149 ~ Retour sur le terrain
- ¡Buena suerte Antonio ! lui souhaitent en chœur les enfants.
- Merci ! A tout à l'heure !
- Antoine ! je l'interpelle.
Je l'embrasse.
- Je devrais entrer pour un remplacement m'a dit Simeone hier, me confie-t-il à voix basse.
- Pourquoi tu me l'as pas dit hier ?
- Pour te faire la surprise.
- Aller ! Rejoins donc l'équipe et échauffes-toi bien !
- On sera là, ajouta Arman.
Je l'embrasse une dernière fois et le laisse partir.
La météo est assez fraiche, mais ça n'empêche pas les enfants de demander à sortir pour aller au terrain pour jouer au foot. J'attrape un grand sac à dos pour y fourrer deux gourdes, le ballon d'Arman, une laisse.
- Tomáis los abrigos ? [Vous prenez vos manteaux ?]
Ni une, ni deux, les quatre enfants et le chien sont déjà dehors.
En à peine dix minutes à pieds nous y sommes. Et avec la météo couverte, il est désert. Je sors le ballon et les enfants se mettent à jouer.
- Estoy haciendo una llamada y me uno a os ! Graff ¡Va! [Je passe un appel et je me joins à vous ! Graff ! Fonce !]
Je tombe sur le répondeur.
- Hello ma belle, j'ai l'impression que ça fait mille ans qu'on ne s'est pas parlé, pas vues... Bref. En fin d'aprèm je serai au stade, si tu me rappelles par là je ne pourrais pas te répondre, mais on se cale ça vite hein ! Bisous, je t'aime !
Je pose mon téléphone sur mon sac et rejoins les enfants qui courent sur le terrain.
- Si queremos conseguir buenos asientos en el estadio, tenemos que ir... [Si on veut avoir de bonnes places au stade il faut qu'on y aille...]
Un peu triste, les quatre enfants reprennent la direction de la maison pour poser le ballon et prendre les affaires nécessaires pour le stade.
Dans mon sac je mets deux plaids, y remets les deux gourdes re-remplies, plusieurs paires de gants et prépare un thermos de chocolat chaud. Ça nous évitera la queue à la buvette.
- ¿Estáis preparados? [Vous êtes prêts ?]
- Si !
- ¡Entonces nos vamos! [Alors on y va !] Graffitis, à tout à l'heure mon beau, lui dis-je en lui gratouillant la tête.
On se rend au stade à pied pour ne pas s'embêter avec le parking et la foule de voiture.
- Hola ! je salue un des agents de sécurité.
- Hola Katherine. ¿Están todos los niños contigo? [Tous les enfants sont avec toi ?]
- Si, todos.
- Perfecto, conclut-il en scannant les cinq billets numériques que je lui tendais.
- ¡Vamos!
Je guide les enfants vers les tribunes où nous sommes placés. Nous sommes couverts mais, pas en loges. Les enfants s'installent tout excités et je leur étends les plaids sur eux.
- Quelqu'un veut du chocolat chaud ? je propose.
Les quatre mains se lèvent. Je sors les gobelets que j'avais prévu et les sers.
- Attention, c'est chaud, les avertis-je.
Les joueurs sont sur le terrain à finir de s'échauffer. On est venu avec un peu d'avance et les enfants s'amusent à imiter les gars avec le peu d'espace qu'on a, ce qui fait bien rire les autres supporters autour de nous.
- Devinez qui j'imite ? lance joyeusement Arman.
Les regards de ses trois amis vont et viennent entre lui et les joueurs en bas?
- Koke ! ¡Es Koke! s'exclame Lola. A moi.
Elle regarde rapidement en bas et choisi João Félix.
- João Félix ! s'écrient Estevan et Adrian en même temps !
- Trop facile c'est ton joueur préféré, réplique Adrian. Vas-y Estevan tu turno.
Il regarda quelques secondes en bas avant de se décider. Thomas Lemar, Marcos Llorrente et Yannick Carrasco parcourent tous les trois un parcours d'échauffement et font donc les mêmes mouvements aux mêmes moments.
- Mais il y en a trois en même temps ! se plains Lola. C'est pas cool de nous embrouiller comme ça, rit-elle.
- Lemar ? propose Adrian.
- Yannick ! lance Arman.
- C'est Llorrente ! annonce Lola.
Et j'éclate de rire. Ils ont tous les trois sans concertation donné chacun un nom différent, si bien qu'ils ont couvert toutes les possibilités.
- C'était Marcos Llorrente ! répond alors Estevan mort de rire lui aussi.
Mon téléphone me surprend en vibrant. C'est Antoine :
J'emmènerai les enfants à la mi-temps aux vestiaires, je les récupèrerai en bas des gradins
Je redresse la tête mais ne le vois pas. Je réponds alors par message avec un cœur, mais ne dis rien aux quatre enfants pour leur faire la surprise.
La première mi-temps est mouvementé mais porte ses fruits puisque l'Atlé ouvre le score. Les enfants sont fous de joie, tout comme le public. Lola agite son écharpe à l'effigie du club dans tous les sens.
Et avant de partir aux vestiaires le score est maintenu à 1-0.
L'arbitre siffle la mi-temps. Les gars s'arrêtent et se tournent tranquillement vers les vestiaires pour leur pause bien méritée. Seul Antoine, se levant du banc de touche, s'approche des gradins. Je lui fais un signe pendant que les fans du premier rang s'excitent.
- ¿Niños? Il y a Antoine qui vous attend en bas ! Faites attention en descendant.
J'observe les gens les dévisager sur leur passage et essayer de les suivre. Je ne les quitte pas des yeux, prête à me ruer en bas si il se passe quoi que ce soit. Un par un, Antoine les porte et les fait passer au dessus de la barrière, un vigile à côté de lui pour repousser les supporters. Je vois mon copain prendre quelques photos pour contenter les premiers, tout en s'assurant de bien repousser les enfants pour qu'ils n'apparaissent pas. Puis ils se donnent tous la main et disparaissent vers les vestiaires.
Au retour sur le terrain, je récupère les quatre enfants encore plus excités d'avoir pu voir les joueurs et discuter avec eux. Lola tient même la main de João Félix pour revenir.
A la barrière, je les fais passer par dessus avec l'aide d'Antoine et de João en les remerciant. Puis j'embrasse discrètement Antoine.
Il rentre en changement avec Correa à la 63', juste après le doublet de Lodi. Et je crois bien que parmi tous les supporters du stade, ce sont Lola, Adrian, Estevan et Arman les plus bruyants !
- GRI-ZI ! GRI-ZI ! GRI-ZI ! hurlent-ils en chœur.
Fort heureusement, c'est l'Altetico qui a gagné le match !
Comme à notre habitude maintenant, en attendant Antoine, on ramasse les déchets que les gens laissent derrière eux. Et avec trois paires de mains supplémentaires c'est d'une rapidité folle !
Yannick Carrasco sort au moment où les enfants jettent tout à la poubelle avec un des agents d'entretient.
- Belle initiative ! les remercie-t-il. Vous voulez aller vous laver les mains ? leur propose-t-il ensuite.
Et ils les emmène de nouveau à l'intérieur du bâtiment.
Quand ils reviennent, toujours en compagnie de Yannick, mais aussi d'Antoine, enfin, et de quelques autres gars. Les sourires des enfants vont d'une oreille à l'autre.
Arman sautilla pour me rejoindre et je l'attrape pour le porter et le jeter dans les airs.
- J'ai vraiment trop de la chance! me dit-il. Je pourrais faire ça à presque tous les matchs si je voulais. Même si je ne dois pas en abuser, je peux quand même voir les gars régulièrement et ça c'est vraiment cool !
- Je suis ravie que tu aies conscience de tout ça mon p'tit loup ! C'est vrai que pas tout le monde n'a cet accès.
Je le repose à terre et il file rejoindre ses copains pour continuer de jouer et de discuter ensemble et avec les quelques joueurs qui les accompagnent.
- Il va falloir penser à rentrer, j'annonce.
La mou des enfants répondit à leur place.
- Vous reviendrez nous soutenir pour d'autres matchs, leur assura Koke. Vous avez été les meilleurs supporters aujourd'hui pour Antoine, et il en avait besoin pour son retour !
- Tu nous as entendu ? s'étonna Adrian.
- Evidemment ! Vous avez crié si fort en disant : "Aller Antoine ! T'es le meilleur, tu vas tous les mettre au gazon !".
Adrian rougit.
- Hé, t'en fais pas ! On a besoin d'encouragements parfois ! Et je suis sûr que ça lui a fait plaisir ! lui sourit le capitaine affectueusement.
Puis il lui tendit la main pour un high five. Puis à Estevan, Lola et finit avec Arman.
- Vous êtes les bienvenus aux prochains matchs los niños ! A bientôt fervents supporters !
Il rejoint sa compagne Yuliana et fait coucou aux enfants en quittant le stade. Les enfants ont des étoiles plein les yeux.
- On pourra revenir ? C'est vrai ? demande Lola.
- Bien sûr ! leur répondit Antoine avec un clin d'œil. Mais pour l'instant direction la maison ! Je sais pas vous mais moi j'ai une faim de loup !
Les enfants se mettent en route devant nous et Antoine m'attrape par la taille et on les suit.
- J'ai le corps en compote !
- T'auras le droit à un massage dans très peu de temps. Les enfants ?
Ils accourent aussitôt.
- Pouvez-vous mettre la table s'il-vous-plait ? Arman va vous guider.
Je mets le plat, un gratin de riz, au four, Antoine s'affaire à préparer des jus de fruits pour tout le monde ainsi que son maté de récupération-post-match. Je récupère ensuite le sac d'Antoine qu'on avait laissé dans l'entrée pour lancer une machine avec ses affaires de match et d'entrainement des derniers jours.
- En attendant que ça finisse de cuir, je vous propose qu'on joue à un jeu de société. On en a plein, vous voulez jouer auquel ?
Après le repas, j'envois tout le monde se laver les dents et enfiler son pyjama. On joue encore un peu tous ensemble à un autre jeu de société, puis direction les chambres. On a déplié le lit gigogne d'Arman et réussi à ajouter deux petits matelas pour qu'ils dorment tous les quatre ensemble.
- Bon, demain c'est Domingo, je ne vais pas vous ordonner de vous coucher tout de suite, vous pourrez dormir demain matin. Alors profitez-en ! Mais faites attention au volume sonore s'il-vous-plait. C'était une grosse journée pour Antoine avec son match et la reprise active du terrain, il a besoin de repos. Hormis ça, profitez d'être ensemble !
Lola, Estevan et Adrian se regardent surpris.
- ¡ Gracias mucho Kath !
Je leur souhaite ensuite une bonne nuit et Antoine en fait de même.
- Aller viens par là mon champion.
Antoine s'approche du lit et retire ses vêtements pour ne rester qu'en boxer. Je saisis les huiles que j'avais ramené de la salle de bain et commence à le masser dans le dos.
- T'as des doigts de fée ma Kath... Ça fait tellement de bien.
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