116 ~ Premiers talons
Ce soir Marine a décidé qu'on irait au restaurant tous ensemble.
- Kath ? Je t'ai trouvé quelque chose, viens voir si ça te va ! m'appelle-t-elle.
Je la rejoins dans sa chambre où une chemise légère blanche à fines rayures verticales noires est étalée sur le lit, et à côté un élégant pantalon droit noir. Elle attrape le tout et me les tend.
- Très confortable, tu devrait être à l'aise. Essaies-là, normalement la chemise devrait t'aller même si tu as moins de poitrine que moi. Ça devrait t'aller comme un gant sans que le tissu ne soit tiré au niveau des seins, c'est vraiment pas beau quand ça fait ça.
Les avantages d'avoir une belle-sœur avec de super goûts en matière de vêtements et qui peut vous dépanner.
- Ma-gni-fique ! s'exclame-t-elle. Comment tu te sens dedans ?
- Très bien. Merci, souris-je.
- Hugo ? appela-t-elle.
Mon frère apparu vêtu d'une chemise noire et d'un pantalon droit de la même couleur. Il était en train d'attacher sa montre en bois au mécanisme intérieur visible. J'adore cette montre.
- Tu permets ? me demande-t-il en passant dans mon dos.
- Euh, oui, pourquoi ?
- T'es très belle Kathy.
D'un coup je sens mes plaques glisser de mon coup. Par réflexe, je porte ma main à mon cou. Marine me l'attrapa pour dégager mon cou et garda ma main dans la sienne. Hugo retira mes plaques en les passant par dessus ma tête, et y fit passer autre chose.
Ma chaine.
Il l'attacha, puis Marine me fit tourner pour faire face à mon grand frère. Il était en train d'attacher mes plaques à son propre cou, tombant légèrement en dessous de l'ouverture du col de sa chemise, sans qu'elles ne soient vraiment visibles.
- Un échange pour la soirée.
- Merci.
De la même main, Marine me guide à un grand miroir pour que je puisse me voir. Même si je ne suis qu'encore pieds nus sur le parquet, au bord du tapis, de leur chambre, le pantalon droit taille haute m'allonge grandement la silhouette, réhaussé d'une fine ceinture noire brillante comme un gloss. Ce fut la seule comparaison qui me vient à l'esprit. La chemise est si légère qu'on voit presque à travers, Marine m'a dit de mettre un soutien-gorge noir, surtout pas de couleur chair, pour ne pas penser que je ne porte rien en dessous et m'éviter des regards tout au long de la soirée. Même s'ils ne savent pas à qui ils ont affaire avait ajouté ma belle-sœur, sachant pertinemment que si je remarquais des regards déplacés ils ne regarderaient pas longtemps, mais aussi qu'Hugo s'en mêlerait, et qu'il fallait à tout prix éviter ce scénario. Je pense qu'il a bien assez donné lors de son arrestation pour les plusieurs années à venir.
- Tu te sentirais de porter ces chaussures pour la soirée ? me demanda-t-elle en me faisant revenir de mes divagations.
Je regarde la paire de jolis talons d'un noir velours qu'elle me présente. Le talon est large mais fin à la fois, donnant une élégante ligne, les orteils sont couverts dans une simple forme en amande tout comme l'arrière du talon mais le reste est ouvert. Il y a juste une fine lanière à la cheville.
- On devrait être assis la plupart du temps, et au pire un certain gentleman pourra me prêter son bras, je souris voulant faire l'effort de ne pas faire tache avec une paire de converse.
- Les talons sont de moins de dix centimètres, et je me suis assurée du confort des chaussures. Promis. J'aime beaucoup cette marque pour leur confort justement. Quand j'ai des évènements avec Manège en Sucre j'en mets souvent pour pouvoir tenir dans la durée. Et le talon plat offre une bonne stabilité, tu verras.
- Merci beaucoup !
J'enfile les chaussures, ça me fait étrange d'être perchée. Mais le rendu que me renvoie le miroir est incroyable. Je vois ma belle-sœur, juste derrière moi, se pencher pour enfiler ses talons, bien plus fins et plus haut que les miens. Dans sa robe noire toute simple à laquelle elle a ajouté un foulard joliment noué à sa taille. Avant de se raviser.
- C'était joli pourtant, protestais-je.
- J'aime bien aussi, mais ça risque de bouger avec le manteau et il fait un peu frais alors j'ai une meilleure idée.
- Accroche le avec des épingles à nourrices ? proposais-je.
- Regarde.
Sa robe avait un col droit qui donnait naissance à deux fines bretelles qui faisaient en faite juste le tour de son épaule pour découvrir un superbe dos nu. Le reste de la robe était simple. Elle sorti un autre foulard, plus petit, et le noua élégamment à son cou. Resplendissante, comme toujours.
- J'ai la plus belle des belles-sœurs !
Hugo toqua avant d'entrer. Il apparut avec sa veste en cuir sur les épaules et quelque chose sur le bras.
- Les enfants sont prêts et en bas. Et voici pour ces dames.
Il me tendit ce qu'il avait sur le bras, je reconnu le trench blanc de Marine, celui qu'elle porte pour les occasions chics. En faisant un pas vers mon frère je manque de perdre l'équilibre et tomber.
- Oh, attention, souffla-t-il en me rattrapant.
- J'avais oublié les talons, riais-je doucement.
Je tends le trench à Marine sans faire un pas de plus. Et je découvre ma veste en cuir.
- Je l'ai retrouvée il y a quelques mois, tu l'avais oubliée ici.
Avec tout ce qu'il s'était passé depuis mon oubli, j'en avais oublié son existence. En Espagne avec la chaleur, ou à l'armée, j'avais si peu d'occasions pour la porter.
Je l'enfile précautionneusement, elle apporte une touche rock à ma tenue, ça me fait sourire.
- Woaw ! lança Anna-Rose derrière son père.
- Anna, tu veux bien accompagner ta tante dans les escaliers s'il-te-plaît ?
Elle me tendit la main, et Hugo fit le relais entre nous deux.
- On arrive avec maman, lui souffla-t-il.
Ma nièce m'aida à descendre les marches sans tomber. Au salon, je reste proche d'un mur pour me tenir, et enfin observe les enfants. Anna-Rose porte une belle combinaison bleu-mauve, assortis aux paillettes que sa mère lui a posé sur la tempe droite qui reflètent tantôt bleuté, tantôt mauve. Avec elle, elle a un petit sac en bandoulière blanc, elle a sûrement rangé son téléphone dedans. A son poignet, je reconnais le bracelet qu'elle a reçu de ses parents à son anniversaire en Septembre dernier.
Giuliana porte une robe Manège en Sucre, bleu nuit, avec un col claudine droit et les bouts des manches assorties. Elle est dos à moi, assise au piano à répéter son morceau d'audition de Décembre. Avec une coiffure d'inspiration viking qu'on a faite ensemble, composée de plusieurs tresses et torsades. Je suis assez fière du rendue, je me suis étonnée !
Léandro, tout excité, ne tient pas en place. Avec un pantalon bleu foncé et un haut bleu clair, Marine a tenté de lui mettre une veste coupée comme celle d'un costard, mais n'a pas réussi. Hugo quant-à-lui à réussi à lui mettre un bomber.
Hugo me tendit la main pour descendre de la voiture, puis me prêta son bras. On marcha les quelques mètres qui nous séparait du restaurant et on entra. Un couloir clair, carrelage beige gris banal au sol... Je ne m'attendais pas à ça. Je suis Marine qui tient la main de Léandro, toujours au bras de mon grand frère. Elle s'arrêta à côté d'une porte, en face d'un ascenseur. Une fois à l'intérieur, elle appui sur le dernier étage.
- J'allais pas te faire monter les dix étages avec tes talons, quand même, me sourit-elle.
A la sortie, on se retrouva dans un couloir à ambiance feutrée et douce. Une épaisse moquette bordeaux, assortie à la peinture des murs et du plafond, étouffe nos pas. En levant la tête, je remarque que la lumière est diffusée par plein de petits trous de différentes tailles qui font comme...
- On dirait des étoiles ! s'exclama Giuliana, m'ôtant les mots de la pensée.
A la porte, au bout du couloir, Marine sonna, et très rapidement, quelqu'un nous ouvrit.
- Bonsoir, nous sourit l'homme.
- Bonsoir, nous avons une réservation au nom de Lloris, lui répondit Marine.
- Venez, je vais vous conduire à votre table.
Il nous guida au travers des tables bien agencées pour que chacun ait son espace, sans interférer avec celui d'une autre tablée, et que les serveurs puissent circuler ou prendre les commandes sans gêner la table la plus proche.
On s'installa et il nous donna les menus.
Je regarde un peu plus la salle maintenant que je ne suis concentrée à ne pas tomber, il y a un grand balcon qui donne une superbe vue sur Londres. On doit être presqu'au niveau du toit.
- Il y a une terrasse là en été, me dit Marine. Mais il fait trop froid et trop humide actuellement.
- Londres quoi, souris-je.
Lors du diner, on discuta de la cérémonie du Ballon d'Or à venir, où j'allais accompagner Antoine, des prochains matchs d'Hugo, de Manège en Sucre, mais surtout des enfants, de l'école ou leur amis, leurs projets créatifs du moment...
Giu aimerait composer un morceau pour sa professeure à lui présenter au dernier cours avant Noël. Anna s'est mise à écrire des histoires avec son imagination débordante et toutes ses lectures.
Giu commençait à fatiguer et était venue se poser sur moi. Léandro dormait dans les bras de son père et on conversait tranquillement.
- On va peut-être rentrer, leur proposais-je. En plus il y a école demain matin, il commence à se faire tard. C'était très chouette, merci beaucoup.
- Tu nous accompagnes à l'école et au collège demain avant de partir ? me demanda Anna-Rose.
- Evidemment, quelle question !
- Giu, on va rentrer, lui dis-je doucement à l'oreille.
- Hugo, tu veux que je récupère Léandro pour que tu portes Giuliana ? Kath va pas pouvoir avec ses talons.
- Je vais le porter sur mon dos, lança Anna-Rose.
- Ton dos...
- Ça va aller, on a trois fois rien pour rejoindre la voiture en bas. Après on sera dans la voiture.
- Aller, Giuliana. C'est ton super papa qui va te porter.
Marine me tendit la main pour m'aider.
Arrivés à la maison, je me déchausse, effectivement je n'ai presque pas mal aux pieds, et c'est seulement dû que je ne suis pas habituée à garder mon pied avec cette cambrure. Mais la forme en elle même ne m'a absolument pas fait mal. Je récupère Giu qui s'accroche à mon cou, et Léandro toujours endormis, dans mes bras. Je monte les coucher, leur souhaite à chacun bonne nuit puis redescends.
- Merci beaucoup Marine. Tu avais raison sur le confort, même si je suis plus à l'aise et confortable à pieds plats.
- Ce sont les tiennes ma belle.
- Pardon ?
- Elles sont à toi. Je te les offre. Tu auras une jolie paire confortable pour des évènements si tu as besoin. Elles passent avec n'importe quelle tenue, toujours élégamment.
- Merci Marine !
Hillow hillow !
J'espère que tout va bien en ce mois d'Halloween ! J'espère que ce chapitre clan Lloris t'a plu, moi j'ai adoré ce petit moment en famille hors du temps ! J'aime bien écrire ou lire ce genre de moment (même si il faut justement de l'action aussi, haha l'intrépide !)
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