Je ne pense pas avoir réellement d'objets rattachés à mon enfance, en effet, j'ai tout jeté pour chasser les mauvais souvenirs, et je préfère dire la vérité que m'inventer une vie qui ne serait pas la mienne. Je crois que la chose la plus ancienne et chère à mon coeur qu'il me reste, c'est un carnet de taille moyenne qui m'a été offert par une amie pour mon anniversaire en janvier 2015. C'est là que j'ai écrit mes premiers poèmes, où j'ai pu retranscrire toutes les douleurs qui me hantaient afin de les jeter hors de moi. Ce carnet est fait de deux teintes de marron, une foncée pour le fond et une claire pour les motifs. Il est fermé avec un élastique noir. Mais pour moi, l'intérieur compte plus que l'apparence.

Sachant queje me devais d'écrire son histoire, j'ai longuement hésité mais j'ai réussi à l'ouvrir à nouveau après ces deux longues années, non sans un pincement au coeur et quelques gouttes tombant sur le papier. Ouvrir ce carnet, pour moi, c'était comme laisser les déchirures de mon passé s'échapper à nouveau... En effet, écrire avait été mon unique libération... Un moyen de s'enfuir de la réalité. D'ordinaire, à cette époque, j'écrivais pour m'échapper dans un autre univers des histoires fantastiques, peuplées de fées sorties tout droit de mon imagination. Celles -ci étaient réalisées sur feuilles détachées. Mais ce carnet , lui, comporte deux parties.

La première n'a guère d'importance, il s'agit d'une histoire qui parle de tempêtes et de magie. Cependant, la seconde, écrite à partir de la fin du carnet, est bien différente. Là sont rangés amours, douleurs, souffrances et passions, mélés à quelques étincelles d'espoir qui dansent sur mes vers. Peut -être devrais – je écrire pourquoi.

Jehanne TheELSS