Je baisse les yeux, un peu mal à l'aise par sa réponse.

Han - Si la fille que j'aime se retrouvais à la place de Yon... je serais anéanti, alors si me l'imaginer me rend malade, je ne peux pas savoir ce que tu ressens

- Tu ne serais pas responsable au moins

Han - Quand on aime on se sent responsable de tout. Quand on aime on se sens incapable, mais c'est grâce à l'amour qu'on fait tout ce qu'on peut, pas vrai ?

Je regarde son visage triste, il pense au malheur de son amour non partagé à cause de moi, il faut que je me concentre, mais je ne sais pas quoi dire...

Han - Peux-tu me présenter ces fleurs ?

Je regarde mon bouquet et souris doucement.

- Il y a une pivoine pour la chance et la santé, l'alstroeméria qui est également pour la chance et la santé, Une aster pour la patience et... une rose rouge, pour... l'amour...

On reste silencieux un instant, mal à l'aise que toutes nos conversations dérivent.

Han - Tu as bien choisi

- Yon trouverait ça moche. Les couleurs et les tailles ne sont pas harmonieuses

Han - Je le trouve magnifique

Ça me fait doucement rire.

- Non, il n'est vraiment pas beau

Han - Il n'est pas beau pour quelqu'un qui ne sait pas que tu as choisi ces fleurs unes à unes pour donner autant d'amour, il est unique et ça le rend beau, j'aime qu'on puisse faire attention à chacune d'elles car leurs différences les mets toutes en valeur

Je souris regardant mes fleurs.

- Tu as raison, merci Han, merci de ramener ce que j'ai au fond de moi

༻❁༺

Je traîne des pieds et m'essuie les yeux sortant de l'ascenseur. Han est parti, il m'attendait à l'entrée mais je lui ai dit de partir, ne sachant pas quitter Yon.

Yon va mal, j'ai installé ses fleurs et je lui ai parlé, je l'ai supplié de revenir près de moi, mais aucune paupière n'a bougé.

J'ai quitté sa chambre avec cette envie intense de vomir les biscuits que j'ai mangés ce matin, je vais devoir faire attention pour rentr...

- Han ?

Il lève la tête puis se redresse. Il est resté là ? Mais...

- Qu'est-ce que tu fais là ? Je suis resté plus de quatre heures, je t'ai dit de partir, tu m'as répondu, tu...

Il se contente de tendre les bras. Je les regarde longuement avant de poser les yeux sur les siens.

Mon cœur qui est resté serré durant des heures se relâche devant cette douceur qui m'accueil sans un mot.

Je m'avance et ferme les yeux, le laissant enrouler ses bras autour de mon corps pour me serrer fort contre lui.

Merci d'être resté, merci de ne rien dire, merci pour tes bras qui me font tellement de bien.

Mon cœur souffre, mon cerveau ne fonctionne plus correctement, mon corps est perdu. Ne pas avoir Yon en face de moi me fait peur, mais pour la première fois, je m'assoupis doucement.