Chapitre 15 - Retour en enfer

Hayley

Après les sept heures de trajet, nous sommes enfin de retour. Je déballe mes affaires et les range soigneusement. J'ai l'impression que tout ce que j'ai vécu il y a encore quelques heures n'a jamais existé. Je m'installe alors dans mon lit et prends en main mon téléphone. Il faut que j'entende sa voix. Je fais sonner, au bout du deuxième coup il répond.

— Tu es bien rentré ? S'empresse-t-il de me demander alors que je n'ai même pas eu le temps de dire « allô ».

— Oui et non. C'est passé trop vite...

— On va se revoir je te le promets.

— Oui mais ce sera dans combien de temps ? Un an...

— Je ferai mon possible, j'ai le permis, je pourrai venir te voir, on trouvera une solution. Fais-moi confiance Hayley.

Je soupire. Pas d'énervement ni même de soulagement juste de me dire que des milliers de kilomètres nous séparent et je ne sais pas si l'on va tenir.

— Bon, t'as pas eu de nouvelles de l'autre fou ?

— Pas encore et heureusement ! Dis-je en soupirant. Je n'en veux pas de toute manière.

— S'il fait quelque chose tu m'appelles directement c'est clair !

— Oui chef !

Il se met à rire.

— Tu me manques déjà Oli...

— Moi aussi Hayley. On v surmonter ça, tu verras on va y arriver. Maintenant repose-toi, je t'appelle demain. Bisous.

Puis il raccroche, et c'est la gorge serré que je m'endors.

*

Lorsque je me réveille assez bonne heure, mes parents sont déjà habillés dans le salon. Ils sont étrangement vêtus de noir. Je les observe sans trop comprendre, peut-être parce que je ne suis pas encore très bien réveillée ?

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Va t'habiller chérie.

— Pourquoi ?

— Ne poses pas de question Hayley ! C'est bien difficile comme ça !

— Je dois m'habiller je ne sais même pas pourquoi, je viens à peine de me réveiller !

— On va à l'enterrement de Amy, ça te convient... ? Lâche ma mère à bout.

Une vague de larmes s'invitent dans mes yeux. Je cours le plus vite possible m'enfermer dans ma chambre. Elle est morte par ma faute...

Je redescends quelques minutes plus tard.

— Vous savez de quoi est-elle morte ? Je demande alors que nous montons dans la voiture.

— Elle s'est faite tué par le psychopathe qui rode encore dans les rues.

Ma respiration se coupe.

— Je sais qui c'est.

Mon père se met à rire sarcastiquement.

— Ce n'est pas drôle Hayley, reprend-il.

— Je ne rigole pas Papa.

Il se concentre sur la route, un prétexte pour ne pas me répondre. Une fois de plus Arejay s'en sort. Il faut que je le dénonce à la police. Mais s'il m'espionne, chaque fait et geste que je ferais seront prit en compte et je ne serai jamais tranquille... Jamais.

Mon père gare la voiture sur le parking où des tas de gens sont en foule devant le portail noire. La famille et quelques amis je présume. Je sors accompagnée de mes parents et rejoins les parents de Amy. Je les prends dans mes bras et essaie de ne pas pleurer, déjà qu'eux ne peuvent plus parler, noyés dans les sanglots. Les voir comme ça me fait du mal et je ne sais même pas quoi leur dire. C'était ma meilleure amie. J'ai perdue une aile, un bras. Et rien ne sera comme avant.

Nous entrons dans le cimetière où la cérémonie a lieu. Voir son corps allongé dans le cercueil me donne envie de partir en courant. Elle est morte à cause de Arejay...

— Toutes mes condoléances. Chuchote une voix derrière mon dos. Une main se pose sur mon épaule.

Je me tourne et celui à qui je fais face me glace le sang.

— Tu l'as tué, Arejay.

Il sert mon épaule et je sens mon omoplate craquer.

— Comment peux-tu prétendre ça de moi, petite infidèle ? Dit-il entre ses dents. Son regard devient mesquin et horrible. Le diable en personne se dresse devant moi, mais même les enfers n'en voudraient pas tellement il est plus que méprisant.

— Je le sais et je le ferai savoir. Dis-je en lui donnant une gifle. Ce n'est pas l'endroit propice pour régler nos problèmes salopard.

Puis je quitte la salle pour rejoindre tout le monde dehors. Le corps va être incinéré dans quelques minutes et je ne veux pas avoir affaire à ça...

Mes parents préfèrent se reposer après la journée que nous venons de passer alors je décide de me mettre dehors et essayer de me changer les idées en lisant un livre et profitant du soleil qui nous quittera dans pas plus d'un mois. Je m'assieds sur notre petit banc sous le porche de la maison lorsque j'entends alors un moteur ronronner dans la rue. La voiture accélère de ce que j'en entends et deux secondes après elle se gare devant chez moi. Le modèle est une vieille Volkswagen Corrado VR6 noire laquée brillant de mille feux, comme si elle venait d'être lavée il y a dix minutes de ça. Mais celui qui en ressort et beaucoup moins beau que sa voiture. Si j'avais été en seconde, il y a deux ans de ça, j'aurais pu dire qu'il était parfait avec ses cheveux noirs bien coiffés et son regard de mannequin ainsi que son look mi-rock mi-classe à l'anglaise. Ce que je pensais lorsque j'étais amoureuse, mais maintenant c'en est bien tout le contraire. Il est écœurant, horrible. Le mépris et la colère traverse mes yeux lorsqu'il apparaît. Mais surtout, pourquoi apparaît-il à cette heure-ci et juste après l'enterrement de ma meilleure amie ?

Je me replonge dans ma lecture même si je n'ai même pas eu le temps de commencer une phrase que son moteur grinçait dans la rue ce qui bloqua mon attention. Je pris une page au hasard et fis semblant de lire. Alors qu'il s'apprête à enter dans le jardin je hurle :

— Ne t'avises même pas à entrer Arejay Carson.

— Et pourquoi la petite Hayley Flynn, ne veut pas ?

— Je suis en droit de ne pas t'accepter sinon je porte plainte pour viol d'intimité.

— Pff, soupire-t-il en m'observant fièrement et secouant la tête. Tu n'as pas changé. Juste pris de la graine ça oui. Qu'est-ce que je t'ai fais pour qu'on en arrive là tous les deux ?

— TU n'as pas changé en revanche. J'ai pris du recul Arejay, j'ai grandit à ton inverse.

— Je ne suis pas le même, j'ai changé, je te l'ai dis avant que tu partes en vacances. Crois-moi...

— Te croire ? Alors que tu es un psychopathe ! Dis-je en haussant le ton. Je me lève du banc et me rapproche du trottoir placé devant ma maison. Tu es un dealer, un fou. Tu te créé des probl...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il hurle dans toute la rue :

— ASSEZ !

Mon père se retrouve en un rien de temps dans le jardin.

— Qu'est-ce qu'il se passe Hayley ? Sa voix à un mélange d'angoisse et de soulagement.

A ce même instant Arejay me sers les poignets. Dos à mon père et cachant les gestes du fameux, il ne voit rien.

— Tout va bien Papa. J'allais rentrer.

Je fixe Arejay dans les yeux pour lui faire signe de me lâcher.

— Très bien. Arejay entre boire un petit quelque chose, j'ai préparé du café.

— Bien sûr Monsieur Flynn, j'arrive de ce pas. Répond-il alors que j'allais refuser à cette invitation. Arejay n'est pas le bienvenue dans cette maison...

*

Mon père s'installe sur le canapé suivit de l'autre. Je rejoins ma mère dans la cuisine. Je suis déstabilisée et j'espère qu'elle va le remarquer.

— Tout va bien ma chérie ?

— Papa a invité Arejay à boire un coup. C'est mon ex Maman, mon e-x ! J'articule de façon à ce qu'elle comprenne bien.

— Papa est maladroit ne lui en veut pas.

Maladroit ? Mais qu'elle est cette excuse bidon ? Papa trouve Arejay super et pense que c'est le meilleur garçon qui existe sur cette terre et qui me correspond. Or il se trompe. A croire qu'il ne connaît pas bien sa fille...

Je fais bonne figure et pars déposer les cafés à table.

— Voilà.

Puis je m'éloigne vers les escaliers lorsque mon père m'interpelle.

— Tu ne restes pas, on a invité.

Je soupire et pose ma main sur la rampe.

— Désolée pour l'impolitesse, mais tu as décidé de l'inviter, moi je n'ai pas envie de rester.

Sur ces mots je monte dans ma chambre et m'enferme à clef. Quelle horreur ! Mon père veut gérer ma vie en faisant croire qu'Arejay est bon, il aurait passer son après-midi à user de la salive sur le compte d'un dealer pour que j'en tombe amoureuse, mais ma décision a déjà été prise il y a un maintenant.

J'entends alors hurler mon prénom juste après que j'ai fermé la porte. Je ne veux personne ici, personne. Aucune voix ne peut apaiser ma colère dans cette maison. Juste une qui se trouve à des kilomètres de moi. J'attrape mon téléphone et tape son numéro. Il décroche illico.

— Hayley ?

— J'ai besoin de te parler...

— Je t'écoute.

— Arejay est chez moi, là maintenant. En bas, il boit un café avec mon père.

Il soupire et se racle la gorge. Sa voix se refroidie.

— Qu'est-ce qu'il fou chez toi ? Reprend-il.

— Mon père. Je souffle.

— Je sais pas quoi faire... Je rentre chez moi dans la soirée. Quand j'y serai, je prends ma voiture et je descends dans ta ville peu importe si je dois arrivé à deux heures du matin. Je veux te voir.

— C'est de la folie. Reste avec ta mère et ton beau-père. Je vais me débrouiller. Je te le promets.

— Ouais...

— Crois-moi, je voulais te mettre au courant.

— Tu as bien fait. S'il t'arrives quoi que ce soit : tu m'appelles.

— J'y penserai.

— Je t'aime Hayley. Personne ne pourra l'en empêcher.

Puis il raccroche. Sa voix m'a motivé, mais savoir qu'il n'est pas près de moi pour m'aider m'angoisse légèrement. S'il vient à m'arriver une chose, il ne le sera malheureusement pas...

*

Deux coups retentissent au derrière de ma porte. Il est quatre heures et j'espère qu'Arejay est parti.

J'ouvre la porte croyant que c'est ma mère. Mais je tombe nez à nez avec lui. Merde.

— Tes parents sont parti faire une course, ils m'ont dit de te le dire.

— OK. Merci pour l'info.

Puis je referme la porte qu'il coince avec son pied.

— Hayley, je suis désolée, tu dois m'écoutais.

— Non, sors de chez moi maintenant.

— Je ne peux pas, j'ai promit à ton père de l'emmener voir le match au stade. J'ai les places dans ma voiture.

— Très bien. Laisse-moi et attends dans le salon alors.

Il ouvre en grand la porte. Je recule jusqu'à mon lit où je me cogne le mollet et y tombe assise. Il se rapproche à petit pas de moi.

— Laisse-moi t'expliquer au moins.

— Expliquer quoi ? Je ne veux rien savoir.

— Alors tu ne me laisses pas le choix...

Il caresse mon visage de ses doigts ignoble. Arejay est dangereux. Je le sens lors de son contact contre ma peau. Il est dangereux. Il s'est mit dans la drogue juste après la mort de son père qui a fait une crise cardiaque lorsqu'il avait quinze ans. Il y a trois ans. Il a redoublé sa seconde là où je l'ai rencontré. Il était en échec scolaire et semblait si mystérieux. Il était précoce et avait couché avec des filles bien plus âgées que lui. Sa mère s'en occupe pourtant bien. Il se créait juste des problèmes pour la pitié et l'attention rien d'autre. Après notre séparation il s'est mit à dealer dans d'important réseaux et a pété un câble.

— Quel choix... Dis-je alors en tremblotant d'angoisse.

Il agrippe ses mains à mon cou et le sers pour ensuite placer un mouchoir sur mon nez et que du noir envahisse mes pensées...

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