Chapitre 11 - L'appel maudit
Oliver
J'ai rejoins vers sept heures mes parents à la voiture. Nous passons une demi-journée à la rivière et tant mieux car je n'ai aucune envie de rester avec qui que ce soit du camp aujourd'hui !
J'entre dans la voiture et nous quittons le parking pour se retrouver sur la route. Je mets ma musique dans mes écouteurs et ferme légèrement les yeux. Hayley. Si seulement je peux être certain qu'elle ne lui a rien dis ! Mais je ne sais pas, je ne pourrai pas le savoir, elle ne veut rien me dire et crois que c'est mieux ainsi. Elle ne veut pas que je sois en contact avec ses problèmes. Mais est-ce que Clem en fait partie ? M'a-t-il menti ? Il faut que j'arrive à percer ce qu'ils cachent tous les deux. Si elle a des problèmes je pourrai l'aider. Mais pour ça déjà il faut qu'elle me prête confiance, chose qui n'est pas prête d'arriver.
— Tu joues avec moi aux requins ? Me demande mon petit frère déjà dans l'eau alors que j'étends à peine me serviette sur les graviers. L'eau est claire et il n'y a personne. Quel bonheur.
— J'arrive attends trente secondes !
Je me mets en maillot et pars jouer avec lui. Mes parents s'installent tranquillement et la journée se passe radieusement.
Vers dix-sept heures nous partons d'ici le temps de se préparer pour sortir le soir ensuite. Mon beau-père gare la voiture devant notre bungalow. Je prends mon petit frère qui s'est assoupi dans la voiture le temps du trajet et pars l'allonger dans son lit. J'aide ensuite ma mère à tout enlever du coffre. Mon beau-père recule ensuite pour garer la voiture correctement.
— Tu peux aller à la piscine si tu veux Oli, me dit ma mère qui s'apprête à entrer dans la salle de bain.
— D'accord, je vais aller y faire un tour.
Elle me sourit puis entre dans la pièce. Je sors et marche jusqu'à la piscine. A mon avis il doit y avoir peu de monde ; en fin de journée les gens se préparent ou bien sortent tout simplement.
J'entre et prends en main mes chaussures. Je mets autour de mes épaules ma serviette et pars à la recherche de transat lorsque j'aperçois au loin Nathan et le reste. Je m'approche d'eux et vois que Hayley n'est pas là. Alors elle se retire vraiment pour quelques jours... Je ne pensais pas qu'elle le ferait. Mais quand elle dit : elle fait. Peut-être qu'en final elle ne me ment pas.
Clem et quelques mecs du groupe partent se baigner. J'en profite pour m'asseoir à côté de Nathan et lui poser deux-trois questions.
— Comment ça va ? Je lui demande.
— Super et toi ?
— Bien. Je reviens de la rivière avec ma famille, c'était sympa.
— Ah c'est cool ! Nous on a passé la journée ici. Et tu n'as pas vu Hayley d'ailleurs ? Je l'ai pas croisé de la journée.
Dois-je lui dire qu'elle se retire de la bande pour un une certaine durée indéterminée ? Ou bien je me contente juste de poser des questions pour prêcher le vrai du faux ? J'opte alors pour la seconde option.
— Non je ne l'ai pas vu.
Je ne mens pas, de la journée je n'étais pas ici.
— Il faut que je te demande un truc, je reprends.
— Vas-y !
— Dimanche soir, quand vous avez dansé en rond, Hayley a parlé avec le blond ?
— Avec Clem ? Je crois oui, mais pas longtemps.
— Elle lui disait quoi ?
— Je crois qu'elle lui disait qu'il savait pas dansé, à plusieurs reprises il lui écrasé les pieds.
— D'accord, intéressant. Et il est arrivé quand dans le groupe ?
— Dimanche soir, rit-il. On dansait tous et il s'est incrusté on va dire.
— Merci en tout cas.
— De rien mec !
Je me lève alors de mon transat et prévient Nathan que je ne serai peut-être pas là le soir puis j'avance. Lorsque je sors je tombe nez à nez avec Clem. Tiens. Il a fait vite lui.
— Qu'est-ce tu fais tu pars déjà ? Il me demande.
Ce mec sonne aussi faux que sa voix elle-même qui ne cache rien. Il fait le gentil mais au fond c'est lui le con.
— Je dois aider mes parents. Je dis sans un sourire.
Puis je pars vers le bungalow de Hayley qui se trouve tout en bas du camping. Je prends les escaliers et tape alors à sa porte. Une femme aux cheveux courts et clairs me fait face. Elle ne ressemble que très peu à Hayley. J'en déduis que c'est sa mère.
— Bonjour, dis-je assez timide, en aucun cas je ne pensais me retrouver nez à nez avec sa mère. Est-ce que Hayley est là ?
— Non elle est au terrain de sport.
— Merci.
Je pars alors vers celui-ci et la découvre assise sur la barre en fer comme la veille, la musique aux oreilles.
Je m'approche d'elle et fais tomber mes affaires de piscine. Seul un short m'habille, encore trempé au torse. Je lui tapote l'épaule et ses yeux chocolats se posent sur les miens.
— Oliver ? Qu'est-ce que tu fais là ? Me demande-t-elle en enlevant la musique.
— Je suis venu m'excuser. Je me doutais qu'au fond tu n'étais pas comme ça.
Elle se lève de la barre en fer et se retrouve les pieds au sol face à moi.
— Comment ?
— J'ai demandé à Nathan ce que vous vous êtes dit Dimanche, bref ça n'a aucune importance.
— Enfin tu te rends compte que je ne suis pas une folle !
Je souris.
— Reviens avec nous. Même si ça fait qu'une journée que tu restes plus avec nous, je peux pas m'y faire. C'est un vide sans toi.
— Je comprends pas pourquoi. De toute manière ça sert à rien que je reste là où Clem se trouve.
— Pourquoi ?
— C'est une clef de mes problèmes.
Tout à coup son téléphone se met à sonner. Elle le prend dans ses mains et son visage se décompose. Qui est-ce... ?
*
Hayley
Lorsque le soleil c'est levé, je me suis habillée et ai passé ma journée sur le stade. J'ai joué avec des petits au ballon, puis j'ai contemplé le ciel pour ensuite écouter ma musique et me reposer. Ne pas traîner avec eux m'a fait du bien. Mais ce qui me blesse c'est le fait que Oliver ne me croit pas. Je ne comprends pas pourquoi cela me fait un tel effet. Je me suis attachée trop vite à mon avis. Il a attiré mon attention dès la première fois que j'ai mit un pied dans la piscine pour qu'en final on ne soit pas dans la même longueur d'onde. Il ne me croit et tant pis pour lui.
Je ferme les yeux un bref instant lorsque je sens tapoter sur mon épaule. Je me tourne et découvre Oliver, torse nu – face à moi. Il doit sûrement revenir de la piscine ou autre. J'enlève mes écouteurs.
— Oliver ? Qu'est-ce que tu fais là ?
Je suis surprise qu'il vienne me re-chercher encore une fois.
— Je suis venu m'excuser. Je me doutais qu'au fond tu n'étais pas comme ça.
Enfin ! Jamais je ne dirai d'horreur sur qui que ce soit et encore moins sur lui...
Je me lève de la barre en fer et me retrouve à terre bien en face de lui.
— Comment ?
— J'ai demandé à Nathan ce que vous vous êtes dit Dimanche, bref ça n'a aucune importance.
Heureusement qu'il était présent ce jour-là et à côté de moi surtout lorsqu'on dansait.
— Enfin ! Tu te rends compte que je ne suis pas une folle !
Il sourit. Ce sourire qui le rend si charmant que mon cœur ne peut s'empêcher de battre à mille à l'heure comme s'il s'apprêtait à exploser.
— Reviens avec nous. Même si ça fait qu'une journée que tu restes plus avec nous, je peux pas m'y faire. C'est un vide sans toi.
J'ai envie de m'emprisonner de ses bras à cet instant même. « C'est un vide sans toi ». C'est magnifique...
— Je comprends pas pourquoi. De toute manière ça sert à rien que je reste là où Clem se trouve.
— Pourquoi ? Son visage devient soudainement inquiet.
— C'est une clef de mes problèmes.
Il ne comprend toujours pas et je ne veux rien lui révéler. Alors qu'il ouvre la bouche pour parler, mon téléphone se met à sonner nous coupant. Je vois le nom s'afficher. Rien qu'à lire son prénom j'en ai la nausée. « Arejay ». Ce prénom d'horreur qui devait s'effacer juste après notre séparation quelques mois avant les vacances. Celui qu'une autre fille aurait dû supporter. A la place, il me suit, me suppliant de l'aimer en retour... Mon visage se décompose rien qu'à la vue de son prénom. Dois-je répondre ? Et si je ne le fais pas ? Quelle menace jettera-t-il encore ? Je décroche et entends sa voix au bout du fil.
— C'est bien. Tu as répondu Hayley.
Je ne dis rien et attends la suite.
— Je remercierai Clem. C'est une coïncidence qu'il se soit retrouver dans le même camping que toi, n'est-ce pas.
— Et qui est-il ? Je lui demande la voix tremblante.
— Oh quelqu'un. Sans importance. Ce qui m'importe c'est le fait que tu me trompes avec Oliver.
Il est fou, c'est certifié à ce stade.
— On n'est plus ensemble, comprends le !
— Tant pis, tu ne veux pas comprendre. Alors je ferai de sa vie un enfer, non ? Je suis prêt à tout...
— Lorsque tu es sous l'emprise de ta drogue. Mais tu ne feras rien à personne, c'est clair !
— Pourquoi, que feras-tu contre le dealer qui t'aimes ?
— Je mettrai ta mère au courant.
— Tu peux. Je n'ai rien à perdre. Je t'ai perdu alors... Enfin, n'oublie pas que je ferai tout peu importe le prix à payer. Quand tu reviens à Montpellier, tu n'en auras pas fini.
— Ne t'avises même pas à toucher qui que ce soit, entendu ?
— Bien sûr Hayley. Tout ce que tu voudras. Dit-il ironiquement. Prends soin de toi mon amour.
Quelle horreur. Ce « mon amour » est de trop. Puis je l'entends rire et il raccroche enfin.
Mon visage se ferme et mon corps tremble. Il est devenu pire qu'avant.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? Me demande Oliver inquiet. Il a attendu tout ce temps devant moi le temps de l'appel.
— Rien.
— Ne le nies pas, Hayley dis-moi.
Je respire un grand coup bloquant mes larmes de se verser.
— Si Clem fait partie du problème en question. C'est parce qu'il est envoyé par quelqu'un qui me « veut » du mal.
Les larmes sortent. Je ne peux pas les retenir.
— Comment ça ? On te veut du mal ?
Il s'appuie contre la barre en fer.
— Mon... Ex.
— Putain. Lâche-t-il.
— C'est un mec dangereux. Si tu vois ce que je veux dire ?
— Comment ce fait-il que tu sois sorti avec un gabarie comme lui ?
— Mes parents et sa mère se connaissent depuis longtemps. Au début il était bien. A la mort de son père il a mal tourné. Puis on s'est séparé et il a encore plus mal fini... Je voulais arrêter tout contact avec lui, il est infréquentable vraiment.
— Mon père nous a abandonné il y a deux ans mais c'est pas pour autant que je suis allé dealer. Souffle-t-il.
— Je suis désolée pour vous...
— C'est rien, le principal c'est que j'ai un beau-père mieux que ce con.
Je me rapproche de lui et le sers dans mes bras.
— Je vais t'aider. S'il te plaît, laisse-moi t'aider.
Je ne réponds pas et laisse les larmes s'estomper. Il m'embrasse le crâne. Puis en silence nous restons l'un dans les bras de l'autre.
— Je ne veux pas que tu es quoique ce soit... Déjà que tu es une de ses cibles.
— T'en fais pas.
Il me serre un peu plus fort puis au bout de quelques minutes il regarde l'heure.
— Oh faut que j'aille me préparer. Je sors avec ma famille ce soir.
— Vas-y. Lui dis-je en souriant.
— Je veux pas te laisser seule.
Je me décolle de lui.
— Mais si ! Je resterai sagement chez-moi.
— Tes parents seront là ?
— Non.
— Alors je reste avec toi.
Puis sans un mot nous marchons chacun vers nos bungalow.
**
Vers vingt-et-une heure mes parents sont parti balader dans la ville. J'enfile une légère robe bleu et m'assieds sur le canapé. Oliver frappe deux coups à la porte ouverte et entre.
— Tu veux qu'on aille se balader où tu préfères rester là ? Il me demande.
— Rester là.
Il hoche la tête et vient s'installer près de moi. Sa chemise noir lui va à ravir. Il est si magnifique...
— Belle robe, me complimente-t-il.
— Belle chemise, dis-je.
Il sourit puis passe un bras autour de moi. J'appuie ma tête contre son épaule.
— Tu pars dans combien de temps toi ? Je lui demande.
— Je pars dans deux semaines et toi ?
— Il me reste la semaine prochaine et je rentre chez moi.
— Sachant qu'on est déjà jeudi.
Je soupire. Déjà oui.
— Le temps file... Dis-je.
— Très.
— Ça va faire bizarre de partir d'ici, surtout quand je vais retrouver ce con dans ma ville.
Il se met à rire.
— Moi je serai seul en tout cas. Je vais lui faire passer l'envie de te faire du mal, crois-moi.
Je passe mon bras sur son torse et le caresse de ma main.
— On s'appellera. Dis-je en lui souriant.
Il plonge ses yeux dans les miens.
— Oh oui !
— Enfin pensons à autre chose ! On y est pas encore.
Je me redresse alors et me lève du canapé.
— On va balader, je propose.
— Avec plaisir, je pourrai profiter de te voir dans cette robe toute la soirée.
Je ris puis nous partons vers la plage, tous les deux sans personnes pour nous embêter.
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