Sur un carrelage en noir et blanc,
Retentissent des pas fracassants.
Dans un ciel d'encre, crépite un soleil persistant.
Des mains délicates arrachent des brins d'herbe.
Frêles et jalouses sont broyées des feuilles de trèfle.

Une chance perdue pour chacun de tes péchés.
Un espoir envolé pour tout bonheur gâché.
Dans une rivière sera noyée ta tête couronnée.
Puisses-tu admirer ton reflet pour l'éternité.
Ta Cour te pleurera selon ton bon plaisir.
À la surface de l'eau jailliront les lauriers de ta défaite.

Et les saules pleureurs riront aux éclats.
Et au cœur de ton sommeil tu entendras des chuchotements.
Des mains avides t'effeuilleront le cœur.
Cruelles et taquines, elles arracheront tes ronces.

Depuis ton château de cartes,
Tes épines ne piqueront plus personne.
Le fruit défendu te sera enfin permis.
Croque dedans à ta guise.
Prends néanmoins garde aux serpents.
Parce qu'au final, tes efforts auront été vains.

On dit qu'un regard vaut mille mots.
Le tien aura inspiré plus de maux que nécessaire.
Dans le désert de ton âme sévit la famine.
Sous ton épiderme, tu n'étancheras jamais ta soif.

Même calcinée, ta peau demeure creusée.
Des sillons blancs en parcourent la surface.
Ils servent de miroir à ta pénitence.
Fais attention en abattant ta dernière carte.
Ta couronne glisse déjà.
Un geste brusque, et ce sera échec et mat.