121 ~ Je le sens pas vraiment aujourd'hui

Samedi 11 Décembre 2021

Antoine est déjà au stade avec l'équipe pour s'échauffer et bien commencer la journée. J'amène Arman à son entraînement supplémentaire, ils vont avoir un petit tournois de foot avec les autres clubs madrilènes et alentours juste avant les vacances de Noël. 

On s'y rend, Arman en skate, moi en courant avec Graffitis. Lorsqu'on arrive, Arman a le sourire aux lèvres.
- Je peux rester regarder ? lui demandais-je.
Il acquiesça avec vigueur. Puis il parti se changer. Je m'installe avec Graffitis dans les tribunes du stade. Pour nous occuper en attendant l'arrivée des garçons sur la pelouse, je fais des exercices de contrôles avec mon chien. 

En commençant avec des bases, assis, couché, qu'il maitrise parfaitement, je continue ensuite en lui tendant ma main à plat, lui demandant de poser sa patte dans ma main, ça me permet de vérifier qu'il n'a rien de coincé entre ses orteils, rien de planté dans la patte et que ses griffes vont bien. Après avoir vérifié les deux pattes avant, on fait les deux pattes arrières par habitude. Je tends ensuite mon index en l'air, il vient y coller sa truffe. Elle est humide, tout va bien. Je force un sourire, il sourit aussi, contrôle dentaire. Je vérifie ses yeux et ses oreilles et finit avec sa queue. Une fois tous les contrôles finit, je lui demande de se redresser, comme pour faire le beau, et le gratouille partout au niveau du ventre. Il jappe de bonheur. 

Enfin les garçons ne tardent enfin plus à arriver. Le coach leur donne des exercices pour se chauffer puis les consignes pour travailler. 
Arman a fait beaucoup de progrès depuis Septembre. Ça lui réussi beaucoup de travailler dans un club avec un coach et une équipe. Non pas que jouer avec les bleus de temps en temps n'est pas bien, mais le coach l'accompagne toutes les semaines pour travailler spécifiquement telle ou telle chose et progresser alors qu'avec les bleus c'est plus pour le fun et ils lui donnent des conseils quand il y a besoin. Il a vraiment beaucoup progressé, je suis super fière de lui, il a vraiment l'air de s'éclater à chaque fois qu'on va aux entraînements. Je me rappelle à chaque fois notre rencontre, avec ce ballon de foot et le terrain de mines. Antoine a bien choisi le club pour Arman. Il ne voulait pas qu'Arman soit dans un club avec une mauvaise ambiance ou un mauvais état d'esprit entre les garçons ou envers les autres de manière générale. Il a tenu à trouvé le meilleur club pour accueillir Arman avant de lui faire faire les essais. 

A la fin de l'entraînement, on se rend directement au Cívitas Metropolitano. On vient chercher Antoine pour faire un pique-nique. 
- ¡ Hola Simeone ! 
- ¡ Hola Katherine ! On vient juste de finir. Il ne devrait pas tarder, je vais le prévenir.
- ¡ Gracias !

Antoine apparu moins d'une dizaine de minutes après. Je l'embrasse puis on sorti et on marche jusqu'à un petit parc non loin pour se poser.
- Comment s'est passé ton entraînement champion ? demanda Antoine à Arman. 
- Super, on a bien bossé ! C'était génial ! On s'est bien étiré aussi. 
- Tu te sens prêt pour le tournois de Noël ? 
- Oui ! Et toi ? Prêt pour ce soir ?
- Je crois. 
- Tu crois ? m'étonnais-je. Antoine, tu ne peux pas juste croire.
- Je sais pas en vrai. Je le sens pas vraiment aujourd'hui. 
Il y a des jours où dans notre corps on le sent pas, on sait que ça n'ira pas, que ça ne passera pas. Le plus terrible dans ses moments c'est que souvent c'est lorsqu'on a quelque chose d'important. Comme le match d'Antoine de ce soir.
- J'espère que ça ira mieux ce soir et que ce sentiment passera, lui dis-je en attrapant sa main.
- J'espère aussi mais je doute que ça ne passe...

Au moment pour Antoine de retourner au stade, on le raccompagna. Je l'embrasse une dernière fois, lui attrape les deux mains en lui disant :
- A ce soir mon cœur. 
- Echauffes-toi bien ce soir ! lui lança Arman.

- Moi non plus je ne le sens pas trop, me confia Arman une fois qu'Antoine était parti. 
- Vraiment ?
- Je ne sais pas exactement... J'espère qu'il ne lui arrivera rien. 

On rentre à la maison tranquillement avec Graffitis et Arman commence à réviser ses dernières leçons d'espagnol. 
- Je vais à l'étage pour ne pas te déranger, je vais appeler Kate.

- Hey beauté ! Comment vas-tu ? 
- Je suis noyée dans l'organisation...
- C'est pour ça que je t'aide. Bon tu en es où de ton côté ?
- Normalement, le traiteur c'est réglé. Il me confirme dans une semaine et demi qu'il a bien tout reçu. Sinon il prévoira des back-ups avec les autres idées qu'on avait eu. 
- Bien. De mon côté, Nathan a confirmé qu'il ferait des photos, mais il amène aussi sa collègue Marie. Il aime beaucoup son travail et sa manière d'aborder ses sujets, il m'a dit qu'elle est une superbe valeur sûre.
- Remercie le de ma part s'il-te-plaît. 
- C'est déjà fait mon chat. 
- Bon, donc l'ordre des choses donnera à peu près ça...

- Arman, on va y aller ? Tu es prêt ?
- Il ne me manque que le maillot d'Antoine !
- J'arrive !
Je remonte les quelques marches que j'avais descendu et en attrape un dans la chambre.
- T'attrapes ? criais-je depuis le haut des escaliers.
- Oui ! me répondit-il.
Et je lance le maillot.
- Et toi tu vas porter quoi ? me demande-t-il. 
- Mon maillot Griez-Lloris, riais-je.

Je le rejoins en bas et on se met en route pour aller au stade à pieds. Les soirs de match c'est un enfer pour approcher le stade en voiture. Et le vélo, j'ai pas envie qu'il soit cassé dans un mouvement de foule. 

On entre dans le stade et on rejoint notre tribune habituelle. A mi-hauteur, pas trop haut pour ne pas être trop loin, mais pas trop bas pour avoir une meilleure vue sur l'ensemble du terrain. 
Je suis un peu nerveuse, Arman et Antoine ne sentent pas ce match. Les gars entrent sur le terrain, le stade s'enflamme. Et le match commence. 

Ouverture du score du Real par Karim Benzema un quart d'heure après le coup d'envoi. Je n'imagine même pas à quel point ça doit être compliqué de jouer contre des personnes avec qui tu joues dans une autre équipe. Tu connais son style de jeu, à la fois ses points forts et ses points faibles... Mais l'autre aussi, réciproquement.
A la 23', sur une passe décisive d'Antoine, Koke tire. Mais ça passe à droite du but. 
35' Antoine tire du gauche, mais le gardien Real intercepte. 
Et juste à la fin de la première mi-temps...

- ANTOINE ! criais-je. 
D'un bon je me lève, Arman s'est redressé tout aussi brusquement. Mon cœur épouvanté de ce qu'il vient de voir tambourine dans ma poitrine à m'en faire mal. Je cours vers les escaliers en essayant de ne pas marcher sur les autres supporters aussi. J'entends Arman sur mes talons. 
Il est sur le dos dans la pelouse, tenant sa jambe en pleurs. Je vois ses coéquipiers et l'équipe s'affairer autour de mon amoureux.
La gorge nouée je dévale les escaliers plus vite que jamais. Je manque une marche et manque de tomber mais Arman me rattrape. Je cours jusqu'à la barrière en bas des tribunes et m'y percute brusquement. Les agents de sécurité me remarquent et s'approchent.
- Antoine ! criais-je encore. 
Simeone qui s'était levé du banc pour aller voir Antoine sur le terrain nous aperçu. Il fit un signe de tête à Nelson Vivas et se dirigea vers nous en trottinant pour rattraper les agents de sécurité.
- Me las arreglo, leur lança-t-il. [Je gère.] Katherine, nos médecins s'en chargent, t'en fais pas.
Derrière lui, je vois mon copain sortir du terrain avec l'équipe médicale, en pleurs. Arman m'attrape fermement la main. 
- Passez aux vestiaires pendant la mi-temps. Je ne peux pas vous faire entrer maintenant, désolée. Tiens, prends mon badge, ce sera ton laisser-passer. 

Après le temps additionnel de la première mi-temps, je marche au plus vite, la main de mon fils adoptif dans la mienne, vers les vestiaires. Je montre le badge de Simeone et on nous laisse passer. On arrive vers les vestiaires et je toque à la porte. Simeone en sort. Je lui rends le badge. 
- Merci. 
- Venez, il est à l'infirmerie là. 
Il nous guide au travers des couloirs et on s'arrête devant une porte où est inscrit "Enfermería". Il toque avant d'entrer.
- Cómo se siente él ? [Comment se sent-il ?]
- On pense à une lésion à l'ischio. Mais il faudrait d'abord qu'il se repose avant qu'on fasse tous les tests pour vérifier. On ne va pas les faire là alors qu'il vient de se blesser. 
- D'accord, merci. Et voici la famille, ils ont mon autorisation spéciale pour être ici.
- Bien. 

Il nous fit entrer.
- Antonio ! m'exclamais-je. Antonio...
Je me jette sur lui et prends son visage dans mes mains. Il pleure encore. Même si ses larmes ce sont calmées. 
- Je le sentais pas aujourd'hui, je le sentais pas... me murmura-t-il à l'oreille. 
L'équipe médicale et Simeone nous laisse. 
- Je ne le sentais pas non plus, glissa Arman qui lui tenait la main par l'autre côté. Je ne voulais pas te faire pressentir encore plus mal et faire tout rater, parce que parfois cette intuition n'est pas bonne et tout ce passe bien... Je suis désolé. 
- Ne le sois pas Arman.
On discute encore un peu avant d'être interrompu par un bruit sur la porte. Simeone.
- Ça va recommencer. Antoine, tu veux qu'ils t'accompagnent jusqu'au banc ?
Il hocha simplement la tête. Simeone le prit sous une épaule en passant le bras de mon copain par dessus les siennes. Je fis de même de mon côté et on le raccompagna jusqu'au banc de touche. 
- Je te récupère à la fin. Je t'aime. 

Première minute de la seconde mi-temps, c'est Benzema qui sort sur blessure. Et moins d'un quart d'heure après, Asensio marque un second but creusant l'écart. 

Et le match se finit sur 2-0 en faveur du Real Madrid. Les garçons auront une conférence de presse plus tard, il commence à se faire tard pour ce soir. 
Antoine s'est changé avec l'aide de ses coéquipiers, et sort soutenu par l'un d'eux et Simeone.
- J'appelle un taxi, tu ne vas pas rentrer à pieds. 
- J'envois un kiné quotidiennement dès Lundi. Plus vite notre petit Antoine récupèrera, plus vite il retrouvera le sourire.
- Merci. 

Le taxi ne tarda pas et je porte Antoine jusqu'au taxi et on rentre à la maison. 
Arrivés chez nous, je porte Antoine jusqu'à la salle de bain ou je lui fais couler un bain.
- Merci Kath, mais tu n'es pas obligée. 
- Tu es blessé, je t'évite de te faire encore plus mal. Je reviens.
En bas Arman a déjà commencé à cuisiner.
- Merci Sweetheart. 


Hello hello !

J'ai failli oublié de programmer la publication du chapitre pour aujourd'hui à 17h30 🤦🏻‍♀️, mais ouf ! le voici !
J'espère que tout va bien pour toi malgré la dépression automnale 😘, j'espère que ce chapitre t'a plu, que tu as passé une belle journée ! On se retrouve la semaine prochaine pour la suite !
PS : j'ai adoré écrire ce chapitre, c'était une atmosphère plutôt agréable dans ma tête malgré les évènements tristes

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