Ana, Ana, Ana...

Je n'ai que très peu de mots pour te décrire. Tout ça pour dire que je suis de loin le plus nul en matière de romantisme. Il est compliqué pour ma part de ressortir ces quelques mots si simples. J'aimerai t'offrir le monde, une ère de paix.

Pourquoi tout est si compliqué ?

Tu as été embarqué par ma faute dans cette épopée. De plus, tu ne m'as pas rencontré sous mon meilleur jour. J'étais sale, abimé par la fatigue, réfrigéré, et mes vêtements troués. Pourtant, tu as tous laissé pour nous accompagner, moi et Lloyd. Soit, tu avais pour prétexte la subite disparition de ta mère pour ainsi ne pas relater tes aventures passées auprès de deux fous souillés, ou excuser le fait d'avoir accompagné de parfaits inconnus.

Ce n'est rien d'autre que de la reconnaissance.

Oh Ana !

Pourquoi fais-tu tout ça pour nous ? Sauver ta mère je suppose. Il n'y a aucune once de quelconques autres sentiments dans ton geste.

Je crois que je commence à réaliser ce qu'il se passe. Cette chanson que t'ai dédié au club "Live house", alors que je ne connaissais que très peu les paroles et j'écorchais difficilement les mots ; tu m'as soutenu en chantant n'importe quoi à tue-tête pour que je ne puisse pas ressentir la honte.

All that I needed... Was you.

Ô diable pourquoi continus-tu à me supporter ? Ou plutôt, comment fais-tu ? Je suis arrogant, moqueur, dédaigneux... Je ne suis qu'un humain parmi les autres humains. Et tu m'as choisi.

Au début, je pensais avoir à te protéger. Frêle, candide, petite... Et pourtant en ce moment même, c'est toi qui me tiens dans tes bras.

Nous attendons dans le calme un ami.

Alors dans ta grande force, tu me fais lever et me demande de t'accompagner dans ces quelques pas de dance que tu équarris de la même manière que moi et les paroles de cette chanson. Ils signifient beaucoup pour toi, et bientôt de même pour moi.

Fallin' love.

Tu me fais pirouetter, mes fais tomber, me relèves... C'est ton moment de gloire, le seul où tu pourras fièrement briller de tout ton éclat. Moi je t'en donnerai d'autres des occasions. Mais tu te contentes de peu. Alors bouger avec un vieil idiot sortit de nulle part t'enjôle. Puis tu te stoppes, te tournes et me regardes de tes yeux effacés qui ressortent si promptement maintenant, et tu murmures :

« Ninten... Est-ce que tu m'aimes ? »

Cette question, même si je m'y attendais plus ou moins, me lâche un poids sur le cœur. Je me ressers, me contracte et crains ce qui va sortir d'entre mes lèvres :

« Oui Ana. »

C'était si simple. Tu m'as déjà mâché le travail.

Une bouffée de gratitude coule entre mes veines qui étaient sur le point d'exploser. Je me sens mieux.

Tu me prends dans tes bras et admire mon visage. Je le vois, toi aussi tu es soulagée. Je voudrais que ce moment dur juste un petit peu plus longtemps. Ou―

« Allez les deux tourtereaux ! Il faut y aller ! Le mont Itoi ne va pas se gravir tout seul !

- On arrive Teddy ! »