Chapitre 20:
Après quelques minutes de marche, nous arrivons dans un petit parc désert, et je le suis jusqu'à un petit ruisseau au-dessus duquel se dresse un petit pont de bois. J'oublie notre dispute au moment même où je vois la beauté de l'endroit. Je m'approche de la barrière et me penche au-dessus de l'eau.
—C'est magnifique...
—Tout comme toi.
Je le regarde s'installer sur la barrière à côté de moi.
—Ne dis pas ce genre de choses alors que tu ne le penses pas, je dis alors que mon cœur se serre.
—Détrompe toi, je le pense, et depuis très longtemps.
Je ne réponds pas, incapable d'articuler quoi ce soit.
—Je vais te dire quelque chose. Mais tu dois me promettre de m'écouter jusqu'au bout sans m'interrompre.
Je suis perplexe mais je lui promets tout de même.
—Je sais que ce que je vais te dire va te paraître fou, mais c'est la vérité.
—Pye, tu me fais de plus en plus peur.
—Elisabeth, tu dois comprendre que j'ai peur que tu me prennes pour un dingue si je te le dis.
—Pye, dis-moi !
—Je suis le fils de Zeus.
Je le regarde bouche bée, et manque d’éclater de rire.
—Pye, est- ce que tu as pris de la drogue ?
—Je suis sérieux Elisabeth !
Je vois dans son regard qu'il est désespéré, mais malgré tout, il est sérieux. « C’est une blague ? Il me prend pour une idiote. » Je pense.
—Tu m'as promis de pas m'interrompre.
—Vas-y, je t'écoute.
J'ai envie d'écouter son histoire, même si ça parait fou mais j'ai envie de le croire. Il me fait un sourire léger et sincère et commence à me raconter son histoire.
—Comme je viens de te le dire je suis le fils de Zeus. Il y a presque maintenant 300 ans, je t'ai rencontrée pour la première fois. C'était dans un bal, tu étais la fille d'un Duc très généreux. J'étais venu sur Terre pour voir comment ça se passais ici, et j'ai atterri dans ce bal.
« A l’époque, je voulais absolument découvrir de nouvelles choses, alors venir sur Terre et s’intégrer au monde des humains. Et dès que je t'ai vu, je suis tombé fou amoureux de toi. Je n’avais jamais été autant attiré par quelqu'un, et jamais j'ai eu autant de sentiments. C'était incontrôlable.
« Ce soir-là, j'ai tout fait pour te séduire. Et j'ai réussi. J'ai demandé ta main à ton père, et il a accepté. J'étais le plus heureux des hommes, et toi la plus heureuse des femmes. Malheureusement, depuis ma naissance, je suis promis à Serina, la fille de Hadès.
Soudain je comprends la suite de l'histoire.
—Hadès non-content de ce mariage, t'a éliminée. Il t'a tuée, de façon à ce que j'épouse sa fille.
Je ne réponds pas et continue de l'écouter. En même temps, qu'est-ce-que je peux dire de plus ? Son histoire me parait complètement folle.
—Ça n'a pas plu non plus à mon père. Alors il m'a laissé une chance. Enfin plutôt il t'a laissée une chance. Enfin... Plus exactement il t'en a laissé 6. A chaque fois, tu renaissais, et à chaque fois, Hadès réussissait à te tuer avant que je ne réussisse à te faire tomber amoureuse de moi. Et... Je n'ai jamais réussi à te protéger assez longtemps... Mais cette fois... C'est ma dernière chance. Tu as déjà eu cinq vies avant celle-là et si je ne réussis pas à te séduire il...
Il ne termine pas sa phrase, mais il n’en a pas besoin. J’ai très bien compris.
—Il me tuera.
Je reste interdite devant son air blessé. C'est parce qu'il me veut que l'homme aux yeux rouges, enfin, Hadès, essaye de me tuer depuis quelques mois.
—Exactement, me répond-il avec une mine triste.
—Et qu'est-ce-que tu dois faire pour qu'il s’arrête ?
Il se met soudain à rougir.
—Je... hum... Tu dois... te... tu dois te donner à moi...
Je manque de m'étouffer.
—Pardon ?
Il détourne le visage, rouge de honte.
—Tu dois te donner à moi et prêter serment.
Je pourrais, à l'instant précis, lui dire d'aller se faire voir, que je ne veux pas être avec lui, et qu'il se débrouille pour que son oncle me laisse tranquille, mais je ne peux pas. Parce qu'en vérité, je l'aime. Je l'aime plus que je ne l'aurais jamais pensé. Et cela me tue de l'imaginer avec une autre fille.
—A supposer que ce que tu me racontes est la vérité... Pourquoi tu t'accroches autant à moi ? demandai-je.
Sans que je ne comprenne pourquoi, il se met à rire doucement.
—Qu'est-ce-qui te fais rire ? Je suis sérieuse !
—Je rigole parce que la première fois que je t'ai rencontré tu m'as dit la même chose.
Toute la colère que j'avais accumulée retombe d'un coup et je me tais dans l'espoir qu'il continue. Il se tourne vers la rivière qui s'écoule sous nos pieds et se penche sur la barrière de sécurité.
—Tu sais, on ne choisit pas de tomber amoureux d'une personne. Et encore moins de le rester. Tu étais une simple humaine, et moi j'étais le fils de Zeus. Il a fallu d'un seul regard pour m'apercevoir qu'il y avait chez toi quelque chose qu'il n'y avait chez personne d'autre. Et ça s'est fait tout seul, je suis tombé amoureux de toi.
Je le regarde sans répondre, puis je fais un pas en avant et me poste à côté de lui sur la rambarde.
—Cela fait presque 250 ans que je t’attends, 6 vies.
Il se tourne vers moi et me regarde dans les yeux.
—Mais quand je te vois comme ça devant moi, je me dis que j'ai bien fait d'attendre.
Je baisse les yeux, et me met à marmonner.
—Tout vient à point à qui sait attendre...
Je parle vraiment bas, mais je sais qu'il m'entend puisque son sourire s'agrandit et qu'il passe ses bras autour de mes épaules pour m'embrasser sur le front. Inconsciemment je ferme les yeux et me laisse aller contre lui. Même si je disais que je ne tomberai pas amoureuse de lui, je sais qu'il a raison sur le fait qu'on ne contrôle pas ses sentiments.
Je secoue soudainement la tête et le repousse pour m'éloigner de lui. J'ai besoin de l'entendre me le dire.
—Je... je commence. J'ai besoin de temps.
Puis sans dire un mot de plus, je fais demi-tour et prend la direction pour rentrer chez moi.
—Je sais que tu me crois fou ! Je l’entends crier derrière moi. Mais je te jure que c'est la vérité. Je ne prendrai pas un aussi gros risque de te perdre alors que...
Je m'arrête et me retourne vers lui. « Aller vas-y, dis-le ! "Je t'aime" Je veux te l'entendre dire. »
Malheureusement, il soupire et baisse la tête. Encore une fois. Je l'imite, avant de me retourner pour rentrer chez moi. Je le laisse seul ici, dans ses réflexions, alors que l'intérieur de mon esprit ressemble actuellement à Hiroshima après le passage de la bombe nucléaire.
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