premier chapitre, dernier acte
( Texte pour un concours )
Je poussa mon premier souffle sur cette planète le 24 juin, par une chaude nuit d' été. Et bien que je ne m' en souvienne pas, je sais que l' on a prit soin de moi et que j' ai immédiatement occupé une partie du cœur de chaque membre de ma famille. Ma mère Élisa, mon père Dave, mes deux sœurs Clémence et Rose et mon frère Timothée. On s' aperçut rapidement de mes graves problèmes d' asthme, qui ne m' empêchèrent en rien de vire comme une petite fille banale. Le début n' est qu' illusion.
Des photos de cette période, je n' en possède plus aucune. Des souvenirs, en revanche j' en garde plus que de raison. Maman. J' emporterais même dans la mort la vision de l' adorable sourire de ma mère, ce premier jours de mon sixième printemps.
Lorsqu' en essayant de bâtir une maisonnette en bois, plusieurs échardes s' étaient frayé un chemin entre ma peau et mes ongles.
En rentrant, maman remplit une bassine d' eau chaude et d' alcool pour moi. Une fois mes mains plongées dans le liquide, maman, face à moi, semblait retenir un rire. Je regarda alors alternativement mes mains, maman, mes mains, maman tout en voyant ses lèvres s' étirer tandis que ses cordes vocales vibrèrent en un rire chaleureux, doux et rassurant.
Ensuite est venue l' adolescence. À cette période, mes premiers démons apparurent comme des ombres, attendant la moindre petite lumière pour revenir me tirer vers les ténèbres.
Mes premiers regrets arrivèrent à mon premier deuil, celui de Clémence, ma sœur, morte dans un accident de la route, trois jours avant son anniversaire, quelques mois après mes onze ans. Je regretta d' emblée tous les gestes ayant influencés sa positon à cet instant fatidique, pour finir par ne vouloir que la serrer une dernière fois dans mes bras.
Mes parents divorcèrent. Ma famille commença à se dissoudre dans la peine et mon cœur dans l' espoir. La fin n' est que vérité.
Une larme roule sur ma joue, laisse une traînée humide sur son chemin, s' arrête quelques secondes sur le bord de ma mâchoire et disparaît dans mon décolleté.
Les hurlements, les disputes, les portes qui claquent, la vaisselle brisée sur le sol... La simple tension quotidienne que restait malgré tout une famille nombreuse se changea en une angoisse permanente. Je plongea alors dans l' un de mes premiers vices, les troubles du comportement alimentaire. Enchaînant période de boulimie, mangeant pour me faire mal et période d' anorexie, se privant pour perdre les kilos pris. Tout cela dans le but de me sentir vivre, de combler un vide qui finalement me poursuivrait des années durant.
Nombreuses sont les fois où j' ai joué à chat avec la mort. Je doute avoir réellement voulu qu' elle m' attrape, pourtant, du plus loin que ma mémoire aujourd'hui bien détériorée puisse remonter, j' ai toujours voulu mourir jeune. Ne pas laisser des rides se creuser sur mon visage, ne pas laisser mon cerveau se dégrader.
Ensuite, j' ai profité de ma deuxième adolescence, celle qui a débuté à mes 18 ans, et s' est terminé à Paris, devant celle qui deviendrait ma plus fidèle amie. Ces quatre ans, j'aime à croire que je les ai vécu à la façon Baudelaire dans les fleurs du mal. Une renaissance, une délivrance, la décadence. La folie et la joie prenait possession de mon être, jusqu' à ce que je régurgite l' alcool qui me servait de mauvais catharsis. Le début n' est qu' illusion.
Pour clore ce chapitre sombre, je rencontra une femme dans un bar, un soir particulièrement froid d' automne où les feuilles colorées tourbillonnaient dans les aires. Si Éole existait, sa colère devait être monumentale. Notre amitié- ma première véritable- se tissa donc rapidement dans la solitude des tempêtes qui s'abattaient sur Paris en novembre. Jane convainc quelques mois plus tard l' amie qui vivait dans son appartement de m' accepter comme colocataire.
L' année suivante, je me battis pour trouver du travail. Je fis une semaine le service dans un restaurant chic de Paris. Je cassa tellement d' assiettes que j' en reçu un avertissement. Mon deuxième fut causé par des erreurs d' additions et je n' attendis pas le troisième, je démissionna. S' en était trop de l' insupportable clientèle. Jane se porta volontaire pour payer ma part du loyer en attendant que je touche de nouveau un salaire. Je chercha un boulot, plusieurs boulots même. Des dizaines de tâches rémunérées trop peu pour n' en faire que raisonnablement - surtout en habitant à Paris-. Sept mois durant, je me tua au travail, tout pour rester prêt d' endroits et de personnes que je connaissais. Loin d' une famille toxique, que je ne reverrai que bien plus tard. Cette période marqua un nouveau tournant dans mon état de santé. Mes crises d' asthme qui semblait disparues revinrent. Le stresse, mon pire ennemi dans la maladie. La fin n' est que vérité.
Pour nous récompenser, Jane nous offrit une semaine dans un petit hôtel aux Etats- Unis. Elle me poussa à m'y amuser. J' ai encore souvenir d' une soirée arrosée de confessions.
" -Comment ça ? Tu n' as jamais eu d' amies imaginaire ! M' esclaffais- je.
- Dit la fille qui n' a jamais embrassé personne... D' ailleurs, c' est ta prochaine action, embrasser le réceptionniste mignon avec qui tu as papoté en arrivant ici hier ! "
Ainsi, ses bras autours de ma taille, son regard dans le mien, j' eu mon premier baisée à 23 ans avec l' homme de ma vie, mon premier mari, le père de mon unique enfant, mort avant les 4 ans de notre petit. Mais la fin de cette soirée ne marqua que le début de notre histoire, un commencement heureux. Les fesses enfoncées dans le sable, la tête dans les étoiles, les discussions avec Jane, de plus en plus décousues finirent par se fondre dans l' écume de mes souvenirs avec le temps. Mais je me rappelle m' être remémorée au moins onze fois ce baiser, avec chaque fois un plus grand sourire sur les lèvres. Le début n' est qu' illusion.
Jane retourna seule à Paris, je me rendis accompagnée de mon partenaire dans ma campagne natale. A la suite de cette visite, j' ai lentement renouée avec mes parents et ai choisit de demander à mon frère de s' installer à Paris sur les conseils de mon futur mari. Timothée entretenu 4 ans une relation destructrice avec ma colocataire, je du prendre partie, et pris celui de Jane, toujours soutenue par mon Roméo de qui je venais de tomber enceinte. Nous élèverons 3 ans notre fils avec amour, à coté d' un petit village en région parisienne, avant qu' un autre drame ne survienne et que l' on apprenne la maladie de celui qui partageais ma vie. Nous nous marièrent, désireux de s' unirent enfin devant dieu. Il disait souvent que j' avais réalisé son plus grand rêve en faisant ça...
Des sanglots s' échappe. Je tente depuis longtemps de les retenir mais après tout, peu importe, je suis seule. La fin n' est que vérité.
J' ai réussi à reconstruire un semblant de vie grâce à l' aide de Jane. Exactement 6 ans après, je rencontra un ami de mon frère. Peut être simplement par instinct maternel, je le soutins et l' aida à se dégager de l' influence que Tim exerçait sur lui. Mon premier liens avec quelqu' un d ' autre que Jane et Noa, mon fils, depuis longtemps et même si je ne voulais pas risqué de blesser, mon ancienne colocataire m' a rassurée et je me suis laissée transporter par un amour plus léger et spontané. Nous nous sommes mariés, nous tenions à nous engager pour partir sur de bonnes bases. Ainsi, il emménagea chez moi où nous passèrent des moments inoubliables. Les parties de foot , les batailles d' eau, les jeux de société...J' en oublierai presque mon âge...
J' ai 39 ans. Estimez- vous que c' est jeune pour pousser son dernier souffle ? Des personnes me retiennent ici, je ne veux plus partir si tôt. J' y suis obligée, quelle ironie... Ces derniers temps, les crises d' asthme ne cessait de me pourrir l' existence malgré mon traitement. Je crois que c' est la fois de trop. L' ambulance arrivera trop tard, je le sais. Alors j' ai supplié mon mari de tenir Noa éloigné pour ne pas qu' il me regarde souffrir en attendant les secours. Je suis seule dans la salle de bain, le dos appuyé contre la douche à l' italienne. Je vois le noir arrivé, et bien que détachée depuis quelques années de ma religion, je prie. Si un dieu existe qu' il ai pitié de moi et qu' il protège mon fils. Mes yeux se ferment, je ne les rouvriraient plus, c' est désormais une certitude. Une porte grince, une main entre en contact avec la mienne. Jane. J' entends ses larmes, je vois sa peine les yeux clos.
" L' ambulance arrive " me rassure ma sœur de cœur.
Je tente d' articuler un mot, d' exécuter un mouvement mais je reste paralysée. Je suis une femme, je deviendrais un souvenirs à mon tour... Le début n' est qu' illusion, la fin n' est que vérité.
@Myrtille2517 C' est le petit texte que j' ai rédigé pour ton concours, en espérant qu' il te plaise😁
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