Hayley

Après s'être arrêté sur un air de repos et avoir ensuite fini les deux heures d'autoroute nous arrivons enfin. Mon père se gare dans le parking de l'entrée du camping. J'aperçois des jeunes aller à la piscine car ils sont en maillots. J'entends aussi des cris et des rires. Très vivants en tout cas. Mon père nous dit de l'attendre dans la voiture le temps qu'il aille à l'accueil récupérer les papiers.

— Alors, tu as hâte de visiter le camping ? Me demande ma mère les yeux rivés vers la file d'attente où mon père se trouve.

— Un peu oui. J'ai hâte d'aller me baigner surtout, dis-je en riant.

— Moi aussi, il fait tellement chaud. Me répond-elle en agitant le bras pour se faire de l'air.

Mon père arrive enfin quelques minutes plus tard nous disant qu'il y allait avoir énormément de monde cette semaine. Nous restons deux semaines alors nous verrons bien.

Il démarre la voiture et nous entrons dans le camping. Nous avons le mobile-home numéro cinq. Il se trouve plus bas que la zone principal où la piscine, le bar et tout le reste se tient. Il gare la voiture à côté et nous sortons. J'aide à prendre les valises et les rentre dans ce qui doit être le « salon ».

— Voilà, dit mon père et fermant la porte du mobile-home.

— Bon je vais voir s'il y a tout, soupire ma mère en ouvrant les placards les feuilles que mon père avait récupéré plus tôt – en main. Elle doit cocher s'il ne manque rien et si tout est en bonne état.

— Je peux vous aider à faire quelque chose, demande-je après avoir fini de ranger mes affaires dans le petit placard de ce qui me servirait de chambre.

— Non ne t'inquiète pas, me lance mon père. Tu n'as qu'à aller à la piscine.

J'acquiesce d'un signe de tête et pars me mettre en maillot. J'enfile un short et un débardeur. Je prends en main ma serviette, mets dans un petit sac mon téléphone, mes écouteurs et ma crème solaire. Je mets mes lunettes de soleil ronde, enfile mes chaussures et sors.

Je marche tranquillement, le sourire aux lèvres. Enfin loin de ma ville. Je tourne de temps à autres ma tête pour regarder les familles entrer dans leur bungalow. Je tourne ensuite dans un petit chemin qui coupe la route où les voitures descendent. Je monte les marches et arrive à la piscine. Je fais le tour et entre. C'est une piscine fermé. J'enlève mes chaussures et les rangent dans l'étagère commune. J'ouvre la porte où à gauche se trouve les toilettes puis à droite le saunât. Je dépasse ça et me retrouve face à l'immense piscine. Les douches sont disposés juste à côté et un jacuzzi se tient un peu plus loin. Une petite piscine pour les enfants et la gigantesque pour les grands. Je pars me trouver un transat. Il n'y a pas encore beaucoup de monde est c'est agréable. Je dépose mes affaires, me débarrasse de mes vêtements et pars à la douche. Quelques jeunes d'une treizaine d'années se trouvent plus loin dans la piscine. Un petit couple d'une trentaine d'années dans le jacuzzi et une maman et son fils dans la petite piscine. J'entre doucement dans l'eau qui est à peine fraîche. Je nage un peu, fais un sous l'eau, la planche et je ressors. Une masse de jeunes de mon âge entre dans la piscine se jetant dans l'eau, s'éclaboussant. J'ai bien fait de sortir.

Je mets ma musique et ferme mes yeux pour me reposer. Mes parents m'ont envoyés un message me disant qu'ils allaient faire les courses ; et que je les prévienne si je devais aller à la plage ou autre. J'ouvre alors les yeux et voit un garçon d'à peu près mon âge, accompagné de son petit frère m'observer. Il est brun, assez grand. La musculature d'un sportif. Il joue avec son petit frère à s'éclabousser. J'aperçois ses yeux revenir à moi ce qui me fait sourire. Il me rend mon sourire. Je continue à écouter ma musique et à le regarder quand je le vois sortir de l'eau. Si j'allais me baigner ? J'enlève mes lunettes et mes écouteurs. Je détache mes cheveux noirs du chignon et laisse retomber mes boucles sur mes épaules. Je me dirige vers la douche. Je passe devant son transat où il s'allonge. Il ne rentrera plus dans l'eau pour le moment, tant pis. Je nage quelque mètre quand un garçon me bouscule pour chercher son ballon.

— Oh ! Je suis vraiment désolé, je t'ai pas fait mal ? Me demande le châtain qui venait de me bousculer. Il devait bien avoir la vingtaine.

— Non tout va bien. Lui réponds-je en souriant.

Je vois du coin de l'œil que le brun s'est redressé de son transat et fait semblant de regarder autre part que ma direction.

— Moi c'est Nathan.

— Hayley, je réponds.

— Voilà mes amis. On est beaucoup.

Il m'énumère tous les prénoms des filles et des garçons qui se trouvent en face de nous. Je leur souris et remercie Nathan de s'être excusé auprès de moi.

— Si tu veux rester avec nous, tu es la bienvenu. Me dit-il en lançant se fameux ballon.

— Merci beaucoup.

— Tu es arrivé aujourd'hui ? Me questionne celui-ci.

— Oui. Je suis venue me rafraîchir j'ai passé sept heures dans le voiture et les deux trois aires de repos n'ont pas suffit pour que je sois bien. J'ai eu des crampes tout le voyage !

Il rit.

— Et toi depuis combien de temps tu es là ?

— Là c'est ma deuxième semaine avec eux, lance-t-il en les montrant.

— C'est bien ça.

— Ouais. Et toi tu es venu avec qui ?

— Avec mes parents.

— Tu as quel âge du coup ?

— J'ai dix-sept ans, et toi ?

— Dix-huit. Il sourit.

J'observe de nouveau les transats et vois que le brun est parti... dommage.

— Tu viens à la première soirée de la semaine ce soir, me demande Nathan ?

— Bien sûr !

— On se retrouve là-bas alors ? On va faire des courses pour la semaine.

— D'accord, à ce soir.

La bande sort de l'eau et quitte la piscine. Bon au moins, j'ai réussi à me faire des « potes » et c'est bien pour commencer les vacances ici.

*

Vers dix-sept heures je quitte la piscine. Je marche tranquillement ma serviette et mon t-shirt à la main. Je n'ai pas envie de le tremper alors que mon maillot n'est pas très sec et mes cheveux encore moins. Je descends les marches tu petit raccourcit quand à ce moment-là j'aperçois ce fameux brun prendre ce chemin. Je lui souris et il me le rend à son tour. Espérons qu'il vienne me parler, sinon j'irai moi. Cette pensée me fait sourire, après tout il ne va pas me manger et moi non plus. En plus il a l'air gentil. Si ce soir il vient à la soirée je vais lui parler, s'il ne vient pas, alors je tenterai une approche à la piscine quitte à même me faire ami avec son petit frère.

J'entre dans le mobile-home. Mes parents ne sont toujours pas arrivés. Je prends une douche, enfile une tenue pour rester là. Je me changerai pour la soirée. Je sors me mettre sur la petite terrasse. Je m'assieds sur la chaise en bois et mets de la musique en bruit de fond et commence à feuilleter quelque page du livre que j'avais commencé durant le voyage. Mais tout à coup la musique s'arrête et je vois que c'est un appel de Amy.

— Allô ? Amy ?

— Oui Hayley, il faut que je te dise quelque chose! Arejay est venu chez moi ce matin, il m'a dit qu'il voulait te voir... son ton était bizarre et il puait le shit.

— Le con, qu'est-ce qu'il t'a dit d'autre ?

— Que toi et lui était de nouveau ensemble. C'est vrai ?

Je sers le poing.

— Bien sûr que non c'est faux! Enfin Amy. C'est un danger public !

— Il continue ces ventes de drogues et il est recherché par la police. Je vais essayer de faire un truc pour le dégoûter de toi pour qu'il te lâche mais je promets rien.

— Je crois que ça ne servira à rien, il fera plusieurs choses pour me retrouver, c'est un fou. Ses merdes lui montent à la tête. Je sais pas comment je vais faire.

— Écoutes, laisses ça de côté et profites d'être loin d'ici. Penses plus à lui. Je pars demain alors de ses nouvelles on en aura plus.

Je soupire.

— Tu as raison.

— Je te laisse, mais je devais te le dire, d'accord ?

— Oui, je sais. Merci Amy.

— Bisous.

Je raccroche et m'affale sur le la table. Merde à la fin. Il va pas lâcher l'affaire ce junkie. Mais il va le falloir sinon il va me faire vivre un cauchemard...

**

Après avoir fini de manger avec mes parents, je m'empresse d'enfiler un jean, un t-shirt et une paire de basket basse. Je me maquille légèrement et pars. Mes parents m'ont dit qu'ils me rejoindraient plus tard un peu fatigué du trajet. Je monte sur le plateau où la musique résonne déjà. Je retrouve le groupe de Nathan assis autour d'une table de la brasserie. Je leur dis un salut de la main et m'installe à côté de lui.

— J'étais pas trop longue ?

— Non, le spectacle a pas encore commencé.

Il me sourit. Une dame d'une quarantaine d'années s'approche de nous nous demandant ce que nous voulons boire ; j'en déduis donc que c'est la serveuse. Tout le monde prend ; un café, une bière, un sirop ou autre. Je demande un coca. Elle prend note et repart.

— Du coup tu restes combien de temps ici ? j'interroge Nathan.

— Un mois. Là c'est ma deuxième semaines ici.

— Super !

— Et toi ?

— Deux semaines.

Il se pousse un peu de la table avec sa chaise. Ses cheveux châtains virevoltent avec se mouvement ce qui les décoiffent légèrement. Il porte un t-shirt noir et un jean gris. Beau style et très gentil.

J'observe alors un peu le monde qui commence à arriver. Des familles sont installés devant la scène, d'autres mangent encore à la brasserie. Pas de brun en vu pour le moment. Peut-être va-t-il arriver plus tard ?

Le spectacle commence. Les animateurs ont proposés un sketch puis une soirée dansante juste après. Cela dure bien deux heures, puis tout le monde pousse les chaises et le DJ met en route la musique. Nathan me dit que tous les soirs il y a soirée dansante.

Tout à coup ils se lèvent tous.

— Où vous allez ?

— On va fumez puis on se met dehors pour discuter ; tu veux venir ? Me propose un blond qui tient par la taille une fille.

— Je vais voir, je reste encore un peu. Merci.

Nathan me sourit tout en me laissant son numéro au cas où j'en ai besoin.

— A tout à l'heure.

Je lui souris puis il part avec les autres. Je cherche encore un instant le brun du regard. Je le vois assis plus loin. Complètement retiré de la soirée. Je lui souris pour lui dire que je l'ai vu. Il sourit à son tour et se rapproche un peu tout en lançant des regards sur les gens dansant. Je tourne ma paille dans ma canette et le regarde encore une fois. Il s'est appuyé sur l'arbre planté au milieu près de la brasserie. Il regarde son téléphone puis reporte ses yeux vers les miens. Et si tu t'approchais maintenant ?