Chapitre 22 : Stéréotypes.
Draco et Hermione étaient assis sur le sofa. Le déjeuner sur la table de salon, et à la télévision d'Hermione, une jeune fille vêtue d'une robe bleue marchait sur une route de briques jaunes. Draco avait posé quelques questions, y compris: Pourquoi tout est gris? La dame qui déteste les chiens est-elle censée être une sorcière ? Tu es sûr que Glinda et la femme verte sont des sorcières ? Et (la préférée d'Hermione) : Qui penserait aux pantoufles rubis magiques?
Hermione avait répondu à toutes les questions avec un bon humour. À un moment donné, elle avait arrêté le film et avait tenté de lui expliquer les politiques sans valeur, les agriculteurs sans cerveau, l'industrie sans cœur et la norme d'or contre la norme d'argent.
À la moitié des explications sur les standards monétaires Draco leva la main.
-Stop. Je ne comprends pas la politique moldue. La politique magique est déjà assez compliquée pour en apprendre une autre.
La brune rit silencieusement pour elle-même et relança le film.
Draco avait laissé une note sous sa porte le vendredi avant de partir au travail, où il l'invitait le lendemain matin pour le déjeuner et que si elle le voulait il fournirait du divertissement. Ce film était en effet assez divertissant pour les deux.
Elle avait eu l'intention de rester éveillée la nuit passée pour le voir quand il reviendrait du travail, mais elle avait eu une longue semaine et elle s'était donc endormie sur le fauteuil avec un livre sur le visage.
-C'est une des choses les plus moches que j'ai vu, commenta t-il.
-Les singes volants sont une des inventions les plus connues. Bien que je ne suis pas sûr de ce qu'ils sont supposés représenter. Café ? Demanda t'elle en prenant sa tasse et en commençant à se lever.
-Oui, dit-il en lui faisant un geste de la main pour qu'elle reste assise. Il prit les deux tasses et se dirigea vers la cuisine en regardant les singes volants par-dessus son épaule.
-Je peux mettre pause tu sais ?
-Je peux voir depuis ici, répondit-il en remplissant les tasses de café. Un petit sourire apparut soudainement sur ses lèvres. Regarder ce film avec Hermione était clairement mieux qu'avec n'importe quelle autre personne. Il retourna au salon et donna sa tasse à Hermione : un café avec beaucoup de lait, sans sucre. Puis il s'assit de nouveau dans le fauteuil pour profiter du film. Ils le regardèrent un moment silencieux mais Draco ne tarda pas à ouvrir la bouche. Pourquoi elle ne retourne pas chez elle en balai ? C'est pour ça qu'elle en a un.
Hermione rit de l'expression d'indignation de Draco quand, un peu plus tard, Glinda révéla à Dorothy qu'elle pouvait rentrer chez elle en rassemblant ses talons.
-Pourquoi elle ne l'a pas dit avant ? C'est simplement cruel. Une idée brillante arriva à son esprit. C'est Ombrage !
-Pardon ? Demanda Hermione.
-Glinda. Les vêtements rose et le sourire. Je ne sais pas comment j'ai pu ne pas m'en rendre compte avant. Elle est comme Ombrage, mal cachée derrière des images de chatons.
Hermione le regarda pendant un moment et se mit à rire. Elle ne l'avait jamais vu ainsi.
-Si tu réfléchis bien, c'est pire. Elle utilise Dorothy pour régler leurs comptes à ses ennemis, la sorcière de l'Est et la sorcière de l'Ouest et après elle gouverne seulement Oz alors que Dorothy retourne chez elle, regarde.
Ils virent comment Dorothy retrouvait son lit et sa famille.
-Donc tout était un rêve, non ? Demanda Draco.
Hermione sourit.
-C'est ça la question, et si ce n'était pas un rêve ? Parce que si tu réfléchis cela aurait été très cruel de la part de Glinda de ne pas lui effacer la mémoire alors qu'elle gouvernait Oz et que Dorothy rentrait chez elle.
Les deux étaient toujours assis sur le canapé pendant que les crédits défilaient sur l'écran. Hermione était toujours en pyjama, avec les cheveux en tresse. Enfin ce qu'il en restait. Une partie de ses cheveux s'était échappée et tombait sur son visage.
-Qu'est-ce qu'il y a dans ton agenda cette semaine ? Voulu connaître Draco.
-Rien de plus que la semaine passée. Belby le matin et George l'après-midi. Je recherche des enchantements pour miroirs en ce moment. Je t'ai parlé des miroirs qu'on est en train de faire ? Lui demanda-t-elle. On veut trouver un type d'équivalent du téléphone moldu. J'ai regardé les charmes pour faire des commentaires sur l'apparence dans le reflet, mais c'est très différent de ce que nous cherchons. Nous devons établir une sorte de lien avec un autre miroir.
Draco fronça les sourcils en tentant de se rappeler d'une antiquité qu'il avait vu dans son manoir. Il avait un cadre d'appel. Il n'avait pas cru que c'était quelque chose de magique en particulier, mais un jour il avait vu son père l'utiliser et il lui avait raconté son histoire.
-Il y avait des miroirs qui recherchaient des choses. Moins précis que les boules de cristal mais plus ou moins similaire. Ils combinaient la sensibilité et une série d'autres facteurs. Ils ont été créés il y a longtemps, bien qu'il n'y en a pas eu beaucoup, ils étaient très complexes. Une sorcière folle en utilisait un pour trouver quelle moldue était plus belle qu'elle, pour après drainer son sang. Il frissonna. Magie obscure. Il se rendit compte qu'Hermione le regardait la bouche ouverte. Quoi ?
Elle formula soigneusement sa question.
-Draco, tu dis qu'il y a vraiment eu une sorcière qui buvait le sang des moldus pour se maintenir jeune ?
-Quelque chose comme ça. Beaucoup... Des choses répugnantes sont arrivées avant que les moldus et les sorciers ne prennent des chemins séparés. Pourquoi ? Demanda t-il. La magie obscure avait beaucoup de côtés désagréables. Le sang des victimes en était un minime.
Hermione était divisée entre le rire et l'horreur.
-Les moldus ont des histoires semblables. Une en particulier, Blanche-Neige. Cela parle d'une princesse dont sa belle-mère était une sorcière obsédée par la beauté et la jeunesse. Elle demandait à son miroir quelle était la plus belle femme du royaume, et la réponse était toujours la même jusqu'au jour où son miroir lui a dit que sa belle-fille était devenue plus belle. Elle a engagé quelqu'un pour la tuer, mais il a eu pitié d'elle et l'a laissé partir. Elle est partie vivre avec des nains jusqu'à ce que sa belle-mère la retrouve. C'est une vieille histoire.
-Il y a eu un temps très obscur, c'est probablement une histoire vraie. Il haussa les épaules. C'était une sale et moche affaire.
Hermione fit une grimace.
-Cela se peut qu'une partie de la littérature est tirée d'histoire réelle...
-Peut-être... C'était il y a longtemps. C'est la raison pour laquelle les sorciers s'éloignent des moldus. Chacun avec ses propres lois et tout. Quand on peut contrôler quelqu'un avec quelques mots...
-Il faut des règles pour s'assurer que les gens qui peuvent faire de la magie ne profitent pas de ceux qui ne peuvent pas, termina t-elle.
-Et pour protéger ceux qui peuvent, argumenta Draco. On a la magie mais les moldus nous surpassent en nombre. Et tout le monde doit dormir parfois. Ils pourraient créer une mauvaise réputation aux sorciers et vouloir leur faire payer leurs péchés. Je sais que cela s'est déjà passé auparavant.
Hermione pouvait imaginer une foule de gens avec des torches, voulant brûler quelqu'un pour le seul fait qu'elle avait proposé une potion curative à des enfants qui avaient été victimes d'un sort par une autre sorcière.
-Il doit y avoir une manière de tous vivre ensemble, sans devoir garder le secret.
Draco se montra sceptique.
-Ce serait très difficile pour les magiques de ne pas profiter des moldus, et ce serait difficile pour les moldus d'accepter que leur monde n'est pas celui qu'ils ont toujours connu. Ce serait un chaos.
Elle le regarda avec un sourire ironique.
-C'est ta façon de dire que je devrais me concentrer sur quelque chose de possible à faire au lieu d'essayer de tout changer en même temps ?
Draco retira un chapeau imaginaire et fit la révérence.
-Peut-être, oui. Il faut changer toute la mentalité magique pour les loups-garous. Commence par là avant d'essayer de changer l'esprit des magiciens en ce qui concerne les moldus et celui des moldus en ce qui concerne les magiciens. Au fait, ils doivent se reproduire comme des lapins... Il y a tellement de moldus.
Hermione se mit à rire.
-C'est pas ça. Beaucoup de moldus ont seulement un ou deux enfants, pareil que les sorciers. C'est seulement qu'il y a un pourcentage de population moldue plus élevé que la population moldue. Et durant les derniers siècles les sorciers se sont jalousement séparés des moldus... C'est ce qui a fait que les sorciers ont été isolés et qu'ils n'ont pas grandis en nombre.
Le matin était passé à l'après-midi. Le ciel n'était pas nuageux mais il faisait froid. Ils décidèrent de sortir dîner, et Hermione devait acheter certaines choses.
-Pourquoi n'irais-tu pas chercher ta veste et on y va ?
-Je n'en ai pas. Il ne faisait pas froid quand j'ai acheté des vêtements moldus.
-Si tu me l'avais dit j'aurais pu t'en garder une de Ron, dit-elle exaspérée. Elle ne remarqua pas qu'elle avait réussi à dire son nom sans que sa gorge ne se serre.
Il secoua la tête.
-Je n'aurais pas pu. Il aurait dû être désespéré pour mettre une veste de la Belette. Il ne pouvait visualiser le regard d'Hermione sur cette veste tout l'hiver.
-Elle servira beaucoup plus là où elle est. En plus je peux en acheter une, je ne l'ai juste pas encore fait.
Ainsi, le déjeuner et l'achat sont devenus le déjeuner, l'achat et la recherche d'une veste d'hiver pour Draco. Il était très contrarié de devoir dépenser de l'argent pour une veste décente, quelque chose qui n'était jamais arrivé quand il achetait des costumes ou des capes dans le monde magique avec tout l'or de sa famille. Malgré le refus retentissant de Draco des suggestions de magasin de deuxième d'Hermione, elle réussit finalement à le faire rentrer en traînant les pieds. Il testa un assez bon manteau en très bon état pour un prix plus que raisonnable. Il fallut un peu de temps pour le convaincre qu'un manteau d'occasion ne contaminerait pas sa peau ou quelque chose comme ça.
-Honnêtement Draco, réfléchis. Quand tu achètes quelque chose de nouveau dans un magasin, combien de personnes ont probablement déjà essayé le vêtement avant toi ?
Il accepta finalement de l'acheter et ils retournèrent à leur immeuble.
Quand ils entrèrent dans le rez-de-chaussée de leur bâtiment, Hermione révisa sa boîte aux lettres. Elle n'attendait pas à ce que quelqu'un lui écrive, mais de temps en temps, elle devait vérifier qu'il n'y avait pas de lettre importante. Elle l'ouvrit, prit entre une poignée de brochures et la referma.
-Qu'est-ce que c'est ?
-De la publicité moldue. Surtout des annonces. Je ne vais pas souvent voir ma boîte aux lettres, tu ne regardes pas la tienne ? Tu dois l'ouvrir avec la petite clef.
Elle l'aida à trouver sa boîte et il l'ouvrit. Il y avait quatre mois de publicité, mais sur la partie supérieure de la pile il y avait une enveloppe vraiment dirigée à Draco. L'enveloppe était toute couverte de timbre, sauf une petite partie où y était écrit son nom et son adresse.
-Qu'est-ce que c'est ? Demanda Draco en la prenant.
Hermione resta sans souffle, c'est tout ce qu'elle pouvait faire pour ne pas étaler un grand sourire. Elle avait reconnu l'écriture.
-Ouvre la, dit-elle.
Draco l'ouvrit donc. Il y avait une carte de Noël avec un sapin décoré sur le devant. L'intérieur de la carte disait :
Draco,
J'espère que tu pourras venir célébrer Noël au Terrier avec nous. Viens à la veillée de Noël et joins toi aux célébrations. Nous t'invitons à rester autant de temps que tu le voudras. Tu préférais partager ta chambre avec Harry, George ou Percy ou bien dormir sur le sofa ? Manges-tu des haricots ? Quelle est ta couleur favorite ?
Molly Weasley.
PS : S'il te plait, demande à Hermione qu'elle envoie ta réponse par Hibou. Je ne suis pas sûr que le facteur puisse trouver notre maison
Draco relut la lettre pour être sûr qu'il n'était pas en train d'halluciner.
-Je ne sais pas ce que tu as fait pour que cela arrive, mais Molly Weasley me recevra dans sa maison avec les bras ouverts, dit-il en mettant la carte dans la poche de son manteau.
Hermione rit entre ses dents et commença à monter les escaliers.
-Je n'ai pas eu grand-chose à faire. Tout ce que j'ai fait, c'est demandé si tu pouvais venir. Le reste vient d'elle. Madame Weasley est unique.
Il paraissait stupéfait.
-Eh bien, j'ai promis que j'irai si elle voulait bien me recevoir. Je suppose que maintenant je dois le faire.
-Tu dois le faire, dit-elle satisfaite. Je réserverai des places dans le Magicobus.
-Je suppose que je devrai commencer à acheter des choses pour Noël. Il y a quelque chose de moldu qui pourrait leur plaire ? Où est-ce que je devrais te donner de l'argent pour que tu achètes quelque chose au Chemin de Traverse ?
-Je suis sûr qu'on trouvera des choses ici, commenta Hermione.
Arrivés aux portes de leurs appartements, il se séparèrent. Draco devait se préparer pour le travail et Hermione avait de la nourriture à ranger, une potion à préparer et une carte à envoyer à une femme blonde a l'autre bout du monde.
. . .
Draco était enfoui dans sa veste d'hiver, les mains rentrées dans ses poches pour les garder au chaud. Il allait à la bibliothèque pour commencer à faire du bénévolat. Juste assez pour avoir la chance d'obtenir une sorte de travail qui lui permettrait de travailler pendant les heures de lumière du jour.
La semaine dernière avait été une semaine exceptionnellement longue. Il était vrai qu'il était difficile pour lui de faire des heures de bénévolat dans la bibliothèque pendant la journée et de travailler au restaurant de nuit, mais au moins il se divertissait pendant qu'Hermione allait en classe avec Belby et travaillait au magasin.
Hermione avait écrit à Harry pour s'assurer qu'il allait au Terrier pour Noël. Il a promis qu'il irait à la veillée, et que Teddy et Andromèda iraient la nuit, mais qu'il reviendrait à la maison d'Andromèda après le petit déjeuner du jour de Noël pour le célébrer avec eux. Dudley allait dans la maison Tonks le jour pour des cadeaux, et Hermione avait demandé si elle pouvait venir avec Draco.
D'une certaine manière, au cours de leurs messages, Harry et Hermione ont accepté de se rencontrer pour faire du shopping de Noël au Chemin de Traverse. À la surprise d'Hermione, Harry était venu directement au magasin, et il parlait à Lee Jordan quand Hermione sortit de l'arrière boutique. George avait plus de travail à faire ce soir-là : c'était la saison du gui enchanté et des boules de neige qui pouvaient suivre un objectif choisi. Hermione serra Harry dans ses bras, dit au revoir à Lee et sortit dans la rue.
Harry enroula sa cape autour de son corps alors qu'il marchait. Premièrement vers Fleury et Bott (avec un sourire sur le visage de Harry face à la prévisibilité de Hermione) et puis vers le magasin d'accessoires de Quidditch (où Hermione roula des yeux).
Ils parcoururent le Chemin de Traverse, profitant de la compagnie de l'autre et parlant à voix basse. Achetant occasionnellement des choses qu'ils pensaient être un bon cadeau pour quelqu'un. Ils avaient acheté des nouveaux gants de Quidditch pour Ginny, une couverture ensorcelée qui chauffait pour Teddy, un médaillon pour Molly...
Après les achats ils entrèrent dans le Chaudron Baveur et demandèrent à Tom une chambre privée pour qu'ils puissent parler librement. Harry n'avait plus eu de problèmes avec les médias depuis plusieurs mois parce qu'il avait complètement disparu pour tout le monde.
Ils commandèrent le repas et s'assirent ensemble.
-Je suis contente que Andromèda et Teddy viennent pour la veillée de Noël. Je crois que cela sera bon pour Molly d'avoir un bébé dans la maison, commenta Hermione.
-Cela pourrait lui retirer certaines choses de l'esprit. Honnêtement, je suis un peu nerveux. Ce sera la première fois que je vois les Weasley depuis que...
-Tu n'as même pas vu Ginny ? Demanda-t-elle surprise. Elle avait vraiment pensé qu'il aurait cherché Ginny quand il s'est décidé à sortir de sa grotte.
-Je n'ai même pas écrit à Ginny. J'ai à peine répondu suffisamment à Molly pour lui dire mes plans de Noël, dit Harry avant de prendre une longue gorgée de sa boisson.
Hermione secoua la tête.
-Harry... C'est Ginny.
Il hocha de la tête.
-C'est Ginny. Et... Il s'est passé quelque chose pendant la sixième année. Mais après on est parti à la recherche des Horcruxes pendant un an. Je ne suis pas sûr d'avoir poursuivi ça. J'ai traversé beaucoup de choses, et elle n'était pas à ma place. Et je sais qu'elle a vécu son propre enfer, et je n'étais pas à sa place. Je ne pense pas qu'aucun de nous soit la même personne qu'il y a un an et demi. Peut-être que les gens que nous sommes maintenant sont compatibles, peut-être pas, mais je ne suis pas encore prêt à essayer. Il prit une autre gorgée de son verre, sa voix se brisant peu à peu. J'ai été un putain d'ami pour toi cet automne. J'essaie de réparer ça. Tu mérites plus. Et j'ai besoin d'être un bon parrain pour Teddy. Il le mérite. Au-delà de ça... Je ne sais pas ce qu'il me reste à donner en ce moment. Ce n'est pas une excuse. C'est juste un fait.
Hermione lui prit la main sur la table.
-Harry, je sais ce que c'est quand tu as l'impression que tu n'as plus rien à donner. Après tout, je ne t'ai pas cherché ces derniers mois non plus. Je pense que nous avions tous les deux besoin d'un peu de temps et d'espace pour laisser nos têtes se reposer. Je suis contente que les choses aillent mieux avec ton cousin maintenant.
-Même si ça paraît un peu surréaliste, admit Harry. Mais tu parais être bien. Tu travailles avec George et tu as commencé ton apprentissage avec Belby.
-Je le parais seulement. Je te saute les phases où je ne pouvais même plus m'habiller sans pleurer et je m'enfermais pendant des jours dans mon appartement. Draco m'a aidé à surpasser ces mois. Je m'assurais de ne pas mourir de faim au cas où il mettait feu à son appartement. Merci d'avoir accepté qu'il vienne le jour pour le jour des cadeaux.
-Il est de famille avec Teddy et Andromèda. Et je suppose qu'il fait aussi parti de la mienne d'une certaine manière, Sirius était le cousin germain de sa mère. Il froissa son nez. C'est bizarre. Mais si tu veux qu'il vienne, il peut certainement venir... Qu'est-ce qu'il se passe entre toi et Malfoy ? Demanda t'il soudainement.
-Il est important pour moi. Je ne sais pas quoi dire de plus à part ça. Elle fit une pause en goûtant son plat pour se laisser le temps de réfléchir. J'ai commencé mon apprentissage depuis deux semaines seulement. Et tu sais quoi ? Il me manque. Je ne manque pas de gens, il y a Belby, George, Angelina, Lee et tout le monde dehors maintenant que je sors de mon appartement tous les jours. Lui il me manque. Il travaille la nuit et je travaille la journée, donc on se voit moins qu'avant. Il fait ce genre de bonnes choses pour moi comme tu le faisais pour Ginny... Il a fait en sorte que je passe un bon anniversaire par exemple. Je ne sais pas s'il se sent coupable pour toutes ces années de tourment ou s'il se sent simplement seul au milieu de ce monde qu'il ne connaît pas. Peut-être que cela fait juste partie de son évolution en tant que meilleur humain. Ou peut-être qu'il prend tout comme un jeu en s'assurant de me faire marcher tant que je l'aide pendant qu'il n'a pas de magie. Peut-être qu'il redeviendra celui qu'il était quand il retrouvera sa magie. Je ne sais pas. Je ne suis pas sûr que cela m'importe. En ce moment je préfère avoir sa compagnie que de ne pas l'avoir, indépendamment de si ça signifie quelque chose ou non.
Elle laissa s'échapper un grand soupir. Elle n'avait pas été préparée pour ce torrent de phrases mais cela ne l'a pas non plus autant surpris. Elle avait soigneusement évité d'y penser trop. Il était important pour elle et son soutien en l'automne l'avait tant aidée à guérir... Elle et Ron avaient eu une relation romantique durant les mois précédant sa mort. Elle se sentait à l'aise avec Draco. Ils pouvaient se prendre les mains et cuisiner pour l'autre sans problèmes. Et parler. Et rire. Cela n'était pas si différent de son amitié avec Harry si elle regardait sous cet angle. Il était important pour elle et elle n'avait pas besoin de le définir.
Harry resta silencieux pendant un moment avant de parler.
-Je suis reconnaissant qu'il ai été là quand tu avais besoin de quelqu'un, moi je n'ai pas pu. Si je peux pardonner à Dudley pour des années d'abus, j'imagine que cela sera le même pour Malfoy. J'ai déjà passé le pire, et en plus j'ai témoigné pour lui.
-Eh bien, merci, dit-elle avec un sourire de soulagement. Elle ne s'était pas attendue à avoir une discussion sur Draco avec Harry, mais l'entendre dire qu'il l'acceptait la soulagea assez fortement.
La conversation dériva sur d'autres thèmes. Hermione insista pour qu'il reprenne contact avec Ginny, indépendamment de si il voulait une relation ou non avec elle, pour calmer son esprit et l'assurer qu'il allait bien. Ils parlèrent beaucoup des parents Weasley et tout ce qu'ils avaient fait pour eux durant les dernières années. Hermione fit tout son possible pour persuader Harry qu'une visite à Poudlard lui ferait du bien, mais il dit clairement qu'il n'était pas encore prêt. Il y avait beaucoup trop de fantômes métaphoriques là bas (et une série de vrais fantômes aussi). Cependant, bien qu'il n'y aille pas il pourrait écrire une lettre à McGonagall ou Neville, il y penserait...
. . .
Draco débattait intérieurement si ranger des livres était mieux que de ranger des assiettes. La pire chose qu'un livre pouvait contenir était la poussière, alors qu'il n'y avait aucun moyen de ne pas tacher ses chemises quand il apportait la vaisselle sale à la cuisine du restaurant.
Apparemment, les chiffres sur les étagères signifiaient vraiment quelque chose, et Manon lui avait appris un peu plus sur le système de catalogage. Il a également dû travailler avec la vieille dame à la voix grinçante.
Ils rangeaient des livres quand Manon demanda :
-Comment avance l'écriture ?
-Ça n'avance pas fort. J'ai essayé mais tout me paraît être stupide. Tout sonne... Antinaturelle.
-Tu as essayé d'écrire sur ce que tu sais ?
Il avait écrit sur les dragons, les hippogriffes, les gobelins et les lutins.
-Crois moi, je connais bien le sujet.
-Mais, le connais-tu vraiment ? Insista-t-elle.
Il arqua un sourcil sans savoir exactement à quoi elle se référait. Il était trop fatigué pour penser quoi dire. Travailler dans la bibliothèque pourrait être plus agréable s'il ne travaillait pas au restaurant la nuit, mais comme Hermione l'avait dit, il était à court d'expérience de travail et d'études. Il avait beaucoup à apprendre avant que quelqu'un veuille le payer pour faire cela et le sortir du restaurant.
-Essaye d'écrire quelque chose sur toi, dit Manon.
-Je ne veux pas que les gens lisent des choses sur moi. En plus je ne suis pas sûr qu'il y ait un public pour ça de toute façon, dit-il fermement.
-Je ne dis pas que tu dois écrire pour être lu. Écris pour t'approprier l'écriture. Pour avoir une idée de ce que c'est. Cela te surprendra. Elle haussa les épaules. Maintenant, quand on en aura fini avec ce chariot, il y en aura deux autres à placer, et ensuite toi et Madame Lalande pourrez trier la section des enfants. Le groupe de mamans avec leurs enfants font de l'artisanat sur les tables et vous devez les nettoyer... Elle rit entre ses dents. Je crois que tu auras du violet sur les mains pendant toute une semaine.
Draco réprima un gémissement.
-Tu as dit qu'elle partira bientôt à la retraite, non ?
Elle acquiesça.
-Oh oui. Je ne peux pas attendre. Et peut-être que nous aurons beaucoup plus d'ordinateurs. Ça va être la prochaine grande chose, je peux le sentir. Et j'aimerais trouver un auteur pour la lecture des livres.
Draco prit le chariot. Manon était un peu trop joyeuse parfois. Il essaya de se rappeler à lui-même qu'il voulait un travail avec des heures de journée, et l'obtenir valait la peine de la supporter.
Z.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top