Chapitre 6 : Lever de soleil.
Draco se réveilla avec la délicieuse odeur d'un déjeuner récemment préparé. Il sortit de son lit d'un bon et suivit l'odeur jusqu'à la cuisine, curieux.
Il trouva Granger devant l'objet noir qui chauffe les aliments, le four se souvena t'il, elle cuisinait du bacon et des œufs. Il se souvint alors qu'elle avait passé la nuit sur son sofa. Les serviettes qu'il lui avait données étaient soigneusement pliées sur le dos de celui-ci.
Il repensa à ce qu'elle lui avait dit la nuit précédente. Le rouquin est mort et Potter est quelque part il ne sait où. Pas étonnant qu'elle ait passé autant de temps à l'aider. Elle avait sûrement besoin de distraction.
La tête de Granger était encore baissée sur les œufs. Draco appréciait comment ses cheveux formaient un grand chaos autour de celle-ci.
-C'est presque prêt, dit-elle sans lever les yeux. J'ai pensé que tu aimerais déjeuner quelque chose de chaud au lieu de céréales.
Puis elle tourna la tête vers Draco, remarquant avec surprise la semi nudité du garçon. Elle cligna des yeux et continua ce qu'elle était en train de faire, visiblement rougissante.
-Je n'ai jamais été une grande fan des céréales, à moins qu'il y ait des fruits frais à mettre par-dessus.
C'est à ce moment même que Draco se rendit compte qu'il se tenait devant Granger avec rien d'autre qu'un caleçon. Il ne s'était pas attendu à se réveiller avec cette odeur d'appétissant déjeuner et il n'avait pas pensé à s'habiller. Après tout, il était dans son propre appartement. C'était bizarre car avant il n'avait jamais eu de "propre maison".
Il regarda les œufs par-dessus son épaule et remarqua qu'ils n'étaient pas brûlés et qu'ils ne collaient pas à la poêle.
-Quel est ton secret ? Voulut-il savoir.
-J'ai beaucoup de secrets, répondit-elle. Ses lèvres se tordirent presque en sourire. Tu crois vraiment que je vais les partager avec toi ?
-Oh, je ne sais pas ce qu'il peut y avoir de drôle de garder un secret seulement pour toi, dit Draco essayant de paraître désintéressé. Mais si tu attends que je te supplie, tu as le temps d'être prête.
Hermione plaça du bacon et des œufs dans une assiette, puis prit une autre assiette et servit son propre déjeuner. Elle fit un geste de la tête pour indiquer à Draco de s'asseoir à table. Ils s'assirent donc et commencèrent à manger.
-Les œufs sont bons, comment fais-tu pour qu'ils ne collent pas à la poêle ? Insista t-il entre une bouchée. Après tout, si il devait vivre un an comme cela, autant manger des œufs avec un minimum de goût.
-Je les fais cuire à feu moyen-doux, en y mettant beaucoup de beurre. Tu dois utiliser la spatule pour les déplacer de temps en temps pour les empêcher de coller. Le beurre a tendance à brûler assez facilement. Elle prit le morceau de bacon qui était tombé sur l'énorme t-shirt qu'elle portait au-dessus de sa robe et l'engloutit.
Il hocha la tête en essayant de fixer ses paroles dans son cerveau.
-C'était très bon mais je vais devenir fou si je reste ici à regarder ces murs.
-Ils sont assez monotones, dit-elle. Mon appartement ressemblait aussi à cela quand j'ai emménagé. On pourrait les peindre, si tu veux.
Draco regarda autour de lui, un peu de couleur donnerait à cet important un aspect moins carcéral.
-Oui, je crois que ce serait bien mais ce n'est pas ce que je voulais dire. J'ai besoin d'être actif. Être enfermé de cette manière est presque un supplice... J'ai à peine été dehors en quelques jours, commenta Draco, sans mentionner que en vérité cette situation lui rappelait l'arrestation quand lui et sa famille ont dû rester enfermé dans le manoir avant les jugements.
-Tu peux aller au parc, proposa Hermione, le sortant de ses pensées. Je suis sûr que tu trouveras des matchs où tu pourras participer.
Il la regarda.
Elle se limita à maintenir ce regard.
-Tu sais, les gens jouent habituellement le samedi au football. Tu pourrais t'en donner l'opportunité. Il y a aussi des gens qui jouent au rugby mais... Son propre rire l'interrompit.
-Quoi ? Demanda le blond.
-Si le foot pourrait être un peu... Un peu intense pour toi, que dire du rugby. Je ne pense pas que tu aies déjà vu un match de Rugby. Les joueurs se jettent les uns sur les autres dans le but d'attraper ballon et l'emmener à l'autre bout du terrain. Certains se fracturent le nez et les ecchymoses sont fréquents dans ce sport.
-C'est barbare ! Exclama-t-il en fronçant les sourcils.
Elle soupira.
-C'est toi qui dis ça ? Comme si le Quidditch n'apportait pas de blessures. J'allais à chaque match. Je pourrais te dire toutes les fois où Harry est tombé de son balai.
-Moi je me débrouillais pour rester sur mon balai considérablement mieux que Potter, dit-il fière de lui. Parle-moi du football.
-Ce sont des gens qui courent après une balle. Il y a deux buts de chaque côté du terrain et les joueurs doivent se passer la balle en frappant dessus avec le pied jusqu'à envoyer la balle dans le but adversaire en évitant le gardien.
C'est moins agressif que le rugby mais ça peut l'être.
-Il n'y a qu'un but de chaque côté ? Et qu'une balle ?
-Oui, seulement une balle et un but pour chaque équipe, expliqua-t-elle en souriant. Je crois que si l'on cherche sur les chaînes de la télévision on pourrait trouver une partie retransmise.
Elle se leva de table et s'assit sur le sofa, alluma la télé et commença à zapper les chaînes.
Draco s'appuya sur le dos du fauteuil. Granger s'arrêta sur une chaîne. Il observa attentivement. Tous les joueurs se lançaient en pile de personne, c'était du rugby ?
-On peut passer au football ? Demanda t'il en se mouvant pour s'asseoir à côté d'elle.
Elle recommença à chercher une chaîne correspondante et elle la trouva.
-Ça ne parait pas si difficile, dit-il avec indifférence.
Granger soupira.
-Je n'ai plus joué depuis la primaire mais je détestais ce sport. Donc tu pourras courir dans le parc si tu le souhaites. Moi je lirai un livre sous un arbre.
Draco observa la partie de football durant plusieurs minutes et il ne put éviter de faire une grimace lorsqu'un jour fut frappé par une chaussure à picot alors qu'il était sur le sol. De toute façon, il n'ira pas au parc aujourd'hui.
-Aujourd'hui je vais trouver un travail, annonça t-'il.
Elle le regarda avec un soupçon d'incrédulité mais elle répondit raisonnablement amusée.
-Tu as besoin d'un numéro de téléphone pour qu'ils puissent te contacter. On devra t'en trouver un. Je te laisserai bien utiliser le mien mais je n'en ai pas. Je vais t'essayer à quelques questions qu'ils pourraient te poser durant l'entretien.
Elle hocha de la tête.
Elle lui adressa un regard un peu plus sévère.
-Seulement pour que ce soit clair, Malfoy. Le plus probable est que tu ne trouves pas de travail aujourd'hui, ces choses prennent du temps.
Draco roula des yeux devant ses paroles.
-Je ne suis pas stupide Granger. Mais je suis un Malfoy. En général nous obtenons ce que nous voulons.
-Habille-toi, ordonna-t-elle avant de sortir par la porte, et habille-toi bien.
Draco traversa l'appartement jusqu'à sa chambre et ouvrit la penderie. Il prit un pantalon qui lui paraissait bon et une chemise à boutons. Après cela, il prit ses clés, son argent moldu et alla frapper à la porte de Granger.
Elle ouvrit, complètement habillée avec les cheveux parfaitement coiffés. Draco entra et s'assit à table tandis qu'elle prenait un cahier et un stylo.
-J'ai pensé à quelques questions qu'ils pourraient te poser, dit-elle en entrant dans la cuisine.
-Répondre à des questions n'est pas si compliqué, dit-il en roulant des yeux.
Elle haussa les épaules.
-On verra. Elle ouvrit son carnet et ajouta : Monsieur Malfoy, avez-vous déjà travaillé dans un restaurant ?
-Non mais j'ai mangé dans beaucoup d'entre eux.
-Monsieur Malfoy, quel est le dernier métier que vous ayez exercé ?
-Je n'ai jamais eu à travailler.
-Hmm, travaillez-vous bien en groupe ?
Draco pensa un moment.
-Je préfère travailler par moi-même, les autres me ralentissent.
Granger s'humidifia le doigt et passa à la page suivante.
-Quel est votre plus grande qualité ?
-Apparemment, ma personnalité charmante et mon apparence extrêmement bonne, répondit-il se rappelant de ce qu'elle avait écrit sur lui les jours précédents.
-Quel est votre pire défaut ?
-Le fait que ma confiance en moi fait que certaines personnes se sentent inférieures, dit-il en souriant.
-Pourquoi le travail vous intéresse t'il ?
-Parce que c'est le seul que je peux faire dans le monde moldu.
Elle ferma brusquement son carnet.
-C'est clair que tu ne prends pas ça au sérieux, je ne sais pas pourquoi je m'ennuie avec cela. Il y a beaucoup de choses que tu dois faire si tu veux trouver un travail. Si tu n'en trouves pas tu pourras seulement vivre de ce que le ministère te donne. Elle avait une expression aiguë sur le visage.
-Je blaguais Granger, la liste des choses que je dois mesure déjà un mètre de long. Il la regarda. Si elle n'était pas apparue le premier jour, combien de temps aurait-il attendu avant de pouvoir rentrer dans son appartement ? En combien de temps aurait-il trouver un endroit où acheter de la nourriture ? Comment aurait-il appris à cuisiner ? Il était profondément endetté envers quelqu'un qu'il avait toujours traité comme une merde. Cette pensée le fit se sentir mal. Comme c'était un euphémisme, pour le dire légèrement.
-Laissez-moi réfléchir... Ah oui. Mon plus grand défaut est que je ne sais pas fermer ma bouche.
-Une réponse précise, répondit-elle sans le regarder.
Draco s'inclina en avant.
-Et ce travail m'intéresse car j'adore la bonne cuisine et j'aimerais passer autant de temps que possible à faire profiter les autres de celle-ci.
Granger sourit.
-Ça c'était excellent. Je crois que tu peux aller de l'avant après tout. Et je t'ai dis que tu étais bon à cela seulement quand tu le voulais, son sourire était toujours présent sur son visage. Si tu continues comme ça, tout ira bien.
Draco et Granger ont passèrent un peu plus de temps à passer en revue les questions avant de partir à la recherche d'un magasin de téléphonie mobile. Quand Granger en trouva finalement un. Après une heure de recherche dans le magasin, chacun a acquis un petit objet rectangulaire. Il avait une douzaine de boutons et un petit écran noir et blanc. Granger joua avec les deux appareils avant de lui remettre le sien.
-J'ai mis mon numéro dans ton téléphone, au cas où tu aurais besoin de me contacter. Tu vas devoir gérer l'argent pour payer la facture chaque mois. Je ne pense pas que cela fonctionne très bien dans le métro car il n'y a pas de bon signal là-bas, mais il devrait fonctionner assez bien le reste du temps, expliqua-t-elle. Tu devras apprendre ton numéro de mémoire pour être en mesure de le donner à la fin des entrevues.
-Je l'ai déjà mémorisé, admita t'il.
Elle paraissait surprise.
-Mais je ne te l'ai dit qu'une fois.
Il haussa légèrement les épaules.
-J'ai pensé que ce serait important de retenir cette suite de numéro, alors je l'ai fait.
Le visage de Granger acquit une expression légèrement impressionnée. Il aurait même pu jurer qu'elle était contente.
-Bon, on peut aller dans quelques restaurants et voir s'ils offrent de l'emploi. Certains des meilleurs restaurants sont ouverts pour le dîner, donc ils devraient être ouverts maintenant. La grande majorité d'entre eux ouvrent juste pour le souper.
Après avoir parcouru une dizaine de restaurants, le ciel sombrait et Draco commençait à sentir ses jambes lourdes, surtout quand il devait monter les escaliers du métro. C'était inacceptable. Il ne pouvait pas perdre son état physique si vite. Je devrais commencer à courir, et le faire régulièrement.
Ils achetèrent quelques plateaux de nourriture précuite à réchauffer à Sainsbury. À leur retour, Granger les mit dans le four quand. Ils s'assirent à table, regardant tous les formulaires.
Draco pensa lui demander de lui apporter quelque chose à boire, mais après il pensa quelque chose de mieux. Il se leva et se servit lui - même. Granger était tellement concentrée sur ce que l'on devait mettre sur les formulaires qu'elle ne remarqua même pas qu'il avait bougé. Elle leva les yeux quand il s'approcha avec deux verres d'eau, elle prit le sien sans faire de commentaire, en souriant un peu.
-Je devrais commencer à remplir tout ça, dit-il en regardant les dizaines de pages devant lui. Tu as une plume ?
Elle rit entre ses dents.
-Oui, mais l'encre transperçait le papier, je te prêterai un stylo, cela sèche immédiatement.
Elle se leva de table et alla vérifier la nourriture. Il avait encore besoin de quelques minutes, alors elle revint quelques secondes plus tard avec un stylo et du papier.
-Tu vas avoir besoin d'entraînement.
Draco leva les yeux au ciel. Il écrit depuis sa petite enfance. Il n'y avait aucune raison de penser qu'il aurait du mal à utiliser du matériel d'écriture. Après avoir ignoré le papier qu'elle lui avait donné, il écrit son nom sur la première ligne d'un des formulaires. Il fit une grimace, ce n'était pas joli. Il fronça considérablement les sourcils. Il avait toujours trouvé son écriture belle. Que se passait-il ?
-Cette chose est cassée.
-Elle n'est pas cassée, elle est différente d'une plume. Tu dois t'entraîner. Il s'est passé la même chose pour moi quand j'ai commencé à écrire avec une plume après l'arrivée de la carte de Poudlard, assura-t-elle.
Grognant un peu à cause de son devoir additionnel, Draco se trouva à écrire son nom plusieurs fois sur la feuille d'essai. Il regarda autour de lui et vit Granger qui luttait contre l'expression amusée de son visage, bien qu'elle paraissait ne pas faire beaucoup d'effort pour la dissimuler.
-Tu profites du moment réellement ! Dit Draco.
Elle haussa les épaules et sourit un peu.
-Tu vas m'en vouloir ? Moi aussi j'ai dû m'adapter au monde magique il y a quelques années. C'est marrant de te voir faire la même... Que la situation se soit inversée.
Il pressa ses lèvres, niant de répondre. Elle alla sortir les plateaux du four et les apporta à table. Ils mangèrent en regardant tous les papiers.
-Tu peux m'utiliser comme référence si tu veux. Ils vont te demander des références personnelles et tu n'as aucun historique d'emploi, offra-t-elle.
Il hocha de la tête en cherchant des yeux la partie "références" et y ajouta son nom.
-Les moldus, en général, ne nomment pas leurs propriétés. Les rues ont des noms et chaque maison a un numéro. Nous vivons au 23 Chalcot Square, ton appartement est le numéro #07 et le mien est le #06.
-Pourquoi ? Questionna-t-il visiblement surpris.
Elle soupira doucement.
-Il y a une grande quantité de moldus dans le monde non magique. Tout le monde vit en communauté, en ayant des maisons assez proches les unes des autres. Les noms de rue et les nombres respectifs facilitent à trouver la direction où tu souhaites aller. Toutes les lettres envoyées dans ce monde doivent avoir l'adresse écrite sur celles-ci pour le courrier arrivé au bon endroit, expliqua-t-elle.
Ils passèrent tous les deux un temps considérable à travailler sur le premier formulaire. Regrettant de ne pas avoir pris de copie supplémentaire. Ils remplirent tout ce qu'ils pouvaient.
Cependant, il n'avait aucun type d'identification moldu et s'il réussissait à trouver un restaurant qui voulait l'engager malgré l'absence d'un historique de travail, ce serait un problème.
Draco se leva de table, et alla retourner une des étagères tandis que Granger mordillait un stylo qui finit par couler. Ils décidèrent de laisser les papiers de côté jusqu'à demain. Draco choisit plusieurs livres un peu au hasard. La lecture pourrait être une bonne alternative à la télévision.
Granger recueillit la paperasse et rassembla le tout dans une farde.
Il regarda de nouveau vers sa direction et leva les livres qu'il avait pris.
-Je peux ?
-Bien sur. Tu peux prendre n'importe lequel d'entre eux. Je lisais beaucoup de fictions il y a un moment mais ça fait longtemps que je n'ai plus lu ce genre. Granger se leva et lui tendit la farde alors qu'il se dirigeait vers la porte.
-J'ai des courses à faire demain, donc je ne serai pas là toute la journée mais si tu sors de chez toi sans tes clés où quoique ce soit, tu as mon numéro. Tu te souviens comment fonctionne un téléphone ?
-Le bouton vert est pour parler, ton numéro est enregistré avec ton nom. J'ai compris Granger, ça ira.
-Et ? Demanda-t-elle.
-Et... Draco essaya de se rappeler ce qu'il avait oublié, qu'avait-t-elle dit de plus avant de sortir du magasin de téléphonie ? Et je ne dois pas le faire tomber dans l'eau.
-Bon, oui. Le téléphone doit se brancher à une prise de courant, les trous dans les murs. Tu devrais le charger tous les jours, lui rappela-t-elle en ouvrant la porte.
-Quelque chose de plus ? Demanda t'il en passant la porte.
-Seulement une chose, en toute sincérité, Malfoy. Je dois admettre que je suis impressionnée.
Draco la regarda avec méfiance.
-Pourquoi ?
-Parce que ton monde est à l'envers et en quelques jours tu as su sortir de cet apitoiement dans lequel tu étais entré. En plus tu as commencé à faire des choses pour t'adapter et faire face à ta situation. C'est assez difficile et tu l'as fait.
Il tenta de garder un visage neutre mais il avait la sensation de devenir rouge comme une tomate. Il hocha la tête.
-Merci Granger. Cela signifie... Il n'était pas bon pour ce genre de choses.
-Cela signifie beaucoup venant de quelqu'un qui connaît la difficulté de s'adapter à un nouveau monde. Bonne nuit.
-Bonne nuit, Malfoy.
Draco sortit en fermant la porte derrière lui.
Seulement une heure plus tard, Hermione entendit des battements d'ailes et elle leva la vue du livre qu'elle était en train de lire. Athena était revenue. Elle sourit et salua avec tendresse son oiseau. Elle retira avec soin la carte de sa patte, la laissant un peu picorer son doigt avant de la laisser voler à sa cage.
Hermione touche l'enveloppe et la tourna dans sa main. Son nom était écrit à l'encre avec une calligraphie de lettres italiques. Elle n'avait aucun doute sur qui était l'expéditeur. Elle s'assit sur le rebord de la fenêtre et ouvrit soigneusement l'enveloppe. Elle se rendit compte qu'il y avait deux lettres à l'intérieur, il y en avait probablement une pour Malfoy.
4 août 1998
Mademoiselle Granger,
Vous n'avez aucune idée du poids que vous m'avez enlevé en écrivant cette lettre. J'avais entendu dire que Potter était intervenu pour gracier Draco et moi-même mais je ne savais pas exactement qu'elle était la peine de mon fils. Draco peut être réticent à accepter toute forme d'aide. Je suis reconnaissante de votre bon cœur et de l'aide que vous lui apporter. Je me sens bien en sachant qu'il a été assez sage pour l'accepter. Il a toujours été un enfant têtu. Parfois je me demande si Lucius et moi lui avons trop donné, pour rien. Si nous l'avons fait, je suis sûr qu'il apprendra que le reste du monde ne sera pas aussi agréable avec lui que nous l'avons été.
Je ne sais pas comment je pourrais vous aider après tout ce qu'il s'est passé, mais merci beaucoup Mademoiselle Granger. Je ne veux pas imaginer dans quelle situation il serait si vous n'étiez pas arrivée pour l'aider. Je sais que vous vivez aussi un moment difficile. Je suis profondément désolée pour le garçon Weasley. Je l'ai lu dans les journaux. Vous avez mes plus sincères condoléances. Je sais ce que cela signifie de perdre quelqu'un que vous aimez. Si il y a quelque chose que je pourrai faire pour vous, s'il vous plaît, dites le moi et j'en ferai tout mon possible. Je vous dois plus que je ne pourrais me le permettre.
Ce matin j'ai envoyé une lettre de présentation à Damocles Belby. Demandez aussi de l'aide à Minerva McGonagall, Horace Slughorn et Jack Pye qui possède le plus grand apothicaire du Chemin de Traverse. Je suis sûr que les deux premiers t'aideront sans conditions. Belby et Pye ont été amis durant beaucoup de temps mais ce dernier ne vous donnera pas de lettre de recommandation à moins que vous lui prouviez votre valeur. J'ai déjà visité son établissement et je lui ai demandé des ingrédients rares. Si vous connaissez quelqu'un qui peut lui fournir des ingrédients connus, offrez lui un chemin de connexion avec celui-ci. N'oubliez pas de mentionner votre désir de travailler en faisant des potions avancées et proposez de faire du bénévolat dans son magasin. Mais n'allez pas trop vite, insinuez pendant quelques mois, vous pourriez vous retrouver comme apprentie de Belby plus tôt que vous l'attendez. Belby peut être très imprévisible à certains moments. Je ne sais pas si votre statut va l'impressionner ou faire qu'il exige plus de vous.
J'ai inclus dans l'enveloppe une lettre pour Draco et je serai reconnaissante si vous pourriez lui donner. Je pense que c'est assez cruel que le Ministère veuille lui faire passer une année sans moi après tout ce qu'il s'est passé. Avec respect pour ses inquiétudes, je vais bien en Argentine. J'ai recontacté de vieux amis et j'ai rencontré beaucoup de nouvelles personnes.
J'ai hâte de retourner à la maison et de voir avec mes propres yeux que mon fils va bien.
Avec vous, par l'esprit.
Narcissa Malfoy.
Hermione essaya de traiter le contenu de la lettre après l'avoir l'avoir lue une deuxième fois. Elle sentit un pincement dans sa poitrine en lisant la partie où elle mentionnait Ron. Il avait été difficile de voir Malfoy dans ses vêtements, elle était d'une certaine manière reconnaissante qu'il en ait acheté des nouveaux. De cette façon, elle n'aurait pas eu à le voir porter ces vêtements souvent, bien que les regarder dans le placard chaque fois qu'elle s'habillait le matin n'était pas beaucoup mieux.
Il y avait des moments, comme hier, où elle n'était pas capable de s'habiller de la journée. Elle préférait ouvrir le placard et voir toutes ses affaires encore accrochées à des cintres. Pour la énième fois, elle s'était dit qu'elle devrait les donner à quelqu'un dans le besoin, et pour la énième fois elle n'a pas pu les laisser partir, comme si elle le perdait à nouveau.
La compagnie de Malfoy n'a pas toujours été agréable, mais au moins il lui a servi de distraction. Même si elle savait que les Weasley seraient heureux de la revoir, elle n'était pas tout à fait prête à les affronter. Pas encore. Le départ de Fred avait déjà été une chose horrible, et aussi Tonks, et Lupin, et tout le monde, mais pourquoi Ron ? Comment était-elle censée aller de l'avant, si elle sentait qu'il manquait une grande partie de son âme ? Harry n'allait pas bien non plus, ou du moins pas comme elle l'espérait. Il s'était enfermé et avait refusé de partir, comme tout le monde. Elle le soupçonnait d'être au square Grimmaurd. Une partie d'elle était sûre qu'elle n'y mettrait plus jamais les pieds, mais une autre partie croyait considérer cet endroit comme la voie d'évasion parfaite.
Elle était seule.
Elle se rappela comment elle en était arrivée à avoir la compagnie de Malfoy. Il apprendra vite à se soucier de lui-même et à moins se fier à la brune. Peut-être que d'ici elle aura réussi à remettre sa vie en ordre. Elle avait vraiment été impressionnée par la façon dont il portait tout cela. Elle ne pense pas qu'elle survivrait à autant de changements. C'était beaucoup à prendre à la fois mais étonnement il le faisait. Elle s'était préparée pour une autre semaine grincheuse avant d'être productive.
Bon, elle s'occuperait de certaines choses demain matin. En attendant, elle devait lui donner la lettre de sa mère. Elle attendu une minute avant de prendre ses affaires, il était tard, devait-elle attendre ? Si la situation était inversée, elle aurait voulu la recevoir le plus tôt possible. Elle adorerait recevoir une lettre de sa mère. Son cœur se mit à battre plus fort alors qu'elle se rappela que Wendell et Monica Wilkins n'avaient aucune fille, ou du moins, c'est ce qu'ils croyaient.
Elle frappa à la porte et attendit patiemment.
Malfoy ouvrit la porte et avant même qu'il l'eut ouverte en entier il commença à parler :
-Oui, Granger ?
-Athena est revenue. Ta mère a envoyé une carte pour toi. J'y vais, je dois me lever tôt demain mais tu pourras glisser la lettre de réponse en dessous de la porte si tu le souhaites. Granger lui donna la lettre avant de retourner dans son appartement. Bonne nuit, Malfoy.
Il prit la carte et hocha la tête.
-Bonne nuit, Granger.
Il l'observa alors qu'elle fermait lentement la porte derrière elle. Draco traversa son appartement jusqu'à la table de la cuisine et s'assit pour lire la lettre. Son nom y était écrit avec une écriture élégante qu'il connaissait bien.
Il l'ouvrit soigneusement et commença à lire.
Pour mon très cher Draco
Je suis sûr que tu seras surpris de savoir qu'ici je me fais un très grand cercle d'amis. Le temps est précieux, j'ai rejoins l'association de Tini Flores qui aide à la préservation des fées pollinisantes. C'est très agréable de se balader dans les jardins et de voir les ruches accompagnées de créatures qui volent autour. C'est dommage que l'automne arrive. J'avais envie d'aller à la plage mais peu importe.
Je suis fière de toi. Je sais que tu restes fort. Ne manque pas cette occasion de devenir une meilleure personne que celle que tu es déjà. Nous avons eu la chance de pouvoir recommencer à zéro. Il faut être prudent avec elle.
Ta mère.
Draco haussa un sourcil et lut de nouveau la lettre. Sa mère soignait des fées ? Bon, au moins elle avait trouvé quelque chose à faire pour combler les heures.
Z.
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