Petite mise dans le bain ...
Petite mise dans le bain ...
(Chapitre ré-écrit et tiré du livre, accompagné de : "Wanna Be Startin' Somethin'" de Michael Jackson. Mais possibilité de lire avec "All we got" de Chance The Rapper parce que ça donne une atmosphère de dingue jusqu'à la fin du chapitre. De toute façon, je vous fais au plus vite la liste musicale 😎).
.1.
En ce dimanche après-midi mi-pluvieux mi-ensoleillé, j'étais en train de finaliser mon installation dans ma nouvelle chambre. Nous venions d'emménager dans une nouvelle maison à San Francisco.
Mon père n'avait rien dit, mais je supposais que c'était pour une mission, ce changement d'habitation.
Une réunion familiale était prévue, qui confirmerait mes suppositions.
Je me changeai rapidement, en enfilant une salopette en mauvais état mais que j'affectionnais beaucoup.
Une fois mes tâches achevées, je regardai ma chambre avec satisfaction. Elle était à la hauteur de mes espérances avec ses couleurs sobres et certainement pas girly à vous faire vomir tripes et boyaux. J'avais un balcon avec la vue sur toute la rue, ce qui me rendait très heureuse.
En toute honnêteté, pour cette nouvelle mission, papa avait trouvé la bonne maison , même si nous allions juste rester quelques mois ici - ce qui ne me gênait pas en soi. J'étais habituée à déménager souvent, alors déménager une fois de plus ne me perturbait pas plus que ça.
Bon, un petit peu parce que nous étions proches du QG principal, ce qui facilitait bien les choses.
J'eus le temps de vérifier mes mails et je vis de nouveau des mails de félicitations des autres agents secrets.
Oui, nous étions tous des agents secrets dans cette maison.
Pour ma part, je l'étais depuis l'âge de dix ans. Un peu plus tôt que de moyenne, mais, après la mort de ma mère, j'avais vu ce travail comme une planche de salut. Bref, je n'allais certainement pas m'étaler sur ce sujet pour le moment.
Pour en revenir au sujet principal, ça faisait donc sept ans que j'étais dans cette affaire familiale. Et j'étais la plus heureuse des jeunes filles de dix-sept ans, car j'avais remporté le plus grand titre honorable et respectable "jeune adulte" des agents secrets. J'étais la nouvelle "espoir". Oui, cela se disait en français. Pour plus de précisions, pour cet examen important, nous étions une vingtaine de candidats parmi les meilleurs jeunes agents du monde. Les épreuves s'étaient déroulées sur plusieurs semaines. C'était physique, horrible, fatigant, mais j'avais remporté le titre après toutes les épreuves, qui m'avaient laissé des cicatrices dont je me moquais. La victoire était bien plus importante que quelques blessures. Et c'était une consécration selon moi d'avoir ce titre. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que j'avais le respect suprême de toute l'équipe et d'autres espions du monde. De plus, j'avais le droit de diriger mon propre groupe de jeunes agents, du haut de mes dix-sept ans. Ce n'était pas commun, mais c'était un challenge que je voulais relever. Ainsi, à dix-huit ans, je pourrais commencer le recrutement et faire de mon équipe d'excellents agents à mon image.
En conclusion, il me restait donc moins d'un an pour préparer cette formation à l'intention de mes futures recrues et j'étais impatiente de leur montrer que ce métier à risques était tout simplement à la fois fabuleux et effrayant. Il fallait surtout que je leur apprenne le dépassement de soi-même. Et c'était probablement la partie la plus difficile, car notre cerveau a tendance à nous créer des limites afin que nous ne les atteignions jamais.
Une fois mes mails consultés, j'allais appeler mes deux meilleurs amis, qui sont aussi des agents, mais Hope nous héla :
— December-Dan Lawson et Jared Carter, on vous attend !
Je quittai ma chambre en même temps que mon super-frère Jared. Il a aussi un rôle de meilleur ami et d'âme soeur pour moi. Et je me dois de préciser que je le considère comme mon frère bien que nous n'ayons aucun lien de parenté. Le seul lien est le fait que nos parents sont "en couple".
Nos regards se croisèrent alors que je refermais la porte derrière moi avec un sourire sur les lèvres.
Je suis un peu plus jeune que lui, de quelques mois, mais il a tendance à se prendre pour mon grand frère de plusieurs années.
Il fit de même avant d'entourer mes épaules de son bras et de m'embrasser sur la joue en m'embêtant à son habitude.
— Comment vont tes chevilles, mademoiselle "espoir" ? demanda-t-il.
— Très très bien. Ne sois pas jaloux, Red, je t'ai battu. Je suis meilleure que toi.
Il me lâcha et me tira la langue comme un gamin avant de passer sa main dans ses cheveux d'un brun clair indéfinissable. Je le soupçonnais de faire des colorations pour tenter je ne sais quoi, mais je ne disais rien à ce sujet.
Jared est le jeune homme le plus narcissique que je connaisse. Je vous jure que c'est la vérité. Il s'aime beaucoup trop. Je suis beau par-ci, je suis beau par-là. Bon, il faut l'admettre, il est quand même ... charmant. Grand, brun, avec un regard mystérieux grâce à ses yeux bleus, un sourire qui tue, un style dans l'air du temps ... la tête parfaite pour un agent.
En bref, qu'est-ce que je l'aimais, ce petit morveux ! Mon amour pour lui égalait presque celui que j'avais pour la nourriture, c'est pour vous dire à quel point mon amour était très fort pour lui.
Par contre, c'était autre chose avec sa mère. Hope Carter. Elle m'insupportait à un point vraiment culminant. Elle n'était pas méchante. Elle était même très gentille, mais je n'arrivais pas à l'aimer depuis qu'elle était dans ce qu'elle appelait une relation sérieuse avec mon paternel. J'étais vraiment méfiante.
Puis, je dois l'avouer, je ne faisais pas d'efforts. Jared ne m'en voulait pas, mais il me reprochait de temps en temps mon comportement vis-à-vis de sa mère. En revanche, mon père me montrait bien qu'il n'aimait pas mon attitude et je m'en moquais aussi. Je l'aimais lui, pas besoin d'aimer une autre personne. Mon père me suffisait amplement. Et je ne voulais qu'elle remplace ma mère, même si ça faisait sept ans qu'elle nous avait quittés.
Ma mère avait perdu la vie lors d'une mission. Quelques années après, mon père avait rencontré Hope et Jared. Hope avait perdu son mari aussi. Je m'étais bien entendue avec Jared parce qu'on avait tous les deux perdu un parent, mais elle, j'avais l'impression qu'elle voulait prendre la place de ma mère à un moment donné. Ma mère était l'un des meilleurs agents de tous les temps. Elle était mon modèle, certainement pas Hope.
Quoi qu'il en soit, nous arrivâmes à la cuisine, où ils nous attendaient tranquillement. Hope nous sourit et je m'assis face à mon géniteur, qui semblait stressé. Je connaissais Karl Lawson comme si je l'avais fait. Sérieux, ne rigolez pas, c'est la pure vérité encore une fois.
Lorsqu'il stressait, il regardait toujours Hope comme si elle allait l'aider et cela m'agaçait parce qu'il n'avait pas besoin d'elle. Je le savais amoureux, et de jour en jour leur relation avait l'air de se renforcer.
J'avais essayé de les séparer plus d'une fois, sauf que ma relation avec Jared devenait quasi fusionnelle et que je ne voulais pas me séparer de lui. Et, si elle quittait mon père, je perdais Jared.
Hope se permit de passer sa main dans la tignasse brune de mon paternel. Il lui sourit en retour avec tendresse et amour.
Je me raclai la gorge et il me sourit en détournant son regard de la mère de Jared.
— Alors, qu'est-ce que vous pensez de la maison ? nous questionna-t-il.
— Elle est super bien, répondit Jared, tout content. Je pense que je vais m'y plaire.
J'opinai de la tête en rangeant mes boucles derrière mon oreille.
— Ma chambre est cool, commentai-je à mon tour, beaucoup moins exaltée.
Karl fut heureux de nos réponses et sourit brièvement. Il observa une nouvelle fois Hope, qui sembla lui donner le feu vert d'un regard, comme s'il avait besoin de son autorisation.
— Alors, reprit-il, Hope et moi avons quelque chose à vous dire, annonça-t-il après plusieurs minutes d'hésitation.
Oh. Non !
Tout sauf un mariage, tout sauf un mariage ... me mis-je à prier mentalement.
Si c'était ça, j'allais juste me tirer une balle dans la tête.
Non, trop trash.
J'allais mener une rébellion et puis c'est tout.
Je les regardais, impatiente d'en savoir plus, le coeur commençant doucement à accélérer.
— Nous allons vivre ici quelques temps et, pour le coup, nous ne sommes pas loin du QG, ce qui est très bien.
Bon, peut-être que je me faisais du souci pour rien. J'enchaînai avec vivacité :
— Oui mais quelle est notre mission ?
Il sourit faiblement avant de prendre ma main et je sentis immédiatement que l'heure était grave.
Qu'est-ce qu'ils allaient nous annoncer ? La grossesse de Hope ? Oh noooooon !
— Nous avons décidé de prendre une pause au niveau des missions sur le terrain, ma puce, dit mon père. Hope et moi irons travailler au QG pendant Jared et toi vous iriez au lycée comme des adolescents normaux durant quelques mois. Tu commences demain à Burgham High School et Jared à Jefferson High. On ne voulait pas que vous soyez ensemble pour la simple et bonne raison que sinon, toi, December-Dan, tu ne voudrais pas te faire d'autres amis et tu ne voudrais fréquenter que Jared.
Quoi ?
Je le fixai du regard, hébétée. Aucune réaction ne venait pour le moment. Il m'observait avec une certaine crainte. Je plongeai mon regard dans le sien pour tenter d'y déceler une blague. Mais rien, absolument rien.
J'avais pris les yeux vert-bleu de mon père et les cheveux indomptables de ma mère, qui était afro-américaine avec des origines caribéennes. Je suis, pour ainsi dire, la fille au teint basané de la famille. Je vous arrête tout de suite, je ne suis pas un canon de beauté comme beaucoup semblent le croire dès qu'on est métissé. Loin de là. Je dois quand même l'avouer, j'ai un mini-potentiel. Malheureusement, je ne dégage aucune féminité à cause de mes goûts vestimentaires qui laissent très perplexe. Je vous assure, aucune féminité. Mais j'adore ça. Aucun garçon ne me fait chier à me draguer. Et s'il le fait, mon poing se retrouve dans sa face. Puis, de toute façon, je n'ai vraiment le temps de sortir avec un garçon.
Bref, je retirai vivement ma main de la sienne comme si j'avais pris une décharge électrique et je le dévisageai, déconcertée. Il ne pouvait pas être sérieux...
— J'espère que c'est une blague, là ?! ricanai-je nerveusement. Je ne veux pas aller au lycée. Je ne suis jamais allée à l'école de ma vie, et ce n'est pas pour une misérable petite année que je vais y aller.
Oui, j'ai toujours fait mes études à la maison ou au QG. Je n'avais jamais mis les pieds dans un établissement scolaire, même si j'avais d'excellentes notes.
De toute façon, sans bonnes notes, pas de missions.
— DD ... soupira mon père, déjà excédé par mon attitude.
Diminutif de December-Dan si vous ne l'aviez pas compris. Ça s'écrit aussi Deedee et se prononce "Didi" chez les Français.
Je vous raconterai l'histoire de mon prénom plus tard ... mais là, la colère bouillonnait en moi car personne n'éclatait de rire pour me dire que ce n'était qu'une maudite blague.
— Je vais avoir dix-huit ans, papa ! m'exclamai-je, révoltée face à leur silence. C'est trop tard pour aller au lycée. Je veux bien passer ma dernière année au QG s'il le faut, mais pas dans un lycée ! Tu es d'accord avec Jared ?
Je me tournai vers Jared avec espoir et cherchai son soutien.
Bien entendu, il évita mon regard et je devinai instantanément qu'il était au courant.
Ils étaient tous au courant sauf moi !
— Putain, Jared !
— DD, tu sais très bien que ça ne va pas nous faire de mal, se défendit-il. Puis c'est vrai que, depuis qu'on est petits, on est conditionnés dans ce monde d'agents avec un risque permanent de mourir à tout moment et ...
— La ferme ! le coupai-je sèchement. S'il veut aller au lycée, il n'a qu'à y aller. Je n'en ai pas envie, moi ! dis-je en fusillant du regard mon paternel.
Mon père ne me lâcha pas un seul instant des yeux, comme si ça allait me faire céder.
J'allais donc quitter la cuisine quand mon père utilisa sa voix grave, qui me fit tressaillir mais certainement pas décolérer.
— Reste ici. Nous n'avons pas terminé.
Je me rassis immédiatement, en soupirant lourdement.
— Tu n'as pas le droit, papa ! persistai-je en haussant la voix.
— December-Dan Lawson, tu iras dans ce lycée, que cela te plaise ou non ! dit-il sévèrement en tapant du doigt sur le plan de travail.
Comme si cela allait donner plus de poids à son propos. Pff.
— Pa-pa, je suis la nouvelle "espoir" ! Tu ne peux pas me faire ça ! Je suis agent, pas une gamine écervelée ! m'exclamai-je alors que Jared tentait de me calmer en me prenant dans ses bras.
Je le repoussai et le lorgnai avec mépris. Il secoua la tête, ne comprenant visiblement pas pourquoi j'étais hors de moi.
— Tu as failli mourir pour le devenir ! tonna papa. J'ai failli te perdre, December-Dan, dit-il, plus calme. Est-ce que tu peux comprendre ça ?
Je le dévisageai alors que des larmes noyaient son regard, puis toisai Hope, qui détourna aussitôt son regard. J'étais sûre que c'était elle qui avait suggéré l'idée. J'étais prête à en mettre ma main au feu.
— Je voulais que tu sois fier de moi, déclarai-je froidement. Aucune reconnaissance de ta part ! Bravo, Karl Lawson ! Tu es le meilleur père du monde ! lâchai-je avec mépris.
Je quittai la cuisine en vitesse malgré ses nombreux cris m'ordonnant de revenir.
Je claquai la porte de ma chambre pour bien lui montrer à quel point il venait de détruire ce à quoi j'avais travaillé depuis mes dix ans : être le meilleur agent secret.
À présent, je devais jouer le rôle de la pauvre lycéenne.
J'éprouvais une haine et une rage intenses. Et putain ! Je commençais demain Burgham High School. Maudit lycée de merde !
En hurlant cela dans la chambre, je n'imaginais pas que le monde des lycéens pouvait être bien plus terrible que celui des agents secrets ...
Du moins lorsque les deux mondes se télescopent à cause de vieux secrets enfouis.
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Alors ça donne quoi ? 😌 Ça donne toujours envie ?! Perso' c'est le cas pour moi 😂, j'ai l'impression que ce n'est pas moi qui ai écrit ça 😂. J'ai trop du mal à y croire.
Désolée pour les fautes de frappe, mais je suis un peu Kaotisée !
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