Chapitre 31



Après cette petite escapade qui avait été la plus merveilleuse de toute sa vie, Luna devait à présent faire face à la vie réelle...à commencer par une montage de factures à payer. Son esprit et son corps semblaient toujours au cottage, elle n'arrivait pas à penser correctement. Chaque parcelle de son corps avait été exploré par cet homme au regard si profond et sombre mais qui pourtant...lui faisait battre le cœur à mille à l'heure. Devait-elle se faire des idées jusqu'à songer à vivre avec lui pour le restant de sa vie ?

Cette question la fit rire bêtement. Elle avait l'impression d'être l'héroïne de l'un de ses romans mais la véritable vie ne se finissait pas toujours en conte de fées. Autrement dit, Luna devait reposer les pieds sur terre avant que le chute ne soit terrible.

Mais combien de femmes de sa condition ne serait pas ravie d'avoir passé deux jours incroyables avec Roderik Willar ? Combien d'entre elle ne se serait pas imaginé l'impensable ?

D'un soupir tremblant Luna se leva pour se jeter sur la banquette de l'alcôve afin d'admirer la rue déserte. La neige n'avait de cesse de tomber recouvrant la route et les trottoir d'un beau manteau blanc. Habituée à la solitude depuis des années, Luna se sentait terriblement seule depuis qu'elle avait quitté Roderik. Ce sentiment atteignait sans cesse son cœur et à mesure du temps cela devenait douloureux. Ce terrible constat la fit réfléchir sur l'avenir et sur des dires de Roderik. Certes il voulait poursuivre avec elle mais pour combien de temps ?

Avait-il les mêmes désirs qu'elle ?

Luna poussa un soupir agacé et dirigé contre elle.

Pourquoi les femmes se posaient-elles autant de questions ?

- Pourquoi ne pas simplement laisser le temps te répondre ? Se dit-elle à elle-même avant de grimacer ; Génial Luna ! Maintenant tu parles toute seule.

Elle prit sa tête entre ses mains tout en jetant un coup d'œil à son ordinateur. Elle qui ne s'était jamais préoccupée de la presse avait fait de nombreuses recherches sur Roderik et plus elle s'enfonçait dans les articles du Daily-mail plus Luna comprenait à quel point son image était sombre. Il n'était pas simplement Duc, il était un implacable homme d'affaires en possession d'une multi-entreprise.

Luna s'entoura de ses bras lorsqu'un frisson parcouru son échine.

Ses pensées furent soudain coupés par des coups portés à sa porte. C'est en sourcillant qu'elle se dirigea vers sa porte d'entrée.

Son souffle se coupa instantanément lorsqu'elle reconnut la silhouette de Roderik. Il lui opposait un visage impassible mais un petit sourire rehaussait le coin de ses lèvres. Son apparence impeccablement mise en valeur par son long manteau noir lui rappelait cette image de lui sortant des ténèbres pour l'happer...

Et il l'avait fait...songea-t-elle en rougissant.

- Mais..qu'est-ce que tu fais ici ? Bafouilla-t-elle l'air surpris ; Enfin je veux dire je ne m'attendais pas à te voir.

Il pénétra dans son appartement, prenant tout l'espace avec son imposante silhouette.

- Je sais, ça fait à peine quarante-huit heures que nous nous sommes quittés, déclara-t-il la prenant par le menton pour l'embrasser.

Luna perdit pieds, ça y est...elle ne touchait plus terre.

- Tu piques ! S'exclama-t-elle en riant.

- Moi aussi je suis content de te voir Luna, dit-il d'un murmura teintée d'ironie.

Luna se mordit la lèvre alors qu'il la dévisageait longuement avec un sourire moqueur.

- Je peux savoir ce que tu faisais avant mon arrivée ? S'informa-t-il sans se départir de son sourire.

- Oh...je payais mes factures.

- Maquillée en chaton ? S'enquit-il en levant sourcil moqueur.

Luna hoqueta en touchant son nez.

- Oh...mon dieu quelle idiote ! Dit-elle en se dirigeant vers le miroir ; J'étais en train d'imaginer une nouvelle comptine pour les enfants, je voulais voir si...

- Te faire des moustaches de chat allait les faire rire ? La coupa-t-il en lui prenant le coton des mains ; Si elles ont réussi à me faire rire je pense que oui.

Roderik fut parcouru d'un délicieux frisson. Chaque fois qu'il la voyait, elle parvenait à le faire rire. Quelle genre de femmes ouvrait sa porte avec des moustaches de chat ?

- Il n'y a que vous miss Moor pour ouvrir la porte à un Duc maquillée en chat, déclara-t-il en cédant à la tentation d'embrasser son nez tout noir.

- Il n'y a que vous monsieur le duc pour surprendre une femme au moment où elle s'y attend le moins.

Roderik la démaquilla à l'aide du coton sans quitter sa paire d'yeux verts.

- Je voulais te faire la surprise, répondit Roderik en la hissant sur la table.

Avec ses yeux éperdues, elle se pinça la lèvre en lui lançant un regard incrédule.

- Voilà qui est mieux, murmura-t-il en terminant de la démaquiller.

Déconcertée par cette visite impromptue Luna ignorait comment réagir et la honte devait se lire sur son visage. Quelle idiote faisait-elle à présent !

Le plus étrange c'est qu'il l'avait tantôt prévenu qu'ils ne pourraient pas se voir cette semaine à cause de son emploi du temps chargé.

- Je croyais que tu avais trop de travail, glissa-t-elle en cherchant à comprendre l'expression qu'il arborait.

- J'ai trouvé suffisamment de temps pour avancer dans mon travail, mais surtout, j'avais envie de te voir.

Le cœur de Luna manqua de défaillir.

- Faites attention monsieur Willar vous êtes en train de vous attacher, laissa-t-elle tomber avec un sourire espiègle.

Impassible, il suspendit son geste et planta son regard dans le sien.

La froideur de ses traits suffit à lui effacer son sourire.

- C'était pour rire Roderik détend-toi, murmura-t-il en lui prenant le coton des mains et sauta de la table pour rejoindre sa salle de bains.

Dieu ! Qu'allait-elle fait pour qu'il soit aussi mécontent...

- Et si ce n'était pas une plaisanterie, lança-t-il en pénétrant dans minuscule salle de bains.

- Je te demande pardon ?

D'une respiration bruyante il glissa ses mains sur sa taille les yeux braqués dans le reflet du miroir afin de les souder aux siens.

- Je dois me rendre à New-York pour un dîner d'affaires, en règle générale personne ne m'accompagne, pas même mon ex-femme.

Il lui offrit un long regard brûlant en marquant une pause dans laquelle Luna se redressa pour venir rencontrer son torse.

- Je veux que tu m'accompagnes, lâcha-t-il d'une voix inflexible.

- N'est-ce pas trop exigeant comme demande ? S'enquit-elle la bouche sèche.

Comme elle le défiait, il lui adressa un regard réprobateur.

- Tu ne veux pas m'accompagner ?

- J'ai peur du rêve que tu es en train de me vendre Roderik, avoua-t-elle en quittant la salle de bains d'un pas désespéré.

- Tu as peur de ça ou de moi ? Répliqua l'homme d'une voix grave tout en pointant son index en direction de son ordinateur ouvert.

Luna entrouvrit les lèvres mais ne sut quoi répondre.

- Pourquoi ne me demandes-tu pas ce que tu veux savoir sur moi ? La presse ne dit pas toujours la vérité et peut fausser un jugement.

Il marquait un terriblement point et venait de le dire avec une telle décontraction.

Luna posa ses mains sur son ridicule plan de travail et ce détail suffit à lui rappeler qui était cet homme.

- Je ne suis pas une femme perfide et encore moins désireuse d'être suspendue à ton bras, je ne veux pas me faire de faux espoirs tu comprends ?

- Tu essayes de me dire que c'est ce que je pense de toi ? Luna il me semble que nous avons déjà eu cette discussion, je ne suis pas ce genre d'homme.

Luna poussa une longue plainte en sautillant comme une folle.

- Non c'est bien ça le problème ! S'exclama Luna en lui jetant un regard suppliant ; Regarde-toi et regarde-moi ! Pour moi tu es une invention que des tas femmes se dessine dans la tête, tu es...

- Je suis tout à fait réel Luna et très sérieux, tu crois que tu es un passage dans ma vie ? Fit-il cinglant : La vierge que je dresserais sur le haut d'une longue liste.

Il fit le tour de la table pour la rejoindre et la prit par les bras.

- Cesse d'avoir peur de moi Luna, chuchota-t-il l'air grave ; Viens avec moi à New-York.

Luna sentit ses forces céder sous le poids de son regard.

- J'ai une vie tu sais ? S'enquit-elle pour seule argument.

Il leva un sourcil presque moqueur.

- Alors tu préfères rester ici devant la télé plutôt que de m'accompagner à New-York ?

Bien-sûr que non ! S'écria-t-elle intérieurement. Elle mourait d'envie de le suivre à New-York et profiter d'être avec lui mais elle craignait tellement de choses que ses pensées s'embrouillaient.

Il posa ses paumes de mains chaudes sur ses joues et lui vola un baiser.

- Oui ou non miss Moor ?

Elle lui sourit en guise de réponse.

Son sourire satisfait se grava alors dans son esprit tandis qu'il retirait sa veste.

- Je vais rester ici pour la nuit et demain nous partiront.

Luna leva les yeux au ciel.

- Méfie-toi Roderik un jour je vais refuser et tout tes plans tomberont à l'eau.

Il plissa des yeux en lui décrocha un sourire machiavélique.

- Impossible...et si cela venait à arriver je saurais anticiper.

Pour parfaire son dire il lui glissa un regard brûlant et empli de sous-entendus.

- Je suis vraiment sérieux Luna, reprit-il sérieusement ; C'est de l'exclusivité.

Ses mots si sincères inondaient déjà ses chairs.

- Vraiment ? Bredouilla-t-elle en jouant la carte de l'humour ; Pas d'autre relation ?

Son regard s'assombrit.

- Aucune, murmura-t-il les yeux menaçants.

D'humeur taquine, Luna posa son coude sur le comptoir main sous le menton.

- Selon l'adage il faut embrasser plusieurs crapauds pour trouver le bon.

Cette fois-ci...il plissa ses yeux sombres, les mâchoires serrées, une lueur mystérieuse dans le regard avant que celle-ci se transforme en une promesse délicieuse.

Mais pour qui ?

- Essayez pour voir miss Moor...

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