10-EIGHT MELODIES
« Ninten, misérable insecte. Retourne parmi les tiens pour mourir tel qu'eux. Je t'offre une chance de t'épargner !
Pffeuh ! Je me souviens de tes arrières grands-parents. C'est à eux que tu dois tout ça ! S'ils n'avaient pas franchi les limites imposées.
Je vous hais, vous, humains, si petits et nombreux que vous êtes ! Tant votre curiosité est insouciante ! Grouillez, grouillez si cela vous apaise, ou n'est qu'un reflet de votre infériorité ! Je vous engloutirai en accompagnement avec mon dessert, cela remplacera ce que vous nommez coulis de fraise avec les quelques morceaux mal déchirés.
Toi en particulier je ne peux pas te blairer. Que ce soit parce que tu descends directement de notre gêne ou parce que tu t'opposes à nos plans, j'ai particulièrement envie de te voire geindre le ventre en bouilli, les boyaux exsangues ! Alors accepte ce que je t'offre. »
Ninten et Lloyd entament une première part de cette chanson en harmonie.
« Qu― Qu'est-ce que vous faites bon sang ?! J-JE... VOUS VOULEZ ME RENDRE FOU ?! MON MONOLOGUE N'ÉTAIT-IL PAS À VOS GOÛTS DE CAFARDS ?! »
Giegue les interromps en crachant de puissantes vagues d'énergie psychique, mais les deux amis s'épaules et reprennent de plus belle, en allant plus loin dans l'étendue de la chanson cette fois-ci. L'extraterrestre hurle en se tordant, comme s'il ne voulait pas que quelques sentiments humains ressortent :
« HA ! Les émotions... Quelle idiote invention humaine ! Bande d'insouciants, vous allez me mettre à bout ! ALLEZ CREVER EN ENFER COMME VOUS DITES !!! »
À petit pas, les traits de la berceuse se dessinent, ce qui excède de plus en plus Giegue :
« FERMEZ-LA BORDEL DE― INCONOCLASTES !! JE VOU HAIS, JE, VOUS, HAI― MARIA... Maria... Ma― »
Ana se jette sur l'extraterrestre pour lui refiler un coup de poêle à frire, celui-ci tente de riposter mais quelque chose commence à s'éveiller au fond de lui. Il ne puise plus la force de riposter, alors le choc ne fait que l'affaiblir plus qu'il ne l'est déjà, maintenant, il ne peut plus bouger. Giegue n'a même plus le courage d'utiliser la PSI. Il est cloué en l'air, à entendre cette musique envahir ses oreilles, puis son crâne, et son corps tout entier. Elle s'en empare.
« Pourquoi m'as-tu laissé ? Maria ! Maria ?! Tu n'es pas morte, non ! Mes parents ne t'ont pas jeté tel un vulgaire déchet ! Pas par la fenêtre ! Ton cadavre ne dort pas dans ce cratère ! Il n'est pas sous mes pieds ! »
Tandis que l'alien devient fou, Ana en profite pour s'ajouter dans la chorale improvisée. Elle chante un air semblable mais qui fait office de polyphonie. Oui, c'est "Eight Melodies" de Maria. Sous le choc, Giegue se remémore tout. Sa rencontre avec cette fabuleuse femme, sa séparation, sa mort... Son enfance lui saute à la figure, lui qui tentait désespérément de se voiler la face.
« Maria, je t'aime... Maman. En fait tu étais toujours là. Je sens ta chaleur. Ton pouvoir. Ta PSI. Et tu m'offre à travers ces enfants ton pardon et une triste note d'au revoir. J'ai douté. Je t'ai causé du mouron. Désolé, moi aussi je suis immature... »
Il s'était recroquevillé sur lui-même. Puis d'un seul coup, il redressa la tête et pivota son cou, les yeux plein de rage :
« Ninten... Cela s'arrête pour l'instant. Mais ne crie pas trop vite victoire... Dans vingt ans je reviendrai, plus fort que tout, plus mature que celui dont la prophétie fait éloge ! Dans ces vingt ans, je te tuerai parmi tes semblables. Tu ne seras plus rien pour moi, pas même l'arrière-petit-fils de Maria, et tu t'en mordras les doigts. Tu étais une fourmi, et tu redeviendras fourmi ! »
Le vaisseau extraterrestre prit de l'essor avant de s'élancer dans les airs pour rejoindre l'espace. Giegue et sa grande verve n'allaient plus être aperçus pendant près de vingt longues années. Des années de terreur, des années de soulagement...
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