicatement. Je me change aussi et la rejoins sous les draps pour me glisser en grande cuillère contre elle.

Un cri me tire de mon sommeil. Contre moi je sens Kath hyper tendue. Je n'ai jamais senti son corps sous une telle tension. La Kath toute douce a disparue, tous ses sens sont réveillés et elle est alertée, prête à agir, à bondir. 

Un second gémissement, confirme. Alors qu'elle s'extirpe du lit en quatrième vitesse je la retiens.
- Je gère. Repose-toi. Ne t'inquiète pas.
Elle a l'air d'hésiter, réprime un bâillement et se rallonge. Je me dépêche de sortir du lit et d'en faire le tour pour sortir de la chambre. Mais juste avant, je dépose un baiser sur le front de Kath.

Je fonce vers la chambre d'Arman d'où proviennent les cris. Il est sujet aux cauchemars à nouveau en ce moment. On ne sait pas trop pourquoi, mais d'après Kath ça peut être juste son passé qui ressurgit sans prévenir, comme ça pourrait être autre chose.
Je m'accroupis à côté de son lit et attrape sa main la plus proche, en passant mon autre main sur son front. Le contact entre nos mains a l'air de le réveiller brutalement et il panique encore de son cauchemar.
- Hey, hey tout va bien. Tu es à la maison, je suis là. Tout va bien. Tu es en sécurité. Kath est dans la pièce juste en face. Je suis là. Tout va bien, tout va bien.
A force de répétitions Arman finit par retrouver son calme. 

C'est en général Kath qui gère ces moments de crises, car elle peut lui parler dans sa langue maternelle, ce qui le ramène en général plus rapidement. Mais j'ai parfois eu à en gérer seul, et avec de la patience et de la douceur, j'ai réussi à reconnecter Arman à la réalité. Et ce soir, c'est sûrement bien la plus grosse que je n'ai eu à gérer. Mais Kath avait besoin de repos, elle s'était endormie sur le canapé...

- Merci papa, souffle Arman en serrant un peu plus ma main.
Attendez, je ne suis pas sûr d'avoir entendu... papa ?

Oui, c'est bien ce qu'il a dit.

Hillow hillow
Désoléééééeeeee c'était le chapitre posté par erreur... Pour me faire pardonner, on se retrouve demain avec prochain pour un autre type de soirée ;)
A très très vite et porte toi bien 🤍
L.