Chapitre 41 : Visites.
Arthur Weasley croisa les mains sur son bureau, regardant la jeune sorcière qui avait répondu à son invitation.
-J'ai fait de mon mieux pour garder une trace de ce qui est arrivé aux loups-garous après la bataille de l'an dernier. Malheureusement, il n'y a pas grand-chose à dire. Beaucoup de gens se sont échappés avant que l'on ne puisse les trouver. Le Ministère a essayé de les localiser et de s'en prendre à beaucoup d'entre eux. Ils ont emprisonné une poignée de loups-garous juste après la bataille,
-N'y a-t-il rien d'autre ? Je suis sûr que les gens ne disparaissent pas.
Aucune nouvelle morsure n'a été signalée à Sainte Mangouste ni aucun signe clair de l'endroit où ils pourraient se cacher, la voix de l'homme était douce. Ces gens vivent hors du système depuis longtemps, Hermione, s'ils ne veulent pas être trouvés, nous ne pourrons peut-être pas les trouver.
Hermione fronça les sourcils, s'installant plus profondément dans sa chaise quand elle saisit le soupçon subtil de la dernière phrase.
-Est-ce que l'une des personnes atteintes de lycanthropie qui ont été emmenées à Azkaban est toujours en vie ? Tout son corps était tendu alors qu'elle posa la question. Même avec les Détraqueurs partis, Azkaban était encore un endroit trop hostile pour appeler à la maison. Je ne peux imaginer la torture des loups-garous les jours de pleine lune quand ils sont enfermés dans des cellules. Sa courte visite à Lucius Malfoy avait été plus que suffisante pour elle, ce n'était pas un endroit où elle espérait retourner.
-Quelques-uns le sont encore. Mais je ne peux pas garantir que cela soit pour longtemps... Tout le monde n'a pas la force de tout endurer.
Après avoir cherché un stylo dans son sac à main, Hermione sortit un stylo et un cahier.
-Alors je vais devoir leur rendre visite bientôt. Vous avez leurs noms ?
Le patriarche Weasley semblait inquiet.
-Es-tu sûre que tu veux entrer dans une cellule avec eux, Hermione?
-Oui, ils méritent une chance.
-Même si tu les trouves... La plupart de ces gens ont probablement combattu contre nous. Elle savait que le Ministère partageait un certain degré de culpabilité que ces personnes avaient été en marge de la société toute leur vie. Ils avaient le même argument avant. L'homme fouilla le tiroir de son bureau et sortit une feuille de parchemin, mais il hésita un moment avant de le lui donner. Je sais que tu es brillante, mais... Je voudrais que tu me promettes que tu ne te mettras pas en danger.
La pièce était calme, les sons des bureaux derrière la porte s'étaient effondrés. Hermione allait considérer sa réponse. Faire un voyage à Azkaban pour parler aux lycanthropes survivants n'était pas dangereux, peut-être inconfortable, sans doute inutile, mais pas dangereux. Cependant, si elle avait reçu l'information qu'elle cherchait... La prochaine étape logique serait de les chercher dans leurs cachettes. Ça pourrait être considéré comme dangereux. Mais que pourrait-elle faire d'autres ?
. . .
Mai s'envola rapidement et le temps était devenu chaud. Draco cuisinait un plat avec une chemise à manches courtes. Il essayait de cacher ses bras habituellement mais toutes ses autres chemises étaient tachées. Il n'aimait pas voir la marque sur son avant-bras, il n'aimait pas rappeler à Hermione qu'elle était là.
Il savait qu'elle était aussi vêtue d'une cicatrice que sa tante avait inscrit sur son bras.
Il était presque sûr qu'après tout ce qu'il s'était passé, il y avait probablement une sorte de charme qui pourrait débarrasser les cicatrices, à moins que sa tante n'ait utilisé un couteau ensorcelé, mais sa marque à lui était plus qu'un tatouage. Il y avait de la magie à l'intérieur, et il n'avait jamais entendu parler de quelqu'un qui avait réussi à enlever cette marque sans laisser tomber le bras entier.
En cette chaude après-midi où le four était allumé, Burke revenait pour la visite que Caffrey lui avait promis. Draco fit son possible pour mordre sa langue et contenir son commentaire quand il vit l'homme à sa porte. Encore quelques mois et... Et bien, il récupérera sa magie. Salazar savait dans quel état sera sa vie par après, mais il aura toujours Hermione. Il pourra s'inquiéter de tout le reste quand le moment viendra. Il avait beaucoup de temps pour faire des plans. Il força un sourire quand il ouvrit la porte.
-Bonsoir, le souper n'est pas encore prêt, mais comme vous pouvez le voir, il est en cours.
Le visage de Burke était de pierre, illisible.
-Je n'ai pas beaucoup d'appétit, je suis juste venu pour parler, il laissa le livre sur la table qui tomba avec un bruit sourd.
Sans le regarder, Draco savait lequel il était. Cela allait être une longue conversation.
-Eh bien, dit-il sèchement. Vous voulez peut-être boire un verre ? Il retourna à la cuisine pour éteindre la casserole d'eau bouillante. Il la réchaufferait plus tard. Il versa un verre de jus pour chacun et regarda autour de lui dans l'espoir de trouver quelque chose pour couvrir son bras, mais il n'y avait rien. Il ferait son possible pour garder son bras sous la table.
-De quoi aimeriez-vous parler ?
-De ceci, dit-il en montrant son livre. Qu'est-ce que ça veut dire ?
-C'est exactement ce que j'ai dis. Ce sont les pensées que j'ai eu cette année. Je n'ai commencé à l'écrire seulement à Noël, mais j'ai essayé de couvrir... Tout. S'adapter à la vie des moldus n'a pas été facile, mais j'ai survécu, déclara t'il fermement.
-Est-ce censé créer de la sympathie envers toi ? Burke fit un signe vers le livre. Une petite veine dans son cou palpitait. Dois-je m'excuser pour le fait qu'un sang pur ait dû faire face au monde sans magie pendant une année entière? Je sais exactement à quel point la transition entre les mondes est difficile.
Draco inhala profondément par son nez pour essayer de maintenir son sang-froid. Il ne perdra pas patience.
-Je ne cherchais pas votre sympathie, mais je dirais que vous avez certainement la mienne. Passer du monde magique au monde des moldus m'a complètement pris au dépourvu. Je peux supposer qu'à l'âge tendre de onze ans, les nés-moldus sont encore plus désorientés dans le monde magique que je l'ai été dans le monde non-magique... Après tout... Bien que je n'avais jamais pris la peine d'entendre parler de lui, je savais que ce monde existait et je l'ai découvert comme un adulte. Il a dû être difficile à onze ans d'entrer dans un monde dont vous ne saviez pas l'existence... Il haussa les épaules, un bras sur la table et l'autre appuyé sur sa jambe pour cacher sa marque.
Burke le regarda comme s'il essayait de déterminer si le jeune homme devant lui était sincère ou non. Les mots sonnaient tout à fait réels et correspondaient à ce qu'il avait écrit, bien qu'ici ils semblaient moins sincères que ceux du livre, quand il se demandait comment ceux nés-moldus pouvaient résister au changement.
-Si ce n'est pas un stratagème pour gagner ma sympathie, pourquoi l'as-tu écrit ?
Draco ne fut pas en mesure d'éviter la grimace qui se dressait sur ses lèvres.
-Je l'ai écrit pour moi-même, pour essayer de donner un sens à tout. Il bu une gorgée de son verre. Vous êtes la deuxième personne à l'avoir lu, je reconnais que j'ai fait des erreurs, je reconnais que ma compréhension du monde a été... ou est... moins complète que je ne l'avais jamais pensé. Je ne veux pas refaire les mêmes erreurs.
-Et vous avez un plan, n'est-ce pas ? Afin de ne pas tomber dans les vieilles habitudes, avec l'argent facile et le pouvoir. L'expression sur son visage montrait clairement que cela devrait être bon.
Draco laissa sortir un rire.
-Je n'ai pas l'intention de retomber sous l'influence de ma mère dans le manoir. Je doute sérieusement que le Ministère veuille m'embaucher, et il est parfaitement possible que ma mère me déshérite car je sors avec une née-moldu. Je deviens consciencieux du fait que je vais devoir mener ma propre vie quand ma peine sera terminée, comment vais-je faire ça ? Je ne sais pas encore. Ne pas pouvoir envoyer de correspondance me laisse sans la possibilité d'être en contact avec des gens que je connais et donc de ne pas être en mesure de faire des plans pour l'avenir, en supposant que le Magenmagot me rende ma magie. Il avait gardé un visage sans expression durant son discours.
-Un gars aussi rusé que toi, pas de plans ? Il n'avait pas prononcé le mot "rusé" comme s'il s'agissait d'un compliment.
-Je suppose que si ma mère ne me déshérite pas, je pourrais vivre de l'argent de la famille et faire du travail de charité pour essayer de réparer mes péchés au cas où personne ne m'embaucherait pour travailler. Cependant, je serais tranquille si je me retrouve sans rien quand ma peine sera terminée parce que George Weasley a suggéré qu'il pourrait être prêt à m'embaucher comme consultant pour son magasin.
L'homme se pencha de nouveau dans la chaise et se mit à rire. L'ancien mangemort devant lui s'attendait-il à ce qu'il le croie ?
-Weasley ? Qu'est-ce qui donnerait envie à George Weasley d'être prêt à te rendre service ?
Draco haussa les épaules modestement.
-J'ai passé Noël avec sa famille car je n'avais pas la mienne. Le directeur des Aurors a approuvé mes plans de voyage pour le bus de nuit organisé par Hermione Granger. Elle a travaillé en étroite collaboration avec George cette année et il vient parfois dîner. Nous avons discuté des problèmes fonctionnels d'un sort qu'il voulait développer, j'ai fait quelques suggestions qu'il a mis en œuvre sur ses produits. Sans ces suggestions, il n'aurait pas été en mesure de les mettre sur le marché. Je suppose que vous avez vu les Miroirs d'Appel dans son magasin. Je pense que si vous vérifiez les documents sur le registre des produits, vous pourriez trouver mon nom, George m'a nommé en tant que collaborateur.
La veine du cou de Burke palpitait un peu plus maintenant.
-Le Magenmagot t'as donné une année sans magie et tu as pensé que ce serait une bonne idée de contribuer à un nouveau produit magique ?
Essayant de décider s'il fallait garder son visage neutre ou essayer de paraître surpris, Draco tenta une combinaison de modestie et petite surprise.
-Il s'agissait simplement d'une discussion sur l'application de la théorie magique. Je n'ai pas fait de magie et je n'ai pas reçu un de ces dispositifs de communication. Pour être tout à fait honnête, je ne m'attendais pas à ce que Weasley m'inscrive sur la paperasse comme si j'avais quelque chose à voir avec l'objet, étant donné que la discussion était totalement informelle. Mais quand le produit s'est déclaré comme succès (j'ai entendu dire que le magasin est en plein essor grâce à lui) il a estimé qu'il était juste de récompenser ma part de la contribution. Il a été pris par le sujet pendant des mois. Il laissa flotter le fantôme d'un sourire sur ses lèvres. Je ne lui ai pas demandé de le faire, mais je pense qu'il met de côté une partie des bénéfices de ce nouvel article pour moi. Comme je n'achète rien dans le monde magique pour les prochains mois, je sauve les Gallions pour quand le Magenmagot me permettra de retourner à la société magique. Avec mon salaire de bibliothèque et la subvention que le ministère m'a donnée pour survivre pendant ma peine, je n'ai pas besoin de ces Galions pour l'instant, j'ai appris à s'adapter à une vie moins luxueuse que j'étais habitué à.. Il but dans son verre, sachant que sinon il ne retiendrait jamais son souffle jusqu'à ce que Burke réponde. Il n'était pas censé montrer de peur. Il avait été plus ou moins honnête sur tout.
-Tu marches sur une ligne très mince, Malfoy, sur la lame d'un couteau.
-Je n'ai pas été au Chemin de Traverse ou Pré-au-Lard depuis le temps de ma peine. Je n'ai pas acheté de produits magiques, et personne n'a rien acheté pour moi. Mon hibou n'a pas de lettres. Je développe des relations avec des gens que notre estimé Magenmagot trouverait être une bonne influence pour moi: Hermione Granger, George Weasley, Harry Potter... J'ai même appris à connaître ma cousine et ma tante. Elle et ma mère n'avaient pas parlé depuis ma naissance à cause de la différence d'opinions sur l'importance de la pureté du sang. Il soutenait ses doigts contre la table. Il essayait d'être poli, mais sa patience commençait à s'épuiser.
-Tu te considères alors comme un modèle ?
-Eh bien, j'essaie de l'être. C'est pourquoi votre insistance sur le fait que je dois cacher quelque chose m'a rendu si désespéré lors de notre dernière visite. J'ai pensé que peut-être partager mes pensées les plus intimes avec vous pourrait changer vos soupçons. Il poussa une mèche de cheveux de son visage.
Burke resta silencieux pendant un certain temps, ce qui prit toute la maîtrise de soi de Draco pour garder le silence sans rien dire qui pourrait aggraver la situation. Il voulait retrouver sa magie. Le trou à l'intérieur de sa poitrine qu'il avait ressenti lorsqu'elle avait été enlevée n'avait jamais disparu, bien qu'elle soit moins perceptible maintenant que pendant les premiers jours.
-Y a-t-il autre chose que tu ne m'as pas dit, autre que ta... position du consultant avec George Weasley ?
Draco haussa les épaules.
-La principale McGonagall a exprimé son intérêt pour moi d'aller à Poudlard pour parler aux élèves de mon expérience. Elle pense que cela peut-être éducatif pour eux. J'ai pensé que peut-être... Je pourrais écrire quelque chose d'utile pour eux à la place. J'ai l'intention de passer plus de temps avec ma famille, ma tante Andromèda, mon cousin Teddy, Harry Potter... Ce nom de famille fit soufflé Burke. Bien que je n'aie pas de relation de sang avec lui, son parrain était le cousin de ma mère, et il est maintenant le parrain du fils de mon cousin. En plus, il est comme le frère de la femme que j'aime. Potter fait maintenant partie de ma famille, que ça me plaise ou non. Heureusement, je le trouve...tolérable.
Tant d'honnêteté envers un homme qu'il n'aimait pas était épuisant. Il ne savait pas combien de temps il pourrait continuer à faire cela. Burke devait lui dire s'il le croyait ou non.
-Je l'ai montré à l'un de mes collègues, dit enfin Burke. Quelqu'un qui se spécialise dans la lecture de l'esprit criminel. Il a dit que tu pourrais être complètement honnête ou que tu pourrais être un menteur exceptionnel. Après avoir lu feuille par feuille... J'ai du mal à croire que quelqu'un puisse mentir comme ça. C'est possible, mais... Je ne pense pas que tu sois si bon dans le mensonge.
Les poils sur le cou de Draco se dressèrent.
-Vous avez montré mon livre à quelqu'un d'autre ?
Sans frapper à la porte, Hermione utilisa sa clé pour entrer dans l'appartement de Draco.
-Le souper est-il fait ? Les mots moururent sur ses lèvres quand elle réalisa que Draco n'était pas seul. Bonsoir, Auror Burke, c'est une surprise de vous voir ici... Vous allez manger avec nous ?
-Non, je venais rendre un livre que j'avais emprunté à Malfoy.
La voix d'Hermione était calme, polie.
-Je sais de quel livre vous parlez, pensez-vous que c'était éducatif ?
-Assez. La minuterie du four sonna et Draco s'excusa d'aller chercher la viande du four. Mlle Granger, n'y a-t-il rien que vous vouliez me dire tant que Malfoy ne vous entend pas ?
Hermione mordit la langue pour ne pas dire certaines des choses qui lui traversaient l'esprit. Puis elle essaya de dessiner un beau sourire. Quiconque la connaissait bien saurait que le chat venait d'attraper le canari.
-Non, je n'ai vraiment rien à vous dire que je ne dirais pas devant Draco, mais j'aimerais avoir l'occasion de partager mes impressions sur la réhabilitation de Draco avec le Magenmagot et les personnes responsables de l'organisation de sa sentence. Après tout, je pense que sa réadaptation s'est très bien passée, il est un exemple clair de changement.
L'auror se sentait un peu mal à l'aise sous son regard, mais ne pouvait pas déterminer précisément pourquoi.
-Je suis sûr que le Magenmagot aimerait entendre quelque chose comme ça de l'héroïne de guerre que vous êtes. Le témoignage de Harry Potter a joué un rôle considérable dans l'indulgence de Malfoy.
Quand Draco retourna au salon, il entendit Hermione dire:
-Draco a fait un travail admirable cette année. Il s'est parfaitement adapté au monde des moldus, et comme quelqu'un qui a dû faire la même chose dans d'autres circonstances, il a mon plus grand respect. Elle se tourna vers lui et lui sourit.
Il a averti l'expression sur le visage d'Hermione que quelqu'un était en difficulté et ne le savait pas encore. Il était presque sûr que ce n'était pas lui, et il a fait de son mieux pour réprimer un sourire.
-Le poulet est prêt et je viens de ramener l'eau à ébullition pour les pâtes. Vous êtes sûr de ne pas vouloir rester, Burke ?
L'auror s'excusa à nouveau et s'en alla, laissant le livre de Draco sur la table. Hermione et Draco attendirent d'entendre la légère explosion du transplanage de l'autre côté de la porte avant de se laisser rire de soulagement avant de se prendre l'un l'autre dans les bras.
. . .
Bien qu'elle savait qu'il faisait beau, pour marcher dans les allées d'Azkaban, Hermione voulait avoir une cape. Le gardien lui dit dans quelle cellule était le prisonnier à qui elle voulait parler et elle lui dirigea un regard de méfiance quand il prit sa place à la fin de l'allée. Elle regarda la cellule. Il y avait du sang sec sur le sol et les murs. La tête de lit était pliée, le matelas fin était brisé. Un homme était assis blotti dans un coin de la cellule, étreignant ses genoux.
-Garde, dit-elle en élevant la voix. Le voyant s'approcher avec la baguette tendue comme s'il s'attendait à ce que le prisonnier lui ait fait quelque chose, elle ajouta à la hâte : Cet homme a besoin de soins médicaux... Pourquoi le laissent-ils ici de cette façon ? Il y a du sang partout.
Le garde était encore à quelques mètres, mais il commença à se moquer et à ranger sa baguette magique.
-Bien sûr qu'il y en a. C'était la pleine lune il y a deux nuits. Les loups se déchirent comme des animaux, ça ne sert à rien de leur donner une nouvelle literie ou quelque chose comme ça, ils la détruiront à nouveau.
À l'insu d'Hermione ou du garde, l'homme recroquevillé dans le coin leva légèrement la tête avec des yeux brillants.
-C'est une personne, pas un animal. Je n'arrive pas à croire que vous ne lui avez pas donné la potion Tue-Loup! C'est une nécessité médicale, un guérisseur aurait dû être là pour voir cet homme et tout autre lycanthrope. La coupure sur son épaule semble infectée. Allez chercher un guérisseur maintenant.
C'est ce qu'il se passait avec les lycanthropes ? L'hypothèse d'Arthur Weasley était plus que exacte. Ils mouraient à cause des transformations de pleines lunes enfermées dans un espace aussi petit. C'était de la négligence. Faute professionnelle médicale. C'était comme si les gardes les tuaient eux-mêmes.
-Je ne peux pas vous laisser ici avec les prisonniers, qui sait ce qui peut arriver ? Il bougea un peu, mal à l'aise. En plus, le guérisseur n'est pas là aujourd'hui.
Hermione serra les dents.
-Le Ministre recevra un rapport complet de ma part dans lequel je parlerai de ces conditions. Cet homme a besoin d'un guérisseur, d'un nouveau lit et le mois prochain du Tue-Loup. Ne pas leur donner la potion est inhumain.
-Il n'est pas humain.
Hermione regarda le garde sévèrement.
-Il est humain. Elle chercha dans son esprit pour se rappeler lequel des deux lycanthropes elle voyait en premier. Léo. Léo était son nom. Il se pourrait qu'elle allait rater l'occasion de voir l'autre à ce stade. Elle s'accroupit près des bars, plus près que la distance recommandée pour la sécurité. Elle avait l'impression qu'elle n'aurait peut-être pas la chance de faire une autre visite aujourd'hui.
-Léo, je ne suis pas là pour vous faire du mal, j'aimerais vous parler. Je vais m'assurer qu'ils amènent un guérisseur, je m'assurerai que vous ayez la potion Tue-Loup lors de la prochaine pleine lune. Vous n'aurez pas à vous blesser à nouveau, je voudrais juste vous parler. Elle ne pouvait pas être sûre, mais elle aurait juré que sa tête avait légèrement incliné d'un côté, comme s'il écoutait.
-Miss, vous devriez y aller. Il est clair que le prisonnier est en détresse.
-Vous ne vous souciez pas de lui. Je vais prendre les cartes en main, vous allez voir. Elle regarda vers le coin le plus éloigné de la cellule et reposa ses doigts sur les barreaux. Elle reviendra, elle se leva et enleva ses mains juste à temps pour empêcher Léo de les saisir. Elle ne l'avait même pas vu bouger. Il lui montrait ses dents. Il y avait de la nourriture entre celles-ci. Elle était hors de portée maintenant, mais elle le regarda dans les yeux comme si elle avait son attention. Je reviendrai.
Elle le dit tant pour Léo que pour le gardien. Elle se laissa conduire à l'entrée principale, se maintenant d'un calme glacial malgré sa rage. Elle avait mémorisé le nom du gardien qui l'avait accompagnée. Quand elle alla chercher sa baguette magique, elle dit au gardien de l'entrée que le prisonnier qu'elle était allée voir avait besoin de soins médicaux.
Il n'avait pas l'air surpris, ni impressionné. Peut-être qu'il pourrait appeler quelqu'un demain. Ou le surlendemain. Il ne semblait pas que cela ressemblait à une urgence.
Après son départ, elle se demande si elle devait trouver le bureau du directeur d'Azkaban, mais pour être honnête... Elle ne savait pas si c'était le Azkaban directement ou un département du Ministère qui s'occupait de cela. Jusqu'à présent, elle avait résisté à utiliser son influence d'après-guerre, en partie car elle croyait au fair-play mais aussi à cause de son retrait total de la société magique. Mais aujourd'hui, les choses étaient différentes. Elle décida d'aller directement au Ministère de la magie, elle n'allait pas le quitter tant qu'elle ne sera pas entendu.
Il lui fallut plus de temps qu'elle ne le pensait. Elle dût attendre près d'une heure avant de rentrer dans le bureau. La secrétaire de Kingsley sembla nerveuse durant tout le temps qu'Hermione Granger attendit. Quand elle pensait que cette jeune femme avait été l'un des rares enfants qui avait réussi à vaincre Voldemort... Elle frémit. Elle sembla réjouie quand le Ministre a jugé approprié de laisser Hermione entrer.
Quand Hermione sortit du bureau du Ministre, elle brûlait. Il lui avait assuré qu'ils enverraient immédiatement des guérisseurs à Azkaban. Il ne semblait pas du tout surpris que les loups-garous n'aient pas reçu de potion Tue-Loup. Cela était cher, difficile à trouver et cela n'était pas nécessaire pour eux. Mais si cela l'était médicalement, elle le fournirait elle-même si c'était nécessaire.
Bien qu'il ait noté le nom du garde par qui Hermione avait été contrarié, elle doutait qu'il aurait un impact sérieux sur ses actions. Hermione informa le Ministre qu'elle ferait plus de visites à Azkaban. Elle s'arrêta quand elle fut sur le point d'accuser les gardes d'avoir délibérément tué d'autres loups-garous.
. . .
Draco venait de rentrer du travail et avait commencé à penser à ce que lui et Hermione pourraient faire pour le souper quand elle rentra dans l'appartement. Il sourit.
-Je pensais à toi, qu'est-ce que tu veux faire pour manger ?
-On peut commander quelque chose ? J'ai eu un après-midi infernal, j'ai besoin d'évacuer... Il y a du vin ?
Le blond arqua un sourcil.
-La première chose à laquelle tu penses, c'est le vin avant de m'embrasser ? Cela devait vraiment être une mauvaise journée. Avec un sourire espiègle, il traversa la pièce pour l'embrasser avant de retourner à la cuisine pour aller chercher du vin, des verres et la pile de menus de livraison à domicile qu'ils avaient accumulés. Alors, qui a inspiré ta colère aujourd'hui ? Belby ? Tu n'as pas été contrarié par lui sans une bonne saison.
Il remplit son verre et lui remit avec un sourire moqueur.
-Ce n'est pas Belby, répondit-elle en prenant une gorgée. Aujourd'hui je suis allée à Azkaban pour rencontrer les lycanthropes. Je voulais voir si je pouvais convaincre l'un d'eux de me donner des informations sur la façon d'entrer en contact avec les autres.
Draco écoutait attentivement, faisant des cercles avec son pouce sur la main d'Hermione. Jusqu'à ce qu'elle atteigne la partie du bureau du Ministre, Hermione se leva du canapé, se promenant dans la pièce.
-Respire, mon amour. Les choses vont s'améliorer pour eux le mois prochain. Tu envisages de faire la potion toi-même?
-Bien sûr. Je veux y retourner le plus tôt possible. Je veux m'assurer que les guérisseurs ont pris soin d'eux et que leurs lits ont été remplacés. J'imagine que la cellule de Peter est aussi brisée que la cellule de Léo, même si je ne l'ai pas vue, je peux l'imaginer. Je ne sais pas s'il y a une loi contre cela dans le monde magique, mais dans le monde des moldus quelqu'un serait responsable des conditions dans lesquelles ces hommes et ces femmes sont morts. Sa gorge se cassa un peu d'une respiration pleine de colère.
Draco resta très silencieux.
-Hermione, c'est peut-être beaucoup demander, mais... Quand tu y retourneras... Pourrais-tu aller voir mon père ? La colère disparut du visage d'Hermione et elle se sentit soudainement épuisée, tombant sur le canapé à côté de Draco. Il l'entoura de ses bras. Bien sûr, je le ferai. Ils restèrent tous deux sur le canapé, ensemble et silencieux, trouvant du réconfort en étant près de l'autre. Enfin, Hermione dit: Je vais y aller demain et tous les jours d'après jusqu'à ce que je puisse voir des améliorations. Je serai une nuisance pour le Ministère.
Il l'embrassa sur le front.
-Excellent, maintenant soyons une nuisance pour l'un de ces établissements alimentaires dit-il, éclaircissant l'ambiance.
Hermione rit, vérifiant les menus : sushis, pizza, fish and chips... Ils trouveraient bien quelque chose à manger.
Z.
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