Chapitre 13 : Surprises.
Hermione prit une autre gorgée de café. Elle avait étudié jour et nuit pendant toute la semaine. La partie la plus rationnelle d'elle savait que la meilleure façon de passer des examens était en étant reposée mais l'autre partie de son esprit savait qu'elle avait besoin d'autant de temps possible pour retenir les informations dans sa tête.
Les potions de niveau ASPIC ne devaient pas seulement être bien, elles devaient être excellentes.
Elle se frotta les yeux, fatiguée... Où étaient ses notes sur les antibiotiques ?
Elle était immergée dans sa lecture de note quand quelqu'un frappa à sa porte. Elle regarda l'horloge sur le mur. À cette heure-ci ?
Elle se leva et se dirigea vers la porte. L'ouvrant sans réfléchir, elle savait qui toquait.
Après tout, qui de plus aurait pu lui rendre visite ? Mais il était assez tard et avec ses révisions elle ne l'avait pas vue depuis plusieurs jours.
-Malfoy, dit-elle, je pensais que tu étais au travail.
-Je viens de revenir, répondit-il
-J'ai compris que tu sortais plus tard...
Il passa le seuil de la porte de Granger, tournant autour d'Hermione en faisant le possible pour ne pas paraître épuisé.
-Les jeudis il n'y a pas beaucoup de travail, dit-il évasivement. En plus si je n'avais pas apparu à la porte tu serais resté éveillée toute la nuit en essayant de te remplir la tête d'informations. Il la regarda un moment avant de recommencer à parler au moment où elle ouvrit sa bouche. Ne sois pas têtue Granger. Si tu passes une nuit blanche, demain tu feras un examen de merde.
Elle leva un sourcil et mit ses mains sur ses hanches en le regardant, mais Draco l'ignora et se dirigea vers la cuisine. Il lança un coup d'œil à la table où il y avait une infinité de livres et de notes.
-Du café à cette heure ? Grosse erreur Granger.
Hermione soupira en entrant dans la cuisine.
-Eh bien, le thé ne me maintient pas aussi réveillée, et avec la quantité d'heures d'études que j'ai fais, le vin était carrément hors d'équation. Mais je peux t'inviter à boire une de ces choses, si tu veux.
-Vin s'il te plait, dit-il. Tu devrais en prendre un petit toi aussi.
Elle roula des yeux mais elle se surprit en remplissant deux verres. Elle avait perdu le compte des tasses de café qu'elle avait pris cette nuit. Elle pouvait boire un peu de vin, pour se déconnecter un peu du moment... Mais elle était intriguée par le fait qu'il lui avait conseillé de boire avec lui.
-Et pourquoi devrais-je, selon toi ?
-Parce que sinon, entre le stress de l'examen et tout le café que tu as bu cette nuit, tu ne pourras pas dormir et tous les efforts que tu auras fait auront été vaincus. Tu as besoin de te détendre et de dormir, répondit-il avec un air suffisant sur le visage. Et quoi de mieux qu'un verre de vin ?
Elle sourit légèrement alors qu'elle se tourna pour prendre la bouteille, mais quand elle se retourna Draco n'était plus devant elle. Elle sortit et le vit dans le sofa.
Elle lui passa un verre et s'assit à côté de lui.
-Eh bien alors raconte moi quelque chose pour me changer les idées.
Il haussa les épaules, que pouvait-il raconter ?
-La gérante du lundi au vendredi est toujours une imbécile. Les clients le sont toujours plus. Les cours pour apprendre à utiliser un ordinateur sont... Intéressantes. Il fit une pause, il n'avait pas fait beaucoup plus cette semaine. Il n'aurait jamais pensé que les moldus puissent créer une chose si compliquée qu'un ordinateur.
-C'est incroyable ce que les gens peuvent faire sans magie, pas vrai ? Elle sourit en buvant une gorgée de vin. Sans magie, Malfoy se rendait compte de la différence de vie avec ceux qui ne savent rien de l'existence des sorciers et sorcières. Peut-être qu'un jour il sera un humain libéré des préjugés entre la magie et les moldus.
Ils commencèrent à rattraper les détails qui avaient été perdus ces dernières semaines, alors que Hermione était occupée, ou plutôt absorbée par ses études. Elle lui posa des questions sur les potions d'ASPICS et lui demanda des renseignements sur des choses moldues qui pourraient être intéressantes.
Quand elle lui décrit un rasoir électrique, Draco ria à s'en casser la mâchoire. Il s'était coupé plus d'une fois dans ses premières tentatives d'utilisation d'un rasoir en plastique moldu au lieu de son sort habituel de rasage.
Les deux buvèrent et rièrent jusqu'à ce que les deux verres soient vides.
Après avoir terminé le sien, Hermione sentit qu'elle pourrait dormir un peu avant d'aller à Poudlard et Draco se rendit compte que sa mission avait été réussie. Si Granger ne se reposait pas avant son examen, il n'était pas sûr qu'elle arriverait à tout donner d'elle.
Il ne savait pas quelle raison étrange le poussait à garder un œil sur elle... Peut-être la mort de la Belette, ou l'absence de Potter, ou le manque de ses parents... Qui d'autres, à part lui, était là pour elle ? En plus il n'avait pas de calendrier social très chargé ces jours-ci.
Il lui dit bonne nuit et lui souhaita bonne chance avec son examen avant de se diriger vers son appartement. Lui aussi était fatigué, ses autres plans pouvaient attendre demain. Il n'était pas très sûr à propos d'eux, mais il sentait qu'il devait faire... Quelque chose.
Le matin suivant, Hermione avait mis sa robe de sorcière noire, celle de toujours. Elle avait aussi vérifié avoir sa baguette dans son sac. Elle s'était obligée elle-même à s'asseoir à table et à ingérer quelque chose de solide pour le déjeuner et bien sûr boire une tasse de café. Elle était aussi prête qu'elle l'aurait été à l'époque.
Après le déjeuner, elle s'approcha de sa cheminée et, une fois de plus, elle utilisa la Poudre de Cheminette pour se rendre dans le bureau de McGonagall.
-Bonjour, Minerva, dit Hermione en commençant à se sentir nerveuse.
-Bonjour, Hermione, répondit la directrice en souriant. Prête ?
-À moitié...
-Te connaissant, je dirais que tu l'es, elle lui dédia un autre sourire et s'approcha d'elle. Nous avons préparé une salle de classe au troisième étage pour que tu puisses être examinée tranquillement.
Au soulagement d'Hermione, les couloirs étaient vides comme tous les élèves étaient en cours. McGonagall l'a mena à la classe qu'elle avait réservée pour elle et, quand elle est arrivée, elle a rencontra un vieil homme portant un costume officiel.
Les tables avaient été organisées avec des papiers, des plumes, des chaudières et des ingrédients.
Elle s'approcha d'un pas ferme, mais en sentant son cœur se tordre. Elle remit sa baguette et l'examinateur vérifia qu'elle n'était pas truquée avant de lui rendre.
Elle passa un test écrit épuisant de deux heures,
Après vint la partie théorique, à vue des ingrédients, elle allait préparer Felix Felicis. Elle dût par la suite préparé deux autres potions.
-Bien réalisé, Miss Granger. Vous recevrez une lettre avec vos résultats en temps voulu.
-Merci, monsieur, répondit-elle, en respirant enfin. Et merci d'avoir fait le voyage jusqu'ici.
-Il n'y a pas de quoi, Miss Granger. Vous nous avez donné un grand service à tous.
Hermione sourit un peu, maladroitement. Elle était encore mal à l'aise au fait de penser à la guerre et à toutes les autres choses qu'elle avait faites depuis. Mais le plus inconfortable était le fait que les gens qui avaient le triple de son âge n'arrêtent pas de le remercier... Vraiment, qu'aurait-elle pu faire d'autre ? Elle a dû se battre. Il n'avait pas eu d'autre choix. Et tous ces prix du Ministère, les plaques avec leurs noms, les honneurs... Toutes ces attentions avaient été maladroites, et tous les trois s'étaient éloignés du mieux qu'ils pouvaient, bien qu'Hermione soupçonnait Ron de l'avoir apprécié un peu plus qu'elle ou Harry.
Bref, tout était dans le passé. Ron était parti, et il ne reviendrait jamais. Et Harry se cachait. Il n'y avait pas d'autre moyen de le dire avec honnêteté.
Les couloirs étaient beaucoup plus encombrés quand elle sortit de la classe quand elle y était rentrée. Il y avait des étudiants qui marchaient, d'autres couraient, en retard à leur cours et tout semblait si... Normal. Poudlard, plein d'étudiants. L'entité scolaire se sentait vivante.
Elle regarda les peintures sur le mur, murmurant l'un à l'autre. Une petite fille dans une cadre secouait timidement un autre enfant et la pointait du doigt.
Hermione ignora cela, elle escala les escaliers pour finalement retourner au bureau de McGonagall, bien qu'elle hésita. C'était bientôt l'heure du dîner, et elle pourrait essayer de trouver Ginny avant sa prochaine classe, juste pour voir comment elle allait...
Non, pas aujourd'hui.
Elle lui écrirait peut-être pour savoir quand serait la prochaine fois qu'elle devait aller à Pré-Au-Lard et peut-être qu'elle irait la voir.
Les élèves pourraient sûrement y aller alentour d'Halloween, elle y irait le mois prochain, se promit-elle.
Elle se précipita dans les escaliers, et sentit une douleur à l'idée de quitter Poudlard... Encore une fois.
Mais je reviendrai, se rappela t-elle.
McGonagall était derrière le grand bureau quand Hermione atteignit le haut de l'escalier.
-Je pense que tout c'est bien passé, je me trompe ? Dit la directrice.
-Non, Minerva. Cela s'est bien passé, répondit-elle en sentant que le dire à haute voix le rendait plus réel. Merci de nouveau pour m'avoir permis de le faire.
-De rien, ma fille, de rien... D'après vos souhaits, je n'ai dis à personne d'autre que vous étiez là. Cependant, j'imagine que M. Londubat, Mlle Weasley et un grand nombre d'étudiants aimeraient vous voir aujourd'hui. Voulez-vous rester pour le déjeuner ?
Hermione nia avec la tête.
-Merci, mais non. Je suis prête à rentrer chez moi, dit-elle en essayant d'éviter le regard de la directrice. Le test a été assez épuisant et j'ai à peine dormi. Mais la prochaine fois... La prochaine fois, je le ferai.
Elle leva les yeux et sourit légèrement à l'enseignante. Elle aurait juré qu'elle semblait déçue.
-Bon, je vois que votre décision est plus que prise. Mais permettez-moi cependant de vous souhaiter un joyeux anniversaire.
La sorcière bougea sa baguette magique et fit apparaître une enveloppe et un paquet bien emballé sur le bureau.
Hermione ne s'y attendait pas, et ce détail de son ancienne professeure lui fit très plaisir. Après l'avoir remercié, Hermione prit le paquet, le serra fort contre sa poitrine et disparut dans la cheminée.
Elle réapparut dans son appartement et mit le colis et l'enveloppe de McGonagall sur la petite table de l'entrée, où se trouvaient ses pantoufles. Elle les mit et s'assit sur le canapé, jetant la tête en arrière.
Une autre chose avait été faite. La prochaine étape serait d'attirer l'attention de Belby. Elle aurait sûrement besoin de passer par l'apothicaire quelques fois de plus... Mais pour l'instant personne ne lui refuserait une petite pause. Peut-être qu'elle aurait le plaisir de lire son vieux roman préféré, quelque chose qui la détend beaucoup. Aujourd'hui, elle ferait n'importe quoi, tant que cela n'était pas lié aux Potions.
Le test avait été un peu dur, mais elle était sûre qu'elle avait réussi. Elle avait travaillé si dur qu'elle n'avait pas réalisé à quel point elle était épuisée jusqu'à ce qu'elle soit enfin en mesure de s'asseoir tranquillement sans avoir cette rotation dans sa tête en permanence.
Hermione se laissa un moment, fermant ses yeux et reliant ses doigts à ses genoux. Elle était si fatiguée qu'elle pensa faire un petit somme, mais elle décida finalement de se lever et de rencontrer un autre de ses besoins : Manger.
Elle était affamée, mais en allant à la cuisine, elle remarqua un petit papier dépasser de sous sa porte d'entrée.
Fronçant les sourcils, il s'y dirigea et le ramassa.
Elle reconnut instantanément l'écriture.
J'ai besoin de toi à 17 heures.
Hermione relut le le message, incrédule, se demandant ce dont Malfoy pourrait avoir besoin.
Elle devait admettre que Malfoy s'était très bien adapté à la vie des moldus. Il pouvait faire les courses, nettoyer et repasser ses vêtements... En plus, il avait trouvé un boulot.
Le seul hic qu'elle vit, c'est qu'il lui manquait de temps à chaque fois qu'il partait travailler... Peut-être qu'il allait lui demander de l'aider à se présenter à un nouveau restaurant, bien qu'il se serait probablement déjà imaginer la réponse.
Elle regarda la porte, suspecte, comme si elle pouvait voir à travers elle.
Un bruit lui fit tourner brusquement la tête et elle chercha l'origine du son. Elle découvrit qu'il y avait un hibou à la fenêtre. Un vieux hibou avec les plumes ébouriffées.
Elle avait vraiment besoin d'un sort qui ouvrirait les fenêtres aux hiboux.
Elle réfléchit à cette idée pendant qu'elle l'ouvrait elle-même, et elle pensa que ce serait peut-être une chose complexe... Mais elle était sûre qu'elle pourrait trouver comment le faire. Quelque chose d'autre sur sa liste de choses à faire.
L'hibou des Weasley entra dans son appartement avec une carte attachée à sa patte. Elle la détacha et la plaça sur la table, à côté de celle de McGonagall.
Par après elle remplit d'eau l'abreuvoir d'Athena et elle donna quelques bonbons au vieil hibou. Elle lâcha un petit rire quand il commença à manger, pour une bête si petite il avait beaucoup d'appétit.
Elle le laissa manger et se dirigea vers la cuisine. Elle chercha dans les armoires et mit un peu d'eau à bouillir pendant qu'elle se faisait lentement un sandwich.
Elle s'assit à table et mangea, regardant les deux lettres et le paquet de McGonagall. En réalité elle avait pensé ne rien recevoir pour son anniversaire, elle avait supposé que cela aurait été comme n'importe quel autre jour.
Elle avait pensé aller manger quelque part, elle pouvait toujours le faire. Peut-être qu'elle gardera ses cartes d'anniversaire pour le moment.
Elle lava l'assiette sale et rangea ce qu'elle avait pris dans le frigo.
Elle se dirigea de nouveau dans le salon et s'assit sur le sofa avec une tasse de thé dans les mains et une copie de son livre préféré.
Hermione se permit de se perdre dans son livre pendant plusieurs heures, heureuse à l'idée d'enfin lire quelque chose qu'elle aimait. Elle revint sur terre seulement lorsque Athena se posa sur son épaule, mécontente de partager sa cage avec l'hibou Weasley qui récupérait toujours de son voyage. À sa grande surprise Athena était revenue avec une lettre et un petit paquet. Hermione avait pensé que son oiseau était parti chasser ces derniers temps mais elle se rendit compte que Molly avait dû l'appeler car elle reconnut l'écriture sur la lettre. Elle se mordit la lèvre, un peu nerveuse.
Elle se demanda comment allait madame Weasley... Elle se demanda aussi si elle devait lui écrire pour, au moins, demander si elle pouvait faire quelque chose pour la famille, mais en réalité elle connaissait déjà la réponse.
Molly demanderait sûrement de revenir au Terrier mais elle n'en avait toujours pas la force.
Elle leva les yeux de la carte et du paquet regarda l'horloge au mur.
Elle se leva en se rendant compte qu'il était déjà 17h30, elle avait perdu la notion du temps.
Elle se dirigea vers sa chambre pour enfiler des vêtements moldus. Que voulait Malfoy dans son appartement à une heure précise ?
Elle marcha jusqu'à sa porte et frappa, elle s'ouvrit immédiatement.
-Je pensais à croire que tu avais quelque chose de mieux à faire, dit-il en levant un sourcil,
-Difficile, répondit-elle en pensant aux lettres et aux paquets d'anniversaires. J'ai perdu la notion du temps, qu'est-ce qu'il se passe ?
-Avance.
Elle la suivit à l'intérieur, et ce qu'elle vit lui laissa la bouche grande ouverte.
Le repas était prêt sur la table et sur une affiche qui pendait que le mur elle pouvait lire « JOYEUX ANNIVERSAIRE ». Il avait réussi à la laisser sans mots.
Sur la table il y avait du poulet et des pâtes avec de la sauce blanche. Aussi une bouteille de vin et deux verres de cristal. Elle sourit légèrement, elle n'avait pas encore dit à Malfoy l'endroit où acheter du bon vin et des verres.
Il s'avança et tira une chaise en lui faisant un geste pour lui dire de s'asseoir.
-Joyeux anniversaire, Granger.
Debout près de la porte, toujours sans voix, elle alla s'asseoir sur la chaise pendant qu'il l'a repoussa.
-Tu n'as pas à faire ça, dit-elle totalement surprise par ses bonnes manières.
-Et te laisser seule chez toi avec un livre ? Se moqua t-il.
Un sourire ironique parcourut le visage de Malfoy en réalisant qu'elle se mordait les lèvres.
-C'est exactement ce que tu allais faire, non ? L'accusa t-il.
Elle céda et rit entre ses dents.
-En réalité, c'est ce que j'ai fais depuis que je suis revenue à la maison... J'avais aussi pensé à sortir dîner.
Il inclina la bouteille de vin et en versa dans deux verres, il avait eu besoin d'en acheter.
-Eh bien, j'espère que c'est suffisant.
Elle se retrouva avec un large sourire devant ses paroles.
-N'importe quelle compagnie est la bienvenue cette nuit, la tienne aussi.
Il leva un verre et lui offrit.
-J'espère être une meilleure compagnie qu'un livre.
-Seulement parfois, dit-elle en riant. Merci, vraiment, tu n'avais pas à faire ça.
Il haussa les épaules.
-Mangeons avant que cela refroidisse plus... Tu devrais être un peu plus ponctuelle, Granger.
Hermione ignora sa provocation et commença à manger.
-Combien de temps as-tu avant d'aller travailler ?
-Cette nuit je ne vais nulle part, dit-il en se rappelant comment Jane s'était énervée quand il a appelé pour dire qu'il était malade et qu'il ne pouvait pas aller travailler.
Il se rendit compte que le regard de Granger indiquait qu'elle voulait en savoir plus mais il lui sourit simplement et lui indiqua de manger.
Quand les plats furent vides, Hermione commença à se lever pour les emmener à la cuisine.
-Assieds-toi, ordonna t-il. Il y a quelque chose d'autre.
Il prit les plats et se dirigea à la cuisine. Laver les plats de deux personnes était beaucoup mieux que de laver les plats de cinquante personnes. C'était un soulagement de pouvoir se reposer un peu cette nuit-là. Il plaça la vaisselle dans l'évier et sortit du réfrigérateur le petit gâteau qu'il avait vu au magasin. Il avait commencé à penser qu'il aurait dû le manger tout seul quand elle avait tardé à venir. Il avait cru que Potter aurait pu revenir pour passer du temps avec elle le jour de son anniversaire, mais, évidemment, cela n'avait pas été le cas.
La vie après la guerre avait été horrible pour elle.
Draco savait que sa solitude était temporaire, tout reviendrait à la normale dans dix mois... C'est pourquoi il se sentait mal pour elle.
Il apporta le gâteau d'une main et prit le cadeau qu'il avait acheté sous le bras et dans l'autre main il prit deux assiettes et des cuillères.
En arrivant à la table il laissa tomber le paquet sur la table sans cérémonie sous le regard de Granger.
Elle le regarda alors qu'il s'asseyait.
-Qu'est-ce que c'est que cela ?
-C'est évident, Granger, répondit-il en levant les yeux. C'est un cadeau d'anniversaire. Les personnes s'offrent des choses pour célébrer un an de plus de respiration.
Hermione secoua la tête et prit avec soin la carte du haut du paquet. C'était une carte moldue, avec des animaux sur le devant et une blague un peu idiote à l'intérieur. Elle rit, bien que la blague ne soit pas de grande qualité, il l'avait inventée pour elle.
Puis elle commença à ouvrir le paquet, bien qu'elle n'était pas sûr de quoi s'attendre.
-Ce n'est pas beaucoup mais j'ai pensé cela pourrait peut-être t'être utile les prochains mois, avec ton apprentissage, dit-il soudainement nerveux à propos de savoir si elle aimerait ou non. Je ne pouvais pas acheter d'ingrédients ou un nouveau chaudron, rien de cela...
Hermione termina d'ouvrir le paquet et découvrit une petite boîte avec des images et une écriture en lettres noires qui disait « Moulin manuel ».
-C'est pour moudre des ingrédients... Aconit, díctame et toutes ces choses là.
-C'est parfait, dit-elle avec sincérité. Merci.
Il était content car cela semblait vraiment lui plaire. Quand il l'a achetée il ne savait pas si ça lui serait vraiment utile... Il n'avait pas non plus beaucoup d'expériences dans le fait d'acheter des cadeaux pour les autres.
-Comment s'est passé l'examen ? Demanda t'il alors.
-Vraiment bien. Je ne sais pas quand j'aurai les résultats mais... Bien que c'était difficile, je pense avoir réussi. Tu penses qu'un jour tu retourneras à Poudlard passer tes ASPIC ?
Draco coupa deux parts de gâteaux et les plaça dans des assiettes respectives.
-Non... Et même si je le voulais je devrais attendre un an avant de pouvoir le faire.
-Que vas-tu faire quand tu retourneras dans le monde magique alors ?
Draco haussa les épaules.
-Je n'ai pas beaucoup pensé à ça, je peux vivre de l'argent de ma famille.
-Mais tu n'as pas envie de faire quelque chose de ta vie ? Demanda-t-elle en persistant.
-Comme quoi ? Ils ne me permettront pas de travailler dans aucun des départements du Ministère et je ne veux devenir un médicomage, il n'y a aucun métier que je pourrais faire.
En ce moment il était plus préoccupé par la survie cette année. Tout le reste pouvait attendre.
-Eh bien, tu as beaucoup de jours devant toi pour réfléchir à cela.
Ils terminèrent tous les deux leur part de gâteau. Hermione prit une deuxième part. Ils versèrent ce qu'il restait de vin dans leurs verres et allèrent s'asseoir dans le fauteuil.
-Tu as décidé de quoi dire à Belby ? Tu ne peux pas le laisser t'oublier si tu veux vraiment être son apprentie.
-Tu montres beaucoup d'intérêt sur ce point, commenta-t-elle en buvant une gorgée.
-Granger, je suis l'unique personne avec qui tu parles. Si je ne te dis pas quoi faire, personne ne le fera.
Elle plissa les lèvres, mais elle savait qu'il avait en partie raison. Ils avaient une espèce de... Marché ? Alliance ? Quoi qu'il en soit, ils se sont toujours dit la dure réalité, sans tabou, pour pouvoir aider l'autre.
-Oh, d'autres personnes pourraient me conseiller quoi faire, argumenta t-elle.
-Si tu étais disposée à être dans la même pièce qu'eux suffisamment de temps pour qu'ils écoutent quelque chose.
-Bon point, entre le repas et le vin elle commençait à se sentir un peu mieux. Mais je suis obligée de te dire que le meilleur serait que toi tu commences à penser à que faire de ta vie après ta sentence. Elle lui dédia un regard sévère. Tu dois en faire quelque chose.
-Touché.
Il eut un silence amical entre les deux, assis aux extrémités du sofa.
-Y retourner c'est bizarre ? Demanda t-il soudainement.
-À Poudlard ? Oui et non. C'était bon de voir que l'école était remplie d'étudiants mais... C'est bizarre de voir le mal qu'il y a toujours à réparer... Je t'ai dis que Neville y enseigne ?
-Londubat ?
-C'est le nouveau directeur de Gryffondor. Il aide la professeure Chourave avec ses classes.
-Pauvres élèves, dit-il complètement sérieux.
Elle rit entre ses dents.
-Il est complètement capable de le faire.
Malfoy regarda pensif à l'intérieur de son verre.
-Je suppose que tout le monde change.
Hermione regarda l'horloge et se surprit du temps qu'elle avait passé ici.
-Je devrais retourner chez moi et me reposer un peu... Et demain j'essayerais de rentrer en contact avec Belby de nouveau.
Il acquiesça de la tête.
Hermione se mit debout et se dirigea vers la table pour prendre son cadeau et la carte. Puis elle retourna sur ses pas, s'approcha du fauteuil et étreignit Draco maladroitement. Il ne lui rendit pas le câlin mais au moins il ne s'éloigna pas, c'était déjà quelque chose.
-Merci, Draco... Vraiment.
-Il n'y a pas de quoi, répondit-il. C'était une bien meilleure idée que d'aller travailler.
Il l'observa alors qu'elle quittait l'appartement, puis il lança un coup d'œil au gâteau sur la table. S'il arrivait à se convaincre se lever il prendrait bien une autre part... Et peut-être qu'il lui en resterait pour le lendemain.
Hermione revint à son appartement et déposa la carte de Draco parmi les autres. Elle prit le moulin, le sortit de sa boîte et trouva un endroit où le mettre parmi ses ustensiles de potions.
Après s'être préparé une tasse de thé, elle s'assit à table et commença à ouvrir ses lettres d'anniversaire.
Ginny lui avait envoyé une carte avec une image d'une rose qui fleurissait éternellement. Elle y avait écrit qu'elle espérait la voir bientôt.
La carte de McGonagall lui souhaitait un bon anniversaire et l'invitait de nouveau à Poudlard quand elle le voulait. Le paquet contenait un livre de sortilège niveau ASPIC ainsi qu'un livre de métamorphose, aussi de niveau ASPIC.
Molly lui avait envoyé un paquet de petits gâteaux à la viande ainsi que quelques sucreries. Dans la lettre elle lui souhaitait un joyeux anniversaire et lui rappelait qu'elle ferait toujours partie de la famille et qu'elle avait une place à table quand elle le voulait.
Elle soupira en se levant et plaça les cartes sur le haut de la cheminée. Jeta les emballages des cadeaux, plaça les livres sur une étagère et la nourriture dans le frigo.
Elle voyagea dans son appartement pendant quelques minutes avant de laver sa tasse de thé et sa cuillère. Son anniversaire se terminait et elle n'avait rien d'autre à faire, elle ferma donc la porte et alla se coucher.
. . .
Hermione vit Athena s'éloigner avec la dernière lettre qu'elle avait écrit à Belby. Elle n'avait pas encore reçu ses résultats d'ASPIC mais si Belby ne répondait pas bientôt, elle devrait penser à une manière plus créative pour attirer son attention. Elle avait beaucoup à apprendre et elle désirait tellement commencer cet apprentissage au plus vite.
Elle soupira en faisant les lacets de ses chaussures de sport. Elle avait accepté d'aller au parc avec Malfoy.
-Peut-être qu'un peu de lumière du jour ne me ferait pas de mal, se dit-elle à elle-même.
Elle pensa à la tête qu'il fera quand il la trouvera à lire sous un arbre et sourit à cette pensée. Elle avait promis de sortir avec lui au parc, elle n'avait rien dit sur le fait de courir. Il pourrait courir tout le temps qu'il voudra, mais il n'allait pas la convaincre. Il s'était passé une semaine depuis son anniversaire et elle avait encore une envie furieuse de terminer son livre favori.
Juste avant de sortir, Hermione se tourna en entendant un bruit de petits coups sur la fenêtre. Elle l'ouvrit rapidement, pensant que c'était ses tant attendus résultats d'examen, mais il n'y avait aucun nom écrit sur le dessus. Elle l'ouvrit et découvrit un petit bout de parchemin.
Hermione,
Joyeux anniversaire. Désolé de te le dire si tardivement. J'ai perdu le compte des jours et je viens de voir un journal qui disait que c'était bientôt le mois d'octobre. Les jours passent. Tu me manques, mais je ne suis pas encore prêt à revenir.
Harry.
Hermione relut la lettre une douzaine de fois avant de la placer avec toutes les autres au-dessus de la cheminée. Il était vivant. C'était déjà ça.
Z.
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