Chapitre 41
Alors que les vacances de Noël débutait dans un décor enneigé, Luna songeait au cadeau qu'elle pourrait offrir à Roderik et après maintes recherches elle soupira ayant aucune idée de ce qui pourrait lui plaire.
Trois semaines après l'incident qui l'avait mis à mal, Roderik se comportait d'une manière différente. De plus, les journalistes ne lui rendaient la tâche facile et il redoublait de vigilance pour la protéger. Hormis ces détails, Luna n'avait jamais été aussi heureuse de toute sa vie. Ils se complétaient l'un l'autre, Luna parvenait à l'apaiser et lui la comblait de bonheur et elle se sentait comme une femme accomplie à ses côtés. L'espoir, songea-t-elle en le regardant pianoter sur son ordinateur cravate desserrée, manches retroussées.
- Que regardez-vous comme ça miss Moor, dit-il en se carrant dans son fauteuil.
Luna referma le livre qu'elle faisait mine de lire et lui décrocha un sourire en coin.
- Je vous regarde monsieur Willar, chuchota-t-elle avec un air faussement innocent.
Il courba son index pour qu'elle le rejoigne.
Voilà plus d'une heure qu'elle avait attendu ce moment.
- Sur quoi tu travailles pour être aussi concentré ? Demanda-t-elle en venant s'asseoir sur ses genoux.
- Des dossiers et encore des dossiers, expliqua ce dernier avec un soupir lassé ; J'aimerais tout boucler avant ce soir, de façon à me concentrer uniquement sur vous mademoiselle Moor.
Pour appuyer cette promesse il déposa un furtif baiser sur son épaule.
Son cœur se mit à battre comme au premier jour. Tout était redevenu comme avant. Ni l'un ni l'autre avaient reparlé de son secret et ils se contentaient de poursuivre leur histoire au jour le jour savourant chaque instant même les plus infimes.
- Ce soir je t'emmène à une vente aux enchères, ajouta l'homme en lui prenant la main.
Luna sentit la nervosité s'emparer d'elle.
- Roderik je ne pense pas que ce genre de soirée soit à ma portée.
Roderik n'avait pas besoin de plus de détails pour comprendre qu'elle était anxieuse. Après plus de trois semaines passées ensemble en plein cœur de la tempête médiatique, Luna semblait toujours ne pas comprendre pourquoi ils subissaient un tel déchaînement. Malgré ça, Luna s'était montrée forte face aux critiques, des critiques dirigées vers lui, dans lesquelles il était perçu comme un homme aux liaisons les plus courtes de l'histoire. Autrement dit, maintenant que la tempête s'était enfin apaisée, tous pensaient avec convictions que cette femme assise sur ses genoux faisait déjà partie de son passée. Roderik était fermement décidé à leur prouver le contraire.
- Je sais et c'est ce qui fait que tu es différente, mais j'ai bien peur ne plus pouvoir refuser l'invitation et il est absolument hors de question que j'y aille seul.
- Que fais-tu de la presse ?
- Je ne peux pas les empêcher mon ange, cela fait partie de ma vie, mais je t'ai promis de te protéger n'ai-je pas tenu parole ?
Elle esquissa une moue contrite.
- Si tu l'as tenu, néanmoins je ne peux pas sauter de joie après avoir lu toutes ces horribles critiques à ton sujet.
- Je les assume, rétorqua Roderik en la serrant étroitement contre lui ; Ils ont pour ainsi dire refléter la réalité, on ne peut pas dire que j'ai été irréprochable ces dernières années.
Elle demeura silencieuse, jouant nerveusement avec le bout de sa cravate. Roderik mesurait la chance inespérée qu'il avait depuis qu'elle était rentrée dans sa vie. Pire encore, pour la première fois de sa vie il mourrait d'envie de la présenter comme sienne au public...une tentation rare puisqu'il avait toujours refusé de se montrer avec une femme.
- Tout ira bien, fais-moi confiance Luna, tu n'as rien à craindre.
Elle soupira en lui offrant un timide sourire qui se voulait prudent. Luna n'avait pas peur de se montrer à ses côtés le temps d'une soirée elle craignait plutôt le devoir qui l'attendait.
C'est-à-dire parler à des inconnus, forçant quelques sourires. Ces deux inconvénients valaient-ils la peine ?
Elle lui faisait pleinement confiance.
- J'avais oublié qu'il était inutile de mener une bataille face à toi, lança-t-elle en levant un sourcil amusé.
Il l'embrassa avec fougue.
- Exactement, chuchota-t-il en la hissant sur son bureau ; Aussi mademoiselle Moor vous n'avez guère le choix que de me suivre.
Il pressa ses paumes de mains sur ses joues pour intensifier son baiser. Son cœur se remit à battre à la chamade.
- Allons-nous être en retard ? S'informa-t-elle entre deux baisers.
Il posa son front contre le sien en lâchant un soupir agacé.
- Je le crains oui...
À contrecœur il la souleva pour la reposer sur le sol.
Il lui prit la main pour l'entraîner dans sa chambre là où une robe du soir l'attendait sur un cintre.
- Elle est magnifique tu me gâtes trop.
- Ce n'est rien comparé à ce que je désire t'offrir si tu n'étais pas si...rebutée à l'idée que je te couvre de cadeaux.
- Je ne suis pas ici pour ton argent, répliqua Luna d'une voix sérieuse.
- Je sais, murmura-t-il en plantant un baiser sur son front ; Je vais prendre une douche, je n'en ai pas pour longtemps.
Luna le suivit des yeux tout en se mordant la lèvre et reporta son attention sur la robe bleue foncé. Une pensée s'imposa dans son esprit tandis qu'elle reposait la robe sur le lit.
Pourquoi Roderik tenait tant à y aller ? Et surtout pourquoi voulait-il prendre le risque qu'ils soient à la portée des journalistes.
Malgré la boule qui se formait dans son ventre Luna fit en sorte que ces myriades de questions cessent et se concentra plutôt sur les sons qui provenaient de la salle de bains.
Luna pénétra dans celle-ci et sentit les vapeurs se poser sur sa peau jusqu'à lui prodiguer des sensations divines. À travers la buée qui recouvrait les parois transparentes elle pouvait aisément distinguer la silhouette de son amant.
Sans plus attendre, avec une audace qui la surprit elle-même Luna ôta son pantalon ainsi que son chemisier et marqua un temps d'arrêt avant de se déshabiller entièrement.
Au diable la soirée, songea-t-elle impatiente de le retrouver.
Roderik laissa les jets d'eau chaude roulaient sur sa peau les yeux fermés, à la fois impatient de partir à ce gala et anxieux de ne pas obtenir l'objet précieux qu'il voulait acquérir ce soir.
Le cours de ses pensées prit fin quand deux mains aussi douce que délicates vinrent se glisser dans son dos.
Roderik se tourna, contemplant la jeune femme entièrement nue, lui esquissant un petit sourire vulnérable qui lui serra le cœur.
D'une beauté incomparable, chaque fois elle lui apparaissait encore plus belle que jamais.
- Essayes-tu de nous mettre en retard ? Demanda-t-il d'une voix rauque.
Elle se rapprocha de lui, les yeux brillants.
- Je crois que oui, avoua-t-elle en se mordant la lèvre.
Roderik prit son visage en coupe et plaqua sa bouche contre ses lèvres douces. Comment y résister ? Cette femme était et restera son pêché.
Follement, passionnément, ils firent l'amour, consumés l'un l'autre par cette émotion indescriptible, foudroyés par un orgasme saisissant...
Trente minutes plus tard, alors qu'elle essayait de faire tenir tant bien que mal sa masse de cheveux dans un chignon, il surgit du dressing pour venir planter son regard dans le sien.
- Nous sommes définitivement en retard petite coquine.
Luna rougit jusqu'à la racine de ses cheveux et se laissa submerger par des émotions positives qui lui donneraient sans doute la force de surmonter cette soirée.
- Tu es sublime, Luna, je peine à croire que tu es à moi, murmura-t-il en déposant une pluie de baisers de son cou.
- Méfiez-vous monsieur le Duc, vous pourriez nous mettre en retard, le taquina-t-elle en se levant beaucoup trop vite.
Elle retint au meuble, remerciant le ciel qu'il la retienne par la taille.
- Tout va bien ? S'enquit-il d'une voix inquiète.
- Oui, je me suis levée trop vite et l'eau était trop chaude, je me sens toute engourdie.
Luna secoua imperceptiblement la tête et se redressa.
- Je vais annuler la soirée.
- Arrête Roderik, ce n'est rien je vais très bien, contrat-elle en lui faisant face.
Il l'observait avec gravité.
- Je pense que tu as subie énormément de pression ces trois dernières semaines, je t'en demande trop, insista-t-il en glissant son index sous son menton.
- Je vais très bien, allons-y à présent, se buta-t-elle à répéter en quittant la chambre.
Il la retint par le bras pour la faire pivoter face à lui et l'attira à lui.
Pour une raison qu'elle ignorait, ce contact suffit à la rassurer. Il souleva son menton avec une infinie tendresse et déclara ;
- Je te promets qu'après cette soirée, les choses seront définitivement différentes...
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