Chapitre 7
Luna roula sur le côté pour contempler l'aube. Sa nuit avait été difficile mais agréable si l'on oubliait le vacarme qu'avait fait Luke en rentrant en pleine nuit. Qu'avait-il bien pu faire si tard et en dehors de la ville ? Encore une fois Luna se trouvait dans une situation délicate et allait devoir lui demander des comptes avant de descendre rejoindre sa famille. Elle détestait cette situation dans laquelle Luna avait l'impression d'être prisonnière. Aider Luke lui avait semblé facile avant de rencontrer son redoutable frère...
Un frère qui n'avait qu'un seul but :
Mettre un terme à cette histoire sans même savoir qu'elle était fausse.
Mais ce qui l'a troublé le plus c'était la puissance émanant de lui et la sévérité de son regard. Luna frissonna en revoyant son visage....la façon dont il l'avait tenu sur la piste de danse.
Ça suffit ! Se maugréa-t-elle intérieurement.
Elle écarta les draps pour sortir du lit et se posta devant la fenêtre. La vue était splendide même dans la brume, songea-t-elle en soupirant avant de se diriger vers la salle de bains pour se préparer.
Dès qu'elle fut prête Luna quitta sa chambre pour se faufiler dans celle de Luke. L'image était si désolante qu'elle secoua tristement de la tête.
- Luke ? L'appela-t-elle alors qu'une légère odeur fruitée lui laissait penser qu'il avait passé la nuit avec une femme.
Ce dernier grogna et plaqua un oreiller sur son visage pour ce protéger du soleil.
- Même si ce n'est qu'une comédie j'ai l'horrible sensation d'être humiliée.
- J'ai passé la fin de soirée avec un vieil ami Vito, marmonna Luke en guise de réponse.
- Ah oui ? Vito se parfume avec un parfum de femme ? S'enquit-elle en levant un sourcil.
Luke écarta l'oreiller pour la regarder.
- J'étais réellement avec lui Luna, il est marié depuis quatre ans, Lucy sa femme m'a débarrassé de ma veste.
- Tu m'as l'air sincère pour une fois, admit-elle en se passant une main sur le visage.
- Bien-sûr que je le suis...
Luna se retourna précipitamment lorsqu'il se leva complètement nu.
- Je vais descendre maintenant, annonça-t-elle en se précipitant vers la porte.
Luke ne chercha pas à la retenir et c'était mieux ainsi. Elle croisa les bras contre son ventre et s'engagea dans le vaste couloir tout en admirant les tableaux accrochés aux murs. Le charme et le style majestueux qui constituaient le manoir avaient bon de la fasciner. Près des escaliers, Luna leva la tête vers les étages et la curiosité l'emporta avant qu'un frisson ne l'empêche de monter.
Une immense silhouette apparut à l'étage supérieur, mains sur la rambarde.
- Bonjour mademoiselle Moor, lança le Duc d'une voix un peu plus amène.
Luna réprima un hoquet et ne put s'empêcher de le contempler avec de vilaines rougeurs.
Il portait une chemise noir et un pantalon gris anthracite. Depuis l'étage, ses yeux semblaient toujours aussi noirs que la veille.
Jamais au grand jamais Luna s'était retrouvé dans une telle situation. D'ordinaire réservée et peu intéressée par les hommes, Luna avait devant lui le plus beau mâle qu'elle ait jamais vu de toute sa vie et c'était mal de penser de cette manière. Roderik Willar était bien plus âgé qu'elle et puis...
Luna n'eut pas le temps de se retenir à n'importe quel point d'appui qu'elle se retrouva sur les fesses au milieu des marches.
La honte et la douleur la submergea tandis que l'origine de sa chute poussa un juron tout en descendant à toute de vitesse.
Deux bras puissante l'aidèrent à se relever.
- Vous êtes blessée ? S'informa le Duc d'une voix étrangement inquiète.
- Quelle maladroite je fais, bafouilla-t-elle en lissant les plis de sa robe ; Mon dieu j'ai honte...je...j'ai glissé.
- Oui j'ai vu ça, commenta-t-il sans l'ombre d'une moquerie dans la voix.
Pendant d'interminables secondes le Duc dardait sa paire d'yeux hypnotique sur elle comme si elle était une poupée de chiffon désarticulée.
- Vos fesses ont-elles résistées à la chute ? Demanda-t-il d'une voix suave.
Le cœur battant à tout rompre elle rougit jusqu'à la racine de ses cheveux. Ce ton suave la prit de court quant à sa question...elle aurait pu jurer qu'il essayait de la tester.
- Mes fesses vont bien ! Répondit-elle en attrapant la rambarde pour descendre le reste des escaliers.
- Vous voulez de l'aide miss Moor ?
- Non ! S'écria Luna en se raclant la gorge ; Je pense pouvoir descendre seule.
- Si vous le dites...
- Allez-y, riez monsieur le Duc, marmonna-t-elle après avoir atteint le palier.
- Ce n'est pas mon genre de me moquer, dit-il sèchement; Quand est-il de mon frère ? Est-il réveillé ?
- Oui il l'est...
- Alors ils nous rejoindra lorsqu'il sera prêt, si vous voulez bien me suivre sans tomber...
Luna serra les poings contre ses hanches et le suivit dans une vaste pièce là où trônait une longue table en chêne.
Elle remarqua l'absence totale du personnels et de la mère de ce dernier.
- Votre mère n'est pas ici ? S'enquit-elle en essayant de dissimuler son inquiétude.
- Non, elle est partie tôt ce matin, elle revient qu'en fin de matinée, asseyez-vous.
Mary entra dans le salon pour garnir la table de délicieuses pâtisseries.
- Thé ? Café ?
- Humm...chocolat chaud ? Osa-t-elle demander en soutenant son regard.
Il fit signe à Mary d'accéder à sa demande.
- Avez-vous bien dormi ? S'enquit-il après qu'elle eut disparue.
- Agréablement bien je vous remercie.
- Profitons de ce petit moment seul à seul pour enfin me dire pourquoi vous êtes partie de la soirée hier.
Son ton fut comminatoire et troublant.
Décidément il ne lâchait pas si facilement.
- Il me semble vous l'avoir dit hier soir...
- Mensonge miss Moor, vous aviez l'air désorientée, seulement j'ignore si c'est moi ou mon frère qui est à l'origine de votre état.
- Vous ne lâchez jamais n'est-ce pas ? Demanda Luna en soutenant son regard.
- Jamais, chuchota-t-il en portant sa tasse de café à ses lèvres.
- Vous vous fatiguez pour rien monsieur le Duc, répondit-elle avec une assurance qui la surprit elle-même.
- Oh je pense le contraire car après une longue et minutieuse observation je pense que mon frère me ment.
- Et pourquoi ça ?
Roderik se mit à songer longuement tout en observant la jeune femme. C'était impossible.
Voilà la conclusion qu'il s'était fait après l'avoir longuement étudiée. Luna Moor reflétait la délicatesse et semblait très intelligente. De plus, elle respirait d'une beauté naturelle troublante et se comportait de manière pudique. Ses grands yeux verts brillaient à présent et il dut serrer le poing pour endiguer la violente et étrange sensation qui venait de le surprendre.
- Vous êtes trop différente des autres femmes que mon frère fréquente ; Vous êtes bien plus intelligente et pudique presque timide lorsqu'il vous a embrassée, expliqua-t-il d'une voix tranchante.
Et pourtant elle ne cilla pas.
- En effet je suis pudique...
Contre sa volonté, Roderik baissa son regard sur l'échancrure de sa robe...laissant se dévoiler une infime partie de l'arrondi de ses seins. Elle le regardait avec un éclat de fureur dans les yeux comme si elle cherchait vainement à dissimuler une crainte.
Roderik se retint de sourire. Un désir intolérable se mit à naître au creux de ses reins lorsqu'elle ouvrit sa belle bouche pulpeuse pour exhaler un soupir. Roderik se reprit immédiatement et écarta ce fugace incident dans un coin de sa tête.
- Je trouverais miss Moor ce n'est qu'une question de temps ! Siffla-t-il entre ses dents.
Avec satisfaction il vit sa petite gorge déglutir et ses yeux se perdre dans sur la table.
- Bonne chance, osa-t-elle répliquer en relevant imperceptiblement la tête...
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