Un vieux spectre (hors série)
•Note de l'auteur : (chapitre plus long que les autres.)
* Ce chapitre se passe quelques année après que Gradguer ne quitte les veilleurs mais aussi quelques années avant qu'il rencontre Annaria. Le chapitre n'a donc pas un impact directe sur l'histoire mais continue de construire le « Lore » de Gradguer en revenant sur un moment de son passé. Le chapitre est un peu moins décrit et « propre » que les autres. Il n'est pas nécessaire de lire ce chapitre pour comprendre l'histoire. Il s'agit d'un plus. *
Je poste ce chapitre (écrit il y a quelques années) pour vous faire patienter en attendant la suite XDD
Le soleil déclinait lentement à l'horizon, teintant le ciel d'une lueur dorée alors que Gradguer chevauchait à travers les terres de la région. Son visage impassible était masqué par une épaisse capuche sombre, ses yeux scrutant les environs avec une précision glaciale. Il était un homme de peu de mots, mais d'une efficacité redoutable, un mercenaire dont la réputation était connue dans toute la région.
Sa mission était claire : débarrasser la région d'un fantôme qui terrorisait les villageois depuis des lunes. Gradguer avait été engagé pour sa capacité à résoudre les problèmes de manière rapide et définitive, sans se laisser distraire par les superstitions ou les craintes infondées.
Après des jours de recherche et de pistage minutieux, Gradguer parvint enfin à localiser le repaire du fantôme, une ancienne crypte abandonnée au cœur de la forêt. Sans hésitation, il descendit de sa monture et s'approcha silencieusement de l'entrée sombre, son cœur battant à un rythme régulier, dénué de toute peur.
À l'intérieur, l'air était épais de poussière et de malaise, mais Gradguer avança avec détermination, ses pas résonnant sur les dalles de pierre usées par le temps. Il suivit les indications qu'il avait recueillies, se frayant un chemin à travers les tunnels obscurs et sombres jusqu'à atteindre la chambre où le fantôme était censé résider.
Là, dans la pénombre, Gradguer invoqua le fantôme, ses mots emplis d'une autorité implacable. Dans la pénombre étouffante de la crypte, il fit face au fantôme avec une calme détermination. Ses yeux brillaient d'une lueur froide, tandis qu'il prononçait les mots de l'invocation avec une précision calculée. Mais au lieu de se soumettre, le spectre émergea de l'ombre avec un rire glaciale et moqueur, ses yeux brillants d'une lueur surnaturelle.
L'esprit était un homme de taille moyenne aux cheveux très court et à la longue moustache pointante. Ses petits yeux fixaient le guerrier. Il avait une cicatrice qui courait de son œil gauche à sa tempe gauche.
- Qui ose perturber mon repos éternel ? Résonna la voix du fantôme, empreinte d'une teinte de mépris. Un simple mortel, ignorant des dangers qui rôdent dans ces lieux maudits.
Gradguer resta impassible, ne cillant pas devant la présence surnaturelle qui se dressait devant lui.
- Je suis Gradguer, et je suis ici pour mettre un terme à tes agissements. Les villageois ne souffriront plus de ta présence.
Le fantôme éclata d'un rire sinistre, ses traits éthérés se tordant dans une expression de moquerie.
- Tu crois pouvoir me défier, misérable créature ? Tu n'es rien de plus qu'un pion dans ce jeu millénaire de vie et de mort.
Gradguer ne broncha pas, son regard restant fixé sur le spectre avec une intensité glaciale.
- Je ne suis pas ici pour jouer à tes jeux, fantôme. Je suis ici pour te détruire.
Le spectre flotta dans les airs, ses yeux brillant d'une lueur malsaine.
- Tu es plein de certitudes, mortel. Mais sais-tu seulement ce que tu affrontes ? Sais-tu ce qui se cache dans les ténèbres de mon existence ?
Gradguer resta stoïque, ses muscles tendus sous sa cape sombre.
- Je sais que tu es une menace pour ceux qui vivent dans cette région. Et je sais que je suis celui qui va te mettre un terme.
Le fantôme éclata d'un rire glacial, ses traits se tordant dans une grimace déformée.
- Tu es si sûr de toi, mortel. Mais la vérité est bien plus complexe que tu ne l'imagines. Peut-être devrais-tu ouvrir les yeux sur ce qui se cache derrière tes propres motivations.
Gradguer ne répondit pas, mais son regard trahissait une lueur de doute alors qu'il se préparait à l'attaque finale. Les mots du fantôme résonnaient dans son esprit, semant une graine de questionnement au milieu de sa détermination implacable. Le fantôme flotta dans les airs avec une grâce macabre, ses traits éthérés se tordant dans un sourire moqueur.
- Ah, Gradguer, le grand guerrier ! Tu ressembles plus à un chaton égaré qu'à un mercenaire redoutable.
Le veilleur resta imperturbable, mais un léger froncement de sourcils trahissait son irritation.
- Tes railleries ne changeront rien à notre situation, spectre. Ta fin est proche.
Le fantôme éclata d'un rire fantomatique, ses éclats résonnant dans les cavernes sombres de la crypte.
- Oh, mais tu es si sérieux, Gradguer ! On dirait que tu portes tout le poids du monde sur tes épaules. Peut-être que tu devrais envisager une carrière dans la comédie, tes expressions sont tout simplement hilarantes.
Il ne répondit pas mais une étincelle de colère brûlait dans ses yeux alors qu'il se préparait à l'affrontement final. Le fantôme, quant à lui, continuait à flotter dans les airs avec une légèreté moqueuse, ses paroles emplies d'un humour sinistre qui contrastait avec l'atmosphère tendue de la situation. Cependant, alors qu'il préparait son attaque, le fantôme se jeta sur lui avec une force inattendue, le prenant par surprise.
Dans un éclair de lumière éthérée, leurs destins se lièrent, et Gradguer sentit une présence sombre s'infiltrer dans son être, le submergeant de sensations étranges et de pensées confuses. Le contrôle de son propre corps lui échappait, remplacé par la volonté implacable du fantôme. Gradguer se retrouva à ressentir les penser du fantôme. Gradguer sentit une présence obscure s'infiltrer dans tout son être, une force impérieuse qui prenait possession de ses pensées et de ses mouvements. C'était Vespmir, le fantôme dont il avait cherché à se débarrasser, maintenant tapi dans les recoins les plus sombres de son esprit qui le contrôlait. L'homme ne pouvait plus que penser, il ne pouvait plus agir.
Il entendit le fantôme parler par sa bouche.
Ahhhhh.Ça fait du bien ! C'était il y a longtemps. Sache que je suis mort il y après de deux-cent ans !
Dans les jours qui suivirent, Gradguer se retrouva comme un étranger dans son propre corps, observant avec impuissance les actions de Vespmir qui apprenait à nouveau à marcher et alors qu'il explorait les sensations de la chair avec une curiosité presque enfantine. Il était comme un spectateur impuissant, enfermé dans les méandres de son esprit, tandis que Vespmir s'amusait à expérimenter les plaisirs et les douleurs de la vie mortelle.
Mais au-delà des frivolités et des frivolités, Vespmir cherchait à comprendre Gradguer, à percer les mystères qui entouraient son passé et son caractère. En effet le fantôme ne semblait pas particulièrement mauvais. Il n'avait rien fait au villageois, le seul fait de son existence avait troublé les villageois.
- Dis-moi, quels sont tes pouvoirs... Veilleur... Tes yeux, tu les déclenches ou ils se déclenchent seul ?
- Lis mes souvenirs.
- Je préfère que tu me l'explique toi-même.
- Je suis un ancien veilleur, un guerrier ou explorateur magique, mais j'ai quitté cette caste il y a près d'un an. Mes yeux possèdent des pouvoirs que je contrôle par instinct.
Le fantôme sembla repentir une tristesse réel à l'égard de celui dont il occupait le corps.
- Je sais... J'ai accès à tes souvenirs, surtout les plus vivaces...
Dans les jours qui suivirent fantôme et humain discutèrent. Gradguer ne contrôlant plus son corps n'avait rien à faire d'autre qu'observer ce que le fantôme le laissait voir et répondre à Vespmir. Il finit donc par poser la question qu'il avait depuis le jour de leur rencontre dans la crypte.
- Vespmir, me libèreras tu ?
L'esprit mit du temps pour répondre.
- J'aimerais vivre à nouveau et ton corps est parfait. Au moins laisse-moi trouver un autre corps de bon aloi.
- Je ne peux pas faire grand-chose contre ta possession.
- Il est pourtant pour moi de plus en plus dur de t'empêcher de m'éjecter de ton corps.
- Tu es mort, tu devrais le rester !
- Je sais mais tu ne peux en vouloir à un mort qui souhaite vivre...
Le fantôme semblait sincère et pas véritablement méchant.
- Ecoute Gradguer, je t'en prie, j'ai un marché.
- Je ne peux faire que t'écouter...
Vespmir souri.
- Laisse-moi un mois pour m'amuser et j'en retournerais à ma tombe, tu pourras même me détruire, pour me libérer. Ne lute plus, je sortirais de temps à autre de ton corps pour me reposer et te laisser bouger un peu.
- Tu tiendras ta promesse ?
- Oui ! Je veux juste m'amuser avant de mourir, chevaucher à nouveau, me battre, baiser et me gaver de nourriture excellente !
- Alors soit. J'arrêterais de luter tu t'amuseras un mois et dans trente jours à minuit tu me libèreras définitivement et je te libèrerais.
Le fantôme sortie de son corps et lui sourit. Le veilleur gouta à nouveau à toutes les sensations du monde. Il tituba. Décidément il avait eu une chance inouïe de tomber sur un « gentil fantôme ».
- Merci Vespmir, nous aurions pu être amis dans la vie...
- Pas de mauvais humour comme celui-ci entre nous ! Aller, allons-nous amuser !
Le fantôme rentra à nouveau dans son corps.
Un jour, une invitation inattendue arriva, une invitation au mariage d'une fille nommée Elara. Une ancienne amie de Gradguer, Arya, l'avais invitée à aller avec elle au mariage de son amie la dite Elara. Vespmir saisit cette opportunité avec enthousiasme, voyant dans cet événement l'occasion parfaite de s'amuser dans les quelques quinze jours qu'il lui restait. Il n'avait en effet pas pu faire grand-chose.
- Allons-y mon ami ! Je pourrais bien m'y amuser ! Arya est une bonne amie à vous ?
- Une magicienne elfe que j'ai rencontrée quand j'étais veilleur et jeune... Son invitation était magique, raison pour laquelle nous l'avons vu apparaitre devant nous.
Ils marchèrent durant une petite semaine pour se rendre à la petite bourgade ou Arya les accompagnerais.
Ils l'attendaient d'ailleurs maintenant.
- Arya est votre amie ?
- Oui.
- Et ?
- Et quoi ?
- Bien. A quoi ressemble-t-elle ? Comment vous êtes-vous rencontré ?
« Quel dommage que je ne puisse montrer mon mécontentement en soufflant. » Cette pensée traversa Gradguer avant qu'il ne réponde.
- Une elfe de petite taille, de longues nattes de cheveux blanc comme la neige et des yeux verts-bleus toujours à la recherche de quelque chose. Elle à la peau légèrement bronzé.
- Eh bien ! Elle a l'air fort mignonne. Y va-t-il eu quelque chose entre vous ?
Il ne répondit pas. Comme c'était rageant de ne pas pouvoir agir !
- Vous feriez bien de répondre, un vrai cavalier ne labour jamais le champ de son voisin, en revanche si il n'y a rien...
- Taisez-vous la voilà ! Rendez-moi mon corps.
Il sentit un sourire apparaitre sur son visage contre son gré.
- Oh que non mon ami.
Vespmir dans le corps du guerrier avança vers cette belle et jeune elfe. Celle-ci était souriante et rejeta ses cheveux derrière elle.
- Ah Gradguer ! Ca faisait bien longtemps que deviens-tu ?
- Ôh belle Arya tu es magnifique ainsi vêtue !
Elle s'arrêta de surprise.
- Je suis fort aise de te retrouver. Un mariage ! Comme ça va être plaisant ! Nous alors pouvoir en profiter ensemble.
Il vint la serrer dans ces bras tandis que l'elfe était pétrifié de stupeur. Gradguer n'avait jamais agis ainsi, qu'est-ce que cela signifiait ? C'était pourtant bien son énergie qu'elle sentait magiquement, c'était lui elle en était certaine ! Elle le repoussa néanmoins.
- Gradguer ? Impossible que tu es pu tant changer durant ce temps.
Le vrai Gradguer tenta de forcer Vespmir à sortir de lui un moment.
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- Laisse-moi sortir que je lui explique !
- Quoi ? Mais c'est mon jour enfin...
- Vespmir ! Laisse-moi lui expliquer je te rendrais ensuite mon corps.
Le fantôme maugréa et sortit sous forme vaporeuse et invisible pour tout autre que le veilleur.
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Le guerrier chancela. Il mit une main à sa tempe prit d'un léger mal de tête.
- Arya, excuse-moi. Il prit une longue pause durant laquelle l'elfe le regarda avec étonnement. C'est particulier comme situation... Je partage mon corps, à ces mots Arya sourit, avec un fantôme nommé Vespir, je lui ai promis de le laisser s'amuser une dernière fois avant de le libérer de son poids.
Elle recula de quelques pas.
- Attend attend. Je ne comprends pas.
- Comme je te dis. Ce mariage lui permettra de s'amuser.
Elle eut l'air déçue.
- Tu veux dire que je vais passer le mariage avec lui et non pas avec toi ?
Le fantôme intervient. « Tu vois ? C'est avec moi qu'elle veut parler ».
- J'en ai peur oui navré, je ne contrôle rien mais j'entends tout mais rien de plus, ma conscience ne m'appartient plus, je ne peux même plus penser. Mais si tu souhaites me parler demande lui et il me laissera en paix un temps.
Il jeta un coup d'œil appuyé vers le fantôme qui sourit. «Aller, ça suffit ! Maintenant je veux m'amuser ».
L'elfe prit un temps pour intégrer les informations ce qui laissa à Vespmir le temps de revenir dans le corps de Gradguer.
- Aller ma jolie, allons-nous amuser à ce mariage.
Arya se mit à rire.
- Eh bien, faire la distinction entre vous deux ne sera pas bien compliqué.
Ils marchèrent un temps en direction du manoir ou se passait le manoir. Passant au-delà de sa gêne l'elfe entama la conversation.
- Alors comme ça vous possédez mon ami ? Pourquoi ne l'avoir pas tué directement ?
- Je ne veux pas faire de mal, je suis un fantôme car j'ai été maudit ce n'est pas de ma faute. Il pouffa de rire. Je ne voulais pas le tuer mais je voulais m'amuser encore un peu... Je suis content que nous soyons parvenu à cet accord ensemble, je crois que c'est mon ami...
Tous deux échangèrent peu sur la route, chacun perdu dans leurs pensées. Ils arrivèrent finalement au manoir.
Le mariage se déroulait dans un somptueux jardin illuminé par des guirlandes scintillantes, créant une ambiance féérique sous le ciel étoilé. Des tables joliment décorées et fleuries étaient disposées autour d'une piste de danse où les invités tournoyaient au son de la musique joyeuse que déployait un petit groupe de gnom.
Les convives étaient vêtus de leurs plus beaux atours, ajoutant une touche de couleur éclatante à cette scène idyllique. Les robes chatoyantes des dames et les costumes élégants des messieurs rivalisaient avec la beauté naturelle des lieux. Des guéridons garnis de délicieux amuses bouches étaient disposés ici et là, offrant une variété de mets exquis qui titillaient les papilles des invités.
Au centre de l'attention se trouvaient les mariés, Elara, rayonnante dans sa robe de mariée, étincelant comme une étoile dans la nuit, et son époux, un sourire radieux aux lèvres. Ils étaient entourés de leurs proches, partageant des rires et des émotions dans une atmosphère empreinte de joie et d'amour.
La musique résonnait dans l'air, invitant les invités à se déhancher sur la piste de danse. Des jeux de lumière illuminant les visages souriants, capturant des instants de bonheur éphémère.
Parmi les convives se trouvaient Gradguer, ou du moins son enveloppe corporelle maintenant contrôlée par Vespmir. Il se mêlait à la foule avec une aisance remarquable, sa présence charismatique attirant les regards curieux. Et puis il y avait Arya, l'amie de Gradguer, resplendissante dans sa courte tenue de fête.
- Mon cher je vais dire bonjour à mon amie, amusez-vous nous nous verrons plus tard.
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- J'ai l'impression qu'elle voulait vraiment passer ce mariage en votre compagnie.
- Hum, qu'est-ce que ça change ?
- Elle vous aime il me semble mon ami.
- Je ne crois pas non. Et nous sommes donc ami maintenant d'ailleurs c'est vrai ?*
- Comment vous êtes-vous séparé ?
- Ça ne te regarde pas !
Le fantôme eu l'air blessé et décida d'aller se servir à boire.
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Il buvait encore en regardant quelques danses lorsqu'Arya revint vers lui.
- Vous vous amusez ?
- Je bois à défaut de mieux.
Elle avait l'air d'être désolée.
- C'est-à-dire ?
Vespmir se retourna vers elle un sourire satisfait et légèrement éméché affiché sur le visage de Gradguer. Il se rapprocha également
- C'est-à-dire que tous les deux nous pourrions nous amuser. J'ai vu un coin bien douillet dans l'écurie.
Dans son esprit Gradguer « sursauta » et hurla à Vespmir de se calmer immédiatement.
Arya elle le repoussa avec une grimace.
- Je ne crois pas non, il vaut mieux que vous ne reveniez pas la dessus. Sa voix se fit plus sourde et presque inquiétante. Dans votre intérêt. Car même je ne suis que peu satisfaite de la situation, et je ne pense pas que Gradguer...
Elle s'arrêta de parler n'étant pas sûre d'elle.
Un silence pesant s'installa entre eux avant que Vespmir demande finalement :
- Comment se fait-il qu'une magicienne elfe aussi joyeuse et belle que toi ait croisé la route d'un guerrier aussi froid et pragmatique ?
Arya rit doucement, un son mélodieux qui semblait apaiser l'air autour d'eux.
- Ah, c'est une longue histoire, commença-t-elle, se remémorant les souvenirs avec une douceur teintée de mélancolie. Nous nous sommes rencontrés il y a des années, lors d'une mission où je devais protéger une forêt des incursions humaines. Gradguer avait été engagé pour une raison similaire, mais il voyait les choses d'un point de vue plus... pratique.
Elle s'arrêta un instant, ses yeux se perdant dans les souvenirs.
- Au début, je ne comprenais pas comment quelqu'un pouvait être aussi impassible et détaché. Mais au fil du temps, j'ai appris à voir au-delà de cette façade. Il avait perdu quelqu'un de très cher, et il était en deuil. Ce chagrin avait façonné son caractère.
Vespmir, curieux, poussa la conversation un peu plus loin. Tandis que dans son esprit Gradguer lutait pour se libérer.
- Et toi, comment as-tu vécu cette période ?
Arya baissa les yeux un instant avant de les relever, un sourire triste jouant sur ses lèvres.
- Je dois avouer que j'ai un temps été amoureuse de lui. Mais Gradguer, avec son cœur encore brisé par la perte de son ancien amour, ne pouvait pas donner suite à mes sentiments. Il était toujours fidèle à la mémoire de celle qu'il avait perdue.
Vespmir, dissimulant son intérêt derrière une façade d'empathie, hocha la tête.
- C'est une histoire touchante, Arya. Tu as dû beaucoup souffrir de cette situation.
Arya haussa légèrement les épaules, un mélange de résignation et de paix dans ses yeux.
- C'était difficile, mais j'ai appris à accepter les choses comme elles sont. Gradguer est devenu un ami précieux. Nous sommes resté de longs mois ensemble et je suis heureuse qu'il fasse partie de ma vie, même si ce n'est pas de la manière dont je l'avais espéré.
Elle fixa alors son interlocuteur dans les yeux. Vespmir, observant la lueur dans les yeux d'Arya, comprit qu'il devait avancer prudemment. Pourtant Arya lui sourit chaleureusement, ses yeux brillants de gratitude.
- Et toi, Gradguer, tu es toujours le bienvenu dans ma vie.
Vesmir grimaça en forçant pour maintenir son contrôle sur Gradguer.
- Comment vous êtes-vous séparé ?
Arya prit une profonde inspiration, son regard et sa joie s'étaient définitivement perdus dans les souvenirs alors qu'elle racontait comment leurs chemins s'étaient finalement séparés.
- Après cette mission dans la forêt nous sommes restés ensemble quelques mois puis nos routes se sont recroisées plusieurs fois. Chaque rencontre était marquée par des moments intenses et des aventures dangereuses. Pourtant, chaque fois que je tentais de me rapprocher de Gradguer, il restait distant, son cœur toujours prisonnier du passé.
Elle fit une pause, ses yeux se remplissant de tristesse.
- Un jour, nous avons été appelés pour une mission particulièrement périlleuse, une quête pour détruire un artefact maléfique caché dans les montagnes. Nous étions une équipe de guerriers, de mages et d'archers, tous unis par un objectif commun. Mais cette mission a été fatale pour beaucoup d'entre nous.
Vespmir, tout en maintenant une façade attentive, enregistrait chaque détail avec un intérêt sinistre et sombre.
- Lors de cette mission, nous avons affronté des créatures redoutables et des pièges mortels. À un moment crucial, nous avons été séparés. Gradguer et moi nous sommes retrouvés coincés dans une caverne avec quelques autres compagnons. C'était une situation désespérée, mais Gradguer a fait preuve de son courage habituel. Il a trouvé un moyen de nous sortir de là, mais à un prix élevé.
Elle serra légèrement ses mains, comme pour chasser les souvenirs douloureux.
- Nous avons perdu des amis ce jour-là, et la bataille a laissé des marques profondes en nous tous. Après avoir accompli notre mission et détruit l'artefact, nous étions épuisés, émotionnellement et physiquement.
Arya se tourna vers Vespmir,
- C'est après cette mission que nos chemins se sont séparés. Gradguer a décidé de partir seul, disant qu'il avait besoin de temps pour lui-même, pour guérir de ses blessures et faire la paix avec son passé. Je l'ai respecté, même si cela m'a brisé le cœur.
Vespmir hocha lentement la tête, cachant sa satisfaction derrière une expression compatissante.
- Tu es restée incroyablement forte à travers tout cela, Arya.
Arya sourit faiblement, son regard doux se posant sur Vespmir ou plutôt sur Gradguer à l'intérieur. C'est à ce moment que Gradguer se courba sur lui-même et que le fantôme fut éjecté du corps du veilleur.
- Ça suffit !
Gradguer hurla, saisit sa lame sous le regard horrifié de Arya et la planta dans le corps intangible de Vespmir. Tandis que les yeux rouges du guerrier reprenaient une couleur naturel il vit Vespmir le regarder avec un sourire amusé, avant de disparaitre...
Gradguer tomba à genou...
- Vespmir... Qu'ai-je fais...
Il était profondément triste de l'avoir tué, la colère l'avait fait déborder, il devrait cadencer ses émotions il le savait pourtant...
Arya s'approcha de lui et lui posa une main amicale sur l'épaule pour le soutenir.
- Gradguer...
Celui-ci se releva.
- Arya. Pas maintenant. Je suis désolé de t'avoir laissée ce jour-là, mais aujourd'hui plus que jamais je ne peux pas... Nous nous reverrons... Adieu.
Il se tourna et partis, quittant le mariage et son amie elfe qui le regarda la quitter une fois de plus. Une larme scintillante comme l'argent coula lentement sur sa joue...
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