113 ~ Urban Exploration

En prenant ma moto Lundi matin alors qu'Antoine était de nouveau en entrainement et Arman de retour à l'école, pour rider un peu, retrouver ma moto, ses sensations, m'avaient manqué plus que je ne l'aurai pensé. 
Je profite des sensations, du vent frais fouettant mon visage par l'ouverture de la visière... Je me perds un peu prenant les rues au hasard et m'éloigne un peu de la ville. 

Je finis par tomber sur une sorte de petit château, presque entièrement couvert par la végétation.

Je décide de m'arrêter pour voir, mais de garer la moto un peu plus loin pour rester discrète. Je rejoins ensuite le château et tente de trouver une entrée. Le portail est verrouillé, et la végétation grimpe à la fonte du portail et des barreaux autour. Je suis le muret et découvre un petit passage plus loin, camouflé dans la végétation florissante. 

Je pénètre alors sur le domaine, sans même savoir si c'est privé, toujours habité... Je m'avance prudemment, et constate petit à petit que ça a bien l'air abandonné. Je reste tout de même sur mes gardes, et explore un peu.

Je finis par retourner à ma moto tout en veillant à rester discrète et ne pas éveiller les potentiels voisins qui surveilleraient le spot. Puis je rentre à la maison. Je me prépare un sandwich en vitesse et attrape un survêtement, et pars en courant à la caserne madrilène où je commence à avoir mes habitudes. 

Dans le hall, je me fais interpellé par celui qui contrôle les entrées et sorties.
- LLORIS ?
- Oui ? dis-je en me retournant.
- Le Teniente-Coronel voudrait te voir dans son bureau avec la Subteniente RUIZ.
- D'acc, reçu ! Gracias !

Je me dirige tout de même vers la salle de sport, pour vérifier que mon acolyte ne s'y trouve pas, au quel cas le prévenir. Ensuite je rejoins le bureau du Lieutenant-Colonel qui m'a demandée.

 - Ah, holà Comandante ! me salua-t-il alors que j'entrais.
Il fit un rapide appel micro pour la Sous-Lieutenant RUIZ que je ne connaissais pas encore, qui ne tarda pas à apparaitre.
- Comandante LLORIS, Subteniente RUIZ.
Signe de tête mutuel. 
- Bon, je vous ai réunies ici. Je voudrais profiter de votre fréquentation de la caserne pour que vous aidiez la Subteniente RUIZ à préparer, voire même donner, son cours sur les explosifs. Subteniente RUIZ vous vous y êtes spécialisée depuis longtemps, et je suis sûre que vos différentes expériences vous enrichiront toutes les deux, et profiteront aux deux nouvelles brigades spécialité explosifs. 
- Con beneplácito, répondis-je, toujours ravie de pouvoir rendre service.

Puis il nous laissa toutes les deux. On fit rapidement connaissances, elle s'appelle Adriana. Je lui laisse mes coordonnées pour qu'elle puisse me contacter pour qu'on travaille ensemble et je m'échappe m'entrainer. 

A la fin de la journée, je passe récupérer Arman à vélo avec son skate, toujours en compagnie de Graffitis avant de rentrer à la maison se préparer. 
- Mets un jean Arman, une paire de bonnes chaussettes, un t-shirt et un pull, je te passerai une veste, et prends une paire de gants aussi.
- Pourquoi ?
- Je vous emmène faire un truc.. un peu spécial !
De mon côté, je me change et prépare des affaires pour Antoine. Je lui prends un treillis, un t-shirt militaire, je sais qu'ils tiennent chaud, une de ses vestes de l'Atlé, et je lui rajoute une veste plus épaisse de mon uniforme, pour qu'il n'ait vraiment pas froid et qu'il n'abîme pas sa veste sans faire exprès. Il aura son tour de cou et ses gants déjà au club. Je sors un k-way pour Arman qui le protègera aussi, et m'habille un peu comme les vêtements que j'ai prévu pour Antoine. 

On part en voiture chercher Antoine à la sortie de son entrainement. Mais Graffitis ne peut pas venir avec nous. Juste avant de partir, je lui fais un énorme câlin et lui demande de veiller sur la maison.

- Bonsoir Kath ! Tu as passé une bonne journée ?
- Excellente ! Tiens, va enfiler ça avant qu'on parte, s'il te plaît.
- Pourquoi ? 
- Je t'explique après !

Il réapparut quelques minutes plus tard, avec une partie de mon uniforme sur le dos.
- Va falloir m'expliquer là, parce que les gars me posent des questions auxquelles j'ai pas les réponses.
- Je t'embarque pour une activité spéciale ! dis-je avec un clin d'œil. 

Je conduis jusqu'au petit château trouvé le matin même. Il s'avère que c'est plutôt un manoir en faite. 
- Surtout, faites vous discrets et passez par là où je passe. Compris ?
Ils répondirent à l'affirmative. 

Je ré-emprunte le chemin emprunté le matin même en les guidant à travers la végétation. 
- Où est-ce que tu nous embarques Kath ? me demanda Arman. 
- Dans une activité que je n'ai pas faite depuis des années, et que j'adore !

Mes premières fois j'avais une dizaine d'année, avec ma mère et mon frère surtout, et parfois mon père. 

Je pousse la fenêtre que j'avais trouvée ouverte le matin, entre et aide Arman et Antoine à entrer sans se faire mal. 
- Maintenant qu'on est caché par les murs, tenez, leur dis-je en leur tendant des lampes torches. 

On se trouve dans la salle à manger du manoir. La grande table et les quelques chaises qui restent encore en attestent. 
- Mais, on est chez quelqu'un là ? souffla Arman.
- Non, c'est abandonné. Tu as vu comment la végétation à l'extérieur est une vraie jungle ?
- Ils pourraient juste avoir la flemme.
- C'est ce qu'on appelle de l'urbex, annonça Antoine. On va explorer ce manoir abandonné. 
- Ça te plait ? m'enquis-je.
- C'est trop bien !
- Pas trop peur ? 
- Non ! répondit-il tout sourire !
- Je suis tombée dessus ce matin pendant mon tour à moto. J'ai fais une exploration sommaire pour voir si ce n'était pas squatté, ça avait l'air okay. C'est parti ?

On se dirige vers la pièce à côté, et c'est la cuisine. Les meubles de cuisine, la gazinière, le four. Il ne reste presque plus de vaisselles dans les placards. Je préfère. C'est sympa quand il reste des trucs, mais quand il reste vraiment tout... qu'est-ce qu'il est arrivé aux propriétaires ? Ça me fait froid dans le dos. 
La cuisine est assez charmante avec ses meubles en bois sombre. On progresse alors de l'autre côté, on arriva dans le salon avec un superbe canapé en cuir vert foncé, abîmé par le temps certes, mais qui n'en perdait pas tant de sa prestance. Dans un coin il y avait un piano quart-queue. Je m'en approche et appuis sur trois touches.
- Aaaah ! sursauta Antoine tandis qu'Arman faisait volte-face.
- Ce n'est que moi, riais-je. C'est fou que le piano soit encore presque intacte ! Même si il est désaccordé par le temps.

Sous un grand drap, il y a aussi un énorme fauteuil, à l'identique de son jumeau placé en face de lui, assortis au canapé. Il reste encore quelques meubles, mais c'est assez dépourvu. Il y a surtout beaucoup de poussière. Ça a même fait éternuer Arman.

Suite au salon, il a une sorte de petit boudoir avec une épaisse tapisserie velours bleu turquoise au mur. La petite table en bois qui siège au centre comporte une peinture aux couleurs assorties à la petite pièce. Malheureusement le temps et son œuvre, on n'arrive pas à voir ce qu'elle représentait exactement, bien qu'elle fascina Arman. 

On décida qu'on passerait à la terrasse en ressortant. Alors on revient sur nos pas pour découvrir dans un petit angle caché entre le salon et la salle à manger une salle bien spacieuse pour son utilité. Bien qu'elle ne soit pas si immense que ça, pour des toilettes et un lavabo, elle reste quand même très grande. Le carrelage blanc avec son liseré argenté font comme un light-motive avec le mur où une fine bande argenté parcours à mi-hauteur le tour de la pièce. Arman semble captivé par chaque détail de l'exploration. 

- J'ai vu un escalier là-bas, leur indiquais-je. Vous voulez aller voir à l'étage ?
La réponse est évidemment affirmative.
- Okay, par contre je n'y ai pas été ce matin. Alors si ça vous va, je passe en premier. Je vérifie que les escaliers tiennent bien, ainsi que le sol ne s'effondre pas et je vous donne le feu vert pour me rejoindre ? Ça marche ?
- Nickel !

Je monte alors prudemment, et les escaliers ne furent pas un problème. Puis après un rapide tour, tout me paraissait bon, sauf une petite pièce au nord de le demeure qui semblait avoir été plus exposée à l'humidité. 
Je retourne alors sur mes pas pour aller les chercher. 

En tout premier, on tombe sur une chambre, juste en face de l'arrivée des escaliers. Ce qui semble être une chambre d'enfant, ou d'adolescent. Il y a le cadre d'un lit simple, en bois, avec une tête de lit assez travaillée. Une armoire dans le même bois, Arman me demande alors l'autorisation de l'ouvrir pour regarder à l'intérieur.
- Oh, regardez ! Il y a des couvertures ! 
Effectivement, trois ou quatre couvertures sont encore empilées sur une étagère, à côté d'une penderie où il ne reste manifestement que les cintres.  

Antoine s'approche de la fenêtre et remarque :
- Bon, on avait deviné qu'ils étaient assez aisés pour avoir un beau manoir comme ça, mais regardez ! On dirait une chapelle là bas !
- Est-ce qu'on pourra aller la voir après ? demanda Arman.
- Si ce n'est pas dangereux oui, répondis-je.

Une petite pièce adjacente se cachait derrière une porte camouflée dans la tapisserie. Il s'agit en faite d'une salle de bain attenante à la chambre. Avec du carrelage gris souris et une belle baignoire à pieds blanche.
La chambre d'à côté, à la symétrique, possède elle une salle de bain dans les tons bleu-vert très charmant. Dans la garde-robe, Arman y trouve de nouveau des couvertures, mais aussi quelques vêtements de jeune enfant. 

Entre elles et la chambre suivante, il y avait un grand espace ouvert, comme une mezzanine, avec un épais tapis sur le sol. 
- Qu'est-ce que c'était ? demanda Arman.
- Je sais pas trop... répondis-je.
- Peut-être un espace jeu ? suggéra Antoine. Regardez, là il y a encore quelques livres pour enfants et un jouet.
On se penche par dessus et effectivement, les livres et le jouets suggèrent une sorte d'espace où les enfants pouvaient jouer.
A côté, une chambre tout aussi spacieuse que les deux autres, mais avec un lit double. Le cadre du lit est en bois et est toujours intacte. Et il y a même le matelas ! Arman ouvre précautionneusement le placard, cette fois ce sont des draps qui sont restés. Avec une robe au milieu de la penderie, seule. La salle de bain elle, toujours adjacente, a une fresque mosaïque, assortie à la couleur des petits carreaux principaux.

On reprend le couloir vers la partie plus au nord, s'éloignant des trois premières chambres. 
- Pourquoi il y a encore une salle de bain ? demanda Antoine. 
- Chaque chambre avait la sienne attenante...
- C'est beaucoup moins joli, beaucoup plus sobre, remarquais-je. 
Le carrelage est pas composé en mosaïque comme les trois autres. Il n'y a pas de baignoire, juste une simple cabine de douche avec des toilettes juste à côté et le petit lavabo. Un petit miroir simplet au dessus. 
- Vu comment la maison est grande, il devait y avoir des domestiques, ça devait être leur salle de bain, annonça Antoine.
- Justement la chambre d'à côté, on ne va pas y entrer. On peut regarder par la porte, mais je doute de la stabilité du sol...
Par l'ouverture de la porte, on vit deux lit simple, de part et d'autre de la petite pièce, beaucoup plus sobre. Deux petites armoires faisant face aux lits. 
- Tu vois comment l'humidité a commencé à faire moisir les murs Arman ? lui dis-je.
Il hocha la tête, les yeux grands ouverts, fixant les tâches de moisissures qui rongent les murs, le lit le plus proche de la fenêtre et une part au sol ainsi que la majeure partie du plafond.
- Aller, viens, on redescend, lui proposais-je en lui frottant l'épaule.

Sous la chambre des domestiques, il y avait un bureau très élégant. Mais on y entra pas non plus par sécurité. Alors on décide de gagner la terrasse pour voir l'extérieur.

Les grosses dalles d'ardoise gris foncé donne un air imposant, j'imagine qu'il devait y avoir du mobilier de jardin quand c'était encore habité. 

- He ! Regardez ! lança Arman en pointant une direction du doigt. 
On se tourne pour voir. Il semblerait y avoir une petite chapelle. 
- On peut aller voir ?
- Oui, allons-y ! 

Antoine pousse prudemment la porte de la chapelle. A notre grand bonheur elle n'était pas fermée ! Elle est spacieuse pour une famille, sans être forcément très grande. Il ne reste plus grand chose, le petit bénitier au milieu de la voie dans l'entrée, et l'hôtel au bout. Ça ne fait que quelques mètres de long, à peine, mais elle est assez large. Antoine pousse une nouvelle porte.
- Kath, il y a un souterrain, me dit-il.
- T'as peur de descendre ?
- J'avoue que ouais. Seul j'irais pas.
- Arman tu veux descendre ?
Dans son regard, je vois qu'il en meurt d'envie, mais que lui aussi hésite.
- Je passe devant ?
- Oui ! s'exclament-t-ils soudainement. 

Je descends les marches qui s'enfoncent encore plus dans l'obscurité, si bien que je ne vois que dans le faisceau de ma lampe torche.
- C'est une crypte, informais-je les garçons qui étaient sur mes talons en arrivant tout en bas. 
Je continue d'avancer et éclaire les sépultures pour lire les noms.
- C'est angoissant, lâcha Antoine.
- Tu trouves ? demanda Arman.
- Ouais. Pas toi ?
- Pas tant...

A la fin de l'exploration, en revenant vers la sortie de la propriété j'informe Arman :
- Ce genre d'exploration est interdit normalement, d'accord ? On est pas autorisé à entrer, même si c'est abandonné. On pourrait avoir une amande et de la prison si on est surpris par les flics, d'accord ?
Il hocha la tête d'un air compris.
- De plus, on fait pas ça seul. On sait jamais sur quoi on tombe, l'état peut être si délabré que s'en est dangereux, comme tu as pu observer certaines pièces où on est pas entré, parfois c'est aussi squatté, et les squatteurs sont pas forcément les meilleurs rencontres, il se peut que ce soit un sans-abris, un ivrogne, un drogué qui est venu trouvé refuge là... Ils peuvent être très dangereux à cause des substances qu'ils prennent. Tu comprends ?
- Tout à fait, répondit-il.
- Bien, c'est vraiment important de savoir à quoi on s'expose avec ce genre d'activité. 
Je lui souris et caresse ses cheveux avant de passer devant pour ensuite l'aider lui puis Antoine à ressortir.
- Ça vous a plu ?
Leur réponse fut unanimement enthousiaste.



Hello hello !
J'espère que ce chapitre t'a plu ;) ça t'es déjà arrivé de faire de l'urbex toi ? Hésite pas à me raconter !
A Lundi prochain 🤍

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