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3 jours après

Je suis revenue en ville dés que j'ai appris la nouvelle par un journal. Je suis dans le fond de l'Eglise, observant le monde qu'il y a, fixant tous son cercueil. Il ne reste que ça d'elle. Seulement un corps froid, sans vie, sans sourire rempli de mort et de tristesse. Des roses noirs sont déposées dans toute l'Eglise. Leyah est sur une petite estrade. Elle peine à arriver à la hauteur du micro. Elle lui ressemble tellement. Ses yeux sont rouges, elle est beaucoup plus fine qu'il y a sept mois, une jeune fille lui tient la main. Leyah souffle un simple je t'aime alors qu'elle file s'allonger à moitié sur le cercueil de sa sœur. L'autre se place devant le micro. Dans un sens elle me ressemble, grande brune aux cheveux courts et aux yeux verts. 

"Je sais pas si des mots peuvent décrire ce que je ressens en ce moment. Du vide ? Du néant ? Du rien ? Aucun mot ne va. Aucun mot ne peut décrire l'état de mon cœur. Elle m'a laissée. Elle nous a laissé. Elle a pensé à elle. C'était ce que je lui disais toujours quand elle me disait avoir envie de s'évader, avoir envie de voyager, de partir. Et je n'ai pas compris. Je n'ai pas su détecter ce qu'était son départ. Je ne pensais pas à la mort. J'aurai du. Voyant l'état de son corps, voyant l'état de son âme, voyant l'état de sa vie, j'aurai du. Elle avait mal, mais pas un simple mal de tous les jours, plutôt d'un mal qu'on ne ressent qu'une fois dans sa vie, un mal qui nous ancre là où nous avons été abandonné sans possibilité de futur. Quand on souffre d'un mal si profond il ne nous reste que les souvenirs douloureux, insoutenables, invivables. Je ne lui en voudrais jamais. Comment en vouloir à un ange pareil. J'apprendrai juste à apprendre à vivre sans elle, sans ses sourires si rares, sans sa présence à mes côtés chaque jour." 

Leyah lui saute dans les bras et une musique se met en route. C'est l'une de ses chansons. Elle adorait la chanter sous la douche. Une larme roule sur ma joue. La seule. L'unique. La première depuis que je sais. Depuis que je sais que jamais je ne la retrouverai. Jamais je n'entendrai de nouveau son rire. Jamais je n'entendrai de nouveau sa voix. Jamais je ne verrai de nouveau son visage au réveil. Jamais plus je ne la rassurerai de nouveau sur le fait qu'elle est la plus belle femme du monde, jamais plus je ne serai à ses côtés, jamais plus je ne la verrai se regarder dans le miroir sous toutes les coutures pour voir si pas une seule de ses mèches de cheveux ne dépasse. Je ne la verrai plus jamais. 

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