154 ~ France - Côte d'Ivoire
Je retourne en tribunes avec Jenn et à mon plus grand bonheur, l'équipe des supporters s'est agrandie. Ma belle-sœur notamment. Et... Maria !
- Maria !
- Kath !
Splendide comme toujours, elle porte une combinaison blanche, avec une paire de basket blanche aussi, avec un élégant manteau court blanc. Intégralement blanche.
On s'installe en petit groupe pour discuter tout en surveillant les enfants qui jouent non loin.
Les enfants viennent d'eux même s'assoir parmi nous lorsque leurs pères entrent sur le terrain. En balayant du regard les gradins, je crois y apercevoir le mien, de père. Assis à côté de lui, mon oncle. J'essaie d'oublier cette info et continue de balayer les gradins. Mais mon regard revient à eux. Ils n'ont pas l'air de savoir que je suis là. Mais ils s'en doutent sûrement, entre mon frère et mon copain... Bref, j'essaie d'éloigner cette pensée et de me reconcentrer sur les joueurs qui prennent place pour l'hymne avec les enfants.
Le match commence et déjà les Ivoiriens sont très offensifs. Raphaël réussi néanmoins à éloigner le danger de la cage protégée par mon frère. On n'est qu'à la deuxième minute.
Paul lance Antoine qui tente de tirer mais bien trop loin de la cage ivoirienne. Théo tente à son tour tout juste après grâce à nouveau à Paul, mais c'est dévié. Et dès la 5e, Seri, un Ivoirien, se prend un carton jaune pour le tacle par derrière sur Antoine.
- Héééé! Fais attention à mon Antoine toi ! je m'écris aussitôt. Tu vas voir ce que tu vas voir espèce de peau de banane ! On vient juste de le réparer, ne l'abîme pas de nouveau hein !
Marine éclate de rire entrainant les copines.
- Je veux bien voir ce que tu vas lui faire voir, réplique Maria. A cette peau de banane.
- Je vais prendre la place d'Anto sur le terrain et boom renversement de situation et c'est lui qui sera taclé. Non mais oh !
Tchouaméni nous récupère la balle après que Pépé ait tracé avec. On encourage Olivier de tout notre cœur puis la minute suivante mon frère arrête une nouvelle tentative de Pépé. Coman qui a récupérer le ballon, le perd peu après mais Tchouaméni le rattrape. Coman sert Antoine qui décale Théo qui tente une nouvelle fois mais ça n'est de nouveau pas concluant.
Heureusement pour nous, Zaha tire bien trop haut et ça n'a pas à inquiéter mon frère.
Mais juste après Pépé dribble face à Lucas et marque un but en passant dans le petit espace entre Hugo et son poteau.
De là où on est j'entends Didier recadrer les bleus... J'aimerai pas être à leur place tout de suite. Mais Didier a raison, il doit les reprendre pour qu'ils se ressaisissent.
Antoine frappe un corner, mais rien.
- BUUUUUUUUT ! s'écrit l'un des commentateurs. But de la tête de Giroud servit par Hernandez junior ! La France égalise le score.
Théo saute sur Olivier pour le féliciter puis nous pointe du doigt dans les tribunes. "On va y arriver Arman" je parviens à lire sur ses lèvres en même temps. Je regarde Arman pour lui transmettre le message. Evidemment avec le geste de Théo la caméra se fixe sur notre petit groupe. Marine sert dans ses bras Jennifer.
C'est à ce moment là que je remarque que mon père et mon oncle viennent de découvrir ma présence et se sont retournés pour regarder.
Le match reprend. Paul sert de nouveau Théo qui relance vers Olivier, mais il ne double pas. Un corner pour la Côte d'Ivoire est tiré par Seri, mais Tchouaméni s'impose dans les airs pour bloquer la menace.
Aurier fait une faute sur Théo, Antoine tire le coup-franc mais c'est encore raté.
Aurier revient à la charge quelques minutes après, et tire. Hugo se jette pour intercepter le ballon au vol.
Nouveau corner, Pépé le tire, et mon frère l'arrête parfaitement pour le relancer. Nkunku est prêt à le récupérer, mais Konan le surveille et le double trop parfaitement à nos yeux.
Théo et Antoine tentent tout leur possible sur la gauche pour faire remonter le ballon. Paul prend ensuite la place d'un défenseur pour sauver Hugo.
Lucas est percuté par Boly pendant le corner de Pépé. Le médecin se précipite pour l'examiner mais ça à l'air d'aller. Le médecin lui bande le crâne par précaution puis donne son feu vert pour repartir.
Puis, ça y est. C'est enfin la mi-temps après une première partie de match ardente en actions et réactions.
Le plus jeune des deux Hernandez s'approche de Didier en trottinant avant de nous montrer du doigt à nouveau. Je ne peux pas lire sur leurs lèvres avec l'angle, mais je vois Didier interpeller un garde du corps posté non loin.
Et ce dernier accompagne Théo qui monte dans les gradins ! Au passage il fait quelques câlins à de jeunes supporters, accepte une ou deux photos, sourit aux téléphones qui le filment sur son passage.
- Tu veux venir avec nous ? propose-t-il à Arman une fois arrivé.
L'agent de sécurité tient la foule à distance. Arman écarquille les yeux tout étonné. Puis acquiesce avec de grands mouvements de tête.
- Aller viens !
Théo lui attrape la main et le garde du corps repousse les supporters tout en protégeant mon petit garçon des mains aventureuses ainsi que des photos ou vidéos non désirées.
- Eh beh, comme ça ! rigole Maria.
- Théo m'a promis de faire sourire Arman quand je les ai menacé de la déception d'Arman s'ils ne gagnaient pas ce soir.
- Oh, sourit la maman d'Olivier venue avec son mari pour l'occasion jusqu'à Marseille.
- Il va s'amuser avec les gars, sourit Jenn.
- Il a une certaine chance ce petit effectivement, ajoute Marine.
- Est-ce que quelqu'un veut venir avec moi à la buvette ? Pour m'aider à porter les commandes. Qui veut quoi ?
Je pars avec Viviane pour aller faire la queue à la buvette.
- Madame, vous pouvez venir ici ! nous interpelle un homme au comptoir. Tout ceux qui ont le bracelet rouge peuvent venir de ce côté !
- C'est quoi le bracelet rouge ? je lui demande.
- Je l'ai eu par Olivier.
Elle regarde son poignet et lit :
- France - Côte d'Ivoire, 25/03/22, familles. Ça nous a permit d'aller le voir avec Denis avant le match.
- D'accord. Je ne savais pas.
- Je te le donne si tu veux, je peux partager celui de Denis.
- Non, t'inquiètes pas. Je crois que j'ai un autre genre de pass, je souris en faisant allusion à la scène deux heures et demi plus tôt.
Les bras chargés de boissons chaudes, on retrouve notre petit groupe et peu après le match reprend. Les commentateurs annoncent par la même occasion, profitant du retour sur le terrain des deux équipes, qu'il s'agit du cent-troisième match sous le maillot bleu pour Antoine, et qu'il égalise maintenant avec son entraîneur en nombre de sélections ! Encore une fois, il ne m'en avait pas parlé haha.
La seconde moitié du match est à peine moins mouvementée que la première. Et alors que le temps défile et que les attaques n'aboutissent pas, l'espoir de gagner cette rencontre amicale s'amenuise peu à peu.
Pour que Tchouaméni marque enfin d'une tête à la 90+2e ! Les Français, majoritaires, soulèvent le stade de joie.
- On a gagné ! je m'écris aussitôt.
En bas, Arman tcheck Didier, et Théo Hernandez le porte en héro ! Je vois le sourire immense du jeune garçon, les étoiles dans ses yeux... Autour de moi tout le monde célèbre ce but et la fin du match de nous avons gagné. Jenn et Ornella, la superbe compagne du second butteur du match se prennent dans les bras.
- Ça va ? m'interpelle Marine voyant que je ne participe pas vraiment à l'euphorie collective.
- Oui oui, je me retourne vers elle les larmes au bord des yeux. Regarde Arman.
Je regarde son joli regard noir plonger vers le terrain, et elle sourit immédiatement. Elle me tend sa main, que je saisis, et elle m'attire à elle pour m'enlacer.
- Les garçons vont avoir le débrief du match avec la presse. J'espère que Deschamps ne va pas les laisser trop trainer.
En attendant que le stade se désemplisse lentement des supporters qui chantent encore la victoire française, on se décide à participer au nettoyage autour de nous.
- C'est fou ce que les gens peuvent être crades ! se plaint Camille Varane.
En effet, quand ce n'est pas les classiques gobelets qu'on ramasse, on retrouve les mégots de cigarettes, les mouchoirs, parfois les bouteilles plastiques, ou verre même, c'est assez diverse et varié.
- Ça me fait vraiment de la peine que ce soit laissé en cet état, ajoute-elle.
Nettoyer seulement le petit coin dans lequel nous étions nous aura pris bien plus de temps que ce qu'on avait pensé au départ.
- Les filles ? J'ai eu un message de Raphaël, ils ont fini.
- Allez-y, je vais jeter les sacs à la poubelles ! je leur lance.
- On y va toutes ensemble ! dit Maria. Y a pas de raison que tu portes tout toute seule !
- En plus pour fêter la victoire les gars ont proposé de manger tous ensemble avant qu'ils ne rentrent à l'hôtel, ajoute Camille.
On descend alors en groupe avec les enfants avant de rejoindre les garçons. Antoine se précipite sur moi dès qu'il m'aperçoit.
- C'est bon, t'as ton pass vip, rit-il.
Je cherche Arman des yeux, mais tout va bien, il est encadré par Paul et Théo, le protégeant de tout journaliste qui pointerait l'objectif de son appareil photo.
Plus tard dans la soirée, alors que les garçons étaient rentrés à l'hôtel après le repas partagé tous ensemble, Antoine m'appelle :
- Tu n'es pas sensé dormir toi à cette heure ?
- Si.
Je sens quelque chose dans sa voix.
- Si mais j'y arrive pas.
- Arman non plus, je lui confie.
- Pourquoi ?
- Il est trop excité avec la soirée qu'il a passé. Il s'est mit à lire là. Tu veux lui parler un peu ?
- S'il te plaît.
Je me lève pour rejoindre Arman et lui tendre mon téléphone. Je lui fais un bisou dans les cheveux avant de m'éloigner de nouveau pour le laisser converser tranquillement.
Quelques minutes plus tard Arman me rend mon téléphone.
- Bonne nuit, me dit-il en m'enlaçant.
- Bonne nuit mon loupiot.
Puis je reprends avec Antoine.
- Antoine ?
- Oui ?
- Qu'est-ce qui ne va pas ?
- Comment.. oh évidemment.
- Je ne suis pas dupe mon cœur. Dis moi, j'ajoute tout en douceur.
- Je viens de tomber sur un article par rapport à ce soir. Tu sais que je ne les lis jamais, mais je sais pas ça a été plus fort que moi, ça a été écrit dans la foulée du match, ça n'aurait pas pu sortir ce soir sinon.
- Tu veux me dire de quoi ça parle ?
- Je te le lis :
"Antoine Griezmann un début d'année difficile
Le célèbre mâconnais jouait ce soir sous le maillot bleu contre la Côte d'Ivoire. Malgré de nombreuses tentatives, toutes infructueuses, le français madrilène n'a pas réussi à placer un seul ballon au fond du filet ce soir. Il n'a pas même été décisif dans une passe qui a mené à la victoire des hommes de Deschamps.
Pour rappel, blessé à la cuisse en Décembre, il n'a même pas pu jouer son match de retour au complet en Janvier, victime d'une rechute. Absent pendant une longue période d'activité de l'Atletico de Madrid, il est réellement revenu sur le terrain fin février, pour des remplacements. Le français de trente-deux ans n'a pas fait beaucoup parler de lui en bien depuis son retour. Et pour cause, il n'a pas mit un but depuis son retour sur la pelouse, ni même été très efficace. Comme l'ombre de lui-même, avec cette absence et son retour en demi-teinte, le joueur d'El Pupas a ses statistiques au plus bas de ses dix dernières saisons."
Puis après ils louent Aurélien, son sang frais sur le terrain, et Olivier aussi.
- Déjà ils ne sont même pas foutu de savoir ton âge, ils ont écrit trente-deux, alors que tu viens de faire trente-et-un, dis-je.
J'ai trouvé l'article pendant qu'il me le lisait.
- Antoine, je commence doucement, tu as été blessé. Ça a été une longue période à vide pour toi, tant physiquement que moralement. Ton retour n'a pas été facile non plus, il faut que tu te laisses le temps. Je n'ai pas non plus été le meilleur soutien que tu pouvais attendre de ma part, je suis désolée.. Je n'aurai pas du par...
- Kath ! m'interrompt-il. C'est ton métier. C'était normal que tu partes. Et puis tu étais toujours un peu là.
Je sens qu'il est sur le point de se briser. D'éclater en sanglots. La soirée ne devrait pas se dérouler si tristement après une victoire ! Surtout qu'il a été actif sur le terrain, a tenté, offert des opportunités...
- Tu... Tu veux que je vienne ? je lui demande du tac au tac.
Il y eu un instant suspendu.
- Tu ne peux pas...
- Je m'en fous du règlement Antoine. Je vais pas te laisser comme ça. Je viens. Je suis là dans dix minutes.
- Tu ferais ça pour moi ?
- Evidemment Antoine. J'arrive.
Je raccroche, et me dirige vers la chambre que Marine a réservée pour lui demander si elle peut passer la nuit avec Arman.
Hello hello !
Fin de chapitre un peu triste certes mais toujours dans la tendresse entre ces deux-là. J'adore la relation qu'ils ont ! N'hésite pas à me dire ce que t'en pense toi !
J'ai été réquisitionnée pour faire copilote, donc j'ai très peu écrit, très frustrant car avant de partir j'ai eu plein d'idées qui ont fourmillé dans ma tête ! Vraiment j'étais épuisée avec la fin d'année scolaire très chargée sur différents plans, et là, j'ai l'impression de me remettre à vivre, ça fait énormément de bien et booom comme par hasard j'ai de nouveau tout plein d'idées pour écrire et l'envie qui revient !
La semaine prochaine on souffle entre les deux matchs pour la journée, et on en profite pour aller voir un ancien collègue ;)
A très vite !
L. 🤍
PS - Vous avez vu les stories d'Antoine et d'Erika aux JO ? Ça me donne trop envie d'y être, de voir en vrai avec toute l'ambiance qu'est portée par le public parce que c'est un truc quand même, et c'est pas vraiment retransmissible via un écran... bref de toute façon je suis sur les routes donc je vois des extraits quand je peux mais c'est pas grand chose... j'attends que mon sport passe j'essaierai de me poser un peu mieux pour regarder à ce moment là !
Et toi tu regardes les retransmissions ?
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