Chapitre 36



Durant un moment qui lui parut une éternité, Luna se demandait ce qu'il avait bien pu dire à cet homme pour revenir aussi froid qu'un glacier. Mais à peine la porte de la suite franchie que sa froideur se mua en une urgence absolue de l'embrasser. Encore...

Il prit en coupe son visage pour la soumettre à un diabolique baiser qui la fit frémir. D'un grognement presque caverneux il retira sa veste puis sa cravate sans cesser de l'embrasser. Alors toutes pensées cohérentes quittèrent son esprit. Ivre de bonheur elle s'arracha à ses lèvres en sentant son cœur battre partout en elle.

Avant leur départ pour New-York, Roderik avait dormi chez-elle sans la toucher, sans même chercher à lui faire l'amour. D'abord inquiète elle avait fini par se dire qu'il ne désirait pas que son corps mais aussi son âme. Seulement Luna désirait qu'il recommence encore et encore à la faire sienne.

- Roderik, murmura-t-elle d'une voix altérée par le désir et la peur.

Oui, la peur nourrissait son désir d'explorer davantage toutes ses facettes et celle-ci la fit frémir quelques secondes.

- Je deviens fou, laissa-t-il tomber en fermant la porte de la suite sans jamais la lâcher du regard.

Très vite Luna sentit une chaleur l'envahir.

- J'aime quand tu es fou, répondit-elle avec un sourire malicieux.

Il darda sur elle un regard presque animal et fit glisser sa cravate le long de sa nuque pour venir l'entortiller autour de ses phalanges.

Il rompit l'espace qui les séparait et la souleva dans ses bras pour traverser le couloir jusqu'à la chambre. Tremblante, Luna sentit la plante de ses pieds se reposer doucement sur le sol et sentit un tissu couvrir ses yeux. Seul un cri étouffé trouva la force de quitter ses lèvres, électrisée par cette nouvelle sensation absolument indéfinissable. La respiration de son amant devenait plus lourde chaque seconde, comme s'il souffrait de ne pas lui faire l'amour sur-le-champ.

- Tout va bien, murmura-t-il en traçant un sillon de baisers dans son cou.

Comment résister à l'appel du désir ? Luna s'abandonna totalement et accueillit cette pénombre subite comme une récompense.

Roderik serra les dents devant cette sublime créature et des sentiments indescriptibles lui empoignèrent l'âme. Elle se tourna vers lui, la bouche entrouverte, la naissance de ses doigts portés sur sa cravate. Il lui prit les mains pour l'empêcher de la retirer et captura ses magnifiques lèvres au bord du précipice. Il détacha sa robe d'une seule main et l'allongea sur le lit. Il se déshabilla à son tour, les yeux noircis par l'envie sauvage de lui faire l'amour. À ce moment précis, Roderik perdit le contrôle de ses propres pensées et se promit de ne jamais la laisser s'en aller.

Il remonta sur le lit pour embrasser chaque parcelle précieuse de sa peau se nourrissant de ses soupirs hachés.

Il captura ses lèvres et crut s'y perdre.

Luna se cambra en sentant ses mains descendre le long de son corps pour mieux remonter. D'une pression, il posa sa main sur ses joues de façon à la maintenir immobile pour mieux goûter ses lèvres. Luna se perdit dans ce rythme effréné et eut l'impression qu'il ne serait jamais rassasier de les goûter.

Trop curieuse, ayant l'envie de désobéir Luna tira sur la cravate pour confronter ses yeux sombre.

- Luna, prévint-il menaçant.

Les lèvres entrouvertes, elle lui lança un appel désespéré et souleva ses hanches pour rencontrer son bassin.

À son plus grand désarrois son amant ne fit rien pour apaiser sa fièvre au contraire...il la fit grimper en traçant un sillon de baisers sur ses seins puis son ventre.

Était-ce sa punition ?

Lorsque sa main rencontra le cœur de sa féminité Luna eut sa réponse et gémit aussitôt.

Il happa ses lèvres pour étouffer ses cris et elle crut s'évanouir tandis qu'il la maintenait à la limite de la jouissance.

Roderik poursuivit ses pressions sur son intimité et son plaisir se décupla à mesure qu'elle le suppliait.

Ses lèvres effleuraient les siennes, il captait chacun de ses souffles, chaque cri qu'elle émettait pour seule réponse à ses caresses.

Roderik plongea son visage dans son cou et la fit sienne sans plus attendre. Leurs souffles se mêlèrent comme un lien transparent mais pourtant si solide.

- Tu es si belle, murmura-t-il en la couvrant de baisers.

Luna ouvrit les yeux à limite de perdre conscience et plongea son regard dans le sien.

Il cessa tout mouvement, comme s'il voulait que cette nuit ne s'arrête jamais. Le ventre noué de désir elle porta sa main sur sa joue alors qu'il glissait son bras puissant dans son dos. Étroitement serrée contre lui, Luna vit des flammes jaillir dans ses yeux noirs.

Il reprit alors sa danse de long va-et-vient et couvrit sa bouche d'un baiser dur et passionné.

Luna sentit son cœur battre contre sa poitrine, soulevée par une vague de plaisirs inouï, complètement hypnotisé par les cris rauque de son amant. Il entrelaça ses doigts aux siens et allongea sa main au-dessus de sa tête puis épousa un rythme soutenu et rapide qui les fit basculer dans une jouissance absolue.

L'un l'autre restèrent ainsi, étroitement liés, le souffle haletant. Luna posa sa main libre sur son épaule et rouvrit les yeux pour contempler ses yeux encore enflammés de désir.

Plus tard, après avoir récupéré un peu de force, Luna avait la tête posée sur son torse, le corps alangui, les muscles engourdis par leur étreinte passionnée.

- Si je m'écoutais, je te ferais l'amour encore et encore, confessa son amant, d'une voix rauque.

Un sourire se dessina sur ses lèvres.

- C'est une information que je garde en mémoire, chuchota-t-elle encore tremblante.

- Je suis sérieux, je te veux, entièrement...

Luna sentit ses battements de cœur redoubler d'intensité, comme un rythme affolant, irrégulier, puissant.

Elle se redressa avec peine.

- Où vas-tu petite créature.

Luna le sentit sourire derrière son dos tandis qu'elle se dirigeait vers la salle de bains.

- J'ai un peu soif...

Roderik la regarda s'en aller avec un besoin possessif d'aller la chercher.

Bon sang que lui arrivait-il ?

D'une respiration bruyante, il se rallongea en passant un bras sous sa nuque.

- Je voudrais rester ici toute ma vie, confia-t-elle en venant se rallonger à ses côtés.

- Moi aussi, murmura-t-il en fixant le plafond ; Malheureusement c'est impossible, j'ai des obligations.

- Moi aussi, c'est bientôt la fin des vacances, je vais devoir réorganiser mon emploi du temps encore une fois.

- C'est bientôt noël, fit-il remarquer en se mettant son le coude.

- Je sais, mais est-ce que...enfin je veux dire...

- Est-ce qu'on pourra se voir avant ça ?

Elle baissa les yeux.

- Je sais à quel point ça risque d'être difficile.

Luna attendait patiemment qu'il réagisse à sa remarque. Elle n'était pas stupide et savait qu'il était poursuivit par la presse. Se voir à la vue de tous aurait des conséquences auxquelles elle n'était pas préparée.

- La presse se ferait une joie de te placarder sur leurs magazines en effet, concéda-t-il impénétrable ; Néanmoins je ne peux pas choisir entre te voir en cachette ou t'exposer au risque que la presse se nourrisse d'une nouvelle histoire.

- Je ne veux pas compromettre ma place au travail, dit-elle en se redressant ; Imagine que je le perds ?

Il se rembrunit, se redressant à son tour.

- Tu ne perdras pas ton travail sous prétexte que tu sors avec moi, Luna enfin !

Elle se passa les mains dans ses cheveux.

- Tu as raison c'est idiot, dit-elle en le regardant droit dans les yeux.

Satisfait, il inclina sa tête sans la quitter des yeux.

- La presse est le dernier de mes soucis, j'en ai un plus important qui est le suivant ; Ta peur terrible que l'on nous vois ensemble.

- Je crains de te causer des soucis, avoua-t-elle d'une voix à peine audible ; Je sais à quel point tu es important pour ton pays et je crains beaucoup leur réaction.

- Pourtant, mon ange, je croyais que tu t'en moquais.

- J'ai menti pour mieux endiguer la vérité.

- Tu veux la mienne ? S'enquit-il mécontent.

Luna agita sa tête dans tous les sens et fut plaquée contre le matelas.

- Je n'ai pas la moindre intention de me cacher et encore moins me soucier de commentaires qui peuvent sortir dans la presse.

D'une main légère mais puissante, il la posa sur sa joue, les mâchoires convulsivement serrées.

- Je ne me suis jamais senti aussi fort qu'aujourd'hui et pour une raison que j'ignore tu en es la cause, reprit-il d'une voix profonde.

Luna retint une larme de bonheur.

- Mon choix est fait, poursuivit-il en l'embrassant tendrement.

Il releva la tête pour la contempler.

- Mon choix est définitivement fait...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top