137 ~ Témoin
TRIGGER WARNING : agression (j'ai "encadré" la scène si tu veux lire le chapitre sans la scène concernée)
Bonne lecture ❤️🩹
Je m'éclipse et laisse Jo tranquillement discuter avec notre capitaine de vaisseau à la cantine. Je gagne alors la salle de contrôle des machines y retrouver les marins qui y sont en poste.
- Hey ! lançais-je doucement en arrivant à côté d'un garçon brun.
- Katherine. Comment tu vas ? Tu ne travailles pas ?
- Non, on a fini notre journée pour l'instant.
- Pour l'instant ? A quelle sauce tu veux manger les fusiliers cette nuit ?
- Un exercice d'attaque peut-être, glissais-je sur le ton de la confidence. Et toi ? Ça à l'air calme ce soir.
- Ouais c'est tranquille. La météo a l'air clémente pour les prochaines heures.
- Tu finis à quelle heure ?
- Dans une demi-heure. Tu veux rester ?
- Ouais !
Pendant les trente minutes suivantes je l'observe travailler et il m'explique ce qu'il fait, comment il le fait. C'est vraiment super intéressant.
- Aller Anthony ! C'est l'heure de la relève ! lui lance son collègue en arrivant.
- Tu veux aller manger ? je lui propose.
- Excellente idée ! Après, si tu ne m'en veux pas, je pense que je vais aller dormir, je suis é-cla-té.
- Je comprends. Aller, direction le ravitaillement de la panse !
- Bonsoir ! lançais-je à Matt et Dylan en arrivant.
Anthony me fait écho en saluant les cuisiniers.
- Jo a déjà mangé, me signale Matt.
- Ouais je sais, elle mangeait avec le Capitaine.
- Vous nous préparez quelque chose pour manger si tôt ? demande Dylan.
- Pas pour vous en tout cas, riais-je. On ne sait pas encore avec Jo.
- C'est juste moi qui mange tôt, j'ai la dalle là, ça fait six heures que j'ai pas mangé, et après je vais dormir. Le paradis. C'est quoi le bon repas de ce soir ?
- Pizza ! répond Matt.
- Je me rappelle de ta pizza préférée, on te l'a préparée, dit Dylan.
- Oh merci les gars, je vous aime là, leur répondit-il.
Dylan lui tendit une assiette, et je récupère la mienne en suivant avec la pizza que j'avais demandé plus tôt aux garçons. Puis après s'être emparés de nos desserts, on prit une table.
- C'est bientôt la fin de la mission, commence Anthony.
- Ouais. Il faut que qu'on rentre, il faut que je rentre mais en même temps, j'ai beaucoup aimé pourvoir travailler ici. En plus avec Jo, ça faisait tellement longtemps...
- Tu vas nous manquer tu sais ?
- Toi aussi tu vas me manquer Antho. C'était une belle rencontre. Et rien ne nous empêche de nous revoir les prochaines fois que tu seras à quai hein !
- Evidemment !
- Tu me feras rencontrer Julie !
- Avec plaisir ! Je suis sûr que vous aller vous adorer !
- Tu es le bienvenu à la maison avec elle !
- Merci Katherine !
Après avoir mangé, je raccompagne Anthony jusqu'à ses quartiers avant de lui souhaiter bonne nuit. Puis je fais demi-tour. Je m'arrête un instant. Où vais-je aller ? Que vais-je faire ?
Avoir mentionné la maison et la fin de ma mission me ramène à Antoine. Antoine, seul, de nouveau blessé, j'ai raté son match de reprise, il doit tout gérer pour lui, Arman, Graffitis, tout seul... Je m'en veux de ne pas être auprès de lui pour l'aider, le soutenir. En particulier quand il a lui même réarrangé son planning plusieurs fois pour moi, lors de mes missions ou hospitalisations.
Je décide de rentrer dans nos quartiers, je m'y reposerais ou lirais je ne sais pas. Ou peut-être que je réfléchirais pour savoir si on fait quelque chose ce soir pour les fusiliers marins avec Jo ou non, et si oui, quel genre d'exercice.
Sur le chemin, je m'imagine comment se porte Antoine, tant bien que mal, alors que je n'ai pas eu de nouvelle depuis la semaine dernière, ce qui me paraît une éternité.
- Lâche moi Philip !
Ce cri me sorti immédiatement de ma tête. Provenant de la coursive perpendiculaire que je venais de passer. Je ne me laisse pas une demi seconde d'hésitation et fais demi-tour d'un pas pressant. Le ton ne me fait pas douter.
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Je prends la coursive d'où provenait le cri, tandis que Philip lui répond.
- JM, c'est pour je t'aime ! Aller, laisse toi aller JM. Tu sais que t'es super sexy dans ton uniforme, ça moule bien ton p'tit cul !
Mon cœur loupe un battement. La situation est claire et explicite maintenant, je cours en direction des voix. Je connais les marins concernés, JM est toujours souriante, elle est toujours prête à aider, c'est vraiment un soldat avec qui j'aime beaucoup travailler ! Philip, je suis étonnée, mais je n'ai pas le temps de me poser plus de question.
- Lâche moi Philip ! Je ne veux pas de toi ! Tu me dégoutes ! AH ! Pousse-toi connard !
J'arrive à ce moment. Philip essaie d'immobiliser JM. Et de passer sa main dans le pantalon de son uniforme ! Je lis la terreur de JM dans ses yeux et sur son visage.
J'interviens par effet de surprise. Je m'interpose entre les deux, pour faire barrière de mon corps pour protéger JM. Au passage j'arrache la main de Philip de l'uniforme de JM.
- Elle t'a demandé de la lâcher, m'exclamais-je brutalement. Lâche la !
Il voulu me pousser. D'un coup j'avance en le repoussant contre le mur. Il tente de me frapper mais je pare ses coups et les lui rends. Je me lâche et ne retiens plus mes coups sous la colère.
- Je vais te faire renvoyer sale chienne ! T'es juste une femme vénale !
Je ne prends pas la peine de lui répondre verbalement, un nouveau coup par tout seul.
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D'autres marins sont arrivés suite aux cris. Je vois Béatrice MONNIER attraper JM par les mains pour l'éloigner de nous. Je finis par un coup de poing dans le nez de Philip ce qui le calme enfin.
A demi sonné, je l'attrape en clef pour le tenir sans trop d'effort et en faire ce que je veux.
- Excuse toi auprès de JM.
- Non, répond-t-il.
- C'est un ordre, ajoutais-je sèchement en lui pinçant le nerf du coude.
Il eu un sursaut de douleur, puis après quelques secondes je relâche la pression et le force à se tourner vers JM qui est toujours avec Béatrice.
- Excuse moi.
- Mieux que ça, ordonnais-je.
- Je te demande pardon JM.
- JM, veux-tu porter plainte contre Philip ?
- Quoi ? Mais je viens de m'excuser !
Je le repince pour qu'il la ferme. Encore tremblante elle répond néanmoins décidée :
- Oui.
- Sale pute ! s'écrit Philip en lui crashant dessus.
Je lui assène un nouveau coup à la tête.
- On t'a pas demandé ton avis. JM, je t'aiderai si tu en ressens le besoin. Tu peux venir au bureau du Capitaine s'il-te-plaît ? Béatrice, vient avec nous aussi.
Comme ça JM n'est pas seule.
Je nous dirige alors vers le bureau du capitaine en trainant Philip. J'entre sans frapper.
- Veuillez pardonner mon impolitesse. Nous devons rédigez un rapport et une exclusion de l'armée.
- LLORIS, que se passe-t-il ? s'exclame-t-il en voyant le visage abimé du marin que je tiens.
- Agression sexuelle et tentative de viol sur JM Grivot ici présente. Elle souhaiterait porter plainte.
- D'accord. Je vais prendre toutes les informations pour le rapport. Le plus de détails. Ça va aller GRIVOT ?
Elle hocha la tête, tremblant de tout son corps. Malheureusement, elle doit tout revivre pour raconter dans les moindre détails. Jo lui donna un verre d'eau.
Elle prit son temps. J'ajoute mes détails lorsqu'en vient le moment, et avant que Philip parle, on demanda à JM si elle souhaitait sortir. Ce qu'elle refusa pour attester des faits dans la version de Philip.
- LLORIS vous préconisez une exclusion de l'armée ?
- Définitive, confirmais-je.
- SOLNIER-BELLANGER, après l'entende des faits, qu'en pensez vous ?
- Exclusion définitive avec rapport.
- Bien.
Philip voulu protester mais je ne lui en laisse pas l'occasion.
- GRIVOT, que penses-tu de cette sanction ?
- Justifiée. Et juste.
- A l'armée, nous ne tolérons ce genre de comportement irrespectueux, violent, conclu le Capitaine de Vaisseau. Nos valeurs prônent le respect de tous, et tu ne t'es pas montré à la hauteur. Au contraire. Dans la vie civile, l'agression sexuelle est un délit, condamnable à cinq ans de prison minimum et une amende de 75 000 euros. Le viol est un crime sanctionné de 15 ans minium de prison. Dans l'armée, ces règles sont tout aussi respecté. Le soldat GRIVOT JM a porté plainte, tout est consigné dans ce dossier qui sera transmit en main propre aux représentants de la justice militaire et au tribunal militaire qui décidera de ta sentence. Une copie numérique leur sera transmise à la fin de cet entretient.
Pendant tout le temps où nous parlions, le Capitaine RENAUD avait pris des notes tout du long.
- Il faudrait que tu signes ici GRIVOT demanda-t-il en lui présentant la feuille de rapport où il avait tout noté. Ainsi qu'ici pour la plainte, merci. LLORIS en tant que témoin primaire, il faudrait que tu signes ici aussi.
Je signe après que JM ait signé.
- GRIVOT, il reste deux jours avant de rentrer à quai, veux tu prendre ces deux jours en repos ? Ce sera sans conséquences et ce sera complètement compréhensible après ce que tu viens de vivre.
- Non mon Commandant, je souhaite poursuivre ma mission, affirme-t-elle.
- D'accord. Nous allons nous arranger pour que la fin se passe au mieux et que vous ne vous croisiez plus. Je t'accorde néanmoins ta soirée, tu peux en disposer comme tu le souhaites.
- Merci.
- Vous pouvez sortir, nous avons fini.
Dehors un attroupement nous attendait.
- Laissez la passer ! s'exclame Jo. Elle vous parlera si elle veut, quand elle veut. Laisser la tranquille !
Après lui avoir demandé où elle voulait aller, on l'accompagna jusqu'à sa chambré ou seule Béatrice et une autre camarade ne rentrèrent pour rester avec elle. Elle souhaitait juste être au calme après toute cette agitation.
Après cette histoire, les couloirs étaient plutôt calmes. Tout d'un coup, je me sens fatiguée. Pas tant physiquement que mentalement. Ce genre de connard existe toujours bel et bien, et malgré tout, il y en a encore partout. Ça me dégoute. L'humain me dégoute.
Puis Arman me vient en mémoire. Je ne peux pas dire que l'humain me dégoute. Pas avec mon entourage. Je me suis bien entourée, mais il y en a trop de mauvais... Et peu importe ce que je pourrai faire, ou ferai, il y en aura toujours partout...
Jo est restée avec le capitaine pour finir leur conversation que j'avais interrompue.
Je regagne alors aussi ma chambre pour aller me reposer.
- Kath ! s'exclama Jo sur mes talons. Attends moi !
Je me retourne et attends ma marraine pour qu'on retourne ensemble dans nos quartiers.
- Comment tu te sens ? T'es pas la victime mais quand même, ça bouscule.
- Fatiguée.
Elle me prend dans ses bras.
- Viens, on va se poser.
Et chemin faisant, je lui fait part de ce que je ressens vis-à-vis d'Antoine.
Arrivées à notre dortoir, je m'allonge sur ma couchette tandis qu'elle fait chauffer de l'eau. J'ai juste envie de dormir.
- Tiens, mange ça. Ça ira mieux, me dit elle me tendant un carré de chocolat.
- Tu n'es pas Lupin. Mais merci.
Je me redresse pour le manger et elle me tend aussitôt une tasse. En attrape une seconde de s'assoit à côté de moi.
Une alarme retenti dans toutes les pièces du bateau. Un voyant rouge clignote avec.
- Incendie, s'exclame Jo à mon attention même si je me souviens des alarmes.
- Qui sont les référents incendies à bord ?
Elle s'élance vers une coursive et je lui colle aux talons.
- Il y a des marins en formation pour ça, sinon je fais partie des responsables incendies avec deux autres collègues.
Elle court à travers le dédale des couloirs que je connais un peu mieux maintenant, et je la suis. Arrivées au placard du stockage incendie, elle ouvre et me tend une combinaison que j'enfile en moins de deux sans poser de question. Cagoule et oxygène en moins de temps encore, et en moins de deux minutes, on est toutes les deux équipées. Un message relayé par les haut-parleur nous indique vers où nous diriger pour l'incendie et qui indique pour les autres vers où se réfugier et on s'y rend au plus vite.
- On a réussi à fermer la porte. De l'autre côté ça va être un véritable braisier.
- Où sont DELAPORTE et POLLET ? demande Jo.
- Je suis là ! répond DELAPORTE qui venait d'arriver. POLLET je ne sais pas.
- On entre ! LLORIS est habilitée aussi ! Sous ma responsabilité.
Elle ouvre la porte et on entre derrière elle.
C'est un immense brasier, on ne voit absolument rien.
La fumée est épaisse, nos lampes n'arrivent même pas à la percer.
- Sait-on si il y a un marin ici ? demandais-je via l'intercom aux deux autres.
- Aucune info, je pense pas.
- J'ai la borne incendie, je clipe! crie DELAPORTE.
Jo en tête avec la lance commence à arroser. La secondant, je m'assure qu'elle puisse bouger à son aise sans que le tuyau ne la gène.
- Je fais une vérif si il n'y a personne, nous informe DELAPORTE.
Jo continue d'arroser méthodiquement les flammes pour réduire l'incendie.
- Bordel, il est où POLLET ? commence à s'énerver Jo. On aurait besoin d'une seconde lance là, c'est trop.
- Tu te sens de gérer seule ? Je peux m'occuper de la seconde lance.
- On a pas trop le choix. Vas y. Il va falloir que tu ressortes, et que tu retournes au placard de stockage incendie. Tu vas y arriver ?
Mentalement je parcours le chemin qu'on a fait pour arriver à l'envers en me dépêchant.
- Oui.
- Tu la trouveras là bas. Fonce !
- Je reviens !
Je rebrousse chemin pour ressortir. Il y a toujours ce même haut-gradé qui garde l'entrée de la zone en feu. Lorsque la porte s'ouvre, de la fumée sort avec moi. Je lui passe devant sans un mot, trop pressée pour rejoindre le placard de stockage.
Je reviens avec la seconde lance dans les bras. Le haut-gradé m'ouvre la porte.
- Jo ? DELAPORTE ? Je suis là ! J'ai la seconde lance.
Je n'ai aucune réponse dans l'intercom. Je prie pour que ce ne soit qu'un soucis technique, qu'elle se soit juste déconnectée quand j'étais au placard incendie.
Il faut donc que je me débrouille seule. De mémoire DELAPORTE avait été vers la gauche pour la borne incendie. Et de là où je suis, je ne vois toujours rien du à la fumée épaisse, mais il n'y a pas l'air d'avoir de flamme. J'avance vers la gauche avant de buter dans quelque chose. Ne voyant toujours pratiquement rien, j'essaie de sonder avec mes mains : c'est la borne incendie ! Le premier tuyau est toujours branché dessus, et un peu en dessous, il y a une autre sortie. Je branche la lance dessus et suis le premier tuyau de la main pour retrouver Jo.
Arrivée derrière une silhouette dans la fumée je lui tapote sur l'épaule. Jo se retourne. Puis je commence à arroser avec elle.
En me regardant elle tapote son casque au niveau de son oreille. J'hausse les épaules. Puis je la vois parler, mais je n'entends toujours rien. Mon intercom a du se couper, mais elle est toujours en liaison avec DELAPORTE.
Les flammes commencent enfin à diminuer. Je n'ai toujours aucune communication avec Jo et DELAPORTE, et je ne l'ai pas revu depuis qu'il est parti faire un tour de vérification.
La chaleur reste épouvantable. Je ne m'étais pas rendue compte au début, mais depuis que je suis ressortie pour re-rentrer, je le sens bien. Je m'efforce de rester concentrée.
Sans communication possible, seule dans ma tête avec la chaleur étouffante malgré ma réserve d'oxygène, j'ai l'impression qu'il y a du bruit dans ma tête. Comme plusieurs conversations qui se croisent. Je ne sais même plus depuis combien de temps on est là à combattre le feu. Une silhouette apparait.
J'en peux plus, je me laisse tomber à terre et arrose depuis le sol. Jo qui était pas loin de moi se retourne pour m'attraper sous les aisselles et me relever. Mes jambes flageolent avant que je ne reprenne clairement mes esprits et que je leur ordonne de tenir. Je me remets à arroser correctement, et progresse légèrement.
Il s'avère que la silhouette était en faite DELAPORTE qui revenait. Impossible de savoir ce qu'ils disent avec Jo. On continue d'arroser et DELAPORTE me prend ma lance. Je ne me fais pas prier et la lui donne. Je me recule légèrement mais Jo me fait signe de venir à côté d'elle. Et d'une main elle cale la mienne sur elle. Histoire de savoir que je suis toujours là. J'essaie de les aider avec les lances.
Le feu continue de réduire mais il y en a tellement. J'ai l'impression qu'on finira jamais.
Mon visage me gratte alors j'entrouvre légèrement mon masque pour y passer ma main et me gratter.
Quelle erreur.
L'espace de ce petit instant, la fumée rentre dans le masque et me brûle les voies respiratoires et les yeux. Ils se mettent tout seuls à pleurer, et je me met à tousser. Je me retourne pour ne pas gêner Jo et DELAPORTE et essaie de calmer ma toux qui m'arrache la gorge. Mes yeux me piquent mais je ne peux plus rien faire, je ne dois surtout pas réouvrir mon masque. L'air qui entre malgré tout dans mes poumons grâce à la bouteille ne calme pas la toux. Je tente comme je peux d'aider encore Jo et DELAPORTE avec les lances en attendant que ça passe où qu'on finisse d'en venir à bout.
Et on finit par y arriver. Il n'y a plus de flammes. Seulement encore pas mal de fumée mélangée à de la vapeur d'eau. Une partie du matériel est bien endommagée. Je m'assois de nouveau sur le sol. Et de nouveau, Jo me relève. Je vois ses lèvres bouger, mais je n'ai pas récupéré l'intercom avec eux. Et on finit par sortir.
Dehors je ne fais plus d'efforts pour tenir debout et me laisse tomber comme un rock sur le sol. J'enlève mon masque, toussant toujours un peu. Mes yeux voient toujours flous entre les larmes et la fumée que j'ai prise.
- Kath ! Est-ce que ça va ? j'entends la voix de ma marraine demander. On peut lancer l'extracteur et le filtre, ajoute-t-elle.
Ça ne m'est surement pas destiné. Je ne vois pas grand chose, mais je sens qu'on me déséquipe. Et je me laisse faire.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé Kath ?
- J'ai été débile, réussis-je à lâcher entre deux quintes de toux. J'ai retiré mon masque pour me gratter, j'ai pas réfléchis.
- Ma Kitty Kat, je t'emmène à l'infirmerire.
- A l'infirmerire ? T'es sûre ? répondis-je moitié toussant moitié riant.
- Bon, ça à l'air de pas aller trop mal toi, c'est l'essentiel. Aller viens, appuis-toi sur moi.
Je me réveille doucement. Mes yeux ne me piquent plus, et ma gorge me démange un peu, mais je ne tousse plus.
- Comment tu te sens ?
Je tourne la tête, c'est Anthony.
- Je croyais que tu dormais toi, répondis-je la voix rauque.
- C'est toi qui devait avoir besoin de sommeil après une telle soirée.
- Où est Jo ?
- Elle est partie dormir.
- Et il est quelle heure ?
- Bientôt quatre heures du matin.
- Et pourquoi t'es là toi ?
- Parce que l'alarme incendie m'a réveillé, que je suis parti avec les autres, et que quand j'ai appris que tu étais avec SOLNIER-BELLANGER et DELAPORTE au feu j'ai essayé de vous rejoindre. J'ai attendu que vous ressortiez et tu t'es effondrée sur toi à la sortie. Alors on t'a déséquipée avec SOLNIER-BELLANGER, on t'a amenée à l'infirmerie, l'équipe s'est occupé de toi, elle m'a raconté la grosse soirée bien chargée que tu as eu, et que la fatigue t'avais déjà fauchée une première fois pendant que vous gériez les flammes, et elle n'a accepté d'aller elle aussi se coucher que parce que je lui ai promis que je restais ici à veiller sur toi.
Peu à peu, je remets les éléments en place pour comprendre.
- Mais, tu n'as pas répondu à ma question. Comment tu te sens ?
- Vidée de toute énergie.
- Eh bien dors encore. Ça va te faire du bien. Et promis, je serai encore là à ton réveil.
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