Chapitre 20 - Cinq ans


Hayley

Je rentre du travail tard. Je gare ma voiture et entre dans mon petit appartement. J'ai eu quelques nouvelles de la mère d'Oliver et son frère. Nous cherchons toujours Oliver après bien cinq ans maintenant. Je garde espoir, je sens qu'il est toujours là. Mais où...

Je me prépare, ce soir je sors avec quelques amis histoire de me vider la tête et décompresser de mon boulot. Après avoir finit de me maquiller et d'avoir enfilé ma robe je sors et regagne ma voiture quand des pas derrière moi me font sursauter. Il n'y a jamais personne ici. Je me tourne quelque fois et m'empresse de sortir les clés de ma voiture.

— Mademoiselle.

Je fais comme si je n'entends rien et cherche de plus en plus vite mes clés.

— Putain, je souffle entre mes dents.

Heureusement qu'on est au moins de Juin et qu'il fait encore jour tard. Même à vingt-et-un ans je n'ai pas compris qu'il fallait que je sois plus ordonnée.

Une main se pose sur mon épaule. Mais qu'est-ce qu'il me veut ce clochard ! Je me tourne tant bien que mal le sac à moitié ouvert.

— Qui es-tu ?

— Hayley ? Tu ne me reconnais pas, je n'ai quand même pas changé à ce point ?

— Oliver...?

Il sourit et me prend dans ses bras.

— Mais... Je n'y crois pas putain !

J'ouvre ma voiture et démarre.

— Rentre je te ramène chez toi.

— Tu ne veux pas profiter de me voir ?

— Non mais t'es incroyable !

Il entre et s'attache. Il allume la radio et met le bras en dehors de la fenêtre comme si de rien était.

— Qu'est-ce que tu as ? Il pose sa main sur la mienne qui contrôle le levier de vitesse.

— Enlève ta main.

Il se met à rire.

— Cinq putain d'années.

— Quoi ?

— On t'a cherché cinq ans Oli !

— Moi qui croyait que j'aurais pas affaire à ça.

— C'est pas avec ton beau sourire que t'allais t'en tirer, non.

— Au moins t'avoues que j'ai un aussi beau sourire qu'à notre rencontre.

— T'es passé où ?

— Tu veux vraiment en parler maintenant ? Vu la robe que tu portes je vais pas y arriver et puis sûrement que t'allais voir quelqu'un je voudrais pas retarder.

Je soupire mais un sourire ce dessine sur mes lèvres.

— Je t'ai attendu. Cinq ans. J'aurais pu essayer de reprendre une vie normale mais je gardais espoir.

— Je suis partis. Après ce qu'il s'est passé j'ai voulu atténuer cette situation, que tu m'oublies. J'ai dit à tes parents de faire comme si tu ne m'avais jamais connu. Tu aurais pu tracer un trait sur tout puis je serai revenu comme un inconnu et j'aurais refait ta connaissance.

— Un inconnu qui te suit jusqu'à ta voiture ? Quelle rencontre banale.

— J'ai su que ma mère avait envoyé en l'air mon plan. J'ai gardé contact avec ton père, j'ai expliqué que je reviendrais mais je n'ai pas dit quand et j'ai cessé de donner de mes nouvelles. Je me suis effacé. Pour ma famille, je voulais éviter qu'il soit confronté à des commérages dans notre ville, alors ils sont venus vivre ici et j'en suis content. Du coup, je suis partis en Italie. Un cousin vie là-bas, j'ai pu gagner des sous et me revoilà. Le problème est résolu.

— Tu te fous de moi ? On a eu peur... Je te croyais mort, j'ai attendu. Je ne voyais plus personne. Pour moi Arejay avait gagné. Mais t'es un abruti !

— Peut-être mais je suis toujours là.

— Ouais, mais ça n'excuse rien.

— Tu penses quoi de ma tenue ? Mon smoking te plaît ?

— Pourquoi t'a mit ça, t'es de mariage ?

— Je voulais qu'on se fasse une soirée ensemble...

— A la place t'iras t'excuser à tes parents et moi j'irai voir mes potes.

— Tes potes ? Ceux sont des mecs ? Tu me trompes ? Il me nargue.

— Te tromper ? Qui prouve que tu t'en ai pas payé ?

— Je me suis déjà excuser auprès de mes parents. C'est comme ça que j'ai su ton adresse.

Ma bouche reste ouverte.

— Bon ? Tu vas faire quoi ?

— Je te dépose chez toi et je vais danser.

— Mais... ?

— Je ne sais pas si je vais réussir à te pardonner.

— On pourrait recommencer du début. D'où tant d'années à avoir disparu.

— Tout recommencer de zéro ? J'ai envie de profiter de mon été. J'ai recommencer à vivre normalement.

— J'ai fait tout ça pour toi. Sache-le.

J'arrête la voiture devant la maison de ses parents.

— Tu leurs passera bonsoir de ma part.

— Alors tu me plantes ?

— Descends.

— Non.

Je détache sa ceinture et me retrouve nez à nez avec lui. Il approche son visage du mien.

— Je veux t'embrasser Hayley.

— Moi non. Pars. Et ne reviens pas comme tu sais si bien le faire.

Sa mère sort de son jardin et viens me dire bonjour.

— Excuse Oliver pour sa faute impardonnable, me dit-elle.

— Autre qu'impardonnable.

— Je lui ai fait la morale. Même s'il a vingt-deux ans, ça reste mon enfant.

Elle sourit et repart.

— Tu sais que si tu restes avec moi j'aurais peur que tu partes.

— Sache que ça n'arrivera pas.

Puis il descend de la voiture.

— Maintenant que je suis en dehors : Puis-je venir avec vous mademoiselle ?

— Grimpe.

**

Oliver

Nous arrivons vers le restaurant dansant où une bande de filles et de garçons nous attendent.

— T'en as mit du temps, lance un garçon assez grand, cheveux noirs bouclés. Il se colle à Hayley et lui laisse deux tendres baiser sur les joues.

— C'est qui ce guignol ? Je lui chuchote.

— Commence pas avec tes critiques.

— Ah, il te plaît avec ces tatouages et ces cheveux noirs bouclés, c'est ça ?

— Arrêtes.

— Je vous présente mon ami Oliver.

Tout le monde me dit bonjour puis nous nous éloignons vers l'entrée.

— Ton AMI ? C'est une blague Hayley ?

— Si t'es venu pour ça je te passe mes clés et tu te barres.

— Et tu rentres comment ? Ah oui l'autre sera là.

Elle rit et suit les autres. Décidemment je suis plus un clown que son copain.

*

Hayley

Nous nous installons tous à table. Thomas, se met à côté de moi et Oliver en face. Le repas se passe bien, tout le monde est heureux sauf Oliver et son regard noir vis à vis de Thomas qui n'arrête pas de me faire des blagues.

— On va danser ? Demande Léa, une amie du groupe.

Tout le monde se lève, Thomas me prend le bras et nous partons danser.

— Tu danses bien. Me complimente-t-il.

Je souris et tourne ma tête vers Oliver qui se colle à une blonde dont je ne connais l'existence. Après tout, il n'est plus mon copain réellement. Je ne veux pas le provoquer mais il se croit en duel. Thomas accroche ses bras autour de ma taille, je mets les miens autour de sa nuque. Je vois le visage de Oliver devenir brûlant de colère. Je ne peux pas m'empêcher de sourire.

La soirée se termine sur un slow.

Quand la musique se termine nous sortons.

— Hayley, tu veux venir avec nous? On va dans une autre boîte ?

Vu le regard de Oliver je pense que je vais le déposer et rentrer chez moi.

— Non ça va aller, c'est gentil. C'était super. A demain.

Je marche jusqu'à ma voiture suivit de loin par Oliver.

— C'est quoi ton problème Oli ?

— Aucun mais tu me provoques.

J'éclate de rire et démarre la voiture.

— Te provoque. T'as besoin de sommeil.

— Hayley, je suis revenue pour toi.

Après quelques minutes de route je m'arrête devant chez lui.

— Je sais.

— Tu veux pas qu'on aille chez toi ?

— Pour ?

— Parler, j'ai besoin de me faire pardonner.

Je soupire. Je repars vers chez-moi.

J'ouvre la porte de mon appartement.

— C'est un peu le bordel, fais pas attention.

Il s'installe sur le canapé pendant que je me fais un truc à boire.

Je le rejoins pendant qu'il allume la télé.

— Tu me pardonneras ?

Je sirote mon thé lorsque mon regard se porte sur la télé.

«En début de soirée un criminel au nom de Arejay s'est échappé de l'hôpital psychiatrique, si vous le voyez contacté à ce numéro en bas».

C'est impossible...

— Oliver, tu penses que je suis en sécurité ici ?

— Bien sûr. Il finira par être retrouvé. Fais-moi confiance il va pas s'en sortir.

Il se lève.

— Bon, je rentre chez mes parents, ils vont se demander où je suis passé encore.

Il sourit dans le vide.

Je le rejoins.

— Oliver... Merci d'être revenu.

Je passe mes bras autour de sa nuque et l'embrasse. Il passe ses bras autour de ma taille et sers fort contre lui.

— Je savais que cette robe était dangereuse, glisse-t-il dans mon oreille.

Je souris puis il m'embrasse.

— Merci d'avoir gardé espoir.

Fin.



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