Inquiète ?

Elle était là, à l'autre bout du quai. Attendant le métro tout comme moi. Il n'était pas si tard que ça, mais comme on était en hiver, il faisait déjà nuit. Je ne pouvait m'empêcher de la regarder. Elle était tellement différente... Il y avait tant d'expressions se lisant sur son magnifique visage. Assise à même le sol (les bancs étant cassés), une écharpe cachant légèrement sa bouche laissant de la fumée blanche s'en échapper dû au froids. Ses yeux dorés, les sourcils légèrement froncés, regardant les rails.Et ses longues couettes basse couleurs pourpres. Rien. Rien ne me laissais indifférente.

À quoi pouvait elle penser ? J'aimerais tellement être dans sa tête, savoir tout de sa vie. Elle donnait se sentiment étrange d'être impénétrable. Tandis que moi, jeune fille vulnérable, on pouvait tout savoir de moi. Suis-je seulement "attirée" parce qu'elle est tout le contraire de ce que je suis ?

Elle finit par se lever, comme agacée, emportant son sac avec elle. J'étais tellement sous son emprise que je n'avais pas vue le métro se pointer !
Mais enfin reprends toi Laly !
Je l'avais tellement observée jour après jours que je savais ce qu'elle allait faire. Elle allait passer en fraude, n'ayant pas de carte, s'asseoir mettant son sac à côté d'elle, écouter sa musique à l'aide de son casque et alterner entre regarder les gens dans le métro et regarder le paysage défiler par la fenêtre.

Je m'assis et je cherchais du regards Ella (la fille en question), je ne la trouvais pas, où était-elle ?
Je senties soudain quelqu'un s'asseoir juste à côté de moi.
Oh mon dieu non ! Pas ça ! Je devins rouge comme pas permis. Elle c'était assise à côté de moi, les bras croisé, son sac entre ses pieds. Je regardais furtivement autour de moi, les seules places restantes était à côté d'hommes qui n'avaient pas vraiment l'air sympathiques. Pour me rassurer, je me disais qu'elle devait plus se sentir en confiance à côté d'une fille fragile telle que moi !

Elle ne mettais pas son casque. Pourtant, je voyais la prise jack de celui si dépasser de son sac et son téléphone semblait avoir de la batterie. Mais pourquoi change-t-elle ses habitudes comme ça ?
Le silence devenait pesant. Mon regard ne pouvait s'empêcher de se poser sur elle. Elle était plus grande que moi et était bonne en chair. Elle était tout bonnement magnifique.
Je la regardait quand soudain, elle tourna la tête vers moi. Je me tournai vers la fenêtre puis, quand je retournai ma tête vers elle, Ella regardait de nouveau devant elle. Ouf !

«- Tu n'as pas peur ?»
Ah ! C'est...C'est bien elle qui me parle ? Oh naan c'est pas vrai ! Je n'aurais pas du retourner mon putain de crâne !
«-D-De quoi tu parle ?» Dis-je en bredouillant.
Elle regardait encore devant elle, toujours avec la même expression.
«-Tu n'as pas peur de sortir de nuit ? Tu a l'air plutôt fragile comme fille.»
Je n'y crois pas ! Elle ose me dire ça ?! Mais... En vrai.... Elle n'a pas tort. Je suis trop fragile.
Elle repris:
«-Tu ferais un parfais repas pour tout les gars en chien dans cette ville.»
Mes yeux furent grands ouverts. Elle me compare à leur repas ! Je répondis:
«-T-Tu peux parler ! C'est toi qui a préféré t'asseoir à côté de moi plutôt que ces gars !»
OH NON ! Comment ai-je pu lui répondre ! Cette fille est connue pour foutre des raclées d'enfer. Je suis morte là !
«-Je ne m'inquiète pas pour moi.»
Elle tourna la tête vers moi.
«-J'ai juste pas envie de te savoir en danger.»

Elle se leva pour descendre à son arrêt.
Je continuais d'être là, choquée parce qu'elle venait de me dire. Ça voulait dire quoi ça ?! Comment ça elle ne veut pas me savoir en danger ?! Si j'avais sue qu'elle s'inquiétait pour moi.... Non ! Ce doit être une blague ?
«-À demain Laly. On se revoit au bahut.» Me dit elle avant de partir, sans même m'adresser un regard.
Qu... Quoi ?!
Je me levai à toute vitesse en espérant atteindre la porte à temps pour la rejoindre, mais elle se ferma sous mon nez et le métro s'en alla. Je collais mes mains contre la vitre la voyant s'éloigner de moi. Elle et sa magnifique façon d'être.

Je fus finalement arrivée à mon arrêt, seule, dans la nuit.
Des garçons fumaient un pétard chacun, accompagné d'une canette de bière. Ils étaient là, à rigoler, quand ils se mirent finalement à me regarder. Un regards insistants... Ils se taisaient. Ella avait raison... Ça craint. La ville craint.
Je réussit finalement à "m'échapper", ramassant au passage quelques :
«Eh, ma belle !» ou encore ce magnifique:
«Réponds sale chienne !»

Je rentrai chez moi, tout en pensant à elle... Qu'est-ce que cela signifiait ? Jamais elle ne m'avais adressé la parole avant. Que pense-t-elle de moi là ?
En rentrant, je faisais mes bagages car le lendemain j'allais être en internat pour le reste de l'année. J'avais plutôt peur...

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