06 - deux papas

« Mais la vie sépare ceux qui s'aiment, malgré que l'amour avec un grand A soit. Peu importe qui nous sommes et à quel point nous nous aimons, la vie voudra nous séparer parce qu'elle est une fétichiste de la solitude et qu'elle aime voir le malheur sur le visage et dans le cœur des gens. Elle sépare, parce qu'elle est elle-même toute seule. »


Louis attendait devant la classe de Théo après le petit bonhomme qui ne devrait pas tarder à arriver. Il regardait toutes les trente secondes sa montre pour voir si l'heure avançait plus rapidement ou bien plus lentement. Il avait envie que ça aille vite, comme ça il prendrait le petit et partirait ensuite à la maison pour jouer un peu avec lui et faire le repars ; il ne voulait pas de nouveau décevoir Dylan. C'était comme ça qu'il avait oublié Théo, il s'était fait renvoyé et s'était saoulé la gueule, était rentré à la maison mais sans le petit garçon qui avait la même coupe de cheveux châtain et légèrement bouclé que lui, mais qui avait les yeux de son père malgré qu'il ne soit pas leur enfant. Des personnes croyaient que c'était le leur, mais non, il avait été adopté et cela, malgré que le petit garçon le sache ; il le niait. Pour lui, Louis et Dylan étaient ses vrais parents, point barre. Le jeune homme regarda une nouvelle fois sa montre alors que la sonnerie venait justement de retentir. Il souffla un petit coup alors qu'il remarqua le regard et les clins d'œil que plusieurs mamans ou sœurs de celles-ci lui envoyaient, il y avait même des étudiantes qui venaient chercher leurs petites sœurs ou petits frères qui lui envoyaient des signes. Il décida de les ignorer, il n'aimait que les hommes –plus âgés que lui de préférence- et était déjà père d'un enfant et avait déjà quelqu'un dans sa vie ; Dylan.

Il n'était pas le seul homme avec qui il avait été en couple, mais c'était le seul qui avait réussit à faire vraiment battre son cœur et même maintenant que la fin de leur histoire se profile à l'horizon, il continua d'être encore dans son cœur le faisant battre comme jamais il ne l'avait déjà fait. Il attendait de voir la chevelure brune et bouclée de son petit garçon pour pouvoir partir le plus rapidement possible, il n'avait pas envie que ses harpies mettent le grappin sur lui. Il était content de voir le petit garçon venir vers lui et il le prit dans ses bras, le reposant sur sa hanche gauche pour bien voir l'état de son enfant. Il déplaça les bouclettes qui tombèrent sur son visage. Il lui sourit et partit avec l'enfant dans ses bras, espérant que personne ne le retiendrait jusqu'à ce qu'il arrive jusqu'à la maison. Il voulait y être, comme ça la journée pourra enfin se finir et les emmerdes et pensées malsaines pourront peut-être se taire et aller faire chier quelqu'un d'autre. Du moins c'était ce qu'il espérait. Il déposa un bisou sur le front de son enfant, le trouvant bien silencieux alors qu'habituellement il avait toujours quelque chose à raconter.

Il regarda son enfant dans les yeux alors que celui-ci fuyait son regard ; il ne comprenait vraiment pas pourquoi il réagissait comme ça. Il décréta qu'il allait lui demander quand il serait à la maison, pour ne pas être totalement distrait sur la route ou pour être sûr que personne n'entendrait leur discussion. Il installa le garçon dans son siège auto avant de boucler la ceinture et de partir sur le siège conducteur et de mettre le contact, il fila jusqu'à la maison en regardant plusieurs Théo dans le rétroviseur mit entre les deux places à l'avant d'une voiture. Il s'arrêta dans l'allée de garage et s'occupa de Théo. Il le déposa au sol pour ouvrir la porte d'entrée de l'habitacle et laissa entrer le petit garçon avant lui. Mais alors que celui-ci allait filer dans sa chambre à la vitesse de la lumière, tel un courant d'air, son papa le retenu par le bras et s'accroupit devant lui pour être à sa hauteur. Il fixait le petit garçon de ses iris bleus, qui fuyait avec ses prunelles marron. Il esquissa un sourire mais l'enfant n'y répondit pas, pour le peu qu'il en vu.

-Que se passe-t-il Théo ? Demanda Louis, inquiet de voir son enfant de la sorte alors qu'il débordait de joie de vivre habituellement.

-Il y a un garçon qui dit que je n'ai pas de parents parce que je n'ai ni de maman et que deux papas ne replaceront jamais un papa et une maman, répondit le brun d'une toute petite voix, retenant des petits sanglots.

Louis qui était sous le choc de ses mots mit une bonne minute avant de réagir, il prit ensuite le petit garçon dans ses bras en frottant son dos de sa main gauche alors qu'il tenait la nuque de Théo fermement et fortement contre lui avec sa main droite. Il n'aimait pas voir son enfant ainsi, il n'était peut-être pas véritablement son père mais il l'aimait comme s'il était de lui et le voir ainsi lui comprimait le cœur et c'était comme si l'organe essayait de sortir de sa cage thoracique. Il serra le bonhomme encore un peu plus fort contre lui avant de sentir son petit corps tremblé dans ses bras. Il se recula un peu de lui avant d'essuyer ses larmes avec ces deux pouces et de le regarder dans les yeux. Il n'aimait vraiment pas voir Théo ainsi, son cœur en ratait des battements.

-Tu sais, ce n'est pas parce que tu as deux papas que tu n'es pas aussi aimé que si tu avais un papa et une maman, même « papoucha » et moi t'aimons plus que n'importe quel parent pourrait aimer son enfant, tu le savais ? Questionna le jeune père à son fils.

-Oui papou, mais je n'ai pas de maman, gémit le petit garçon.

-Peut-être parce que tu n'en as pas besoin. Nous t'aimons plus que tout au monde, tu n'as pas à t'en faire pour ça, s'il te plaît sourit, supplia Louis.

Le petit garçon obtempéra et son sourire était vraiment sincère. Le brun le lui rendit et reprit encore une fois l'enfant dans ses bras. Il n'aimait vraiment pas voir Théo ainsi sauf que maintenant que le petit enfant avait dit ce qu'il avait sur le cœur, ce qui le dérangeait et obnubilait ses pensées ; il avait reprit sa joie de vivre et courrait déjà vers ses jouets dont le nouveau dinosaure qu'il avait reçut la veille. Il commençait déjà à courir partout dans la maison avec ces jouets, inventant déjà une nouvelle histoire puisqu'il avait oublié celle de la veille. Le châtain resta là où il était et suivit du regard l'enfant qui courrait encore partout, comme toujours. Il admirait cet enfant, qui dès qu'il avait parlé d'un sujet qui le dérangeait, il reprenait sa joie de vivre. Il avait l'impression de voir Dylan mais en plus petit ; peut-être qui lui ressemblait aussi ?

Mais il voyait mal son amant avec des cheveux châtains clairs, il n'arrivait pas à le voir avec des cheveux plus longs et bouclés. Il préférait encore regarder son enfant pour voir s'il ne faisait pas de bêtise ou qu'il n'était pas sur le point de tomber. Il était en admiration devant cet enfant qui était à moitié le sien, malgré qu'il ne porte pas son nom de famille. Il voulait le voir grandir et garder cette mentalité qui rend un homme fort et qui l'aide à ne perd pas le pied comme lui il l'avait fait. Dylan n'avait pas encore vraiment merdé alors que lui ne faisait que cela en ce moment, mettant la vie de Théo et du brun foncé en péril mais aussi l'équilibre de leur couple qui ne cesse de partir en vrille. Il secoua la tête alors qu'il entendit la porte d'entrée s'ouvrit et des clés s'agités dedans. Il comprit que Dylan était de retour et une discussion sur ce que venait de lui dire Théo allait s'annoncer.

Louis et Dylan avaient de quoi s'en faire pour leur enfant, pour lequel –justement- ils essayaient de garder bonne figure, de ne pas craquer et de ne pas trop se prendre la tête. Mais n'est-il pas difficile pour un enfant de grandir avec deux papas et pas de maman ? Surtout quand il voit, sans vraiment bien voir, que ses deux parents ne sont plus sur la même longueur d'ondes, que l'un a merdé et que l'autre essaye de montrer que cela ne l'affecte pas tant que ça ?

« L'amour s'en prend aux hommes, aux femmes, aux enfants, aux humains et aux animaux. Il s'en prend à tout le monde pour savoir si un jour ; il sera plus fort que la vie, que la mort, que les erreurs, que les humains, que la malheur, que le pardon, que les obstacles. Il tente son coup partout, chez n'importe qui, pour ne pas rater celui qui pourra monter que c'est lui ; le plus fort. »

« Je n'en peux plus de toutes ces erreurs. Il me détruit au fur et à mesure. Je l'aime, mais il m'empoisonne tout en me soignant. Je n'arrive pas à me vivre sans lui, à me passer de lui mais je ne peux pas non plus vivre constamment avec lui. Le passé était magnifique avec lui, je l'aime encore à la folie mais il commence de plus en plus à me faire du mal et je ne sais pas si j'arriverais à vivre encore longtemps de cette façon. Un jour, il me tuera. J'en suis sûr et certain, qu'un jour, il aura ma peau. Mais bon, il a déjà mon cœur alors que lui faut-il de plus ?
-Dylan »

« Je suis tombé pour lui depuis quelques années déjà et mes sentiments ne cessent de grandir pour lui malgré que je ne cesse de le détruire. Le meilleur pour lui serait qu'il cesse de me voir, qu'il m'oublie et qu'il m'abandonne. Il aura moins mal de mon absence que de ma présence, j'en suis sûr et certain. Sauf que je ne peux pas vivre sans lui, alors je me montre égoïste à essayer de m'accrocher du mieux que je le peux au peu qu'il nous reste. Je ne veux pas vivre sans lui, j'en mourrais comme je le tues de vivre avec moi. Aurons-nous un jour, un nouvel équilibre ?
-Louis »

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top