Chapitre 12 - Moins proche


Hayley

Je suis rentrée vers une heure du matin. Oliver et moi n'avons pas arrêter de discuter de choses et d'autres et j'ai pu oublier tout ce qu'il s'était passé dans cette même journée. Quand je suis avec lui, je ressens quelque chose de puissant. Mon corps tremble et je ne peux m'empêcher de l'observer comme si c'était un chef-d'œuvre. Lorsque que l'on se frôle ne serait-ce qu'une seconde j'ai envie de plus. Pas qu'un simple câlin amical. Un baisé. Une caresse d'amoureux. Mais je ne veux pas de plus, je ne veux pas le perdre pour X raison. Il faut que je m'éloigne un peu de lui, que Clem cesse les rumeurs auprès de Arejay et que je favorise la protection de celui-ci. S'il lui arriverait quoique ce soit je ne m'en remettrai jamais. Arejay veut me pourrir la vie, d'accord. Mais il ne doit pas commencer à empiéter sur celle des autres ; c'est injuste et sans but. Il peut être jaloux et vivre dans sa folie, mais Oliver n'a rien à voir avec mes problèmes. Arejay ne proclame que des menaces pour m'impressionner, mais je sais qu'au fond il serait capable de faire des choses inimaginables. Je ne sais même pas comment il fait pour m'aimer tellement il pourrait tuer de main ferme. Il ne faut pas avoir de cœur pour faire ce qu'il pourrait commettre. Si seulement je ne m'étais pas embarquée dans une relation avec lui, aujourd'hui je n'en serai pas là à avoir peur de qui se cache derrière-moi.

Quand je me lève, mes parents sont en train de prendre leur petit-déjeuner sur la terrasse en bois. Je les rejoins, un verre de jus de fruit à la main.

— Alors, comment tu vas ? Me demande ma mère en avalant une gorgée de son café.

— Très bien. Et vous, vous profitez bien, ça va ? Je les interroge, car si ce sont mes vacances, ce sont les leurs aussi.

— Super ! Répond mon père. On n'arrête pas de bouger à droite et à gauche.

— D'ailleurs, si tu veux venir avec nous, tu peux chérie.

— Je viendrai, dites-moi quand vous sortez d'ici. Réponds-je en attrapant le paquet de céréales posé au milieux de la table.

Mes parents me racontent alors le récit de leurs aventures ; ils sont allés à la rivière et ont vu un bébé crocodile. Ensuite ils sont tombés en panne dans un quartier mal fréquenté. Ils ont fini par perdre le chemin du retour et sont donc parti dormir chez leur couples d'amis. Heureusement d'ailleurs !

Après toutes ces histoires inimaginables, mon père se lève pour aller se préparer tandis que ma mère aussi. Il fait une surprise à ma mère. C'est si romantique. Bien une trentaine de minutes plus tard, les voilà dans la voiture prêt à être en route.

Après leur avoir fait un geste de la main et leur avoir souhaité une bonne journée, je pars me préparer. Aujourd'hui, je ne compte pas aller à la piscine, je vais plutôt prendre une bonne glace à la brasserie où avec la bande – nous nous rejoignons tous les soirs. Je monte les marches du petit chemin et me retrouve en un rien de temps là-bas. Je commande une bonne limonade et une glace italienne saveur vanille-chocolat. Je pars m'asseoir à une table à l'intérieur. Je ne veux pas être dehors. La brasserie est assez grande, le toit est couvert et seul les entrées sont ouvertes, elles ne possèdent pas de porte. Donc lorsque les gens passent, ils ont une grande vue sur l'intérieur.

J'avale une gorgée de ma boisson et prends ensuite un livre qui se trouve dans mon sac histoire de se détendre un peu. Je finis un chapitre, puis en commencent le deuxième une silhouette vient s'asseoir la chaise en face de la petite table. Je lève les yeux de mon bouquin et découvre Oliver devant moi. Pas étonnant à vrai dire.

— Tiens ! Tu es là, dit-il en approchant sa chaise de la table.

Je reprends ma lecture.

— Hayley ?

Je soupire.

— Quoi ? Demande-je en posant cette fois-ci mon livre sur le bois de la table.

— Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu m'ignore encore ?

Je lève les yeux au ciel.

— Je veux que l'on s'éloigne un peu tous les deux.

Il ouvre la bouche et ses yeux s'écarquillent.

— Comment ça Hayley ?

— Parce que c'est comme ça... Tu sais, si je veux apaiser les soupçons et t'épargner de Arejay c'est le meilleur moyen. Vu ce que Clem a fait, je n'ai plus confiance. Il peut être n'importe où sans que je ne le sache...

— Mais on s'en fou d'eux ? Non !

Je ne réponds rien et me lève d'où je suis installée.

— Hayley, reprend-il, s'il te plaît.

Il se lève à son tour et se retrouve à marcher à mes côtés.

— Hayley, regarde un peu ! On est déjà Samedi ! Il ne te reste plus qu'une semaine !

Je continue d'avancer alors qu'il se stoppe au croisement qui mène à la piscine.

— Ne regrette pas tes actes dans ce cas. Si c'est ce que tu veux, alors ok.

Puis sans un pas de plus je l'entends se diriger vers la piscine. Et sans ne mettre retournée, je continue jusqu'à mon Bungalow rejoindre mes parents.

*

Oliver

Il est huit heures quand je marche les mains dans les poches de mon short. Je ne sais pas vraiment où aller. Alors en marchant encore et encore, je me retrouve sur la place principale où se tient la brasserie où nous avons pour habitude de tous se retrouver le soir pendant les spectacles.

J'aperçois une silhouette assise de dos. Je reconnais Hayley. Je m'approche, tire la chaise et m'assieds face à elle. Subjugué par son livre elle ne me voit pas – du moins c'est ce que je déduis lorsque je vois qu'elle ne lève pas le regard.

Pour briser le silence et montrer ma présence je lance quelque chose de peu intéressant.

— Tiens ! Tu es là !

Elle lève les yeux puis reprends sa lecture.

— Hayley, je recommence.

Je l'entends soupirer puis lever enfin tous son visage vers moi.

— Quoi ? Elle réponds en posant son livre.

— Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu m'ignore encore ?

Elle lève les yeux au ciel comme si elle était dépassée par ce que je demandais.

— Je veux que l'on s'éloigne un peu tous les deux. Lance-t-elle sans aucune expression faciale.

Je n'en reviens pas. Elle me dit ça comme ça et surtout comme si ça ne lui faisait ni chaud ni froid.

— Comment ça Hayley ? Mon ton est légèrement perplexe mais je ne veux laisser aucune émotion dans ma voix.

— Parce que c'est comme ça... Tu sais, si je veux apaiser les soupçons et t'épargner de Arejay c'est le meilleur moyen. Vu ce que Clem a fait, je n'ai plus confiance. Il peut être n'importe où sans que je ne le sache...

Mais pourquoi se dire tout ça ? C'est pas eux qui vont nous empêcher de nous parler ! Et s'il veut faire passer des choses à son ex j'irai lui régler son compte.

— Mais on s'en fou d'eux ? Non ! Dis-je énervé.

Elle ne dit rien et se lève simplement.

— Hayley, je reprends. S'il te plaît.

Elle commence à avancer, je la rattrape et nous marchons côte à côte. Je ne peux plus supporter ce qu'elle veut.

— Hayley, regarde un peu ! On est déjà Samedi ! Il ne te reste plus qu'une semaine ! Je m'écris.

Je m'arrête et elle continue à avancer comme si elle ne savait pas que j'étais à ses côtés depuis deux minutes. Elle s'arrête enfin, toujours dos à moi. Si c'est ce qu'elle souhaite, et bien tant pis.

— Ne regrette pas tes actes dans ce cas. Si c'est ce que tu veux, alors ok. Je dis assez fort pour qu'elle m'entende.

Puis sans prendre la peine qu'elle ne se retourne ou autre je m'élance vers la piscine. Elle me fait tourner en bourrique et j'en ai marre. Si elle a des problèmes ou autre dans sa vie, elle n'est pas la seule.

Lorsque j'arrive à la piscine personne de la bande n'est présent. Tant mieux comme ça je vais pouvoir être tranquille. Je tire un transat à l'extérieur et m'allonge pour bronzer. Quelques minutes plus tard de l'ombre recouvre la lumière du jour. J'ouvre lentement mes yeux et aperçois une jeune blonde. Je la reconnais assez facilement. C'est l'une qui fait partie du petit trio de la plage en début de la semaine dernière. Nous avions parlés tous ensembles à la piscine mais pas plus. Je ne me rappelle plus trop son prénom. Je crois que c'est Julia.

— Salut ; me lance-t-elle.

— Salut, je réponds.

Elle s'installe sur le transat à côté. Nous commençons à parler.

— Tu n'es pas avec ton amie ?

Je me doutais qu'elle poserait cette question.

— Non pas maintenant, ou peut-être plus jamais qui sait.

— Pourquoi si c'est pas indiscret ?

— Oh rien que des histoires. Bref laisse tomber.

— D'accord. Dis tu vas à la soirée ce soir ?

— Bien sûr pourquoi ?

— C'est la soirée prince et princesse, et du coup je me suis dit qu'on pourrait se présenter ensemble... ?

Son ton est légèrement anxieux. Si j'accepte qu'est-ce que ça peut faire ? De toute manière je ne suis avec personne et puis peut-être que Hayley s'en mordrait les doigts ?

— Oui, pourquoi pas, je veux bien être ton prince pour ce soir.

Elle sourit. Je me lève alors en vu de Hayley qui vient entrer.

— On se voit ce soir.

Puis je le laisse. Je passe devant la place où Hayley s'installe. Elle me fusille du regard. Je ne lui appartient pas honnêtement. Alors je suis en droit de faire ce que je veux. Elle veut que l'on soit moins proche. C'est d'accord.

*

Hayley

Après que Oliver soit parti à la piscine, je descends vers mon bungalow et pars me changer en maillot. Je sors de ma salle de bain lorsque le bras de ma mère coupe mon chemin entre la porte et l'allée.

— Non, non Hayley.

Je la regarde surprise.

— Tu vas rester un peu avec nous. On va faire un tour à la rivière. Il y aura nos amis Max et Laura.

— Très bien. Je garde mon maillot ? Je demande à ma mère qui part vers sa petite chambre.

— Oui chérie ! Va rejoindre ton père dehors.

Je sors et vois mon père en train de démarrer la voiture.

— Hayley ? Tu viens avec nous ?

— Oui, maman a voulu !

— Grimpe.

Je monte à l'arrière et abaisse ma vitre pour que le vent puisse passer, mais hélas, il n'y en a pas beaucoup. Ma mère nous rejoint dix minutes plus tard.

— Il est pas trop tôt ! Rit mon père.

Ma mère ne prête pas attention. Mon père se contente de démarrer et nous voilà parti pour une longue journée.

Après avoir installé nos serviette, nous parlons tous. Max et Laura sont arrivés avec leur fils de vingt-trois ans.

Je pars vers la rivière suivit par celui-ci.

— Alors, tes vacances sont bien ? Il me demande.

— Super ! Et toi ?

— Très.

J'entends alors ma mère nous appeler.

— Ils mangent avec nous ce soir, c'est bon ?

— Super ! Je dis.

Nous nous installons tous les deux sur nos serviettes quand il prend en main son téléphone.

— Tu as vu ce qu'il s'est passé à Montpellier Maman.

— Non quoi Kevin ?

— Y a eu un... Meutre ?

Un meutre ?

— Fais voir, je lui demande en prenant son téléphone.

Un immense article se dresse devant mes yeux. Je lis en moins de deux minutes et les dernières phrases frappe mon esprit ;

« Nous n'avons pas encore trouvé de suspect, mais quelques objets sur la scène de crime. Une veste en cuir ainsi qu'un couteau noir et bleu. La victime âgée de dix-sept ans est transféré au plus vite aux hôpitaux. »

Veste en cuir, couteau noir et bleu. Tout me revient en mémoire. Arejay cache le même dans son casier du lycée. Et si ce n'est autre que lui ? Je suis à deux doigts de lâcher le téléphone quand je reprends mes esprits et lui redonne.

— Étrange, finis-je par dire la gorge serré.

*

Nous rentrons vers dix-sept heures. J'aide à tout ranger puis je pars à la piscine histoire de voir si je vais croiser Nathan ou quelqu'un d'autre. Kevin et ses parents ne nous rejoindront que vers vingt heures alors j'ai le temps. Je dépose mes chaussures et entre. J'aperçois de loin Oliver discuté avec une blonde. Tiens, celle de la plage de l'autre fois. Ces cruches. Je m'installe sur un transat lorsque celui-ci passe. Je le mitraille du regard. Je ne sais pas lire sur les lèvres, dommage. Il me met hors de moi et je ne sais même pas pourquoi. C'est moi qui veut le protéger en le repoussant, mais tout ce qu'il fait me fais du mal. Pourtant il ne fait rien mais le voir parler avec une autre flle surtout connaissant le genre cela me mets hors de moi. Et pourtant il ne m'appartient pas et nous ne sommes même pas ensemble. Si seulement je pouvais agir autrement...



— C'était très bon, dit Laura.

Ma mère lui sourit puis se lève pour commencer à débarrasser. Je l'aide puis elle me dit d'aller me préparer ce que je fais de suite le temps que tout le monde discute ou boit son café. J'enfile un chemisier rouge, un jean noir et mes chaussures fétiches ; noir à talons. Je les rejoins après mettre maquiller légèrement.

— On devrait commencer à y aller, dit mon père. La soirée va commencer.

C'est bien la première fois qu'ils viennent à la soirée. Kevin et moi partons les premiers. Je vois Oliver parler avec cette blonde à la table de tous les soirs. Mais je n'irai pas malgré que Nathan et le reste y soit. Les animateurs prennent le micro et lance la soirée. Elle demande à tous les participants de la soirée au thème : prince et princesse, de se lever et la rejoindre sur la scène. Des couples de tout âge la rejoigne jusqu'à ce mon attention se pose sur celui de Oliver. Il participe avec cette Blonde ? Pas possible. Mon visage se ferme. Très bien.

— Très bien, maintenant que tous nos couples sont ici, nous allons commencer. Espacer vous. Le public décaler vos chaises un peu pour nous laisser de l'espace sur le sol aussi.

Nous exécutons.

— Le premier challenge, reprend-elle, élaborer une magnifique danse sur la chanson de la belle et la bête.

Le premier couple passe, puis le deuxième jusqu'à ce que celui de Oliver passe à son tour. Il la prend et la porte comme une princesse, il la fait tourner avec délicatesse, la porte en hauteur et la ait redescendre proche de lui. Leur regard son intense et leur visage si proche qu'on en a l'impression qu'ils vont s'embrasser. Je souffle un coup, tout ce cirque m'énerve. S'il le fait exprès alors moi aussi je peux le faire. Lorsque leur danse prend fin, son regard vient vers le mien après recherche dans le foule. Il me regarde avec insistance. Je le dévisage. Que le jeu commence.

— Deuxième challenge, crie-t-elle. Vous devez lui offrir cette rose rouge avec charme.

La blonde se tient droite, le buste en avant. Il s'approche d'elle, lui caresse les cheveux avec délicatesse. Entre ses dents se trouve la rose. Il approche son visage d'elle et elle prend à son tour la rose. Leurs lèvres fusionnent en un baiser. C'est trop.

Lorsque tout est fini et que les gagnants sont désignés, la soirée dansant commence. Heureusement qu'ils n'ont pas fini vainqueur sinon je l'aurai tué. Mes parents et ceux de Kevin sortent du camping pour aller faire un tour. Nous restons tous les deux pour danser. J'aperçois assis Oliver et la blonde me regarder. C'est ce que tu vas voir. Le slow approche, nous partons nous acheter à boire. Lorsque la chanson débute, Kevin me dit de venir danser. J'acquiesce et nous allons sur la piste. Il passe ses mains autour de mes hanches et moi autour de son cou. Oliver serre les poings de là-bas je l'aperçois.

Lorsque la soirée se termine Kevin rejoint ses parents à leur voiture. Les miens rentrent au bungalow. Je rerentre dans le camping et une main m'arrête.

— Oliver. Dis-je essoufflée. J'ai eu peur.

— C'était qui ?

J'avance vers la table où se trouve ma boisson.

— Un ami.

— Un ami te fait danser un slow ?

— Et toi et moi on en a pas dansé un ?

— Qu'est-ce que tu cherches Hayley.

— Rien. Et toi avec la blonde ?

— Y a rien eu !

— Mais oui. Je veux te repousser pour éviter que Clem ne dise des trucs à l'autre et que tu sois sa cible mais apparemment tu veux te faire tuer.

— Non, mais je veux pas qu'on s'éloigne, il te reste une semaine ici, donc une semaine avant que l'on ne voit plus pour toujours !

— Ben écoute, ce sera mieux pour nous et pour nos vie.

Sans un mot je pars vers les allées sombres et rentre chez moi lorsque mon téléphone se met à vibrer dans ma poche. A minuit on m'appelle ? Je le sors de ma poche et découvre un numéro. Ce n'est pas celui de Arejay. Je reconnais alors les deux chiffres de la fin. Qu'est-ce qu'il se passe. Le stress m'envahit, je m'empresse de décrocher...

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