Une longue histoire


Une longue histoire

Le bruit incessant des petites discussions entre les bourgeois allaient de bon train comme à chaque bal. Pourtant, les yeux de couleurs noisettes de l'héritier du trône regardaient dans le vide. La vie était d'un ennui pour lui. Il n'y avait personne pour combler son ennui ou encore pour tenir un duel contre lui. Un énième soupire s'échappa de ses fines lèvres couleur pêche avant qu'il se lève.

Il comptait regagner l'étage du château simplement, ennuyé par cette petite fête. Soudain, son regard se reporta sur une forme féminine aux cheveux bleus. Ils étaient coiffés dans une couronne sur le dessus de la tête, laissant sa frange cacher son front, le reste de ses cheveux laissé à l'air libre, tombant le long de son dos. Cette mystérieuse jeune femme à l'écart des autres avait attiré son attention. Doucement, il s'approcha d'elle avec sa froideur intemporel.

"Vous, là. Que faites-vous ici ? — Demanda le brun
- Hmm ?"

La jeune fille se retourna vers l'homme pour le regarder en face. La surprise fut immédiate sur le visage des deux. L'un car il avait compris que la personne qui l'avait abordé ne s'agissait que de l'héritier à la couronne royale. L'autre, car il a été tout simplement ébloui par la beauté de la personne devant lui.

"Oh !"

Ce fut le seul mot que l'homme put laisser sortir de sa bouche à ce moment.

"Messire Berkut ! Je vous prie de me pardonner, Messire. Je ne voulais pas vous déranger.
- Vous ne me dérangez pas. C'est moi qui vous ai approchée."

Le jeune homme, du nom de Berkut, regarda la jeune fille au nom encore inconnu. Bien qu'il ne connaissait pas encore son prénom, sa beauté était sans égale. Il était déjà en partie tomber pour elle.

"N'est-il pas dommage de venir à un bal et de rester seule ? — Demanda Berkut
- Peut-être... Mais je fais partie de la basse noblesse, et on ne m'apprécie guère ici. J'en ai eu assez d'attirer tous les regards, et j'ai préféré me retirer."

Les aveux de la femme furent trembler le brun. Comment une si jolie dame pouvait-elle bien être exclu de la société ainsi ? Pensa-t-il.

Il regarda l'inconnue dans les yeux avant de reprendre la discussion d'auparavant.

"Vous faites erreur, ma dame. Vous avez été invitée ici. Votre présence est aussi légitime que celle des autres. — Rassura Berkut
- Si vous le dites, Messire.
- N'aimez-vous pas danser ? — Demanda-t-il
- Messire ? Je... J'adore danser. Cela dépend simplement des circonstances."

Elle marqua une courte pause, comme pour réfléchir. Elle finit par reprendre la parole — Sa voix douce et rêveuse comblant l'ennui de l'homme.

"Derrière mon manoir se trouve un petit bosquet... On y trouve un adorable jardin fleuri où les oiseaux viennent se poser. Lorsque le temps est clément, je m'y rends seule, et je danse jusqu'à... — Elle se coupa dans ses rêveries pour remarquer de nouveau la présence de l'homme — Ah ! Pardonnez-moi. Cette histoire doit terriblement vous ennuyer.
- Bien au contraire.
- Oh ?"

Un mince sourire se traca sur le visage froid du brun. Il finit par changer de discussion pour lui demander quelque chose qu'il attendait de savoir depuis un moment. Les lèvres brûlantes de savoir enfin la réponse à sa question, il demanda :

"Comment vous appelez-vous ?
- Rinea, Messire."

Le prénom de la belle résonna dans les oreilles du garçon, comme un bourdon au printemps, comme des cigales en été... Son nom était digne d'un chant d'oiseaux à la lueur du matin.

"Rinea. Quel nom charmant."

Son sourire ne pouvait plus maintenant quitter son visage pourtant si froid et dur. Berkut avait une petite idée derrière la tête, puis au final, il se lança.

"Rinea, m'accorderiez-vous la prochaine danse ?
- Que... Comment ? Vous voulez... danser... avec moi ? Oh, je ne peux accepter ! Que vont penser les gens ?"

Rinea paniqua légèrement au ton de sa frêle voix. Pourtant, la frayeur ne resta pas longtemps installé dans le subconscient de cette dernière.

"Alors dansons ici, loin des yeux indiscrets et des langues pendues. À moins que l'absence de votre jardin et des oiseaux ne vous incommode ? — Proposa-t-il d'un air rieur
- Messire Berkut..."

Rinea laisse échapper un doux rire entre ses lèvres couleur corail. Elle releva la tête vers Berkut, un sourire aux lèvres.

"Vous êtes charmant."

Les mots ont touché en plein coeur Berkut. Son regard s'adoucissant, devenant presque aussi calme et anodin qu'une personne normale, n'était dirigé que vers la jeune femme à la chevelure à l'éclat adamantin.

"Alors vous acceptez ? Je suis le neveu de l'empereur, après tout. Il serait malvenu de décliner."

Bien que d'user de son titre royal est un peu mal placé, il faisait surtout cela pour plaisanter.

"Je serais ravie de danser avec vous, Messire. Je vous en prie."

Berkut tendit une main vers Rinea. Celle-ci la prit doucement, le contact entre leur peau se faisant.

"Après vous, ma dame."

Ces mots ont clôturés leur discussion. Ils n'ont fait que danser le reste du bal, sans rien se dire. À quoi bon les mots quand la gestuelle parle d'elle-même ? Ou même les regards échangés ? Les mots auraient été de trop.

Les années sont passées depuis. Le royaume de Valentia sombrait de plus en plus dans la pénombre et dans la guerre, ce qui était inévitable. Le jour arriva où le Roi de l'empire Rigel finit par rompre la paix entre les deux peuples en piétinant les terres de Zofia. Quelques mois après, le château de Zofia tomba aux mains de l'empire rigélien. Desaix décida de protéger le château de lui-même, alors que pendant ce temps, Berkut et Rinea vivait une vie simple et royale dans le même château.

Dansant dans l'impressionnante salle de bal rien que pour eux, ils n'ont jamais été aussi heureux. Main dans la main, bague au doigt. Fiancé l'un à l'autre, la vie était pourtant toute tracé devant eux. Berkut voulait faire devenir de sa belle Rinea l'impératrice de son royaume — Que ce sois Rigel ou Zofia.

Son unique voeu était de rendre heureuse sa fiancée.

... Il n'avait pourtant pas anticipé ceci. La Délivrance, qui voulait reprendre le château de Zofia, n'était pas que de simple petit pion, de petit paysan... Ils finissent par battre Desaix et Berkut dû se retirer en compagnie de sa belle et tendre au château de Rigel.

À partir de ce jour, Alm, le chef de la Délivrance, causa Berkut a devenir de plus en plus fou de pouvoir. Il ne cherchait qu'à cela — Pour le battre — Pour garder son trône et pouvoir rester avec Rinea.

Que faisait-il ici actuellement ? Avec le cadavre de sa femme dans ses bras ? Ne devait-il pas rester avec elle pour toujours en la comblant d'amour ?

Le pouvoir l'a consumé. Les dieux fous ont profités de ces faiblesses pour lui vendre du rêve, un rêve inexistant... Il a dû donner une vie.

Celle de Rinea.

Pourtant, il semble toujours l'aimer... Pourquoi danserait-il avec son spectre en feu en attendant un ennemi sinon ? L'un dans les bras de l'autre...

Mais ça ne pouvait pas durer. Il fallait qu'il paye pour son péché, et il perdu son combat contre Alm.

Laissant tomber sa lourde épée au sol, se vidant de son sang, il commençait à partir... Pourtant il ne voulait pas.

Pas jusqu'à maintenant.

"Messire Berkut..."

Une douce voix résonnait dans sa tête, comme le son d'une clochette. Cette voix, il n'aurait reconnu entre milles. Elle ne pouvait qu'appartenir à cette femme qu'il a tant aimé.

"Rinea ? Est-ce bien toi ? — Demanda-t-il febrilement
- Cher, fier Berkut..."

Dans le flou, il pu apercevoir sa silhouette. Son visage, ses cheveux et ses yeux. La mort l'emportait petit à petit mais elle le retenait entre la vie et la mort.

"Même sans couronne, sans trône, sans château...Vous avez toujours été mon empereur. Un homme bon, juste et noble..."

Les larmes montaient aux yeux de Berkut pour la première fois depuis un long moment... Il n'y a qu'elle qui a définitivement réussi à faire ressortir ses côtés inconnus de lui.

"Rinea...
- Vous êtes né pour diriger...Cet empire n'était simplement pas le vôtre."

Les mots sont comme une douce mélodie à ses oreilles. Il peut entendre au loin une musique de bal qui se joue, comme s'il revenait au moment de leur rencontre.

"Venez avec moi. Trouvons notre empire, ensemble. Si vous acceptez toujours que je sois votre impératrice, bien sûr."

Berkut lui souria. Ce sourire qu'il n'a jamais eu, un grand sourire, avec des yeux remplis d'amour à l'égard de larmes femme devant lui... Il ne pouvait pas denier tout ce qu'elle avait dit...

"Tu as raison...Tu as toujours eu raison. J'ai tué l'homme que tu aimais en faisant appel à un pouvoir trop grand. Pardonne-moi, Rinea...Je serais honoré de t'accompagner, si tu le veux..."

Il parla d'une voix douce et il tendit une main vers le visage flou de Rinea. Touchant sa joue, il la caressa avant de la serrer contre lui, dans ses bras. Il pouvait entendre la voix de Alm au loin.

Il n'arrivait pas à comprendre ce qu'il disait, ni être sûr de si c'était bien lui.

"C'est toi... Alm...?"

Il pouvait entendre comme une réponse positive et il ferma les yeux en tenant Rinea dans ses bras, sentant la douleur de la blessure mortelle s'accroître.

"Tu dois... faire de ce monde... un monde d'hommes... et non de dieux..."

Il n'en voulait pas à Duma. Même s'il a pris sa vie, même s'il a pris la vie de Rinea... Les paroles d'Alm devenait trop floues... Il n'entendait plus...

"Tu n'es plus un enfant, Alm... je sais que tu en es capable..."

Il sentit l'emprise sur Rinea disparaître, la voix d'Alm n'était plus audible. La seule chose qui remplissait la pièce blanche sans fin, c'était encore cette musique.

La musique était claire maintenant, elle n'était plus brouillée et il pouvait la deviner.

"C'était la musique sur laquelle je t'avais invité à danser..."

Il parle seul. La pièce blanche reste vide. Il ne porte plus son armure mais un pantalon blanc, avec une chemise et des chaussures chics de la même couleur. Il prit une inspiration. Il sentait sa présence à ses côtés.

Il tendit la main, bien que dans le vide. D'une voix douce et sereine — Apaisée par la guerre inexistante dans ce nouveau monde — Il demanda :

"Une danse, ma dame ?"

Une silhouette qui finit par devenir un corps apparue. Ses longs cheveux bleus étaient facilement reconnaissable. Ça ne pouvait qu'être elle.

"Rinea... — Les larmes lui remontaient aux yeux
- Messire Berkut...
- Je ne suis plus Messire ici... Appelle moi seulement par mon prénom... Nous sommes fiancés non ?
- Tu as raison... — Elle lui sourit tendrement
- Dans ce monde, tu seras mon impératrice."

Fin

Voilà voilà pour le premier one-shot de ce livre ! Il est assez court en réalité mais je l'aime bien puis il est plutôt bâclé sur la fin mais j'espère qu'il vous plaira quand même !

Merci d'avoir lu pour ce retour depuis un loooong moment sur Wattpad, je n'ai plus vraiment le même passe-temps pour écrire, donc j'écris pour le pur plaisir !

Désolée si les autres histoires ne sont pas à jour même si j'ai eu beaucoup de message pour continuer ! J'essayerai un jour ou l'autre de continuer !

Merci à vous tous ! ❤

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