05 - pensée

« Mais la vie sépare ceux qui s'aiment, même si elle les réunit pendant un temps. Tout ce que la vie donne, elle le reprend un jour ou l'autre ; tout comme la nature. Tout ce qu'elle donne, ou que l'on vole finit toujours par retourner dans les mains dans la vie parce qu'elle a toujours tenue les rennes. Elle sépare ceux qui s'aiment parce qu'elle n'aime pas l'amour ; son plus grand ennemi. »


Dylan était en train de remplir à nouveau les rayons de la librairie. Un livre qui venait d'orner les rayons que depuis le matin même était presque déjà en rupture de stock alors que la pause de midi venait à peine de se finir. Il n'en revenait pas qu'autant de monde se déchaînait pour avoir ce bouquin de 640 pages de relation sadomasochiste. Il poussa la caisse en carton vide avec son pied jusqu'à la remise. Quand il retourna vers les rayons, il vit déjà une femme entre de prendre un des livres qu'il venait juste de placer. Il cligna des yeux et ouvrit légèrement la bouche mais la referma aussitôt quand la jeune femme tourna la tête vers lui. Elle lui fit même un clin d'œil, ce qui le laissa sur place. Une femme qui lui faisait un clin d'œil ? C'était la meilleure parce que de toute façon, elle n'avait aucune chance avec lui puisqu'il n'aimait que les hommes mais aussi, que Louis était encore dans son cœur et prenait encore et toujours toute la place. Il était encore là dedans, dans l'organe vitale qui pompe et distribue tout le sang dans tout le corps du brun foncé qui avait un boulot contrairement à Louis qui malgré qu'il cherchait du travail à s'en arracher les cheveux tout ce qu'il réussissait à faire était d'en avoir un pendant une à deux semaines avant qu'il ne démissionne parce que cela ne lui convient vraiment pas ou alors qu'on le fout dehors parce qu'il n'est pas l'employé dont ils ont besoin. Dylan en avait assez d'être le seul qui ramenait de l'argent à la maison parce que bientôt, cela ne sera plus possible de vivre avec qu'un salaire de travailleur dans une librairie.

Le brun foncé essayait de voir s'il ne pourrait pas avoir une promotion pour être à un meilleur échelon dans la grande librairie qui a plusieurs magasins un peu partout sur le territoire anglais. Il cherchait aussi à savoir s'il ne pourrait pas travailler dans une maison d'édition parce qu'il aimerait vraiment pouvoir lire des œuvres avant même qu'elles ne soient publiés ; les livres ont toujours été sont péchés mignons ce qui lui valaient quelques remarques quand il était encore au collège ou au lycée. Mais comme il était sympa, on ne lui disait pas souvent des mauvaises remarques et il était même très apprécié. Il ne cherchait pas les emmerdes, était beau à souhait et savait se comporter avec les femmes grâce à l'éducation de sa génitrice sauf qu'il était homosexuel et c'était ce qui l'avait le plus causé de problème quand il passait encore sur les bancs scolaires. Il était vraiment heureux que cette période de sa vie soit du passé malgré que le présent ne soit pas mieux. Il passa sa main sur visage et remarqua qu'il n'y avait encore une fois ; personne à la caisse. Il s'installa derrière et fit glisser sa carte d'employé avant de prendre les livres du premier client dans la file constitué de 5 personnes. Il se demandait où était partie Malika, qui devait se charger de la caisse toute la journée, sachant que Cristelle avait finit à midi et que Sheila devrait arriver d'une minute à l'autre pour prendre le service de Cristelle pour le restant de la journée.

Quand il eut finit avec les clients présents, voyant qu'il y en avait d'autre dans le magasin qui allait sûrement arriver avec des livres d'une minute à l'autre, il alla comme même voir dans l'arrière boutique où était Malika ; une jeune anglaise de 21 ans avec une longue chevelure noire et des yeux verts émeraudes. Il l'aimait bien parce qu'elle avait toujours été gentille avec lui et qu'elle l'avait même plusieurs fois défendus. Il faisait de même avec elle, c'était plus une relation de protection entre collègue et ami plutôt qu'une relation de simple employés qui s'entraident. Il entendit du bruit dans les toilettes et la vit, la tête dans la cuvette en train de remettre son petit déjeuner et son plat de midi. Il commença une marche rapide et tenu ses cheveux pour ne pas qu'elle les salit ; ce serait vraiment dommage. Quand elle eu finit, elle se redressa et lui fit une signe de tête pour le remercier tout en s'essuyant la bouche. Malika ne se voyait vraiment pas en train de le serrer dans ses bras alors qu'elle était malade. Elle prit son sac et le reste de ses affaires avant de sortir du magasin en s'excusant une bonne dizaine de fois. Sheila entra à ce moment-là et vit dans son regard que ça n'allait pas et qu'il valait mieux qu'elle rentre chez elle mais les deux employés restant dans la boutique avait la même intention ; savoir pourquoi elle était malade quand elle sera de nouveau sur pied. Il retourna ensuite à la caisse pour prendre quelques clients avant de laisser Sheila s'en charger quand elle eut finie de ranger toutes ces affaires dans l'arrière boutique.

Il retourna remplit les rayons et répondre aux demandes de quelques clients tels que ; « où se trouve tel livre ? », « où se trouve tel genre de livre ? », « avez-vous tel livre et en combien d'exemplaire ? », « prenez-vous des commendes ? ». Il connaissait ces demandes par cœur, souvent les mêmes et connaissait aussi le magasin par cœur, alors il pouvait indiquer l'endroit où se trouve ce que demande le client tout en continuant de remplir les rayons vides ou de recharger quand certains livres se liquidaient trop vite. Il savait faire plusieurs choses en même temps, son côté féminin. Il prit une nouvelle caisse de livres et la transporta jusqu'à un rayon, de l'autre côté du magasin. Il déposa la caisse remplie et lourde sur le sol avant de l'ouvrir avec le cutter qu'il avait toujours dans l'une de ses poches pour pouvoir l'utiliser dès qu'il en avait besoin. Quand ils transportaient des caisses de livre, le patron avait interdit de les laisser sans quelqu'un à côté ou dans les parages pour ne pas qu'on les vole. Il commença à placer les livres « à la une ». Quelques clients vinrent lui poser encore des questions auquel il répondit avec le plus d'enthousiasme qu'il le pouvait malgré qu'il ait la tête et les pensées dirigées vers Louis qui devait sûrement être lui aussi au boulot. Il sentit un regard sur lui et une respiration un peu trop proche de lui à son goût quand il se retourna, il ne s'attendait clairement pas à voir cette personne ici ; Louis.

-Que fais-tu là ? Tu n'étais pas censé travailler ? Demanda le brun foncé, surpris de son calme tout autant de la présence de son amant.

-Je me suis fais renvoyé, encore une fois, dit celui-ci aussi calme que l'était Dylan quelques secondes auparavant.

-Ce n'est pas vrai ! Encore ! Mais tu es vraiment ingérable, Louis ! Cria le plus âgé avant de baisser le ton à cause des clients qui le fixaient avec Sheila, rentre à la maison on parlera de cela là-bas.

-Ok, je n'ai pas le droit à un petit bisou, comme même ? Demanda le châtain, étonné de lui-même d'avoir eu le courage de poser cette question.

Le plus jeune s'éclipsa aussi rapidement qu'il n'était arrivé, n'ayant pas vraiment envie de goûter à la colère de Dylan qui essayait de la contrôler. De plus, il ne voulait pas que son homme s'énerve en public, surtout s'il risquait de perdre son travail au passage. Il fila, les mains encore dans les poches et une mèche tombant devant ses yeux qu'il n'essaya même pas de replacer. Il venait de se faire renvoyer, encore une fois et bientôt il aurait autant de chose marqué sur son curriculum vitae qu'un sérial killer dans son casier. Il fila à toute allure dans la rue, espérant que Dylan serait trop fatigué quand il serait rentré que pour en parler, espérant qu'il fasse la fermeture de la boutique. Il n'avait vraiment point envie de parler de tout cela à la maison, surtout si le petit bonhomme qu'il devait aller chercher à la sorte de l'école maternelle était dans les parages. Il ne voulait pas que Théo puisse voir ou entendre leur dispute ; il voulait qu'il reste dans son monde d'enfant heureux qui croit encore aux montres, au père Noël, à l'amour et au bonheur infini. Il ne voulait pas que son enfant soit triste, même s'il portait le nom de « O'Brien », il était comme son fils. Il regarda sa montre à son poignet et décida de traîner dans la rue en attendant la fin de l'école maternelle.

Il essayait du mieux qu'il le pouvait de continuer sa route quand il passait devant un bar ; venir chercher Théo O'Brien en était complètement bourré ou pompette n'allait pas renvoyer une bonne image de lui et n'aiderait pas non plus le jeune enfant à vivre sa vie d'enfant encore un bon bout de temps. De plus, s'il buvait, il risquerait fortement d'oublier d'aller le chercher. Une fois, Dylan et Théo pardonnaient mais une seconde fois ne passerait sûrement pas, surtout si l'adulte apprenait que c'était parce qu'il s'était bourré la gueule après lui avoir justement annoncé qu'il s'était fait renvoyé. À ce moment-là, il pourrait toujours rêvé pour revoir un jour autant Dylan que Théo. Il valait peut-être mieux rester sombre plutôt que de boire une seule goutte d'alcool parce que dès qu'il y a une, il y en aura une seconde et cela ne serait pas vraiment prêt de s'arrêter dans l'esprit du châtain. La goutte de trop peut être fatale ; et pas que pour Louis.

Louis et Dylan étaient comme deux âmes brisés dans un étau trop petit pour les contenir tous les deux. L'étau se resserrait petit à petit sur eux, les étouffant comme jamais ils n'avaient pu l'être de toute leur vie. Ils étaient perdus et devaient se retrouver eux-mêmes et puis l'un et l'autre ; la fin est peut-être trop proche pour eux que pour qu'ils puissent se sauver.

« Les étoiles dans le ciel sont une personne différente chaque soir, elles jouent un rôle différent à chaque fois. Elles sont une nouvelle personne qui a quitté le monde durant la journée et qui la fait briller le soir, qui lui donne une sortie en or. Les étoiles rattrapent la vie des morts et leur donnent le moyen de revivre une nouvelle fois, éternellement, là où ils ne feront plus de mal à quiconque. Mais qui sera l'étoile de qui ? »

« Il est tout un monde pour moi, un pilier sur lequel je me repose. Mais est-il seulement assez solide pour que je puisse me reposer sur lui ou risque-t-il de s'effondrer et ainsi, de m'emporter avec ? Il est tout pour toi ; un passé, un présent et un futur. Il représente tellement de chose pour moi que je ne sais même pas où donner de la tête. Je l'ai voulu rien que pour moi, je l'ai rien pour moi mais sera-t-il encore mien dans l'avenir ? Je ne sais pas et c'est ce qui m'effraye le plus parce que malgré que nous vivions dans un monde qui change et qui s'ouvre de plus en plus, je ne suis pas sûr de pouvoir vivre sans lui. Il est trop important pour moi pour que je laisse m'échapper, mais je ne peux pas le retenir non plus. IL me fait mal, je le déteste, mais il me fait du bien et je l'aime bien plus que je ne le devrais.
-Dylan »

« Si seulement ma vie ne pouvait pas que se référer qu'à lui. Il est un tout, mon tout et je ne pourrais pas le nier éternellement. Je ne pourrais pas faire comme si je n'avais pas mal, comme si j'allais bien, comme si de rien n'était alors que mon cœur souffre autant que mon cerveau alors que mon âme ne ressent plus rien depuis années. Je ne peux pas me laisser dériver ainsi, mais je ne peux pas l'abandonner à lui-même de la sorte. Je l'aime trop que pour ne pas m'en vouloir d'être con et d'avoir merdé. J'ai fais des erreurs qui sont impardonnables mais pourtant, il continue de m'aimer et je ne peux pas le laisser se détruire de la sorte, à coup de « je t'aime » et de « je te déteste ». Je ne peux pas parce que je l'aime trop pour ça, comme il m'aime trop que pour me dire d'aller me faire voir. Quand il y a trop d'amour, le monde court à sa perte et la vie fait en sorte de détruire cela, pour se sauver elle-même, la garce. Je suis un connard aussi, elle une garce et mon amour est un vautour.
-Louis »

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