Chapitre 50


Bonsoir,

J'espère que vous allez bien ?

J'ai constaté hier que plusieurs d'entres vous se sont demandé où était le deuxième chapitre. Je l'ai bien posté à 20h10 seulement il semblerait qu'il y ait eu un problème du coup certains l'ont vu d'autres non.

J'espère que le problème est réglé et que vous l'avez tous vu avant de poursuivre l'histoire.

Je vous souhaite une bonne lecture.

Un gros bisous à vous.



Dans ce paysage enneigé et très silencieux Luna leva les yeux pour surmonter son chagrin avant de les abaisser de nouveau. Si elle se trouvait si loin de L'Angleterre ce n'était pas pour rien...

Luna espérait voir apparaître Roderik à tout moment. En fait, elle avait ressenti le besoin de se recueillir sur la tombe de ses parents, de leur parler comme s'ils étaient encore là, capable de lui donner les meilleurs conseils, de la soutenir, de lui dire qu'elle n'avait rien à craindre.

Mais Luna était face au silence, le visage fouetté par le vent glacial, tenant fermement son parapluie pour se protéger des flocons de neige. Connaître enfin la vérité à propos de Roderik lui avait fait réaliser qu'elle n'aurait jamais la joie de partager ce moment avec ses parents. Cette pensée lui avait brisé le cœur. La peur lui comprimait la poitrine, le regard sans cesse rivé à l'entrée du cimetière.

Dès lors qu'elle avait quitté le cabinet du Dr Robbins, Luna avait senti le besoin revenir à ses racines alors elle avait sauté dans un avion sur un coup de tête, emportant avec elle son secret. Sans attendre plus longtemps elle avait appelé Roderik pour le supplier de la rejoindre au plus vite.

Ce dernier avait peiné à dissimuler sa colère lorsqu'il avait appris sa folie. Elle avait passé la nuit dans un hôtel, attendant patiemment qu'il la rejoigne. Elle était prête à lui dire toute la vérité pour délivrer cet homme de cette affreuse torture qui ne le quittait plus.

Déviant son regard vers sa droite, Luna se laissa submerger de tristesse en regardant cette vieille dame penchée sur une tombe laissant penser que c'était celle de mari.

L'amour le vrai existait, cette femme en était la preuve vivante...ses traits ternis de tristesse, son regard voilé...

Luna détourna le regard en fermant les yeux et les rouvrit.

Dans ce paysage immaculé de blanc, une silhouette sombre émergea à l'entrée du cimetière. Entièrement vêtu de noir son amant portait sur son visage de l'inquiétude, de la colère...

Lorsqu'il la trouva enfin, son regard changea soudain, laissant place à du soulagement. Malgré tout, il s'approcha d'une démarche assurée et rapide, les traits ciselés d'une froideur qu'elle était prête à affronter.

Une chaleur apaisante se rependit tout doucement en elle. Son cœur battait si fort qu'elle le sentait résonner contre ses temps dans ce silence de funeste.

Roderik avait roulé comme un fou furieux sur les routes de campagnes de la Pennsylvanie pour la retrouver. Jamais au grand jamais il s'était senti aussi impuissant que quand elle lui avait annoncé son départ pour les États-Unis en plein milieu de la journée. Son cœur avait fait bon, tous ses muscles s'étaient figés. La peur l'avait immobilisée jusqu'à ce que la colère le submerge.

Il poursuivit son chemin dans les allées du cimetière en peinant à réprimer la colère qui sommeillait en lui depuis des heures interminables. Pourquoi avoir pris la fuite ? Pourquoi semblait-elle si craintive ?

Pour la première fois de sa vie Roderik avait l'impression d'être impuissant.

Toutefois, il ne put s'empêcher d'être soulagé de l'avoir retrouvée et dut réprimer les ravages de sa fureur...par respect pour ses défunts parents.

- Si tu voulais te recueillir sur la tombe de tes parents il suffisait de me le dire Luna, commença-t-il en s'arrêta à quelques mètres d'elle.

Elle ouvrit la bouche pour tenter de s'expliquer mais Roderik la coupa.

- J'étais fou d'inquiétude ! Pour l'amour du ciel Luna qu'est-ce qui t'a pris ?

Luna frémit, à la fois attendrit par l'inquiétude qu'il lui témoignait et terrifiée par ses traits durcis de colère.

- Je n'ai pas réellement réfléchi à ce que je faisais, commença-t-elle en s'accrochant à son parapluie comme si sa vie en dépendait ; J'avais besoin de venir ici Roderik.

Il combla l'espace qui les séparait, jetant un coup d'œil à la dérobée en direction de la tombe de ses parents.

- Pourquoi j'ai l'impression que tu n'es pas ici seulement pour te recueillir ? Est-ce que tu...

- Mon dieu tais-toi, le coupa-t-elle d'un souffle ; Je t'aime Roderik n'en doute jamais.

- Alors dis-moi ce qu'il se passe Luna, murmura-t-il dents serrées.

Luna inspira profondément.

- Tout ce qu'il me reste est ici, murmura-t-elle sans le quitter des yeux ; J'avais besoin de venir ici pour t'annoncer quelque chose de très important et...

Ses mains de son amant se posèrent sur ses bras, une lueur impatiente au fond des yeux.

- Je t'en prie Luna accouche avant que je sombre dans la folie.

Luna releva subitement les yeux et profita de ce qu'il venait de dire pour déclarer ;

- C'est exactement ce que je vais faire dans moins de neuf mois.

Sa réaction ne se fit pas attendre, il cilla puis fronça des sourcils en la considérant de la tête aux pieds.

- Je te demande pardon ? S'enquit-t-il de but en blanc.

Luna plongea sa main dans son sac et sortit l'enveloppe qu'elle gardait précieusement avec elle depuis bien trop longtemps. Elle la lui tendit d'une main tremblante. Ce dernier ne l'ouvrit pas, les yeux braqués dans les siens.

- Lorsque je suis allée à l'hôpital pour récupérer mes radios ton ami, le docteur Dolagan m'a annoncé que j'étais enceinte et...

Luna s'interrompit en osant à peine le regarder par crainte de ne pas pouvoir continuer.

- Il m'a accusé de t'avoir trompé car pour lui il était impossible que ce bébé vienne de toi. Alors avec l'aide de Mary j'ai fouillé ton bureau à la recherche de...quelque chose qui puisse m'aider à comprendre et je suis tombée sur des papiers concernant ton divorce.

Luna braqua son regard dans le sien. Il avait l'air complètement dérouté mais pourtant si concentré sur ce qu'elle lui disait.

- Je suis tombée sur un papier concernant une clinique spécialisée sur lequel il y avait le nom d'un spécialiste, le docteur Robbins. Alors hier matin j'y suis allée dans le but de trouver des réponses et je les ai trouvé.

Gardant le silence, Luna se pinça les lèvres, transie de froid mais incapable de bouger devant le rictus qui se dessinait sur sa bouche incroyablement dure. Pourtant elle rêvait qu'il l'embrasse en lui promettant que tout irait bien.

- Dans cette enveloppe, reprit-elle avec difficulté, tu trouveras les véritables résultats de tes tests.

Pour la première fois depuis qu'elle le connaissait, Luna faisait face à un homme perdu, déboussolé et hésitant.

- Quelques jours avant que le docteur Robbins ne vous convoque tous les deux, ton ex-femme est passée la voir, à vrai dire, elles étaient amies...du moins c'est ce que le docteur Robbins croyait.

Enfin, il ouvrit l'enveloppe pour en sortir le dossier. Il l'examina, sourcils plissés, le visage si grave, assombri et parfois éclairé par l'espoir. Les larmes aux yeux, Luna se rapprocha de lui.

- Je ne comprends pas Luna, finit-il par dire, la respiration erratique.

- C'est pourtant simple Roderik, murmura-t-elle en esquissa un léger sourire ; Ce n'est pas toi qui est stérile mais ton ex-femme. Elle pensait qu'en te faisant croire que tu l'étais, tu culpabiliserais suffisamment assez pour ne jamais la laisser tomber. Le docteur Robbins a faussée les tests en échange d'une coquette sommes d'argents.

Roderik avait l'impression que son cœur allait bondir hors de lui. Des émotions contradictoires ravageaient son corps et son âme alors qu'elle le regardait avec une tendresse infinie. Avait-il bien entendu ?

- Je suis désolée Roderik je....

- Désolée ? Tu es désolée ? Mais de quoi ? la coupa-t-il la dévisageant.

Malgré le temps qu'il mettait à assimiler tout ce qu'elle venait de lui dire Roderik avait retenu en tête qu'un seul et unique mot.

- Que ces personnes t'aient menti sans la moindre compassion à ton égard et que tu aies pensé pendant des années que tu ne pouvais pas concevoir d'enfants.

Roderik déglutit.

- Pour..pourquoi tu ne me l'as pas dit tout de suite ?

Elle baissa les yeux tristement, essuyant les larmes qui perlaient sur ses joues rougies par le froid.

- J'avais terriblement peur que tu penses que j'ai pu te tromper.

Roderik baissa les yeux un instant, conscient qu'il ne pouvait pas la blâmer pour avoir eu peur.

- Mon dieu, murmura-t-il enfin comme s'il venait de se réveiller d'une longue torpeur.

Il laissa tomber l'enveloppe dans la neige pour venir prendre son visage en coupe. Ses beaux yeux verts brillaient d'incertitudes et de peur mêlées et pourtant, sous les reflets intenses du soleil sur le neige ils n'avaient jamais été aussi beaux qu'en cet instant.

- Tu es...enceinte ?

Enfin elle esquissa un sourire tremblant.

- Oui je suis enceinte Roderik, lui répondit-elle d'une voix voilée par l'émotions.

Sans savoir comment procéder ni même comment réagir, Roderik abaissa une main prudente jusqu'à son ventre.

- Mais depuis combien de temps ? S'entendit-il demander.

Luna battit lentement des paupières sans le quitter du regard. Jamais elle n'avait vu autant de nervosité dans ses yeux.

- D'après le médecin six ou sept semaines.

Ses yeux noirs devinrent subitement très sombre.

- Alors pendant l'accident tu...

- Je vais pas bien, le coupa-t-elle les larmes aux yeux ; Nous allons bien c'est tout ce qui compte.

Il la prit dans ses bras brutalement, le souffle court, embrassant ses cheveux, plongeant son visage dans son cou.

- Je peine à y croire, articula-t-il en l'embrassant avec passion.

- Pourtant c'est réel, je suis enceinte, parvint-elle à dire entre deux baisers.

Luna s'écarta, suivant la larme solitaire qui roulait sur la joue de son amant. Laissant tomber son parapluie, Luna enfouit son visage contre son torse, le cœur enfin libéré.

Roderik la serra contre lui, réalisant peu à peu le tournant que prenait le cours de sa vie.

Lui qui avait pensé pendant longtemps ne jamais pourvoir concevoir un enfant...cette femme qu'il tenait dans ses bras venait lui prouver que tout était possible.

- Je t'aime Luna Moor...

Roderik n'attendit pas qu'elle lui réponde. Il retira son manteau en regardant le bouquet de fleurs qu'elle avait posé devant la tombe de ses parents le coeur serré...

Il la couvrit de son manteau et la souleva dans ses bras après avoir récupéré l'enveloppe et son parapluie. Roderik s'éloigna alors, portant la jeune femme dans ses bras, visiblement épuisée par son combat mené pour obtenir la vérité.

Il posa sa joue contre son sa tête, marchant droit devant lui.

Laissant le passé derrière lui...

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