1-POLLYANNA (I BELIEVE IN YOU)

« Aller ! Aller ! Plus vite ! Ils vont nous rattraper !

- J-J'arrive ! Même si entre nous, ils ne sont pas très rapides !

- N'essaye pas de chipoter ! Cours ! C'est tout ! »

Les deux enfants grimpaient aussi vite qu'ils le pouvaient les interminables escaliers du souterrain. Même si tout leur paraissait vain, ils espéraient revoir au moins un jour le soleil du matin.

C'était pire que la mort.

Ils étaient dépassés.

Si les deux gamins venaient à trépasser dans cette galerie, leur cadavre pourrirait ici sans aucune once d'identité, jamais ils ne seraient retrouvés. Voilà pourquoi il fallait rejoindre à tout prix la surface.

Ninten, le plus âgé, sauta sur l'un des rebords de l'escalier pour éviter l'un de leurs assaillants :

« Attention Pippi ! Viens ! Prend ma main ! »

La jeune fille regarda les doigts tendus en sa direction mais haussa les épaules :

« Pourquoi on ne fonce pas dans le tas ?

- Tu tiens tant que ça à mourir ? Ne fait pas l'idiote !

- Et à distance ?

- Tu n'y arriveras jamais à bout avec ton lance pierre ! Il faut fuir !

- Tu parles d'un héros !

- Pippi― Raaah ! Tu veux me faire craquer ?! J'ai promis à ta mère de te ramener chez toi ! De quoi j'aurais l'air si je reviens les mains vides ?!

- En gros tu me prends pour un trophée ?! Un objet qui prouverait ta bravoure et ton héroïsme ?

- Non ! Tu n'y es pas du tout ! Je te signale que ta mère est déjà profondément marquée par la mort de ton père, elle ne veut pas te perdre aussi ! Sans compter le fait qu'elle soit cardiaque.

- Hum...

- Bon, plus le temps ! »

Il lui attrapa le poignet avant de la tirer en avant, ce qui ne plut pas à la fille. Elle lui mordit l'avant-bras en retour.

« AÏE ! MAIS TU ES FOLLE ! Hurla-t-il en la lâchant à son plus grand plaisir. NON REVIENS ! »

Elle s'était enfoncée dans le sens inverse.

« Jamais je n'aurais dû lui faire confiance. »

Et il partit à sa poursuite.

Lorsqu'il arriva de nouveau en bas, la jeune fille était en proie à ces créatures. Ils menaçaient de la mordre, mais elle n'hésitait pas à leur asséner de terribles coups en pleine mâchoire dans une giclée de sang coagulé.

Ne sachant plus trop quoi faire, Ninten ressortit sa vieille batte fissurée et fonça tête baissée comme aimait tant Pippi sur les zombies. Il éclata des corps et renvoya ces morts pas tout à fait mort dans leur trépas. Et en profita pour récupérer une seconde fois la jeune fille. Elle était couverte de sang de la tête aux pieds, en somme, méconnaissable. Pourtant, et pour éviter qu'elle ne décampe, Ninten la porta dans ses bras.

Ouch ! Elle était lourde !

Et il fila aussi vite qu'il le put.

Les rayons de la lune.

L'herbe croustillante de l'automne.

Ça y est ils étaient sortis !



Mais leurs attaquants aussi.

« Quels pots de colle ceux-là !

- Je ne te le fait pas dire ! »

Ninten déposa Pippi qui se hâta de dégainer son lance pierre.

« Alors on fonce dans tas, mais dans la même direction ! Ok ?

- Je ne comprends que ces mots, rigola la jeune fille, Mais dans quelle direction au juste ? »

Ninten chercha aussi pendant un moment. Très bonne question. Il ne le savait pas lui-même. Alors il leva la tête, et vit quelques oiseaux bleus trancher le ciel :

« Ils veulent fuir ce tohu-bohu... Suivons-les !

- A-Attends ! Tu fais confiance à des pigeons ?!

- Nous n'avons plus le choix ! Ils nous mènerons peut-être à la sortie !

- J'aimerais mois aussi y croire.

- Allez... 3, 2, 1... ON FONCE !

- ET ON BOURRINE !! »

Ils tracèrent violemment.

Et VLAN ! Et FLASH !

Les têtes volaient sous les coups de poing et de batte. S'ils perduraient, Pippi et Ninten finiraient par y parvenir !

La tâche était tout de même complexe, il fallait à la fois gérer pour ne pas se faire mordre, mais aussi garder un œil sur ces oiseaux pour ne pas les perdre de vue. Facile à dire...

Les zombies jaillissaient du partout et nulle part.

Puis Ninten et Pippi se mirent à courir comme des dératés.

Il n'y avait plus qu'une parcelle à franchir, c'était la fin. Dans tous les sens du terme...

Essoufflé, Ninten se jeta à terre en entrainant Pippi dans sa chute. Affolés de s'être peut-être arrêtés trop tôt, ils relevèrent lentement la tête.

Le soleil commençait à briser la nuit.

Le pont était devant eux.

Le torrent les coupait de l'autre rive.

Les arbres semblaient réguliers.

Oui...

Ils avaient réussi !

Encore sous l'effet de l'adrénaline, Ninten commençait tout juste à sentir les effets de sa crise d'asthme. Il se hâta d'empoigner sa ventoline.

Pfiiuu...

C'était moins une.

« J'ai eu... La peur... De ma vie. Pas toi Pippi ?



Pippi ?

- Tout... Tout va bie....n Ni...nte...n ! »

Son teint était livide, ses cheveux, ternes.

« J...e crois qu...e je me suis fa...it mordre ! »

La plaie était verdâtre, et un peu mauve. La jeune fille se redressa sur son dossier pour malaxer la blessure.

« Aï...e.

- N-Ne bouges pas ! Surtout pas ! J-Je vais te porter. »

Il la hissa sur son dos, et se traina avec elle.


Ça y est, il commençait à apercevoir la pancarte de Podunk.

« Home sweet home... »

Pippi gémit.

« ÇA, ÇA VA ?!

- N...non.

- Attends, je vais essayer quelque chose. »

Ninten joignit ses paumes au-dessus de la plaie :

« PK Healing ! »

Il y eut une lumière émeraude. Celle-ci s'infiltra par la lésion pour envahir Pippi jusqu'à la tête. Toutes ses veines ressortirent dans un éclat verdoyant. Puis cela se calma.

« Ç-Ça va mieux ?

- O...Oui ! Oh ! Je ne me suis jamais sentie aussi mieux ! »

Et elle se leva d'un bond violent :

« Ah ah ah !! Je suis guérie ! Cria-t-elle en imposant ses biceps. »

- Donc ce sort sert à annuler les effets d'un poison ou d'autres choses comme ça...

- Hein ? Qu'est-ce que tu baragouines ?

- Oh ! Rien... Je réfléchissais tout haut.

- Ninten ?

- Oui.

- Ma mère a bien fait de croire en toi. Tu es vraiment brave ! Tu iras loin dans la vie. HA ! D'ailleurs... Prends ce badge Franklin ! Il repousse l'électricité !

- Donc si je veux refaire le circuit électrique de ma maison en toute quiétude, il suffit que j'enfile ça ?

- Ha ha ! Oui. Et au passage... Pardon de t'avoir mordu. Je déteste que l'on décide à ma place. »

Ninten prit l'objet rond et le fixa à son foulard.

« Merci ! Toi aussi tu es une chic fille !

- Hé hé ! Bon, je cours chez moi ! Pendant ce temps va chez le maire lui annoncer d'arrêter les recherches ! Car je vais bien ! Grâce à un voisin super sympa ! »

Et elle détala aussi vite qu'elle avait fini sa phrase, mais pour une fois, ce n'était pas pour se mettre en danger. Pippi aussi irait loin dans la vie, son entêtement était une arme. À utiliser à bon escient !


Ninten en profita donc pour se rendre à sa prochaine destination... Thanksgiving la ville industrielle.

Son chemin était encore long, et il avait le droit d'y croire.

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