2-BEIN' FRIENDS

« Q-Que fais-tu dans une poubelle ?!

- Vas-t-en sale harceleur ! Si tu crois que je vais te répondre ! Tu te fourre le doigt dans l'œil jusqu'au coude !

- Mais... Je ne suis pas un bourreau ! Chuis un mec sympa moi !

- Bien sûr... Et moi le roi des extraterrestres ! Je t'ai vu rigoler avec les autres !

- Mais non ! Nous parlions juste de... Bon ce n'est le sujet. J'ai discuté avec l'un de tes professeurs, je sais ce qu'il t'arrive.

- T'es qui au juste pour te mêler de ce qui ne te regarde pas ?

- Je n'en suis même pas sûr moi-même tu sais. Mais mon instinct m'a dit de venir ici, alors me voilà.

- Tu es surement le pire des harceleurs que j'ai pu rencontrer !

- Je laisse tomber...

- Bon écoute... Je ne sais toujours pas qui tu es ni dans quel camp tu te trouves... Mais je veux bien te croire si tu m'amène un bon lot de missiles.

- D-Des missiles ??!! S'étrangla Ninten.

- Oui... Comme ça je pourrais réaliser mon plus grand rêve. Faire exploser l'éco― Hum, hum... On en reparlera plus tard. Amène-moi ces missiles et on en verra. SALUT ! »

Et il referma le couvercle de la poubelle.

« Étrange garçon... Ce Lloyd. C'est vraiment avec lui que je dois m'allier pour vaincre Giegue ?

- Je t'entends tu sais !

- Qui te dit que je cherchais à le cacher ? »

Maria lui avait demandé de se rendre ici, elle le lui avait fortement conseillé. Mais Ninten avait du mal à saisir ce qu'il devait réellement y chercher. Il avait foi en son arrière-grand-mère, elle pouvait lui exiger qu'il parcourt la terre entière qu'il le ferait. Alors pas le temps pour les doutes.


Quelques heures plus tard, il se rendit sur le toit de l'école où il y avait laissé Lloyd.

« Tiens ! Voilà ton lot de missiles. »

Le garçon le regardait à travers une petite ouverture qu'il avait faite avec le couvercle. Puis il extirpa un bras pour attraper son dû.

...

......

« Ha bah super. Il m'a laissé tomber. »

Mais violemment, Lloyd se jeta de la poubelle, tel un super ninja.

« Ha ha ! Génial ! Me voilà partis sur les traits de Superman ! »

Bien que Ninten regretta évidemment son geste, il laissa ce jeune garçon sortit d'un bac à ordures l'accompagner. Après tout, c'était la volonté de Maria...


Haaa... Lloyd parlait de tout, et de rien. Contre toute attente, oui, ce garçon était un VRAI moulin à paroles.

Regarde-ci ; regarde-ça ; qu'elles sont belles mes chaussettes ; oups j'ai pas fermé la lunette des toilettes !

Et tant d'autres choses si inutiles que Ninten aurait pu récurer chacun des quatre éviers de sa maison avec... Si elles avaient été manuscrites bien sûr !

« Oooh ! Regarde ! La voie ferrée est bloquée par des rochers ! Ils ont dû déchoir du haut de la falaise !

- Merci Einstein... C'était déjà ainsi quand je suis passé tout à l'heure !

- Ça tombe bien, c'est mon scientifique préféré !

- Pardon ?

- Non rien. Ninten suis-moi ! Je sais comment régler notre problème !

- Bah tien... »


Lloyd emmena Ninten dans une des vieilles usines en friche.

« Ce n'est pas celle où je suis allé pour tes missiles ?

- Non, pour les missiles c'était normalement l'industrie au sud.

- Ha. Maintenant que tu le dis !

- Je suis génial, je sais, mais tu me l'assuras une prochaine fois. »

Un robot leur fondit dessus.

« C'est quoi ce binz ?!

- L'usine pullule d'androïdes inachevés !

- T'aurais pas pu commencer par-là ?!

- Désolé Ninten, j'avais oublié ! »

Lloyd dégaina un pistolet ressemblant plus à un jouet sortit directement de Toysorüs. Il essaya de tirer mais l'objet en question se désintégra dans ses mains même.

« Ha mince ! Problème de réglage ! »

Ninten frappa le robot d'un bon coup de batte.

« Ouah ! Tu sais être violent toi ! »

Le concerné ignora et se concentra pour cruellement écraser leur assaillant sur le sol en laissant s'émietter chaque particule.

« Voilà ! On n'entendra plus parler de lui avant longtemps ! »

Il est toujours mal de parler trop vite.

Une autre charge de robot s'élança sur eux.

« Bordel de douille ! Lloyd ! Qu'est-ce qu'on fait ?!

- Garde ton sang-froid Ninten ! J'ai une solution. Mais d'abord, COURS ! »

Ils se mirent à fuir comme des dératés.

« Voilà, alors écoute ! J'ai caché quelque part un stock d'armes.

- Des pistolets ?

- Oui.

- Je ne sais pas m'en servir.

- Tu tiras au hasard dans tous les cas ! Bref... Près de cette réserve il y a une salle dans laquelle se trouve ce pourquoi nous sommes venu originellement.

- Quoi ?

- Pas le temps, porte à droite, sers tes bras contre ton corps sinon ça va accrocher, mais avant d'entrer frappes les robots les plus proches, rentres et fermes la porte après toi !

- Hein ? »

Tout se passa très vite. Ninten éclata quelques machines avant de s'introduire dans la salle en rabattant l'ouverture métallique.

Ils s'adossèrent essoufflés contra la paroi.

« Aaaah... C'était... moins une... !

- Haaa... haaa... ha.... J'ai vu uhh ma vhhie défiler... HHHAA ! »

Ninten enfourna sa ventoline dans sa bouche et respira tapageusement.

« T'es asthmatique ? »

L'interrogé leva l'index pour lui demander un temps de répit :

« Haaa... haa... oui !

- Pas de chance. Moi j'ai des mycoses sur l'orteil droit.

- Ravie de l'apprendre... Sinon, est-ce que c'est ici ta réserve ?

- Non, on en est encore loin ! C'était seulement pour leur échapper.

- Puréée...

- Hé hé ! C'est ce que pense aussi !

- Arrête Lloyd. »

Ninten secoua vivement la tête :

« Je ne suis pas en état de continuer. Va-y ! Je te rejoindrai !

- M-Mais ! J-Je ne peux p-pas y aller t-tout seul ?!

- PUTAIN, ARRÊTE D'ÊTRE CHIANT ET VA-Y !! »

Lloyd serra les poings, profondément vexé. Il alla se terrer au fond dans un coin, et sanglota silencieusement.

« 'Manquait plus que ça... »

Ninten laissa le temps à son esprit de se calmer avant de partir s'excuser auprès du garçon :

« Écoute, je suis désolé de m'être emporté.

- Wuu...

- Tu n'es pas obligé de me pardonner, mais il faut que tu ailles chercher ces armements seul !

- Je passe mes journées à arpenter seul ces lieux, je passe mes heures à me tapir dans une poubelle, je passe mon temps à fuir moqueries et discrimination. Personne ne m'aime ! On me rejette ! Je ne sais pas m'adapter... Je ne sais pas relativiser ! On me trouve bizarre. Mon père veut m'envoyer dans une école de "surdoués", mais c'est surtout pour les cassos comme moi. Je l'ai lu sur la lettre d'admission... »

Ninten se sentit aussitôt coupable. Enfin plus qu'il ne l'était déjà. Alors il trifouilla dans son sac et sortit du pain. Il trancha en deux à la seule probité de l'œil la miche, et donna ce qui lui semblait le plus juste à celui qui avait le cœur percé.

Lloyd renifla en regardant incrédule le morceau tendu en sa direction. Puis l'attrapa mollement. Son ventre gargouillait. Il croqua à pleines dents, et se régala.


Ils étaient dorénavant copains.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top