Andromèda et Teddy venaient d'arriver avec Harry quand Hermione sortit de la cuisine en souriant. La femme portait Teddy sur sa hanche avec facilité et Harry portait un sac en tissu avec tout ce dont ils avaient pour le petit humain. Il salua Hermione d'un câlin avant de chercher un endroit où déposer le sac contenant les couches, les vêtements supplémentaires, les bouteilles, le lait et les jouets qu'il transportait.

-Tu peux le laisser n'importe où, dit Hermione en secouant la tête. Elle regarda affectueusement son ami. Il semblait assez engagé à être le meilleur parrain possible pour Teddy. Harry avait une chance de donner à quelqu'un ce que lui n'avait jamais eu. Hermione salua Andromèda, et avec un geste d'approbation de la sorcière plus âgée, elle attrapa Teddy. Aujourd'hui, il portait les cheveux gris d'Andromèa et les yeux verts d'Harry. Il était tout un spectacle.

Draco les rejoignit, prenant un moment pour regarder le fils de sa cousine et lui rendre son sourire. Par Salazar, à quel point le monde était étrange. Maintenant, il avait une petite amie qu'il aimait et une famille récemment élargie. Avec une grande partie de sa famille morte durant la première et la deuxième guerres... Il était bon de savoir qu'il en avait encore après tout.

Les adultes étaient assis ensemble dans le salon, rattrapant et passant Teddy bras dessus bras dessous. Andromèda demanda comment se passait la relation entre Draco et Hermione. Elle ne semblait pas surprise du tout que Draco et Hermione soient ensemble, bien qu'elle ait levé un sourcil quand ils lui ont dit que Narcissa n'avait pas encore été mise au courant.

-Vous devriez peut-être lui dire alors qu'elle est encore hors du pays. Il lui faudra peut-être du temps pour assimiler. J'imagine qu'elle finira par l'accepter, mais... Elle regarda le mur, comme si elle pouvait y voir le passé à travers, le jour où sa sœur cadette avait pris parti pour Lucius et Bellatrix, la laissant de côté quand, répudiée de la famille.

Draco fronça les sourcils.

-Je me fiche de ce que dit ma mère. Je n'ai jamais été aussi heureux depuis que je suis avec Hermione.

-Je ne dis pas que tu ne l'aimes pas, mon garçon. Je te dis que ta mère pourrait te répudier et que tu devrais être prêt à cette possibilité. La voix d'Andromèda était douce. Elle prit Teddy des bras d'Harry et le serra contre son corps. J'aurais aimé qu'elle apprenne quelque chose au cours des trente dernières années et qu'elle ne choisisse pas de le refaire, mais je ne peux pas le garantir. Elle et moi ne nous sommes pas encore réconciliés. La femme avala sa salive. Si ta mère n'accepte pas ta relation, tu vas avoir une décision difficile à gérer. Tu devrais lui dire dès que possible, pour qu'elle ait le temps de s'adapter à l'idée. J'imagine qu'elle finira par pouvoir l'accepter. Je ne doute pas qu'elle t'aime.

Draco mit son bras autour d'Hermione d'une manière protectrice et regarda sa tante, mais c'est Hermione qui parla ensuite.

-Tu penses vraiment que Narcissa pourrait le renier? Elle se retourna pour regarder Draco. J'ai déjà perdu mes parents et je sais ce que ça fait. Ton père a disparu de ta vie pour toujours, je ne veux pas que tu perdes ta mère aussi.

Il l'embrassa doucement.

-Ma mère l'acceptera, d'une manière ou d'une autre, dit-il en regardant sa tante. Tu penses vraiment qu'il vaudrait mieux lui dire par hibou ?

-À moins que tu puisses organiser une réunion sans violer les conditions de ta peine, dit-elle sèchement. Elle est loin d'ici et je doute que le ministère t'accorde une navette pour le voyage.

Hermione ferma les yeux, commençant à générer des solutions.

-Si je peux amener Draco en Argentine, penses-tu qu'il serait préférable pour Narcissa d'entendre la nouvelle en face à face ?

Andromèda étudia le visage sérieux de la jeune fille devant elle.

-Je ne sais pas. Si tu lui dis par hibou au moins elle ne pourra pas t'arracher tous tes cheveux à travers un sort.

La main d'Hermione alla directement à ses cheveux.

-Elle ne le ferait pas, si ?

Teddy tira les cheveux d'Andromèda et émit des gargouillis joyeusement.

-Peut-être, je ne connais plus ses réactions aussi bien qu'avant.

Draco s'emmêla les doigts dans les cheveux d'Hermione.

-Il doit avoir un autre moyen pour lui dire de loin et lui laisser un peu de temps pour se faire l'idée.

-Serpentard... Dit Hermione en le regardant. Ne devrions-nous pas lui dire en face ? Nous donner une chance de lui parler, qu'elle voit à quel point nous nous soucions l'un de l'autre.

-Gryffondor, l'accusa t-il. Cela ne vaut pas la peine d'aller dans la bouche du dragon. Il vaut mieux l'étourdir de loin. Il s'arrêta un instant. Tu n'as pas moyen de m'emmener en Argentine sans magie, n'est-ce pas ?

Hermione se mit à rire avec affection.

-Plusieurs, en fait. Le plus logique serait d'y aller en avion mais nous pourrions y aller en bateau aussi.

La conversation s'arrêta sur ce sujet pendant une courte période, puis continua avec la participation des invités. Il s'est avéré que Harry n'avait jamais voyagé en avion, Hermione, elle l'a fait en étant enfant. Après un bref dialogue, ils mangèrent le dîner qu'Hermione avait préparé pour tout le monde.

Avant de partir, Harry avait une petite nouvelle à partager. Il tenait Teddy sur ses genoux.

-J'ai déjeuné avec McGonagall la semaine dernière. Nous avons parlé et... Je vais enseigner le cours de Défenses contre les Forces du Mal l'année prochaine. Je ne vais pas assister à la cérémonie de remise des diplômes de cette année, c'est trop tôt. Et nous pensons tous les deux que nous n'allons pas encore annoncer que je serai un prochain professeur, mais je pense que je peux m'en sortir là-bas. Je pense que Poudlard a besoin de moi. Et j'en ai peut-être besoin aussi. Il s'arrêta. Qu'en pensez-vous ?

Draco le regarda, perplexe.

-McGonagall t'a trompé pour que tu reviennes ?

-Elle n'a pas...

-Tu as l'intention d'y retourner alors?

-Eh bien, non... Nia t-il.

Draco afficha un sourire de satisfaction et Hermione le regarda avec mépris.

-Ne sois pas comme ça, le prévint-elle. Puis elle tourna son attention vers Harry. Tu es sûr de vouloir faire ça ?

-Je suis bon dans ce domaine mais je ne veux pas devenir Auror. J'ai pensé à quelque chose lié au Quidditch, mais ... Je ne veux pas qu'une grande foule m'attende, et je vous assure que je ne veux pas de gloire non plus. Poudlard pourrait être le meilleur endroit pour moi. Je dois faire quelque chose. Et ils ont besoin de gens là-bas. McGonagall enseigne la Métamorphose en ce moment tout en s'occupant de ses fonctions de directrice et tout le reste. Si je ne suis pas heureux, je peux toujours aller la voir, mais... Il se mordit la lèvre. J'étais un bon professeur, n'est-ce pas ? En général, pas seulement en ce qui concerne Ombrage.

-Harry, tu étais un grand professeur. Tu vas t'en sortir. Je ne peux pas vraiment penser à une meilleure personne pour enseigner cette matière, dit Hermione. Elle vit que son ami avait l'air remarquablement soulagé. Je vais aller à la cérémonie et au bal. Je pense que je pourrais rester avec Ginny et Luna, et Neville s'il y va aussi.

Harry n'avait pas l'air du moins surpris. Puis il ajouta :

-McGonagall sait que l'ensemble du programme d'études moldue doit être revu. Elle m'a demandé si j'avais quelque chose à ajouter et je lui ai promis que j'y réfléchirai, mais je pense vraiment qu'il serait préférable d'écrire un nouveau programme d'études.

La brune lui envoya un léger sourire.

-Je n'ai plus d'heures libres dans la journée, Harry. Je fais déjà un apprentissage, je travaille dans la boutique de farces et j'essaie de rassembler des gens du Ministère pour aider ceux qui souffrent de lycanthropie.

Draco baissa un côté de sa tête.

-McGonagall est un peu trop créative avec ses idées sur les études des moldus. Elle voulait que je donne une conférence aux étudiants. Il essayait de dire les mots légèrement, mais à l'intérieur, il réprima un frisson.

-Mais tu as grandi dans une famille de sang pure, dit Harry.

-Et j'ai passé beaucoup de temps à vivre comme un moldu. Tu sais, ça pourrait être un avertissement si je suis présenté comme un terrible exemple à suivre. Je pense que c'est son intention, mais elle ne pourra pas compter sur moi pour cela, il sentit le regard de sa tante cloué sur lui. Je ne peux pas. Je ne le ferai pas.

La femme était calme, débridée.

-Personne ne peut t'en donner envie, Draco. Mais garde à l'esprit qu'à un moment donné Hermione pourrait avoir à retourner au manoir Malfoy. J'imagine qu'il sera aussi difficile pour elle que ça l'ai pour toi de marcher sur le sol de Poudlard. Nous devons tous nous occuper de ces choses tôt ou tard.

Il sentit Hermione tendue à côté de lui, mais il n'y retournerait pas. Il ne pouvait guère supporter l'idée de s'imaginer entrer à nouveau dans ce qui avait été sa maison pour recueillir le reste de ses affaires. Mais que se passerait-il à Noël ? Sa mère lui demandera t-elle de rentrer à la maison pour Noël ? Même s'il était avec Hermione ? Il constata que sa respiration était devenue un peu superficielle et que sa bouche était sèche.

-Je vois que je vous ai apporté beaucoup plus de choses que je ne m'y attendais. Je devrais probablement partir avant de dire autre chose, dit-elle en se lamentant. Ce n'est qu'une question de temps avant que Teddy ne veuille faire sa sieste, rappella-t-elle à Harry.

-C'est vrai, Harry transmit Teddy à sa grand-mère et serra Hermione dans ses bras. Puis il hocha la tête vers Malfoy. Dans leur relation il n'y avait encore aucune possibilité de sorte de câlin amical.

Hermione sentit un grand soulagement quand elle les vit disparaître dans la cheminée, et tomba dans les bras de Draco.

-La famille est épuisante.

-Effectivement, convient-il en enroulant ses bras autour de sa petite amie. Tu es la seule famille dont j'ai besoin.

-Mais c'est bien de les avoir aussi, admit-elle, en se penchant le front contre le sien. Qu'est-ce qu'on va faire de ta mère ? Elle ne va pas prendre la nouvelle si bien que ça . Je pense que je pourrais organiser un voyage moldu si j'ai assez de temps et d'informations pour la trouver. Ce ne sera pas si difficile.

-Nous réfléchirons à quelque chose, promit-il. Salazar savait quoi. Mais s'il devait faire face à sa mère en colère étant sans magie; plutôt le faire par hibou.

Il leur fallut quelques jours, mais Hermione et Draco réussirent à improviser une lettre pour sa mère. Il la lu pour la dernière fois avant de le donner à Hermione pour l'envoyer. Il ne leur restait donc plus qu'à attendre la réponse et à essayer de rester occupé pendant ce temps

. . .

Hermione se retrouva à prendre des notes la nuit. Aussi sûr qu'elle était de ne pas avoir vraiment le temps de le faire correctement, Harry avait raison. Elle était un bon choix pour redessiner le programme d'études des moldus, et franchement, le programme avait désespérément besoin d'une mise à jour. Il devrait être obligatoire pour toutes les premières années. Peut-être que les cours de vol pourraient être reportés à la deuxième année.

Quand elle voulut le comprendre, elle se retrouva dispersée sur ses notes de la table de cuisine à propos de l'étude des moldus d'un côté et de notes sur la façon d'essayer d'aider les loups-garous de l'autre. Il n'avait pas encore été décidé s'il fallait demander l'aide d'Arthur ou de Percy pour cela. Peut-être les deux.

Draco avait été ravi de regarder l'intensité avec laquelle elle travaillait la nuit pour ces choses qui n'étaient même pas ses responsabilités, mais il avait finalement cédé à la conclusion que c'est ainsi que Hermione était, et qu'à la fin elle finirait par le faire. Il pourrait bien aider ou rester hors de sa vue. Il n'y avait pas de juste milieu. Elle n'apprécierait pas qu'il essaie de l'éloigner de ses fonctions supplémentaires, auto-imposées pour la plupart. L'exception était de savoir si elle était particulièrement stressée et ne faisait aucun progrès réel.

Alors qu'elle était assise à la table avec ses notes éparpillées autour d'elle, il avait chuté sur le canapé, hors de sa vue mais assez près pour garder un œil sur elle. Il lut le carnet dans lequel il avait écrit. Certaines parties étaient un peu pleurnichardes, d'autres un peu compatissantes. Il pouvait le voir maintenant qu'il l'avait lu une deuxième fois. Mais c'était ce qu'il avait besoin d'écrire à l'époque, pour son propre bien. Qu'aurait-il écrit s'il voulait raconter son histoire aux autres ?

C'est ainsi que son deuxième projet d'écriture commença. Eh bien, d'écriture et d'édition.

. . .

Une nuit, dans le lit de Draco, Hermione regardait le plafond en se mordant la lèvre.

-Cela fait des jours. Nous aurions dû avoir une réponse de ta mère maintenant, dit-elle tranquillement.

-Elle va l'accepter, répéta t-il, avec plus de confiance qu'il ne l'a vraiment ressenti. Elle a juste besoin de prendre un certain temps pour le faire.

Hermione se sentait un peu nauséeuse et se blottit plus près de lui.

-J'ai dû renvoyer mes parents pour leur propre sécurité, je sais ce que c'est. Je ne veux pas que tu perdes ta mère.

Il tendit la main et caressa ses cheveux, épais et lourd.

-Hermione, j'aime ma mère. Je ne veux pas la perdre non plus, mais je t'aime. Si ma mère m'aime autant que je le pense, elle ne va pas me demander de choisir, j'aimerais être aussi sûr que ça. Après tout, sa mère était restée sur la touche tandis que sa sœur avait été répudiée pour la même raison. En plus, c'est une Serpentarde. Quoi qu'il en soit, je m'attends à ce qu'elle pense que c'est une excellente occasion de reconstruire la réputation de la famille Malfoy d'une manière qui rendra les générations à venir plus prospères, ajouta t'il, en essayant de paraître joyeux malgré tout.

Il ne pouvait pas la tromper. Hermione se pencha sur un coude pour lui donner un baiser.

-J'espère que tu as raison, sinon j'imagine que nous allons passer la plupart des vacances avec les Weasley. C'est la seule famille que j'ai en ce moment, à part toi.

Draco s'est permis une pause pour considérer cela.

-Ce n'est pas un destin aussi terrible pour moi, pas autant qu'il y a un an. Avait-il mis le chandail que Molly lui avait donné à laver la veille ? Mais encore, nous avons aussi ma tante Andromèda et Teddy. Et je suppose que Potter est une famille maintenant, non?

-Il l'est. Un sourire moqueur apparut sur ses lèvres. C'est le parrain du fils de ta cousine. Comment le considères-tu ? Comme un oncle, un cousin ou un frère ?

Il lui envoya un regard effrayé.

-Je n'ai pas besoin d'une image mentale de Potter essayant de me dédier des mots de sagesse comme si c'était mon oncle, je ne suis pas un petit garçon.

-Ah, donc comme un frère, dit-elle en se moquant joyeusement.

Draco secoua la tête.

-Il peut être ton frère. Je me contenterai d'y penser comme cousin. Un cousin éloigné. Il l'enveloppa avec ses bras et ferma les yeux.

. . .

Comme son propre hibou n'était pas réapparu et que Draco n'avait pas le droit d'utiliser le sien pour envoyer des lettres, Hermione avait finalement décidé de parler à Arthur et Percy via le réseau de Cheminette. Elle détestait mettre sa tête dans la cheminée parce qu'elle finissait toujours par laisser des cendres rentrer dans son nez.

Elle ne pouvait pas attendre que le miroir d'appel soit mis en vente sur les étagères du magasin. Demain, c'était samedi et ils étaient prêts pour le grand lancement. Les étudiants de Poudlard venaient d'arriver à la maison pour les vacances de Pâques. Dans le magasin il y avait un grand stock de ces produits emballés, les instructions avaient déjà été écrites ainsi. George avait travaillé pour le marketing toute la semaine, mais il était à peu près sûr qu'ils vendraient pratiquement tout. Il avait embauché un commis de plus pour l'avant du magasin et l'entraînait pour la semaine suivante, bien qu'il n'ait pas encore révélé son produit secret.

À la fin de ses appels de Cheminette, Hermione avait obtenu un déjeuner avec Percy et Arthur au Chaudron Baveur en début de semaine prochaine. Maintenant, elle avait juste à aller réserver une pièce privée.

Z.